Étiquette : insecte

Le Papillon de la vie 🦋

Regardez mon allure exceptionnelle…

Ne suis-je pas une merveille ?

Explorez mes petits tatouages sensuels…

Ne pensez-vous pas qu’ils dansent au soleil ?

Lorsque je m’envole tout là-haut dans le ciel…

Mais par pitié ne venez surtout pas m’enfermer,

Dans vos cages dorées juste pour m’admirer, m’analyser…

Car cela ne serait que pure cruauté insensée…

Non, regardez seulement mes envolées,

Jaillir sous vos yeux émerveillés…

Car c’est bien cela qui me plaît…

Être libre et non condamné, épinglé dans vos tableaux de passionnés juste pour ma rareté…

Par pitié, laissez-moi encore m’envoler et briller sous ce ciel étoilé car je porte le doux nom de Comète pour l’éternité…

Métamorphose 🦋

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Je me souviens encore d’un joli souvenir de mon enfance passée en Guinée à Conakry. C’était dans les années 88 et j’avais 11 ans. Mon petit frère, quant à lui était âgé de 10 ans.

Maman adorait nous faire découvrir tout ce qui était en relation avec la nature : aussi bien dans le domaine végétal qu’animal.

Depuis que nous vivions en Guinée, nous avions déjà appris pas mal de choses sur ces divers sujets et je dois bien avouer que nous aimions bien les découvrir au fur et à mesure car en matière de bestioles, la Guinée en regorgeait de toutes sortes.

Et il ne fallait pas aller bien loin pour pouvoir les observer.

En effet, le jardin de notre maison de fonction était un véritable sanctuaire pour dénicher diverses espèces d’insectes…

Mon frère et moi étions à un âge où nous voulions tout savoir sur le règne animal et végétal. Quoique pour ma part, je préférais de loin les végétaux…

Par contre, mon frère lui, aimait bien les deux (le monde végétal et animal) et en savait déjà un rayon par rapport à moi car il se documentait beaucoup concernant ces deux sujets qu’il affectionnait particulièrement.

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L’expérience :

Ce jour-là, je m’en souviens encore comme si c’était hier. Maman voulait nous faire montrer une petite expérience qu’elle avait faites déjà elle-même lorsqu’elle était enfant et qu’elle vivait à Madagascar à Namakia.

A cette époque là, elle avait à peu près le même âge que nous et aimait bien explorer la nature et ses insectes environnants.

Il fut donc primordial pour elle de nous faire montrer à son tour, ladite expérience et je dois bien avouer que nous étions déjà très excités et impatients, mon frère et moi, de pouvoir enfin la découvrir…

Avant de nous entraîner dehors, elle prit une grosse boîte d’allumettes vide qu’elle transporta avec elle et nous dit qu’elle en aurait besoin au moment voulu.

boite

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Exploration dans notre jardin :

Maman, mon petit frère et moi sortîmes donc dehors et nous retrouvâmes dans notre charmant jardin puis elle nous dit sans plus attendre qu’elle était à la recherche d’une chenille à papillons pour pouvoir réaliser sa fameuse expérience.

Au bout de quelques instants, elle finit par en trouver une qui était collée à l’envers sur une des feuilles d’un petit arbuste.

papillon cocon

Elle commença alors à la décoller tout doucement car elle était fragile et qu’il ne fallait pas trop la manipuler avec les doigts puis, une fois décollée de sa feuille, elle la déposa bien délicatement à l’intérieur de la boîte d’allumettes qu’elle tenait toujours dans sa main.

La chenille en question s’était déjà enroulée dans son cocon de soie et remuait encore légèrement à l’intérieur de celui-çi car elle n’était pas tout à fait arrivée au stade de sa transformation en chrysalide.

En effet, maman voulait tout d’abord nous faire découvrir l’évolution de celle-çi lorsqu’elle s’était à peine enturbannée dans son fil de soie.

C’est pourquoi, elle avait fait exprès de la choisir à ce stade de mutation afin que nous puissions observer par la suite, chaque détail de sa future transformation…

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Petite parenthèse : La chenille :

papillon guinée

La chenille est la larve éruciforme des papillons. Certains hyménoptères dont les larves ressemblent beaucoup à celles des lépidoptères sont appelées fausse-chenille.

La chenille, une fois arrivée à son plein développement, s’enveloppe dans un cocon afin de se transformer en chrysalide qui va à son tour devenir l’insecte adulte.

Seules certaines espèces de chenille tissent autour d’elles un véritable cocon pour se mettre à l’abri en vue de leur nymphose (la nymphose étant le passage à l’état de nymphe, que l’on appelle chrysalide chez les papillons).

chenille pour papy

D’autres se contentent de se fixer à un support par une ceinture de soie, fil sécrété de la même manière, mais en faible quantité.

D’autres encore s’enterrent dans l’humus à faible profondeur, dans une loge plus ou moins soyeuse : c’est le cas de la plupart des Sphinx.

chenille chenille

  1. Tête 
  2. Thorax
  3. Abdomen
  4. Segment
  5. Corne post-abdominale
  6. Fausses pattes
  7. Stigmate
  8. Pattes
  9. Pièces buccales

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Observation de la bestiole :

En ce qui concernait notre petite expérience, notre chenille avait d’ores et déjà tissé autour d’elle son fameux cocon (pas dans son intégralité) si particulier qui était encore transparent et pas tout à fait opaque puisqu’on pouvait encore la voir à l’intérieur.

En effet, je pouvais aperçevoir son étrange petite tête ainsi que son corps de couleur vert clair qui continuait à se mouvoir dans sa fine enveloppe blanchâtre.

A l’intérieur de son fin cocon, la bestiole semblait tout droit venir de la planète Mars tellement elle avait un drôle d’aspect. On aurait dit un petit alien…

Cela me faisait bizarre de pouvoir l’observer ainsi en direct, sur toutes les coutures et non dans un documentaire animalier.

C’était bien plus intéressant et je dois bien avouer assez fascinant de la regarder et de la jauger dans les moindres détails.

Elle paraissait à la fois forte et fragile : d’une part à cause de son cocon dont elle était prisonnière mais d’autre part, bien vivace lorsque qu’elle remuait de temps en temps à l’intérieur de celui-çi.

En somme, ce petit être si bizarre et si petit soit-il avait déjà une certaine force de caractère qui ne nous laissait pas indifférent, mon frère et moi.

Elle avait réussi à attiser notre grande curiosité et nous étions déjà très impressionnés par elle…

Mais il n’empêche qu’elle me faisait également un peu peur étant donné que je n’aimais pas trop le monde des insectes…

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La bestiole dans sa boîte d’allumettes :

Notre petite trouvaille à l’intérieur de sa boîte d’allumettes légèrement entrouverte ; maman, mon petit frère et moi rentrâmes à nouveau à l’intérieur de notre maison.

Maman déposa la boîte sur l’une des étagères du grand buffet de notre salon. Ainsi, nous pourrions voir facilement l’évolution de la fameuse chenille lorsque nous le souhaiterions…

« Voilà les enfants. Vous avez vu que la chenille remuait encore à l’intérieur de son cocon. Ensuite, de plus en plus, elle va le consolider pour se transformer enfin en une chrysalide » dit-elle en nous souriant.

Olivier était beaucoup plus curieux que moi et lui demanda presque aussitôt :

« Maman ? Est-ce que la chenille va bien respirer ? »

« Mais oui Olivier. Regarde, j’ai laissé entrouverte la boîte pour justement qu’elle ait son oxygène. Ne t’inquiète pas. Tout ira bien pour elle jusqu’à ce qu’elle se transforme en chrysalide »

« Chouette ! On verra toute sa transformation alors ? » dit-il dans un large sourire.

« Eh oui mon Coco ! Toi et ta soeur pourrez voir toute son évolution en direct. Ce sera bien mieux qu’un documentaire télévisé ! »

En ce qui me concernait, je n’osais pas trop toucher la boîte où était logée cette étrange bestiole mais cela m’intéressait tout de même. Il est vrai que je n’aimais pas trop le monde des insectes mais en ce qui concernait celle-çi, j’avais envie de connaître son évolution.

Et puis maman m’avait assuré que la bestiole en question ne pourrait guère s’enfuir vu que la boîte d’allumettes n’était que légèrement entrouverte. D’ailleurs, en voyant mon air inquiet, maman se mit à rire.

« Mais ne t’inquiète pas Cécile ! Tu vois bien que cette chenille est enroulée dans son cocon. En plus, bientôt elle ne bougera plus du tout. Crois-moi, tu ne risques rien. Et lorsqu’elle commençera à sortir de son cocon, maman t’a déjà dit qu’on irait ensemble dehors pour qu’elle puisse déployer ses ailes. D’accord ? Tu es rassurée maintenant ma Poupoule ? »

« Oui, maman » dis-je dans un timide sourire quelque peu crispé.

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Olivier, contrairement à moi était fou de joie. De temps en temps il ne pouvait pas s’empêcher de regarder par l’ouverture de la boîte pour y observer notre petite chenille.

Une fois qu’il l’avait pour la énième fois observée sur toutes les coutures ; il revenait alors en sautillant vers moi qui était sagement installée dans le canapé du salon en train de jouer à un jeu vidéo puis invariablement il me disait avec beaucoup d’enthousiasme :

« Cécile ! J’ai encore regardé la chenille. Elle remue toujours un peu. J’ai hâte qu’elle devienne une chrysalide comme maman nous a dit »

Sachant qu’il affectionnait particulièrement le monde des insectes, je lui demandais alors :

« Et tu sais ce que c’est une chrysalide ? »

« Biensûr. Maman nous a déjà expliqué. Et puis j’ai aussi appris en lisant mon magazine « Sciences et vies Junior ». Tu sais, c’est trop incroyable ces bêtes là ! Moi, en tout cas je les aime bien. Et toi ? »

« Oui ça va. De toute façon, maman a dit que la chenille ne pouvait pas s’enfuir de la boîte… » dis-je avec une pointe d’appréhension dans la voix.

« Pfff ! N’importe quoi ! Tu vas pas avoir peur aussi de cette chenille ! Bientôt, elle ne pourra plus bouger du tout. Et puis maman nous a dit qu’elle ne voulait pas qu’elle sorte totalement de sa chrysalide lorsqu’elle deviendra un papillon. T’as rien à craindre du tout Cécile ! Je t’assure ! T’es trop inquiète toi ! Allez, viens la voir de plus près avec moi » dit-il en m’attrapant déjà par le bras.

« Oui ! Attends, j’éteins d’abord mon jeu vidéo puis je viens tout de suite la voir avec toi » dis-je un peu à contre-coeur.

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Quelques instants après, j’étais à ses côtés en train d’observer l’étrange bestiole qui n’était vraiment pas jolie…

Quant à mon frère, lui, il semblait totalement sous le charme de ladite bébête. Il en était littéralement fasciné.

papillon vert

J’aimais bien le regarder en train de s’extasier et s’exclamer au sujet de celle-çi. Il faut dire qu’il adorait tout ce qui se rapportait à la nature. Tout l’intriguait à ce sujet. Le monde des insecte l’émerveillait. A ce sujet, il ressemblait énormément à maman lorsqu’elle avait son âge. Il était d’ailleurs autant curieuse qu’elle et voulait toujours tout savoir et plus particulièrement sur ces chères insectes…

Oui, j’aimais bien le regarder en train d’observer notre chenille. C’est pourquoi il est tellement facile pour moi de vous raconter dans les moindres détails ce joli souvenir de mon enfance.

Pendant qu’il observait la bestiole, moi, j’immortalisais cet instant dans un coin de ma tête tout en ne sachant pas qu’un beau jour j’aurais souhaité le retranscrire à l’écrit et qui plus est dans le vaste monde du virtuel.

Et puis, comme je vous l’avais déjà dit dans un de mes nombreux articles de souvenirs, Olivier ne m’avait jamais fait un sale petit tour de gamin comme le font certains petits frères envers leurs soeurs.

Non, je dois bien avouer qu’il n’était pas du tout comme ça. Il savait que j’avais peur des insectes et que j’en avais une sainte horreur ; d’ailleurs il s’en moquait parfois mais jamais il n’allait plus loin que ça en m’en lançant une sur moi par exemple. Non, et fort heureusement d’ailleurs, sinon je n’aurais guère apprécié et cela aurait valu à mes yeux, d’être une trahison, ni plus, ni moins !

Bref, j’étais surtout intriguée par mon jeune frère.

Le voir autant passionné par ces étranges bestioles me sidérait quelque peu mais je finissais par m’y adapter. Sans doute était-ce déjà l’amour inconditionnel d’une soeur aînée envers son petit frère car il faut bien que je l’avoue, j’était totalement attendrie par lui.

C’était disons plutôt lui qui me fascinait autant que la petite bestiole.

Et vous me diriez alors pourquoi ? Tout simplement parce que d’une part je l’aimais et que d’autre part, je le trouvais très débrouillard pour son jeune âge et très vif d’esprit.

C’était déjà un véritable trombe de l’air qui adorait explorer, s’aventurer, trifouiller, fouiner sans peurs ni craintes dans à peu près tout et n’importe quoi… Un vrai petit aventurier qui était avide de savoir et de tout connaître sur notre belle et si vaste nature…

J’étais tout l’inverse, c’est pourquoi je l’admirais tant car contrairement à lui, je n’étais pas une fanatique de la nature et encore moins des insectes…

Non, moi c’était de grimper sur MON MANGUIER VOYAGEUR , de me jucher sur la plus haute des branches afin d’admirer le ciel, les nuages, les oiseaux, l’océan, les vagues, ressentir le vent, laisser les rayons du soleil me chauffer le visage et le corps et observer de temps en temps, mon cher petit frère en train de jouer en bas sur la terre ferme avec tous ces étranges insectes…

fourmi noire

 

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Je lui laissai bien volontiers ce plaisir et préférais le regarder du haut de mon arbre, en train de s’extasier sur telle ou telle espèce d’insecte qu’il venait de dénicher…

A le voir ainsi si débrouillard et si méticuleux avec ces bébêtes, je me disais souvent au plus profond de moi-même qu’il était l’aîné et que moi, j’étais sa petit soeur… Je ne ne sais pas pourquoi mais je le pensais réellement à cette époque là. Il semblait si sérieux et attentionné envers la nature qui l’entourait alors que moi j’en étais parfaitement désinvolte.

Ce n’était pas péjoratif pour moi de penser que j’étais sa petite soeur, bien au contraire puisque cela me réconfortait de le savoir différent de moi. De le savoir si audacieux et si aventureux…

Tout ceci pour vous dire que notre chenille était certes une formidable découverte mais découvrir le côté explorateur de mon jeune frère l’était tout autant…

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Quelques jours après (disons 5 jours plus tard), notre fameuse chenille ne bougeait plus du tout comme si celle-çi était morte mais ce n’était pas du tout le cas.

En fait, son enveloppe corporelle avait totalement changée d’aspect et de couleur. Elle semblait plus solide qu’avant et sa teinte était entre le marron et le beige clair.

marron beige chrysalide

Olivier en était davantage fasciné car il savait que bientôt la chrysalide deviendrait un majestueux papillon.

Il trépignait d’impatience et ne cessait de me répéter :

« T’as vu Cécile ! ça y est ! c’est comme maman nous a dit ! Bientôt, elle va déchirer sa chrysalide. J’ai trop hâte ! et toi ? »

« Moi aussi » dis-je dans un petit sourire.

Je ne sais pas pourquoi mais à cet instant précis où je lui parlais, j’étais vraiment sincère. J’avais hâte également de voir enfin l’envolée de cette bestiole.

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Petite parenthèse : La chrysalide :

chrysalide transf

Chez les insectes holométaboles (c’est-à-dire aux métamorphoses complètes, par exemple les papillons et les abeilles), qui effectuent deux mues de métamorphose, la chrysalide est le stade de développement intermédiaire entre la larve et l’adulte.

Les chrysalides durcissent et changent de couleur. Les papillons selon les espèces se métamorphosent au bout d’une semaine.

Quelques heures avant l’émergence du papillon, l’enveloppe de la chrysalide devient transparente chez certaines espèces et laisse apparaître les couleurs des papillons.

Lorsque les segments abdominaux se distendent, l’émergence est imminente. Un autre nom pour désigner ce stade intermédiaire est la nymphe.

chrysalide papillon

Une des caractéristiques de la nymphe est qu’elle ne se nourrit pas (ses pièces buccales et son tube digestif subissent aussi une métamorphose importante) et qu’elle vit sur ses réserves.

La nymphe des lépidoptères est souvent appelée chrysalide. La nymphe peut, selon les espèces, être protégée par un cocon.

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La métamorphose :

Voici une vidéo intéressante sur la mutation d’une chenille à papillon : ici, il s’agit du Papillon Monarque.

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Deux jours plus tard, maman s’écria :

« Regardez les enfants ! Venez voir ! Vite ! La bête est en train de crever son enveloppe. Vous voyez, regardez bien »

Je n’en revenais pas et je dois bien avouer que j’en fus littéralement subjuguée.

En effet, l’étrange bête semblait pousser avec sa tête la fibre du cocon dans lequel elle était enfermée.

De nouveau (comme au tout début, où maman l’avait décollée de sa feuille), l’insecte bougeait à l’intérieur de son enveloppe qui était très épaisse et opaque.

Sous nos yeux d’enfants émerveillés et fascinés, la vie naissait.

Un petit être voulait sortir de sa prison qui l’avait pourtant protégée jusqu’alors car il était tout simplement désireux de connaître la liberté…

Du coin de l’oeil, j’observais également mon petit frère et j’étais heureuse de le voir heureux…

« Regarde maman, il vient de passer sa trompe. Il va pas tarder à sortir de sa chrysalide. Hein, pas vrai maman ? »

trompe papillon

« Oui, mon Coco ! Effectivement. D’ailleurs, nous allons vite aller dehors, maintenant. Venez, suivez-moi. Vite, il va pas tarder à sortir entièrement de son cocon »

Maman transporta avec elle la boîte d’allumettes dont elle avait retiré complètement le couvercle et sortit rapidement dehors avec nous, à ses côtés.

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L’envolée majestueuse :

le papillon et son cocon

A présent, le papillon dont les ailes étaient froissées et fripées ne tarderait plus à sortir de son épais cocon.

Il se débattait tant bien que mal mais s’arrêtait de temps en temps car il était encore faible.

Il se tortillait dans tous les sens et ne cessait de fissurer son cocon à force de se débattre.

Les antennes de sa tête étaient d’ores et déjà sorties à l’extérieur ainsi que ses ailes et bientôt la coque si épaisse de son enveloppe ne tarderait pas à se détacher de son abdomen.

« Maman ! Cécile ! Regardez ! ça y est ! il vient de sortir totalement de son cocon ! Vous avez vu ?? Wahou ! Il est trop beau ! T’as vu les couleurs de ses ailes Cécile ? » s’exclama Olivier en me les montrant du doigt.

« Oui. Ses ailes sont jolies » répondis-je tout bas, sous le coup de l’émotion et de la fascination.

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Maman était vraiment heureuse de nous faire découvrir en direct ce qu’elle même avait vécu des années auparavant lorsqu’elle n’était qu’une enfant.

« Vous voyez les enfants. Voilà ce que Maman avait vu lorsqu’elle était petite fille à Madagascar et dont je vous parlais à chaque fois à Sausset-Les-Pins. C’est beau, non ? »

« Oh oui Maman ! » répondit aussitôt mon petit frère qui ne cessait de sourire tellement il était émerveillé.

« Il va bientôt s’envoler Maman ? »demandais-je un peu intriguée.

« Oui, ma Poupoule. Il ne va plus tarder »

J’étais aux anges de voir ma mère et mon petit frère si complices vu qu’ils aimaient bien les papillons puis spontanément je fis une bise à Maman comme pour la remercier de cet instant, de ce partage qu’elle venait de nous faire vivre.

« Voilà ! il va s’envoler ! » s’exclama Olivier en tapant dans ses mains.

« Oui, mon Coco ! Il va s’envoler, maintenant » dit Maman, les yeux brillants de joie.

A cet instant précis, Olivier ne put s’empêcher d’effleurer les ailes du papillon.

« Ses ailes sont douces » chuchota t-il.

Et à peine eut-il prononcé cette phrase, que le papillon étira ses ailes et commença à voleter maladroitement vers la branche la plus basse d’un arbuste.

papillon

Il s’y posa dessus puis commença à se faire une petite toilette à l’aide de ses longues pattes qu’il ne cessait de mouvoir vers sa petite tête.

envol du papillon

Au bout de quelques instants, il quitta sa branche puis vola davantage plus haut jusqu’à ce qu’on ne puisse plus l’aperçevoir du tout.

En effet, il venait de voler par dessus le haut mur de clôture alvéolé qui faisait face à la mer.

Sans doute avait-il été attiré par l’océan. Nul ne le saura jamais.

Quoi qu’il en soit, nous avions assisté en direct, mon frère et moi à sa majestueuse envolée vers le vaste monde.

butter vole loin

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Un spectacle magnifique de la nature que je tenais à vous décrire dans les moindres détails à travers cet article et que je n’oublierai jamais.

La Suricate, c’est moi !

SURICATA TENACE

Vous vous demandez encore pourquoi j’ai choisi ce petit surnom « Suricate ? »

Je ne l’ai pas choisi à proprement dit. Il m’a été transmis par ma Maman. Elle aime bien me donner des surnoms et ce depuis que je suis toute petite.

Le petit surnom qu’elle affectionne le plus étant POUPOULE ! et que j’adore énormément ! Je ne sais pas pourquoi mais cela me fait toujours fondre lorsqu’elle m’appelle ainsi !

Que voulez-vous ? je suis une incorrigible émotive…

Suricate est un surnom qui a fait son apparition il y deux ans (en 2013), lorsque nous regardions elle et moi un documentaire animalier à la télévision concernant les suricates.

A un moment donné, elle m’avait lancé dans un grand sourire :

« Cécile, je trouve que tu ressembles vraiment à un Suricate ! tu es toujours à l’affût et soucieuse de vouloir protéger ton entourage, ta famille…Tiens ! je sais maintenant ! ce sera ton nouveau petit surnom ! mais biensûr celui que je t’ai donné Poupoule sera toujours d’actualité. Tu seras toujours ma Poupoule adorée ! et aussi ma petite Suricate, maintenant ! »

Je dois bien avouer que ce jour-là je l’avais regardé avec beaucoup d’amour et de tendresse par le simple fait qu’elle ait pu penser que je ressemblais à cette charmante bestiole !

Oui et j’étais fière qu’elle me dise que j’avais beaucoup de points communs avec cet animal qui n’avait de cesse de vouloir protéger sa famille et son territoire.

j’avais donc adopté avec plaisir ce nouveau petit surnom qu’elle venait de me trouver rien qu’en regardant un documentaire animalier.

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Quelques temps plus tard, ma Maman portait aussi un petit surnom que je lui avais donné en regardant un documentaire animalier à la télévision et qui n’était autre que l’écureuil. 

En effet, je trouvais que ce petit rongeur lui ressemblait beaucoup par le fait qu’elle soit toujours très prévoyante et prévenante avec sa famille.

De plus, elle ne manque pas de panache ! elle sait rebondir de branches en branches, en cas de soucis !

Et tout comme l’écureuil elle veille à ne jamais manquer de noisettes ou de graines, en les accumulant en profusion à l’intérieur de son nid (creusé dans un tronc d’arbre) et ce avant que l’hiver n’arrive afin de ne pas être prise au dépourvu.

J’adore l’appeler Mon petit écureuil car je trouve qu’elle a beaucoup de points communs avec ce petit animal si mignon.

JOLI ECUREUIL ROUX

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La Suricate, c’est moi !

SOURIS SOURIS

Aujourd’hui, plus que jamais, j’aime beaucoup ce surnom de Suricate car je trouve réèllement que ce petit animal me ressemble beaucoup : il est toujours vif et aux aguets !

Désormais, vous connaissez l’origine de ce surnom.

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La Suricate que je suis :

SURICATE DEBOUT

Je suis très protectrice envers les miens et tout comme le Suricate je veille au grain en les protégeant contre toutes attaques extérieures, telle une sentinelle fidèle à son poste.

D’ailleurs, j’ai le don de savoir reconnaître mes ennemis et ce même s’ils portent un masque de circonstance pour me piéger. En général, j’ai le flair pour les détecter grâce à mon nez fin de Suricate !

méchant et fort

Eh oui ! je reste très méfiante même si je suis une personne avenante et très spontanée par nature ! Disons que je tâte toujours le terrain avec mes petites pattes armées de griffes afin de connaître le vrai du faux ! et en général, mon instinct ne me trompe jamais !

Bref, je suis une vraie Suricate ! toujours sur mes gardes mais pas que, puisque j’aime aussi prendre la vie du bon côté !

Oui, la relaxation d’une Suricate est très importante si elle veut se régénérer et faire peau neuve pour avoir toujours un joli poil bien lustré et brillant !

Pour ce faire, la Suricate recharge pleinement ses batteries en lézardant au soleil l’été ou en se réfugiant dans son terrier bien douillet et chaud l’hiver !

SOURICAT heureux

De bons petit vers (verre) de jus de toutes sortes ainsi que de savoureux oeufs de lézards (mimosa) lui redonneront l’oeil vif et la truffe humide pour pouvoir écrire ses souvenirs et ses petites nouvelles sur le sable (page wordpad) chaud de son territoire (ordinateur).

Oui, quand je vous disais que je suis une véritable Suricate ! ce n’est pas pour rien !

SUSURIRI coucou

C’est pourquoi la célèbre réplique du film « Forrest Gump » reste toujours ma préférée et ce depuis des années :

« La vie, c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ! »

Oui, j’aime cette réplique car je trouve qu’elle est parfaitement en adéquation avec tout ce que je pense au sujet de la vie en général.

En effet, elle peut avoir un goût d’amertume par certains moments ou encore être savoureuse à souhait lorsque la vie vous sourit !

Et pour terminer, je dirais que La Suricate aime aussi les cats : nos amis les chats…

D’ailleurs, je ne sais pas si vous l’avez remarqué mais lorsque vous inversez le mot « SURICATE », vous obtiendrez alors la phrase suivante :

CAT SURI : Cat (le chat) sourit à la vie !

Et c’est pourquoi, j’aime sourire à la vie quoi qu’il arrive ! C’est ma force !

belle suri catsou

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Gros bisous à toi Maman et mille mercis encore de m’avoir trouvé ce charmant surnom qui me va si bien ! Je t’aime Mamounette !!

écureuil magique

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Si vous ne connaissez pas bien le Suricate, voici quelques informations à son sujet :

souris cat la petite familia

Le suricate (Suricata suricatta), parfois surnommé « sentinelle du désert », est une espèce de mammifères diurnes de la famille des Herpestidae (mangoustes) et la seule du genre Suricata.

Ce petit carnivore vit dans le sud-ouest de l’Afrique (désert de Namib).

Animal très prolifique, le suricate vit en grands groupes familiaux au sein d’une colonie. Ils se réfugient la nuit dans de vastes terriers.

Mesurant de 30 à 60 centimètres, le suricate mange entre autres des insectes, des souris, des rats, des oiseaux, des petits reptiles et des tubercules ou bulbes de plantes qu’il déterre avec ses pattes munies de fortes griffes non rétractiles de deux centimètres de longueur.

Ainsi, ils sont capables de déplacer leur propre poids de terre en 20 secondes.

Leur ouïe extrêmement fine et leur odorat développés permettent aux suricates de repérer une proie sous le sable, qu’ils creusent parfois assez profondément pour chercher leur nourriture.

Des « sentinelles » ont pour rôle de prévenir les autres membres du groupe de la présence de prédateur(s) par des cris spécifiques.

SURICATE toujours

On a recensé 30 cris différents selon le type de danger (terrestre ou aérien) et leur éloignement.

Un cri continu indique que tout va bien. Des recherches récentes ont montré que les guetteurs étaient des individus du groupe qui n’avaient plus faim.

Chaque surveillance dure environ une heure, pendant laquelle la sentinelle émet des cris continus à intervalles réguliers, lorsque tout va bien.

En cas de danger, il aboie ou siffle très fort. Le groupe se précipite alors chacun dans son terrier.

Les suricates ont un comportement altruiste au sein de leur colonie.

Un ou plusieurs d’entre eux surveillent en sentinelles les autres membres qui creusent ou jouent entre eux.

La chaleur du désert du Kalahari pouvant être mortelle, les parents ou leur substitut recouvrent les petits de sable pour les mettre à l’abri du soleil au cours des déplacements.

baby suricata

Les suricates peuvent se passer de boire, l’eau dont ils ont besoin leur étant fournie en quantité suffisante par les insectes et larves qu’ils mangent.

Ils partagent volontiers leur terrier avec la mangouste jaune et l’écureuil terrestre, espèces avec lesquelles ils n’entrent pas en compétition pour la nourriture.

Ils hébergent parfois des serpents. Cependant, ils peuvent mordre leur « invité » en cas de mésentente.

Les suricates sont également connus pour se livrer à des jeux de société comme des concours de lutte et de course (dans le sens course à pied).

La dernière danse de la lune : Chapitre 2 : La forêt de Diamond

la derniere danse de la lune

 

A l’orée de la forêt de Diamond : 14H10.

Elisa regarda une dernière fois derrière elle. Elle posa ses yeux sur le sable si blanc puis les attarda sur le ciel d’un bleu intense parsemé de quelques nuages. Il faisait tellement beau ! On aurait dit un jour ordinaire. Et dire qu’il n’y a pas si longtemps, elle se promenait tranquillement sur cette plage en chantonnant son air préféré sans s’imaginer un seul instant que tout ce merveilleux rêve se transformerait en un horrible cauchemar. C’était presque irréaliste et insensé.

Un bref instant elle eut une pensée pour ses parents en regardant la progression de deux gros nuages blancs qui se suivaient l’un derrière l’autre. Se pourrait-il qu’elle ne s’en sorte pas et qu’elle ne les reverrait plus jamais ? Cette idée la fit frémir. Pourtant, il ne fallait pas qu’elle baisse les bras mais alors quel serait son destin ici à Diamond ?

Soudain elle trouva que le nom de cette île était ironique. Son séjour ici n’avait rien d’éclatant ni de lumineux, bien au contraire. Mais alors, quel en serait le dénouement ? La noirceur ou la lumière ? Elisa l’ignorait encore…

A contre coeur, elle détourna son regard de cette si jolie plage puis avec force et détermination suivit Tamara sans davantage se poser de questions.

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Toutes les deux venaient de pénétrer dans les profondeurs de la jungle de « Diamond » qui paraissait être inhospitalière tant il y faisait sombre.
Impénétrable, infranchissable et épaisse : tels fut les adjectifs péjoratifs qu’Elisa eut en tête lorsqu’elle se retrouva au coeur de cet enfer verdoyant qui était envahi de lianes et de toutes sortes de végétations luxuriantes.

Il faisait si chaud et lourd que l’air était suffocant, presque irrespirable si bien qu’Elisa commençait à beaucoup transpirer et que sa tunique certes très légère lui collait déjà à la peau. Quelle sensation désagréable que de se sentir toute poisseuse ! se dit-elle en pestant.

Quelques moustiques virulents venaient de lui piquer les bras et les jambes et n’avaient de cesse de lui tournoyer tout autour en faisant de perpétuels bruits de « bzz » aigus à ses oreilles ; ce qui devenait de plus en plus horripilant.
Elle tentait à chaque fois de les chasser de la main mais en vain, ils revenaient toujours…

Décidément rien n’allait sur cette île !

Depuis qu’elle marchait dans cette forêt, elle avait l’impression que le poids de son sac avait augmenté de volume alors qu’il n’en était rien.

Le frottement de la bandoulière en nylon lui lacérait littéralement l’épaule droite lui causant d’affreuses douleurs qui l’épuisaient mais elle tenait bon car il était hors de question qu’elle abandonna son sac. Il y avait à l’intérieur bien trop de choses importantes qui lui seraient sans doute indispensables pour la suite des évènements alors elle se devait d’être courageuse et de ne surtout pas baisser les bras.

Oui, elle détestait au plus haut point cette forêt car elle s’y sentait oppressée et mal à l’aise mais hélas elle n’avait pas d’autre choix que d’avançer sans se plaindre.

Cela faisait déjà un certain temps qu’elle et Tamara marchaient inlassablement et pourtant elles n’avaient toujours pas atteint leur objectif : celui de se rendre à la fameuse cabane.

Il était 14H45.

****

Par certains endroits, il y avait des raies de lumières qui filtraient à travers les branchages des hauts arbres, rendant une ambiance un peu plus rassurante à ce lieu qui n’était guère accueillant.

Mais malgré ces rares éclaboussures lumineuses, Elisa trouvait encore que cette forêt était bien trop sombre et elle regrettait déjà d’avoir quitté la plage.

De temps à autre, le silence de la jungle était troublé par le bruissement des feuilles, le craquement des branches sous leurs pas ainsi que par toutes sortes de bruits d’animaux : cris d’oiseaux, coassements d’amphibiens, insectes volants, ect..

Soudain Elisa sentit le chatouillement de quelque chose qui venait de se coller sur son avant-bras gauche.

En regardant d’un peu plus près, elle constata que c’était une toile d’araignée alors d’un revers de main et à plusieurs reprises, elle essaya tant bien que mal de retirer les fils de soie qui étaient à la fois très résistants et fortement élastiques.

Lorsqu’elle y arriva enfin et qu’elle pensait en avoir fini avec cette malencontreuse rencontre, subitement elle aperçut une grande araignée noire à la forme allongée avec de très longues pattes en train de descendre de son fil provenant d’une immense toile circulaire qui devait bien atteindre dans les 2m de diamètre. La toile ressemblait à s’y méprendre à un hamac.

En voyant l’araignée qui pendait toujours sur son fil, Elisa ne pu s’empêcher de pousser un petit cri d’effroi puis un second lorsque celle-çi tomba juste à ses pieds. Pour éviter qu’elle ne lui grimpa dessus, elle eut un mouvement de recul puis s’écria avec dégoût « Quelle horreur ! »

Elisa connaissait bien cette espèce d’araignée qu’elle avait déjà vu dans le jardin de sa maison à Antinéa et dont elle en avait une peur bleue. C’était une Néphile dorée. Une araignée qui était certes passive et inoffensive mais dont la morsure pouvait être douloureuse.

Et dire qu’elle aurait pu me tomber dessus ! se dit-elle dans son for intérieur mais heureusement il y eut plus de peur que de mal.
Alertée par les cris d’Elisa, Tamara venait de se retourner et lui demanda avec inquiétude :

« Que se passe t-il Elisa ? »

« Désolée, je suis tombée sur une araignée et j’ai eu peur. Mais tout va bien à présent »

Entre-temps, la Nephile dorée s’était éloignée en courant à toutes pattes vers un immense arbre entouré de lianes et venait de totalement disparaître sous des feuillages.
Après ce petit incident, les deux jeunes femmes continuèrent leur ascension vers le sommet de la montagne.

Il était 15H10.

****

Elisa se demandait encore si elles avaient eu raison de pénétrer dans cette forêt. Et si tout cela les menait au contraire vers le tueur ?
De plus, la situation ne ferait qu’empirer avec la tombée de la nuit ; ce qui ne la rassura pas du tout et amplifia davantage sa peur.

Elle regarda devant elle, la longue queue de cheval noire qui se balançait de droite à gauche.
Tamara marchait d’un pas décidé et ne semblait pas autant perturbée qu’elle. Elle suivait son chemin et rien ne semblait pouvoir l’arrêter.

D’ailleurs, pas une seule fois, mis à part l’épisode de l’araignée, elle ne s’était retournée pour lui demander si tout allait bien.
Etrange jeune femme se dit-elle mais elle ne pouvait pas non plus lui porter un jugement trop hâtif étant donné qu’elle venait de perdre son mari dans d’affreuses circonstances.

Elisa était exténuée et commençait à entendre les gargouillis de son estomac. Elle avait très faim. Et dire que pour le repas de ce midi, elle devait déguster de délicieuses langoustes au beurre d’ail et au lieu de cela, elle se retrouvait ici à marcher sans fin. Et pour noircir le tableau, un homme dangereux se cachait quelque-part, sans doute en train de les épier à cet instant même.

Et de son côté, Tamara ne lui avait plus jamais adressé la parole. Elle continait sa route sans se retourner alors n’en pouvant plus, Elisa décida de briser le silence et cria à son attention :

« Tamara ! Tamara ! Vous pouvez vous arrêter un instant s’il vous plaît ! »

La jeune femme s’arrêta aussitôt puis fit volte face.

« Que se passe-t-il encore ? » demanda t-elle avec une pointe d’agacement.

Elisa fut surprise par le ton de sa voix mais ne lui en tenu pas rigueur.

« On pourrait faire une petite pause ? Je suis morte de fatigue et j’ai faim pas vous ? J’ai des petits pains aux raisins dans mon sac. Cela ne nous prendra que quelques minutes pour les manger »

Tamara changea immédiatement d’attitude en lui faisant un petit sourire ; sans doute pour se rattraper du ton qu’elle avait employé envers elle.

« Désolé Elisa. Oui, biensûr on va s’arrêter un peu. Vous avez raison, moi aussi j’ai faim. Et puis ce ne sont pas ces quelques minutes de repos qui vont nous faire perdre du temps. On a déjà bien avancées »

Elisa s’empressa de fouiller dans son sac de plage et en extirpa un paquet de petits pains aux raisins.

Avec hâte, elle retira l’attache du sachet puis commença à en prendre un à l’intérieur qu’elle tendit à Tamara. Elle en reprit un autre pour elle puis sans plus attendre commença à le dévorer tellement elle avait faim. Tamara n’était pas en reste elle non plus, et à peine eut-elle terminé le sien, qu’elle en réclama un second. Elisa l’imita. A toutes les deux, elles avaient mangé trois petits pains chacune tout en buvant quelques gorgées d’eau.

« C’était très bon Elisa, merci beaucoup. Au moins, nous avons pu reprendre des forces. En plus nous ne sommes plus très loin des cabanes. Remettons nous vite en route si vous le voulez bien ! »

Sur ces mots, elle continuèrent à nouveau leur marche dans l’épaisse forêt de Diamond.
A travers les branchages des hauts arbres, on pouvait aperçevoir que le ciel changeait légèrement de nuances.

Elisa regarda sa montre. Le cadran indiquait qu’il était déjà 16H15.

****

Au bout d’un instant, Elisa crut entendre le ruissellement d’une eau qui coulait dans les environs.
Non elle ne rêvait pas, c’était tout proche et le bruit de l’eau s’accentuait au fur et à mesure qu’elle et Tamara s’en rapprochait.

Soudain une image à couper le souffle leur apparut.
Elle virent droit devant elles un spectacle d’une magnificence absolue.
D’une paroi rocheuse très abrupte, jaillissait une incroyable chute d’eau qui venait se jeter en contrebas dans un grand bassin d’eau claire, l’accompagnant d’un fort bruit de percussion tellement son débit était fort et rapide.

De là où elle se trouvait, Elisa pouvait sentir le souffle humide de la cascade lui caresser le front et les joues tout en faisant légèrement virevolter sa longue queue de cheval blonde.

Et de ce flot ininterrompu, de fines gouttelettes d’eau vinrent se projeter sur son visage et ses membres, enveloppant peu à peu sa peau d’une fine pellicule de bruine.
C’était une sensation assez agréable, quoique un peu trop rafraîchissante à son goût surtout en cette fin de journée. D’ailleurs, elle ne pu s’empêcher de frissonner.

C’était donc lui le géant de la nature de Diamond ; le fameux voile de la Mariée qui faisait parti des visites incontournables de cette île et qu’Elisa était en train d’admirer à cet instant même mais dans des circonstances pas très réjouissantes.

Elle se rapprocha du grand bassin, se pencha légèrement en avant et commença à le scruter dans les moindres détails lorsque Tamara lui tapota.

« C’est juste après cette chute d’eau, en montant un peu plus vers le haut, que mon mari est mort »

Les sourcils froncés, Elisa n’avait pas vraiment écouté ce qu’elle venait de lui dire car elle était soucieuse.
En effet, elle avait beau regarder le bassin, elle ne voyait toujours pas le cadavre du Guide Batisto qui normalement, aurait dû flotter à la surface de l’eau alors sans plus attendre, elle l’interrogea :

« Tamara, je ne vois pas le corps de Batisto ? où est-il ? Il devrait flotter à la surface de l’eau… »

Tamara se rapprocha davantage du bassin et commença à l’examiner à son tour. Ne voyant pas le corps de celui-çi, elle ne pu que confirmer ses propos.

« Je ne comprends vraiment pas ! Pourtant je vous assure qu’il était bien dans ce bassin puisque je l’ai vu s’y noyer. J’avoue que c’est incompréhensible… »

« Vous êtes certaine qu’il était bien mort ? »

« Mais oui ! » dit Tamara d’un ton agacé. « Je vous avais déjà expliqué auparavant que j’étais restée un long moment à le regarder se débattre dans l’eau. J’ai bien vu ensuite qu’il était mort puisqu’il ne bougeait plus du tout. Je vous assure que je vous dis la stricte vérité ! Vous ne me croyez pas ? »

« Eh bien…Je vous crois biensûr. Mais son corps n’est pas là…C’est tout de même étrange… »

Elisa avait apprit au cours de ses études que lorsqu’une personne se noie et qu’elle décède, elle coule progressivement au fond de l’eau car la densité d’un corps mort (poumons vides d’air) est très légèrement supérieure à celle de l’eau.

Elle savait aussi que sous l’impulsion de la putréfaction qui provoque la formation de gaz ; cela donne au corps un poids spécifique qui le fera flotter puis remonter alors progressivement à la surface.

Il fallait également mettre en compte que dans l’eau de mer, la densité en sel est importante, c’est pourquoi un corps remontera plus rapidement entre 3 et 7 jours par rapport à l’eau douce entre 20 jours à 1 mois en moyenne.

Mais dans ce cas précis, Tamara avait bien expliqué qu’elle avait d’abord donné un coup de couteau dans le ventre de Batisto avant de le pousser ensuite dans ce bassin.

Il était donc blessé et se vidait de son sang alors selon toute probabilité, son cadavre qui devait être en état de putréfaction aurait dû remonter à la surface étant donné qu’il s’était déjà écoulé quelques heures depuis qu’il y était tombé.
Alors qu’en déduire ? se demanda t-elle en regardant Tamara qui venait de lui tourner le dos.

Est-ce que Batisto était vraiment tombé dans ce bassin ? et si oui, il aurait dû alors flotter à la surface de l’eau. Et si jamais il se trouvait tout simplement au fond de l’eau, alors dans ce cas-là, il serait pratiquement impossible d’avoir le fin mot de l’histoire, vu la profondeur de celui-çi.

Que de questions sans réponses ! se dit-elle.

Soudain, elle entendit des sanglots. C’était Tamara qui était en train de pleurer à chaudes larmes, alors contre toute attente, elle se rapprocha d’elle et lui pressa doucement l’épaule.

« Que vous arrive t-il Tamara ?

« Mais c’est à cause de vous si je pleure. Vous avez l’air de douter de tout ce que je vous ai dit et ça me fait beaucoup de mal »

Elisa regrettait déjà le fait qu’elle se soit un peu trop appesanti sur cette histoire de cadavre flottant et s’empressa de le lui dire :

« Excusez-moi Tamara. Je n’aurais pas dû autant insister. Le corps de ce Batisto doit certainement se trouver au fond de ce bassin. Je ne voudrais pas que vous pensiez que j’ai douté de tout ce que vous m’avez dit depuis le début, bien au contraire, sinon je ne vous aurai jamais suivi dans cette forêt. C’était juste que je me posai quelques questions mais à présent, tout va bien. Vous me croyez j’espère ? »

Les yeux rougis de Tamara la fixaient avec une telle intensité de tristesse, qu’Elisa se savait plus où se mettre.

« Pourtant, vous avez douté de moi Elisa. Je trouve ça dommage. Vous savez, c’est suffisamment assez dur pour moi de revenir ici, là où mon mari est mort. J’aurai aimé plus de soutien de votre part » dit-elle d’un ton larmoyant et quelque peu accusateur.

« Mais j’ai confiance en vous Tamara. C’était juste une simple question que je me posai, rien de plus. Il ne faut surtout pas que vous y voyiez un quelconque reproche. Je ne vous accuse de rien. De toute façon je suis certaine que cette ordure doit se trouver au fond de ce bassin. Allez ! n’en parlons plus si vous le voulez bien. Nous devrions quitter cet endroit à présent pour rejoindre la cabane car il se fait tard »

« D’accord, mais j’espère que vous ne douterez plus de moi désormais car je vous apprécie Elisa »

« Oui, ne vous inquiétez plus pour ça. Et comme je vous l’ai déjà dit, je vous soutiendrai jusqu’au bout »

« Merci Elisa » dit Tamara en prenant un pan de sa tunique pour s’essuyer les yeux.

Décidément Elisa manquait de tact envers cette pauvre jeune femme mais désormais elle ferait attention.
Et puis de toute façon, elle n’avait pas le choix, il fallait bien qu’elle lui fasse confiance alors sans réfléchir davantage elle essaya de mettre en arrière plan, cette histoire de cadavre flottant même si ce point restait tout de même un mystère incompréhensible…

****

Quelques minutes plus tard, les deux jeunes femmes se retrouvèrent côte à côte devant le vertigineux précipice que Tamara avait décrit et qui se trouvait non loin des deux cabanes.

Tout à fait en bas, une vision d’horreur : on pouvait aperçevoir dans de hautes herbes tout près d’un amoncellement de pierres, le corps d’un homme qui gisait face contre terre, dans une mare de sang noirâtre avec près de lui, un sac éventré et tout autour, toutes sortes de débris d’objets indescriptibles.

Son dos était transperçé d’un long pique et au niveau de sa perforation, il y avait une large auréole de sang qui maculait son t-shirt bleu ciel.

Elisa n’avait encore jamais vu un cadavre de sa vie et surtout pas dans un tel état : il s’agissait tout de même d’un meurtre perpétré par deux hommes sans scrupules.

Soudain elle fut prise de spasmes et faillit vomir mais elle réussit tant bien que mal à se ressaisir.
De son côté, Tamara les bras croisés avait les yeux rivés sur son défunt mari et ne semblait avoir aucune réaction. Que pouvait bien t-elle ressentir en le revoyant ainsi ? se demanda t-elle avec une certaine inquiétude.

****

Il commençait à se faire tard et le ciel s’assombrissait de plus en plus.
Le soleil ne tarderait pas à décliner.
Il était exactement 17H20.

Les deux jeunes femmes étaient toujours en train d’observer le cadavre qui se trouvait au fond du ravin lorsqu’Elisa souhaita en savoir davantage concernant l’étrange pique qui était planté dans le dos de celui-çi.

« Tamara ? vous voyez ce que je vois » dit-elle en pointant du doigt le cadavre. « Il a un pique ou une sorte de lance qui lui transperçe le dos. Vous savez de quoi il s’agit ? »

Tamara plissa les yeux et commença à scruter davantage le cadavre de son mari.

« Oui vous avez raison, je ne me rappelai pas du tout qu’il avait ce pique dans le dos » dit-elle hébétée. « Maintenant que vous m’en parlez…Je sais que lorsque votre guide me battait, je n’avais pas pu voir ce que Batisto lui faisait subir. Il a du sans doute le lui enfoncer lorsque j’étais évanouie. Mais par contre je ne sais vraiment pas de quel genre de pique il s’agit »

« Ok. De toute façon on n’aura jamais le fin de mot de cette histoire puisque comme vous dîtes, vous étiez évanouie au moment où ces hommes ont tué votre mari. Par contre, j’avais une dernière question Tamara »

« Oui allez y. Je vous écoute »

« C’était le sac à dos de votre mari que je vois là ? »

« Oui, effectivement. Il en avait un avec tous nos affaires dedans. Moi, par contre, j’avais décidé de ne rien porter car j’ai des problèmes de dos »

« Ah d’accord ! Mais tous ces débris de couleur vert que je vois autour de lui, vous savez ce que c’est ? On aurait dit des morceaux de plastique mais je n’en suis pas certaine. Et vous ? Qu’en pensez-vous ? »

« Oui, je sais ce que c’est. C’est notre glacière. Elle était de couleur verte clair. Mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi elle se trouve au fond de ce ravin. Ces hommes l’auraient jetée mais pour quelle raison ? Il y avait juste des aliments et des bouteilles d’eau à l’intérieur. C’est bizarre je trouve… »

« Oui, vous avez raison. Mais pourquoi auraient-ils fait ça alors ? C’est étrange tout de même… »

Décidément, il y avait bien trop de mystères dans cette forêt qui restaient en suspens et sans réponses ; ce qui n’était pas du tout évident pour Elisa de ne pas pouvoir les élucider et devoir en fin de compte les accepter tels quels sans broncher…

« Elisa? Vous m’écoutez ? Vous semblez ailleurs… »

« Heu…Excusez-moi…Vous disiez ? »

« Je disais que nous sommes à quelques mètres des cabanes. Nous devrions quitter cet endroit maintenant. J’ai du mal à… »

Elisa regarda Tamara qui avait des larmes aux yeux et comprit une fois de plus qu’elle venait à nouveau d’être maladroite.

« Je suis vraiment désolée Tamara. Oui biensûr, je comprends. Quittons cet endroit au plus vite »

« Ce n’est pas grave Elisa. Si je pleure ce n’est pas parce que j’ai vu son cadavre au fond de ce précipice même si biensûr cela m’a fait beaucoup de mal de le revoir dans cet état…Non, je repensai plutôt à notre arrivée sur cette île, que nous étions tellement heureux lui et moi mais c’est si loin tout ça. N’en parlons plus. Je préfèrerais quitter cet endroit au plus vite. Les cabanes se trouvent à quelques mètres seulement mais on ne peux pas les voir d’ici à cause des arbres et de la végétation. Dépêchons-nous s’il vous plaît. Il se fait tard et la nuit ne va pas tarder à tomber »

« Oui, allons-y ! » dit Elisa qui était partagée entre la tristesse pour Tamara et l’espoir de rejoindre enfin les cabanes.

****

Toutes les deux se dirigeaient avec hâte vers les deux cabanes qui étaient placées, l’une derrière l’autre, avec un grand espace de végétation entre les deux.

« Enfin ! voici les fameuses cabanes » se dit Elisa qui voulait au plus vite s’engouffrer à l’intérieur de l’une d’elles. C’est vrai qu’elles étaient vraiment bien cachées et personne n’aurait pu se douter un seul instant, qu’il y en avait deux ici à part les connaisseurs de cette île.

L’ossature des cabanes (murs et charpentes) était entièrement construite en bois ainsi que la couverture de leurs toits (tuiles en bois). Tamara n’avait pas menti lorsqu’elle avait précisé leur rusticités et biensûr, elles étaient conçues sans eau, ni électricité.

****

La première cabane dont avait parlé Tamara était effectivement restée entrouverte mais impossible de savoir s’il y avait quelqu’un ou pas à l’intérieur.
Pour en avoir le coeur net, Tamara insista pour s’y rendre seule afin de vérifier si celle-çi était vraiment inoccupée.

Pendant ce temps, Elisa l’attendait, cachée derrière un énorme tronc d’arbre tout en observant les alentours.
Tamara se retrouva enfin devant la façade de celle-çi, près de sa porte d’entrée puis y donna un magistral coup de pied. Elle s’ouvrit alors davantage mais il faisait tellement sombre à l’intérieur que c’était difficile de distinguer quoi que ce soit.

Armée d’un long bâton en bois qu’elle venait de trouver par terre, Tamara commença à franchir le seuil de la porte et tout en avançant à petits pas, le brandit en faisant de grands va-et-vient de droite à gauche comme si elle se battait contre une personne mais invisible.

Elle renouvella ce geste plusieurs fois tout en frappant le sol, le mobilier et les objets qui se trouvaient dans les alentours puis constatant qu’il n’y avait vraiment personne, se retourna et cria très fort à l’attention d’Elisa :

« Il n’y a personne ! Venez Elisa ! Dépêchez-vous ! » dit-elle avec un grand sourire de satisfaction.

Elisa n’avait eu de cesse de l’observer et ce fut avec un grand soulagement qu’elle accueillit la bonne nouvelle. « Tant mieux » se dit-elle en soupirant.

Par contre, en ce qui concernait l’individu en question ; elle se posait toujours d’innombrables questions à son sujet. Qu’était-il réellement devenu ? Il était blessé. Aurait-il pu alors dans ce cas là, succomber à ses blessures ? Mais ce n’était qu’une hypothèse.

Et si jamais, il était plutôt caché quelque-part ici à les épier. Pourtant elle n’avait rien remarqué à moins qu’elle n’ait pas fait suffisamment attention. A cette idée, elle se mit à frémir et sans plus tarder, courut très vite vers la cabane où Tamara l’attendait sur le seuil de la porte avec beaucoup d’impatience.

« Venez Elisa ! rentrons enfin à l’intérieur. Heu…Dites-moi, vous n’auriez pas à tout hasard de quoi nous éclairer ? On ne voit pas grand chose à l’intérieur »

« Oui j’ai ce qu’il faut » répondit Elisa avec un premier petit sourire rempli d’espoir.

Il était exactement 17H55 et dans quelques minutes il ferait nuit noire dans la lugubre forêt de Diamond.

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Le Manguier voyageur

J’aimerais vous raconter un souvenir de la Guinée qui me touche particulièrement à chaque fois que j’y songe lorsque j’ai de la nostalgie par rapport à mon enfance passée en Afrique…

A cette époque là, je devais bien avoir 9 ou 10 ans et je m’en souviens encore comme si c’était hier…

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Le manguier de l’évasion :

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Comme je vous l’avais déjà raconté lors de mes précédentes anecdotes, notre maison de fonction était située en bordure de mer et sa façade faisait face à un haut mur ajouré d’alvéoles par lesquelles on pouvait aperçevoir une magnifique plage de sable blanc…

Parfois, il pouvait même arriver que l’un de nos 3 chats passait la tête à travers l’une d’entre elles ; afin de regarder sans doute juste par curiosité ; ce qui se passait derrière…

Et au devant, tout à fait à droite de ce haut mur, se trouvait un grand et bel arbre fruitier qui n’était autre qu’un manguier…

La partie inférieure des branchages de celui-çi venait se coucher littéralement sur le dessus du mur qui était incrusté de brisures de verres de bouteilles très tranchantes afin de dissuader les voleurs de franchir le mur côté plage.

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Mon arbre à moi !
Un arbre qui était pour moi comme un confident bien vivant et bien plus encore car il me transportait à chaque fois que je le souhaitais, loin du monde réèl dans des voyages extraordinaires, au-delà des frontières, dans les airs ! vers de nouvelles contrées…

J’adorais ce manguier qui me permettait de m’évader l’esprit et de réaliser chacun de mes rêves rien qu’en regardant de mes yeux émerveillés, la mer, le ciel et les nuages si blancs…

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De mon arbre, juchée tout à fait en haut de la cime, je pouvais aperçevoir toute l’immensité de l’océan Atlantique et sentir ses agréables odeurs d’algues et d’embruns…

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J’écoutais avec allégresse le bruit du ressac de la mer mais aussi celui du vent, entremêlés par les cries de joie des quelques enfants Guinéens qui jouaient, non loin de là, sur la plage…

Tous mes sens étaient en éveil :
– La vue de ce superbe tableau représentait tantôt, (suivant les jours) une mer houleuse ou lisse comme une ardoise…

– Le bruit des vagues me berçait tandis que le souffle du vent de la mer venait me rafraîchir les yeux qui restaient légèrement plissés à cause de la force de celui-çi…

– Le vent me caressait tout doucement le visage et me procurait une véritable sensation de bien-être et de fraîcheur grâce à sa ventilation ; tellemement il faisait extrêmement chaud en Guinée…

Je me rappelle qu’à ces moments là, je me sentais si sereine, si libre, si heureuse et en totale harmonie avec la nature, la mer, le ciel et le vent…

Ce vent que j’aimais tant et qui faisait virevolter par moment, ma longue queue de cheval blonde qui venait me chatouiller le visage…

A ces moments là, j’avais l’impression de m’envoler tel un oiseau dans ce ciel si bleu, parsemé de nuages et qui me fascinait tant…

Je respirais l’air marin à pleins poumons et je me sentais libre face au vent de la mer comme si je gouvernais le monde entier…(exactement comme la fameuse scène du film « Titanic » ou le héros « Jack » se sentait être le « Roi du Monde »)

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Je me sentais être la Reine de tout l’océan Atlantique ! et pourquoi pas du monde entier tellement j’étais devenue une géante dotée d’une force surnaturelle qui pouvait surmonter n’importe quel problème et biensûr pouvoir aider mon prochain en un claquement de doigt et ce, sans aucun effort, telle une héroine de bande dessinée…

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Oui, grâce à mon arbre magique, je pouvais accomplir tout ce que je ne pouvais pas réaliser en tant qu’être humain mortel sur cette terre…

Ce manguier me grandissait et me permettait d’être au-dessus de tout, rien qu’en touchant son écorce qui était à la fois douce et rugueuse..

Oui, je pouvais ressentir toute sa force…

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Grâce à lui, j’avais des ailes virtuelles dans le dos et je pouvais tout combattre sans craindre qui que ce soit car je devenais invincible et intouchable grâce à ses pouvoirs surnaturels qu’il m’avait transmise…

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Mon chat Poussy-cat :

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J’aimais bien également, emmener avec moi mon adorable chat Poussy-cat que j’installais bien confortablement dans son panier en raphia.

Ensuite, je reliais ensemble les deux anses du panier par une épaisse corde en plastique en formant un triple noeud afin que cela soit bien solide.

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Puis je rattachais le bout de la corde à une grosse branche bien costaude afin que mon chat puisse dormir en toute tranquillité sans risque que la corde ne cède et que celui-çi ne tombe en bas de l’arbre.

Ce que je tiens à signaler, c’est que ce genre de désagrément ne lui était encore jamais arrivé car je faisais toujours très attention à la robustesse de la corde et biensûr à la solidité de la branche à laquelle son panier était suspendu.

Et voilà que mon chat dormait paisiblement dans son panier qui faisait de temps en temps des vas et vient tel un balançier à cause du vent où tout simplement parce qu’il s’était mis debout sur ses 4 pattes pour pouvoir changer de position.

A ces moments-là, il faisait remuer assez dangereusement son panier mais disons qu’il était très habile puisqu’il ne perdait jamais l’équilibre et qu’il arrivait toujours à stabiliser le fameux balançier.

Le panier de mon chat était suspendu à la plus haute des branches, tout près de moi et souvent je me mettais à lui caresser le dos, le ventre et la tête tout en lui murmurant des mots doux.

Inutile de vous dire que nous étions lui et moi en totale symbiose…

Poussy-cat n’avait pas du tout le vertige et cela se voyait qu’il avait totalement confiance en moi puisqu’il arrivait à dormir près de deux heures de temps dans son panier qui était suspendu dans le vide…

Je crois même qu’il adorait ces moments-là avec moi et biensûr, c’était réciproque en ce qui me concernait.

Il faut dire que je l’adorais tellement mon Poussy-cat…

****

Une petite frayeur :
Je me rappelle d’un certain jour…

J’étais debout sur une des grosses branches du manguier et je regardais l’océan droit devant moi tout en rêvassant.

Il pouvait m’arriver également de cueillir une ou deux mangues bien mûres que je plaçais ensuite à l’intérieur d’un sac en plastique resté accroché à l’une des branches de l’arbre.

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Je n’aimais pas les mangues à l’époque ; par contre ma Maman en raffolait alors le plus souvent je les lui donnais.

Aujourd’hui, j’ai appris à les apprécier et je dois bien avouer qu’elles sont devenues l’un de mes fruits exotiques préférées.

De temps en temps, j’aimais bien aussi regarder la villa de notre voisin qui se trouvait à droite de notre manguier, derrière le haut mur de clôture.

Comme je me trouvais à la cime de l’arbre, j’arrivais facilement à observer son jardin où se baladaient deux grands lévriers Afghans gris qui ne pouvaient pas me voir tellement j’étais bien cachée parmi les feuillages de mon manguier…

J’aimais bien les regarder et de temps en temps je voyais également un des domestiques sortir de la villa pour leur donner à manger.

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A un moment donné, je voulais juste changer de position car j’avais un peu des fourmis dans les jambes alors je décidai d’agripper une des branches afin de me soutenir puis une autre et encore une autre quand soudain je faillis basculer en arrière.

En effet, avec horreur je m’aperçus que je tenais dans ma main droite un espèce de long bâton, un peu mou…

C’était un phasme ! un de ces horribles phasmes bizarres que je déteste tant !

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Petite parenthèse : Le Phasme :
Les phasmes sont des insectes herbivores qui se fondent dans leur environnement en imitant à la perfection des brindilles, des feuilles mortes ou vertes, voire des lichens.

On parle dans ce cas d’homotypie et d’homochromie (respectivement « même forme, même couleur ») et ce type de mimétisme est à l’origine de son nom vernaculaire : le « Bâton du Diable ».

Ce camouflage est poussé jusque dans leur façon de se mouvoir, puisqu’ils se déplacent lentement, par à-coups, comme une branche ballottée par le vent. La plupart peuvent également rester parfaitement immobiles pendant des heures.

****

Je poussai un grand cri puis avec effroi et dégoût je secouai frénétiquement ma main puis illico presto cette espèce de petite branche qui n’en était pas une du tout tomba sur les graviers par terre, juste au pied de l’arbre…

Ameuté par mes cris, le gardien de jour courut très vite vers le manguier où j’étais perchée ; leva les yeux vers moi et me dit en fronçant les sourcils :

« C’est quoi Cécile ! toi vu bête ? »

Du haut de mon arbre, Je lui répondis en criant :

« Oui Bas ! » (notre gardien de jour s’appelait Bas) « Il y a une grosse bête. Regarde ! Elle se trouve juste à côté de toi. Regarde ! près de tes pieds. Là ! Là ! Il est toujours là, près de tes pieds ! »

Je lui désignai du doigt l’horrible bestiole qui marchait très lentement sur les petits cailloux blancs.

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Bas venait enfin d’aperçevoir le grand phasme…

Il le ramassa et le jeta très haut et très loin par dessus le mur de clôture puis l’horrible insecte vint alors s’écraser sur le sable de la plage. De là ou j’étais, j’avais vu toute la scène…

C’était la seule et unique mésaventure que j’avais eu sur mon arbre ! et heureusement !

Et je me rappelle que ce jour-là j’avais eu la trouille de ma vie surtout pour une personne telle que moi qui déteste tous les insectes à part la coccinelle que j’arrive à peu près à tolérer…

Sinon en dehors de cette petite frayeur que j’avais eu, ce manguier était pour moi un véritable petit refuge dont j’adorais y passer des heures et des heures car il me permettait de voyager entre terre, mer et ciel comme si j’étais un oiseau ou tout simplement un des éléments de la nature tel que le vent…

C’est pourquoi, j’ai décidé à travers cet article de l’appeler : Le manguier voyageur…

Je tenais absolument à vous faire partager cette petite anecdote que je n’oublierai jamais car cela restera pour moi un de mes plus beaux moments magiques de mon enfance, passée en Guinée à Conakry…

Une bien jolie découverte

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Je me rappelle encore d’un souvenir lointain qui date depuis fort longtemps : en effet, je devais bien avoir 10 ou 11 ans…
Mais je m’en souviens encore comme si c’était hier…

Ce jour là, je me trouvais dehors en compagnie de mon petit frère en train de jouer avec nos chats et nos chiens.
Nous attendions l’arrivée de notre père qui ne devait pas tarder à rentrer de son travail afin d’aller déjeuner en famille au restaurant chinois qui s’appelait : « Le Jardin Chinois » et qui se trouvait non loin de notre villa.

Soudain nous entendîmes le klaxon de notre voiture que je savais parfaitement reconnaître entre mille. C’était Papa qui arrivait enfin de son travail.
Je regardais ma montre. Il était exactement 12H00 pile.
Mon père gara le 4×4 dans l’allée qui menait à notre jardin pendant que notre gardien de jour refermait les portes du portail.

Mon frère et moi, nous précipitâmes vers lui afin de lui dire bonjour et de l’embrasser chacun notre tour.

Puis mon frère décida d’aller vérifier le fameux QG de ses fourmis car à cette époque là, je remarquai qu’il aimait beaucoup les observer et même leur donner à manger ; voire les protéger de tous prédateurs car je crois bien qu’il devait en être réellement passionné de ces insectes (une similitude que mon frère avait avec notre Maman qui adorait, elle aussi, lorsqu’elle était petite, jouer avec ces charmantes petites bestioles) par rapport à moi qui préférait de loin : les chats.

Bref, pendant que mon petit frère observait ses chères fourmis en train de construire leur forteresse, moi je regardais mon père du coin de l’oeil.

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Après que mon père eut demandé un verre d’eau glacé au domestique qui se trouvait encore à l’intérieur de notre maison en train de terminer son ménage et pendant que Maman se préparait dans sa chambre pour s’apprêter à sortir ; je ne pouvais m’empêcher de me dire rien qu’en regardant son visage qu’il avait dû sûrement se passer quelque-chose aujourd’hui, car il me paraissait bien absent.

Je m’asseyais donc près de lui alors qu’il était en train de boire son verre d’eau, tranquillement installé sur le petit muret de notre gloriette qui était située au centre de notre jardin puis je décidai de lui poser la question qui me brûlait les lèvres :

« Papa, tu m’as l’air bien soucieux, il s’est passé quelque-chose ? on aurait dit que tu es un peu triste ? »

Papa me répondit avec un petit sourire :

 » Pourquoi tu me poses cette question ? Je vois que tu es toujours autant curieuse Cécile… »

« Mais je vois bien que tu as l’air soucieux comme si tu avais fait quelque-chose…mais je sais pas quoi…Allez dis-moi…s’il te plaît…s’il te plaît »

« Mais je n’ai rien fait. Enfin, si…il y a quelque-chose. Tout à l’heure lorsque je conduisais, j’ai failli écraser un chat mais je ne sais pas vraiment si j’ai pu l’éviter ou pas. Je ne sais pas du tout. Je pense peut-être l’avoir évité mais maintenant je n’en suis plus si sûr que ça…enfin bref, j’en sais rien du tout… »

« C’est vrai ?? Mais sur quelle route tu te trouvais ? »

« C’était tout près de notre maison. Pas loin du tout, juste sur la route à double sens qui est devant chez nous, l’avenue Madina Corniche »

« Mais alors, on devrait aller voir…Peut-être que le chat doit être toujours là…et s’il est blessé, on pourrait le sauver. C’était un chat, comment ? Comme nos 3 chats ? grands comme eux ? »

« Mais enfin Cécile ! ce chat, même s’il est encore vivant, il doit être déjà très loin. C’était un petit chat. Enfin, je sais plus. Mais on ne va pas partir là pour aller chercher un chat. Oublie ça, surtout que Maman ne va pas tarder à sortir pour qu’on aille au restaurant. Laisse tomber. Je sais que tu aimes les chats mais là je t’assure, ça sert à rien du tout. Allez, laisse tomber. Je n’aurais pas dû t’en parler, d’ailleurs »

Je lui répondis aussitôt, avec un certain agacement dans la voix :

« Si ! il faut qu’on y aille ! ou alors j’irais voir sans toi mais je t’en prie, viens s’il te plaît ! il faut se dépêcher maintenant ! »

Je l’agrippai par le bras en le tirant fortement vers moi afin qu’il se lève.

« Allez viens Papa ! »

Subitement, ne pouvant plus attendre, je me mis à courir vers le portail et demandai au gardien de l’ouvrir afin que je puisse sortir.

Aussitôt, mon père courut derrière moi et cria :

« Cécile ! Mais non ! où vas-tu ? Reviens… »

Avant de sortir dans la rue, je lui dis de mon air le plus triste :

« Viens, on va juste aller voir Papa puis on revient. Je veux juste savoir qu’est-ce qu’est devenu ce chat… viens, s’il te plaît… »

Puis mon père me suivit et nous sortîmes ensemble dans la rue ; la fameuse avenue qui portait le nom de « Madina Corniche » pendant que le Gardien maintenait légèrement le portail entrouvert.

L’avenue grouillait de monde et il y avait un va et vient de voitures sur la grande route à double sens.
Ici, c’était loin d’être le havre de paix de notre maison avec tous ces bruits assourdissants.

Soudain, j’aperçus à ma droite, une femme Guinéènne assez forte qui était en train de faire griller des maïs au bord de la route (comme il en existe souvent ici, en Guinée) et qui venait de donner un magistral coup de pied dans l’arrière train d’un tout petit chat. Sans aucun doute un chaton.

Mais de là où je me trouvais, je n’arrivais pas à bien distinguer la scène alors je m’écriai vers mon père avec pas mal d’excitation dans la voix :

« Papa ! Papa ! Je viens de voir le chat ! Je suis sûre que c’est celui que tu as failli écraser ! C’est lui ! Viens ! La femme vient de lui donner un coup de pied ! Oh non ! Vite, il faut y aller ! »

Je courus très vite vers la femme Guinéènne qui parut très surprise de me voir là ; sans doute qu’elle n’était pas habituée à voir une petite fille « Blanche » qui était en train de courir pour je ne sais quelle raison, sur cette avenue…

Puis la femme comprit et se mit à éclater de rire en regardant le petit chat qui fuyait.
Moi, de mon côté, en un clin d’oeil, j’avais aperçu la petite boule de poil de couleur tigrée rouquine qui courait en boitillant, vers une bouche d’égout.

Je courus très rapidement vers le chaton qui avait déjà engouffré sa petite tête à l’intérieur de l’égout (il avait pratiquement la moitié de son corps à l’intérieur) puis d’un geste très rapide, j’attrapai sa queue et la tirait de toute mes forces vers moi afin que je puisse l’extirper de cet endroit si sale et puant.

Mais ce ne fut pas évident du tout car (ce n’est pas la meilleure manière qu’il soit pour attraper un chat) le chaton était non seulement très effrayé par le bruit de cette avenue si bruyante mais aussi par le sale coup de pied qu’il venait de reçevoir.

Mais je réussis tant bien que mal à l’attraper de justesse. A présent, je le tenais bien fermement dans mes mains afin qu’il ne puisse surtout pas s’échapper.
Il était si frêle et si apeuré qu’il tremblait de tout son corps dans mes bras.
Il me ragardait de ses petits yeux verts en amande et il ne cessait de cracher. Un vrai petit rebelle !

Minouchkaya :

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Voici Minouchkaya à l’âge adulte. Ici, elle se trouve au Tchad avec l’un de ses chatons.

Ce chaton était tout mignon et il ressemblait étrangement à la chatte de ma Maman qui s’appelait « Minith » et qui était très gravement malade.
Il ne cessait de me mordiller le bout des doigts et il sortait les griffes car il était très apeuré. Quoi de plus normal, vu qu’il n’avait plus confiance en l’être humain et qu’il devait penser que je voulais sans doute, lui faire du mal.

Pourtant je ne cessai de le rassurer en lui murmurant des mots doux tout près de ses petites oreilles si pointues :

« Coucou, toi ! non, non et non, tu ne m’échapperas pas. Je te tiens très bien. Tu te rends compte que tu aurais pu t’enfuir dans cet égout si sale. Non, tu ne seras plus dans la rue. Tu es sauvé maintenant ! Et on ne te fera plus de mal…Eh !! tu sais que tu ressembles beaucoup à Minith ! Tu le sais mon joli chaton ? Aie ! Aie ! Mais tu oses me mordre et me griffer petit rebelle ! »

Je passai devant la femme Guinéènne qui venait il n’y a pas si longtemps d’éclater de rire. Elle me regarda d’un air incrédule et pointa du doigt le chaton que je tenais dans les mains puis me dit :

« Ah ! Tu as trouvé le chat ! Il voulait manger mon maïs alors j’ai tapé lui…Mais lui, il n’a plus sa maman, je crois…Tu vas prendre lui ? »

Mon père qui se trouvait tout près de moi, lui répondit :

« Oui, on va garder le chat mais toi pas très gentille avec le chat… »

La femme lui répondit en riant :

« Ah ! missieu ! Oui pas gentille avec lui mais vous maintenant garder lui dans votre maison…C’est bon pour lui…Lui, très content maintenant… »

Après avoir dit au revoir à cette femme que je n’aimais pas du tout, mon père et moi, nous rendîmes très vite chez nous, avec notre merveilleuse découverte.
Mon petit frère ne s’était même pas rendu compte de notre absence tellement il était absorbé par ses chères fourmis !
Je vins vers lui et lui dit :

« Regarde Olivier, ce qu’on a trouvé Papa et moi ! t’as vu ? C’est un petit chaton »

Olivier qui était accroupi, se leva et regarda la petite boule de poil qui ne cessait de se contorsionner dans mes mains pour pouvoir s’enfuir.

« Wahou ! Mais vous l’avez trouvé où ? C’est vrai qu’il ressemble beaucoup à Minith ! Il fait que cracher ! »

« C’est grâce à Cécile ! » dit mon père. « Elle a tout fait pour qu’on aille retrouver le chat que je pensais avoir écrasé sur la route. Le chat était toujours là mais à un moment donné, il a failli s’échapper à l’intérieur d’un égout. Heureusement que Cécile était là pour l’empêcher d’aller plus loin sinon on ne l’aurait plus jamais retrouvé ! »

 » Wahou ! C’est vrai Cécile ? Va vite le faire montrer à Maman maintenant…Vite, dépêche toi… »

Aussitôt dit et aussitôt fait. Je me retrouvai donc en un rien de temps à l’intérieur de notre maison, faisant montrer à Maman et à notre domestique « Mamadou » notre jolie découverte…
Mamadou dit en s’écriant à Maman :

« Madame ! Ce chat, il ressemble trop à Minith ! C’est vrai, regarde Madame…Lui, trop beau comme Minith… »

Maman lui répondit :

« C’est vrai Mamadou ! Ce chaton ressemble vraiment beaucoup à Minith ! Mais dis moi Cécile, c’est un mâle ou une femelle ? Il faudrait vérifier. Tu peux me le donner, s’il te plaît ? Je vais voir si c’est une fille ou un garçon »

Je tendis le chat à ma mère puis celle-çi commença à bien l’observer. Au bout de quelques secondes, elle nous dit à moi et à Mamadou :

« C’est bien une femelle ! ah ! Je suis vraiment contente. En plus, elle est très belle ! Elle a la même couleur que Minith. Son pelage est tigré. Il faudra bien la laver car elle est très sale »

Et ce fut ainsi que « notre belle découverte » devint notre jolie « Minouchkaya ».

Elle resta auprès de nous durant des années et des années, voyageant à nos côtés, traversant les frontières et toujours en nous apportant beaucoup de joie et de bonheur. Et au cours de ces années, elle nous donna également de bien jolies portées de chatons pour notre plus grand plaisir.

Cette jolie petit rouquine aux yeux verts fut un véritable don du ciel car elle remplaça pour ainsi dire notre si douce Minith qui était atteinte (à cette époque là) d’un cancer généralisé et qui mourut quelques temps plus tard, après que l’on eut découvert Minouchkaya.

Maman pleura beaucoup Minith car elle l’adorait plus que tout mais elle pressentait aussi depuis pas mal de temps qu’elle aurait eu une autre chatte qui aurait été sa réplique exacte mais en plus costaude et que sa remplaçante aurait vécue bien plus longtemps qu’elle…

Tout cela pour vous dire que ce jour là où j’avais bien observé mon père ; et bien, je pense que c’était un jour béni des Dieux car grâce à moi, je donnais à ma douce Mamounette, l’opportunité et le bonheur d’avoir une seconde petite Minith…

Et qui sait ? Peut-être que c’était tout simplement la réincarnation de Minith et que c’était la providence qui nous l’apportait comme ça, afin d’apaiser la perte de notre regrettée Minith, par je ne sais quel miracle de la vie…

Un bien joli miracle et une bien jolie anecdote que je souhaitais absolument vous raconter…