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Concours d’écriture : Le message 📖

J’ai participé à un concours d’écriture qui avait été proposé par le site The Millennials stories et je dois bien avouer qu’au début j’étais un peu intimidée par ce genre de défi puis je me suis dis : « Pourquoi pas ? ». 

J’ai déjà participé à des concours d’écriture mais pas avec des images comme support.

J’espère que j’aurai relevé le défi ! car j’ai vraiment apprécié y participer.

C’était un peu comme un jeu… Une envie de me dépasser…

Merci encore à toi Andy !

Voici les images que j’ai choisi d’utiliser pour construire mon histoire : elles m’ont beaucoup inspirées. Elles proviennent de l’article d’Andy qui parle de son fameux : Concours d’écriture

En espérant que vous apprécierez lire mon histoire qui porte le titre suivant :

LE MESSAGE : 

23H45. Jessica dormait à poings fermés dans son lit. Elle était en train de rêver à son chat « Tootsy » qu’elle avait perdu tragiquement, il y a trois ans, écrasé sur la route, tout près de sa maison de campagne, par un de ces chauffards inconscients sans scrupules, avides de vitesses et se fichant bien d’ôter une vie animale…

Elle le revoyait avec une netteté précise dans diverses scènes qu’elle avait toujours gardé en mémoire et qu’elle n’avait jamais oublié malgré le temps passé.

Tantôt il était en train de se caresser contre ses jambes tout en faisant ses pattes de velours, tantôt il ronronnait très bruyamment lorsqu’elle lui caressait son ventre d’un blanc immaculé.

Toutes ces images ne cessaient de tourner en boucle et la rendaient infiniment heureuse comme si son chat n’avait jamais quitté cette terre, qu’il était toujours là, bien vivant, tout près d’elle, dans sa chambre, en train de dormir paisiblement dans le fameux fauteuil qui lui était attitré et qu’elle avait surnommé « Petit Prince » tant elle l’adorait.

Un fauteuil dont le revêtement de velours si doux et si moelleux avait le don de le rendre totalement dingue lorsqu’à peine, il s’y s’allongeait et qu’il se mettait alors dans sa position préférée : celle de l’escargot tout en mordillant avec délectation le tissu de velours bleu turquoise.

Et bien entendu comme tous les chats, il lui arrivait également d’y planter ses petites griffes acérées avec un certain plaisir non dissimulé tant il se sentait dans une totale plénitude.

Comme Tootsy lui manquait ! Et le revoir ainsi, allongé dans son fauteuil, en train de la regarder intensément avec ses si jolis yeux jaunes la faisaient littéralement fondre.

Elle s’avança vers lui et commença à lui caresser la tête tout en lui murmurant des mots doux.

Sous l’effet de ses caresses, Tootsy s’étira puis se mit soudainement à miauler trois fois. Habituellement, elle aurait fait semblant de comprendre ce qu’il pouvait bien vouloir lui dire mais là, dans son rêve, il n’était pas nécessaire de le faire puisque comme par magie, ses miaulements se traduisirent instantanément dans sa langue humaine. Et voici ce qu’elle entendit :

« Maman, tu me manques beaucoup… »

Jessica fut un peu surprise de l’entendre parler ainsi mais néanmoins ravie car ce n’est pas si fréquent de pouvoir enfin comprendre les miaulements de son chat. Sans plus attendre, elle lui répondit :

« Moi aussi, mon bébé, tu me manques énormément, j’espère que tu le sais… »

« Oui, je le sais Maman. C’est pourquoi, j’ai voulu te voir ce soir pour te dire aussi que je t’aimerai toujours… »

« Oh ! Comme tu es mignon ! Moi aussi, je t’aimerai toujours mon Tootsy… »

C’est alors qu’il rapprocha son museau tout blanc de ses longs cheveux cuivrés qui se balançaient juste devant sa truffe ; les renifla avec insistance un petit moment car il aimait bien sentir leurs parfums qui embaumaient le shampooing à la fleur de Tiaré puis commença à mordiller leurs pointes avec espièglerie.

Tootsy adorait jouer avec ses cheveux et Jessica le savait bien, c’est pourquoi, elle faisait exprès de les laisser tomber en cascade sur le sommet de son crâne tout en leur faisant faire des mouvements de va et vient à l’aide de sa main, lui balayant ainsi l’extrémité de son museau ; si bien, que cela avait tendance à le rendre complétement fou et plus joueur que jamais.

Ensuite, tout en ronronnant, il terminait son jeu de mâchouillage capillaire en léchant le bout de ses doigts avec sa petite langue rose si râpeuse et si chatouilleuse, qu’elle ne pouvait s’empêcher de rire aux éclats.

À ces moments-là, elle aurait voulu figer le temps et garder pour toujours son chat à ses côtés mais

elle savait bien que ce n’était pas possible…

Cependant, tout était possible dans son rêve alors elle en profitait au maximum tout en espérant que celui-ci durerait le plus longtemps possible.

Mais ne dit-on pas que jamais rien ne dure ici-bas ?

Subitement, la dernière image de son chat lui léchant le bout des doigts commença à se flouter puis à s’estomper de plus en plus jusqu’à totalement disparaître derrière un gros nuage sombre.

« Non, ne t’en va pas, reste encore près de moi Tootsy… » murmura-t-elle dans son rêve.

Mais le nuage noir venait de tout effacer laissant place à présent, à un vaste désert aride inondé d’une lumière blanche blafarde qui lui aveuglait les yeux.

Elle porta alors sa main droite en visière de façon à se les protéger des éblouissants rayons ardant du soleil puis se mit à regarder autour d’elle.

Il n’y avait pas la moindre végétation ; juste le désert sablonneux qui n’en finissait pas et elle, toute seule en train d’errer…

Le soleil tapait fort ; il lui brûlait la peau et l’air était lourd.

Fort heureusement, une légère brise venait de temps en temps lui caresser le visage, lui procurant ainsi un certain bien-être qui lui donnait la sensation de rester fraîche et de ne pas trop transpirer vu qu’il faisait une chaleur insoutenable ici.

Comme elle était pieds nus, elle pouvait ressentir la chaleur du sable chaud à chacun de ses pas mais ce n’était pas si désagréable vu qu’il n’était pas non plus brûlant.

Ici, il n’y avait pas âme qui vive. Tout était cruellement désertique. Le paysage ne se résumait qu’à une vaste terre sans limite, de couleur ocre, accompagnée de hautes dunes sablonneuses de-ci delà avec pour unique toile de fond un ciel bleu pâle sans nuages d’où irradiait un soleil d’un jaune vif beaucoup trop éclatant qui lui faisait mal aux yeux.

Et il faisait extrêmement chaud. Une chaleur exubérante mais supportable grâce aux quelques coups de vent intermittents qui au passage venaient lui ébouriffer les cheveux et lui faire le plus grand bien.

Pour l’instant, Jessica n’éprouvait pas encore l’envie de boire mais cela ne tarderait pas arriver vu les rayons persistants de ce soleil implacable.

Elle marchait tranquillement sans trop savoir où elle allait quand soudain le ciel commença à s’obscurcir.

« Tiens, que se passe-t-il ? » se demanda-t-elle en le scrutant des yeux.

Quelques secondes après, elle compris qu’il s’agissait d’une éclipse solaire. Tout en se protégeant les yeux, elle regarda en direct le soleil se voiler partiellement puis passer à l’état d’éclipse totale rendant alors ces lieux des plus lugubre ; ce qui déstabilisa Jessica qui avait une sainte horreur de la nuit.

Jusque-là, jamais encore elle n’avait assisté à ce type de phénomène, mais elle savait bien qu’il fallait éviter de regarder une éclipse sans lunettes de protection alors elle préféra baisser les yeux et attendre que le soleil revienne.

« Alors tu reviens ou pas ? » s’agaça t-elle tout en jetant furtivement un œil au ciel qui était toujours autant obscurci.

Mais au lieu que celui-ci réapparaisse ; Jessica remarqua qu’il venait subitement de se dissimuler derrière les dunes de sable ocre.

« Eh ! Mais qu’est-ce que ça veut dire ? » s’écria-t-elle toute décontenancée.

Normalement, ce genre de phénomène ne se produisait jamais après une éclipse et le soleil aurait dû revenir alors que là, il avait totalement disparu.

Quant au ciel obscur, il était à nouveau redevenu clair et avait repris sa couleur initiale bleue azur comme lors de son arrivée dans ce désert.

« Ce n’est pas possible que le ciel soit redevenu bleu ! puisque le soleil n’est plus là ! Et pourquoi s’est-il déjà couché ? Mais que se passe-t-il ici ? » s’exclama t-elle tout haut.

Mais ce qui la rendit encore plus perplexe, c’est qu’il ne faisait pas nuit. Or, la nuit aurait dû tomber depuis déjà longtemps puisque le soleil s’était couché. Tout ceci n’était vraiment pas normal.

Soudain, sous ses yeux ébahis, le ciel bleu azur changea brusquement de couleur et se métamorphosa en un ciel bleu violet pour se teindre finalement en une couleur mauve profonde.

Jamais encore, Jessica n’avait assisté à un tel spectacle et ce, en quelques fractions de secondes seulement…

« Comme tout est étrange ici ! » murmura-t-elle dans un souffle. « C’est à n’y rien comprendre mais je dois bien reconnaître que ce ciel est vraiment magnifique. Je n’en avais jamais vu de semblable sur terre…» s’extasia t-elle en admirant avec émerveillement ce ciel qui semblait sortir tout droit d’un film de science-fiction.

Le paysage semblait alors beaucoup plus insolite comme si elle se trouvait dans un autre monde. Une autre dimension. Un lieu irréel mais si beau qu’elle en était subjuguée et totalement fascinée au point même de ne plus craindre de se retrouver toute seule ici.

Les cheveux épars et vêtue d’une simple et longue tunique noire en satin qui volait au moindre coup de vent, Jessica marchait au hasard, sans trop savoir où elle allait mais elle ne se sentait plus autant perdue qu’auparavant.

Elle découvrait ce nouveau monde avec beaucoup de curiosité tout en se demandant où tout cela la mènerait.

Et de toute façon, maintenant qu’elle était ici, elle voulait aller jusqu’au bout de cette aventure incongrue et ne surtout pas retourner en arrière. Il fallait au contraire, qu’elle avance.

Elle regarda à nouveau le ciel. Il venait à l’instant même de changer de nuance. Il s’était à présent teinté d’une jolie couleur mauve claire dans lequel venait de s’incruster par myriades des étoiles multicolores qui commencèrent à briller par intermittence ; ce qui la fit immédiatement penser aux guirlandes lumineuses que l’on accrochait aux branches du sapin de Noël.

« Vraiment magnifique ! » s’émerveilla t-elle à haute voix.

Elle venait de s’arrêter de marcher et admirait toute la magnificence de ce ciel étoilé qui s’étendait à l’infini. Il était si spécial et tellement original, qu’elle en restait éblouie.

« Dieu, que c’est beau ! » s’exclama t-elle en ayant presque les larmes aux yeux.

Ce ciel teinté de mauve et envahit d’étoiles multicolores contrastait littéralement avec cet immense désert de couleur ocre et totalement dépouillé de végétations. Et s’il fallait choisir entre le ciel et la terre ; son choix était déjà fait. Il faut dire que ce désert n’était guère accueillant tant il était triste et fade…

Regarder ce ciel lui faisait le plus grand bien. Il lui permettait d’oublier le côté sinistre de ces lieux ternes, sans vie et sans couleurs.

Ce ciel portait en lui toute la lumière dont elle avait besoin et lui redonnait de l’espoir.

Quant à la nuit, elle ne semblait pas exister dans ce nouveau monde ; ce qui arrangeait bien Jessica qui la détestait au plus haut point. Elle avait toujours eu peur de la nuit. La nuit avait tendance à lui faire perdre ses points de repère. La nuit rendait tout différent. Et puis dans la nuit, on n’y voit strictement rien. Alors, qu’ici, le ciel restait perpétuellement inondé d’une douce lumière, lui permettant ainsi de voir tout ce qui l’entourait comme si elle était toujours en plein jour.

Cette lumière n’était ni jaune, ni blanche, ni blafarde ; elle restait d’une jolie couleur mauve tamisée rendant alors l’atmosphère bien plus chaleureuse. Un peu comme si on se retrouvait dans une bulle de protection ou encore à l’intérieur du ventre de sa mère.

Et au milieu de ce triste désert inconnu, Jessica évoluait tranquillement tout en admirant ce ciel mauve étoilé qui lui redonnait du courage.

Au fond d’elle, elle espérait que cette aventure la conduirait vers un heureux dénouement.

Mais le seul inconvénient perturbateur qui commença à se faire ressentir fut bien la soif. Elle lui brûlait et asséchait la gorge, l’empêchant ainsi de déglutir convenablement et finissant par lui provoquer de terribles quintes de toux assez fatigantes.

À cet instant-là, elle ne put s’empêcher d’imaginer une paisible oasis se dressant droit devant elle, avec, posé en son centre, sur une table basse, un grand verre de coca-cola bien glacé, agrémenté d’un zeste de citron vert car c’est ainsi qu’elle l’appréciait et qui n’attendait qu’elle. Elle prenait alors le verre tout enveloppé de condensation dégoulinante et se mettait à le boire goulument d’un trait. Et là, enfin ! Sa soif était étanchée.

Afin de réaliser son vœu de désaltération, elle se mit à fermer les yeux et attendit quelques instants avant de les rouvrir. Mais une fois les yeux ouverts, elle ne vit strictement rien. Pas le moindre verre d’eau ni de boisson gazeuse ne s’était matérialisée devant elle alors elle préféra oublier cette pensée et se concentrer plutôt sur sa marche.

Et le temps s’écoula, s’égrèna sous cette écrasante chaleur…

Elle marchait toujours sans but précis dans cet immense désert lorsque soudain elle crut apercevoir au loin une silhouette allongée qui semblait porter quelque chose de très brillant devant elle mais de là où elle se trouvait, elle n’arrivait pas à voir clairement de quoi il s’agissait exactement.

Elle se frotta les yeux pour voir si elle n’avait pas été victime d’une hallucination à cause de sa fatigue mais quand elle regarda à nouveau au loin, la silhouette se profilait toujours. Ce n’était donc pas une hallucination…

Un peu interloquée et ne sachant quoi faire face à cette inopinée présence, elle se demanda avec une certaine inquiétude si elle devait attendre sa venue ou au contraire la fuir.

La panique s’insinua en elle, entraînant ainsi de multiples questions qui commencèrent à lui envahir l’esprit :

Est-ce que cette soudaine apparition venue de nulle part était humaine comme elle ? Et dans ce cas-là, était-ce un homme ou une femme ? Et le plus important de tout : est-ce qu’il ou elle lui voudrait du bien ou du mal ?

Mais à peine s’était-elle posée toutes ces questions que l’étrange silhouette allongée vola subitement dans les airs et se dirigea droit vers elle telle une fusée.

« Mon Dieu ! » s’écria Jessica en sursautant. Trop tard ! Désormais, elle ne pouvait plus fuir…

Instinctivement, elle ferma les yeux pensant ainsi qu’elle pourrait peut-être effacer cette vision et même si cela n’avait rien donné tout à l’heure concernant son souhait de désaltération. Elle se concentra et compta alors jusqu’à 10 dans sa tête et lorsqu’elle arriva enfin au chiffre fatidique, les rouvrit aussitôt s’attendant à voir un monstre en face d’elle…

À sa grande surprise, ce qu’elle vit ne ressembla en rien à un monstre mais plutôt à une étrange jeune femme souriante qui tenait entre ses mains un énorme globe terrestre tout illuminé qui lui mangeait pratiquement tout le devant du corps.

Comme elle venait d’atterrir tel un boulet de canon ; elle était encore toute auréolée d’un épais nuage de poussière de sable blanc mais peu à peu, il finit par se dissiper permettant ainsi à Jessica de pouvoir mieux distinguer ses traits.

La jeune femme accentua davantage son sourire comme pour lui faire montrer qu’elle n’était pas son ennemie ; ce qui la rassura grandement.

Cependant, il y avait quelque chose qui clochait chez elle. Elle ne semblait pas tout à fait humaine par rapport à quelques particularités physiques qu’elle venait de remarquer.

En effet, mis à part leurs formes en amande, ses grands yeux noirs frangés de cils épais ne ressemblaient pas à ceux d’un humain. Ils étaient d’un noir profond très opaque semblable à de l’encre de chine et totalement dénués d’iris, de pupilles ainsi que de sclère : la fameuse membrane qui forme le « blanc » de l’œil et que tout être humain bien constitué a à sa naissance. Mais là, en leur absence, le regard de cette jeune femme était des plus troublant et mystérieux ; voire presque rebutant tant leur noirceur profonde était énigmatique.

Quant à ses doigts démesurés qui maintenaient l’énorme globe terrestre à hauteur de sa poitrine ; ils étaient palmés avec de longs ongles noirs recourbés si pointus qu’ils faisaient penser aux griffes acérées des grands félins mais en beaucoup plus redoutables. C’était d’ailleurs, ce qu’il y a avait de plus effrayant chez elle ; si bien, que Jessica préféra ne pas trop s’y attarder sous peine de paniquer.

Jessica continua son inspection physique.

La jeune femme avait de longs cheveux raides de couleur mauve striés de jolis reflets violet qui lui tombaient de chaque côtés du visage jusqu’aux épaules ainsi qu’une épaisse frange lisse qui lui arrivait au ras des sourcils. Une chevelure des plus originale que Jessica n’avait encore jamais vu sur terre et qu’elle trouvait plutôt jolie. Toutefois, elle se demandait si leur texture ressemblait à celles des humains. Il lui semblait que oui mais elle n’en était pas sûr.

Enfin, son visage poudré de blanc à outrance et rehaussé de rose à joues nacré bien prononcé ressemblait au maquillage si particulier des Geisha tandis que ses lèvres pulpeuses étaient peintes d’un rouge vif brillant qui jurait avec la blancheur de son teint.

À force de l’observer, Jessica finit par en déduire que cette étrange jeune femme devait être une extra-terrestre vu les traits physiques quelque peu hétéroclites qui la caractérisait.

Quant au reste de son anatomie : bras, jambes et pieds ; ils étaient comme ceux des humains.

Ses bras étaient revêtus de longues manches chauve-souris de couleur noir qui lui retombaient le long des coudes à cause du globe qu’elle portait.

Sa jupe noire moulante qui lui arrivait au-dessous des genoux laissait apparaître de jolies jambes fuselées avec des pieds nus dont les ongles avaient la même couleur que celles de ses mains.

Par contre, elle ne pouvait pas encore voir l’ensemble de son corps à cause de l’énormissime globe terrestre qu’elle tenait toujours contre elle, entre ses mains et qui lui cachait tout le devant de la poitrine jusqu’à la taille.

Mis à part les yeux d’un noir opaque sans sclère ainsi que les doigts démesurés aux longs ongles noirs crochus ; Jessica n’était pas trop effrayée par cette jeune femme venue d’ailleurs ; sans doute parce qu’elle arborait constamment un sourire sur son visage impassible et qu’elle semblait être pacifiste envers elle.

Alors, pour briser la glace, elle décida de lui rendre le sien puis lui demanda :

« Comment vous appelez-vous ? »

La jeune femme ne cilla pas. Elle restait imperturbable et sans aucune réaction. Ses grands yeux noirs vides d’expression ne cessaient de la fixer et pas un seul mot ne sortit de sa bouche. Elle semblait ailleurs…

Soudain, Jessica ouvrit les yeux grands comme des soucoupes.

Les longs cheveux raides et mauves de la jeune femme venaient subitement de se soulever tout seuls et commencèrent à s’onduler tels des serpents, dans un mouvement régulier, tout autour de son visage.

« Eh ! Mais comment faites-vous ça ? » s’écria Jessica, les yeux écarquillés.

Toujours en apesanteur, les longs cheveux ne cessaient de s’onduler et de s’entremêler entre eux lorsque soudain ils s’élevèrent dans leurs totalités au-dessus de sa tête et restèrent ainsi suspendus dans les airs tout en continuant leurs jolies danses d’ondulation.

Hypnotisée et sans voix devant ce phénomène capillaire des plus insolite, Jessica n’en revenait pas de ce qu’elle voyait : les cheveux bougeaient réellement tout seuls.

La chevelure mauve semblait être vivante.

Quel étrange phénomène ! se dit-elle intérieurement, totalement subjuguée.

Les cheveux continuaient toujours de s’onduler en apesanteur lorsque brusquement ils se figèrent et restèrent ainsi immobiles durant quelques minutes avant de finir par retomber lentement, mèches après mèches avec délicatesse sur les fines épaules drapées de noir de la jeune femme.

Comme par enchantement, ils avaient repris leur apparence de raideur bien lisse et encadraient à nouveau le contour de son visage comme si aucune manifestation ne s’était passée.

« Mais comment avez-vous fait ça ?? » s’écria à nouveau Jessica en espérant que la jeune femme finirait bien par lui répondre.

Mais la jeune femme restait toujours autant imperturbable comme si elle n’entendait pas Jessica. Elle gardait ce même sourire figé qui ne l’avait jamais quitté depuis qu’elles s’étaient rencontrées.

« Répondez-moi s’il vous plaît… » insista-t-elle.

Mais la jeune femme ne daignait toujours pas ouvrir les lèvres.

Mais pourquoi diable ne voulait-elle pas lui répondre ? Était-elle muette ? Et pourquoi ce sourire perpétuel sur son visage ? s’interrogea t-elle.

« Vous êtes muette ? C’est pour ça que vous ne me parlez pas ? » questionna Jessica avec une pointe d’agacement dans la voix.

Brusquement, le globe que tenait la jeune femme entre ses mains se mit à vibrer et à briller plus intensément. La lumière jaune qui l’enveloppait devint alors beaucoup plus incandescente et irradiante tel un soleil brillant de mille feux.

Ce fut à ce moment-là que la jeune femme émit enfin son premier son tout en gardant son perpétuel sourire :

« Bonjour Jessica ! Je suis Cortana. Je suis venue de très loin pour vous dire un message »

« Me dire un message ? Mais de quoi me parlez-vous ? Et pourquoi ce globe bouge comme ça. Qu’est-ce qui se passe ? »

À présent, le globe tressautait vigoureusement comme s’il allait exploser d’une minute à l’autre. Manifestement, la jeune femme faisait beaucoup d’efforts pour pouvoir le maintenir tout contre elle afin qu’il ne lui échappa pas des mains. Ses longs doigts aux ongles noirs si pointus étaient tendus à l’excès et semblaient se distendre tellement ils luttaient et résistaient contre les tressautements violents.

Cependant, son visage n’exprimait aucune crispation d’effort et gardait toujours le même sourire figé comme si de rien n’était.

De son côté, Jessica ne quittait pas des yeux le globe qui semblait être enragé.

Soudain, son incandescente lumière devint brutalement aveuglante ; si bien qu’elle dû fermer les yeux.

C’est alors que la jeune femme sortit à nouveau de son mutisme :

« Ne vous inquiétez pas Jessica. Ce globe qui représente votre planète Terre n’explosera pas. Les violentes vibrations qui le secouent ainsi que la forte lumière aveuglante qui l’entoure ne sont que les manifestations d’un signe. Ce signe nous indique qu’il sera bientôt prêt à vous transmettre le message dont je vous parlais tout à l’heure. Moi, je ne suis que son intermédiaire. N’ayez crainte, Jessica ; les deux manifestations vont bientôt s’arrêter. Gardez les yeux fermés et attendez mon signal »

Quelque peu décontenancée, Jessica s’exécuta et attendit.

Entre les mains de la jeune femme, le globe continuait toujours de vibrer avec violence lorsque soudain il s’arrêta brutalement de bouger et resta totalement immobile.

Sa lumière aveuglante diminua peu à peu d’intensité jusqu’à s’éteindre complétement, laissant place à un globe qui était devenu tout terne.

Il ne semblait plus être en vie.

À présent, il avait pris une couleur grisâtre et on pouvait voir sur son pourtour, sculptés en relief, les différents continents de la planète Terre.

« Maintenant, Vous pouvez réouvrir les yeux Jessica. Les manifestations viennent de s’arrêter »

Jessica ouvrit aussitôt les yeux et revit la fameuse boule terrestre qui lui avait tant fait peur tout à l’heure et qui semblait s’être enfin calmée maintenant. Elle constata qu’elle n’était plus illuminée de son incandescente lumière si aveuglante et qu’elle avait pris une teinte grise.

« Le globe est devenu tout terne et il ne bouge plus du tout » dit-elle en regardant Cortana.

« Oui, comme je vous l’avais dit précédemment. Cette couleur grise est le processus normal qui fait suite aux deux manifestations. Et dans une trentaine de minutes, il vous annoncera enfin votre message »

« Mais de quel message s’agit-il ? »

« Je sais que tout cela doit vous paraître incongru mais je vous en prie, faites-moi confiance »

« Mais dans ce cas là, est-ce que je peux vous poser d’autres questions ? »

« Oui, si cela peut vous aider à vous mettre en confiance »

« Heu…. Tout d’abord, qui êtes-vous exactement ? Une sorte d’extra-terrestre ? »

« Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, je m’appelle Cortana. Je suis effectivement une extra-terrestre mais je n’aime pas ce terme que je trouve péjoratif et galvaudé. Plus exactement, je suis une humanoïde mais là encore, je préfère dire que je suis une humaine tout comme vous mais avec quelques différences que vous avez dû remarquer par rapport à mes yeux, mes mains ainsi que mes cheveux. Toutes ces différences qui font que je suis un être exceptionnel, unique et à part » ajouta-t-elle fièrement dans un large sourire qui fit apparaître pour la première fois une rangée de dents d’une éclatante blancheur.

« Oui, j’ai vu tout à l’heure que vos cheveux volaient dans les airs ! Jamais encore, je n’avais assisté à un tel phénomène… »

« Oui, je sais. Je vous dois quelques explications à ce sujet. Tout à l’heure, mes cheveux étaient en apesanteur parce qu’ils étaient en connexion avec le globe. À ce moment-là, je ne pouvais pas encore vous parler car j’étais concentrée et en communion avec eux. Mes cheveux sont ultra sensibles et lorsqu’ils ressentent n’importe quelle manifestation ou évènement à venir, ils me l’annoncent en faisant des mouvement d’ondulation »

« Ils vous prédisent donc l’avenir ? »

« Oui, en quelque sorte mais juste en ce qui concerne les manifestations de la nature. Par exemple, si jamais il y avait un séisme ou encore un tsunami ; mes cheveux seraient capables de me l’annoncer deux ou trois jours à l’avance afin que je m’y attende et que je puisse trouver des solutions pour sauver l’humanité et même si malheureusement on ne peut jamais éviter les pertes »

« wahou ! En effet, des cheveux pareils, ce n’est pas courant ! Mais là, il me semble qu’ils bougeaient à cause de ce globe terrestre. Pourquoi ? »

« Ce globe représente la nature de votre planète Terre. Il n’est donc pas ordinaire car il est vivant. C’est un peu comme si vous aviez là, juste devant vos yeux votre propre planète en miniature et que vous pourriez enfin voir tout ce qu’il y a à l’intérieur »

« Ah d’accord, je comprends mieux… D’où ce mystérieux message qui m’est destiné ? »

« En effet, vous comprenez vite Jessica… Avez-vous d’autres questions ? »

« Heu… »

Jessica voulait connaître le mystère de ses yeux noirs mais elle n’osait pas lui poser la question. Ce fut Cortana qui la devança comme si elle lisait dans ses pensées telle une télépathe.

« N’avez-vous pas des questions au sujet de la particularité de mes yeux ? Ils doivent vous paraître affreux et effrayants. Sans parler de mes mains… »

Jessica fut surprise par les paroles négatives de la jeune femme mais soulagée que ce fut elle qui engagea la discussion à ce sujet…

« Eh bien, il est vrai qu’ils ne sont pas communs mais j’aimerais beaucoup que vous m’en parliez »

« Très bien, je vous remercie. Mes yeux sont entièrement colorés en noir parce qu’ils sont dotés d’un filtre protecteur qui me protègent des rayons ultraviolets nocifs du soleil ainsi que de toutes sources de lumières agressives ou aveuglantes tel que ce globe par exemple. Ce filtre est un véritable bouclier. Ainsi, je suis totalement immunisée du vieillissement oculaire ainsi que de toutes sortes de maladies de l’œil »

« Wahou ! En effet, vos yeux sont vraiment exceptionnels. Je comprends mieux à présent, leurs couleurs si noires. Et vos mains ? »

« Mes mains sont démesurées pour pouvoir porter toutes sortes de choses très lourdes ou très volumineuses et sans en subir les conséquences. Par exemple, je serais capable de porter une masse de 500 kg sans aucune difficulté et sans le moindre effort. Quant à mes longues griffes ; elles me permettent de pouvoir me défendre de toutes agressions physiques. Ainsi, grâce à elles, je ne crains strictement rien »

« Wahou ! Je suis vraiment bluffée ! Vous êtes vraiment exceptionnelle comme personne ! »

« Merci, Jessica. Je suis heureuse que vous pensiez cela. Avez-vous d’autres questions à me poser ? »

« Oui. Heu… Avant que l’on se rencontre tout à l’heure ; je vous avais vu voler dans le ciel comme si vous étiez une véritable fusée. Comment est-ce possible ? »

Cortana accentua davantage son sourire laissant apparaître à nouveau ses dents d’une extrême blancheur.

« Eh bien, mon espèce est capable de voler comme vos machines volantes ou encore comme un oiseau. J’ai également la possibilité de choisir ma vitesse de vol selon mes désirs. Tous les humains de mon espèce sont dotés de ce pouvoir surnaturel. C’est ainsi que nous sommes nés »

« wahou ! Vos pouvoirs sont vraiment extraordinaires ! Comme ça doit être merveilleux de pouvoir voler comme un oiseau… Mais, je voulais vous demander… Est-ce que vous êtes nombreux dans votre espèce ? »

« Oui, mais pas suffisamment. Actuellement, nous avons atteint le nombre de 5000 Uranusiens. Comme vous pouvez le constater, nous ne sommes pas aussi nombreux que votre planète Terre »

« Uranusien ?? » questionna Jessica, les sourcils froncés.

« Oui, Uranusien. Là aussi, je vous dois quelques explications. Alors tout d’abord, je ne viens pas de ce désert qui fait parti de la planète « Strangia ». Strangia est une planète inhabitée qui ne possède aucune ressource naturelle pour pouvoir y vivre. Moi, je viens d’une autre planète qui s’appelle « Uranus ». C’est une planète géante qui possède toutes les ressources naturelles dont nous avons besoin contrairement à Strangia »

« D’où le terme Uranusien » enchaîna Jessica. « Vous êtes donc originaire d’Uranus ? »

« Oui, c’est bien ça. Et nous avons aussi des clans au sein de notre espèce. Moi, je fais partie du clan des Verseau. C’est une communauté révolutionnaire qui mène le combat de protéger les Humains de toutes les catastrophes naturelles qui menaceraient votre planète Terre comme par exemple : les inondations, les feux de forêts, les séismes, ect… C’est notre principale cause. Et biensûr, nous avons aussi la faculté de pouvoir vous annoncer des messages par le biais de notre globe terrestre »

« Wahou ! Vraiment impressionnant ! Et ces messages que vous transmettez, sont-ils bons ou mauvais ? »

« Ils sont toujours porteurs d’espoir et embellissent en général votre vie de terriens car nous sommes infiniment respectueux de votre espèce. Nous sommes des idéalistes ouverts d’esprits qui acceptons la différence. Nous sommes totalement dénués de méchanceté. D’ailleurs, dans notre planète, il n’y a ni meurtres ni corruptions »

« Vous en avez de la chance ! Hélas, ce n’est pas le cas, pour nous les terriens. Notre humanité a pas mal de défauts… »

« C’est vrai, mais il y a aussi des exceptions et vous en faîtes partie »

« Merci de me dire ça, Cortana mais je pense ne pas être parfaite non plus… »

« Tout un chacun a ses défauts. Personne n’est parfait mais je sais lire en vous comme dans un livre ouvert. Vous avez beaucoup de qualités que vous ignorez »

« Ah bon ? Je ne sais pas… Peut-être… »

« Si, croyez-moi… »

Jessica trouvait que les paroles de cette étrange jeune femme étaient sages et pleines d’esprit. Elle commençait à lui faire davantage confiance et même à l’apprécier…

Peut-être qu’en fin de compte, elle lui ouvrirait l’esprit sur certaines choses de la vie et que c’était écrit dans son destin de tomber sur elle, dans ce désert…

Cependant, il y avait encore une question qui la turlupinait à son sujet…

« Tout à l’heure, vous avez mentionné que dans votre planète, vous ne connaissiez ni le meurtre, ni la corruption… »

« Oui, c’est vrai »

« Mais alors pourquoi est-ce que vous avez de telles griffes aux doigts ? »

Cortana regarda une de ses mains qui maintenait le globe. Son regard semblait lointain comme si cette question l’avait dérangée..

« Excusez-moi Cortana. Je n’aurais jamais dû vous poser cette question et… »

« Mais non, pas du tout » coupa t-elle aussitôt en la fixant à nouveau de ses grands yeux noirs opaques.

« Votre question est très pertinente et je vais y répondre. Il est vrai que ces ongles sont assez effrayants mais c’est ainsi que nous sommes nés. Nous ne pouvons pas les couper ni même les raccourcir car ils sont en acier. Ces griffes nous servent à nous protéger des terriens qui nous voudraient du mal et uniquement dans ce cas-là »

« Je vois… Désolée pour cette question… Je comprends mieux à présent… »

« Il n’y a pas de mal Jessica. C’est bien que vous m’ayez posé cette question. Au moins, vous arriverez à mieux connaître mon espèce. Avez-vous d’autres questions ? »

« Heu… Que va-t-il se passer maintenant ? Il s’est déjà écoulé 30 minutes, je pense… »

« Oui, c’est exact. Le globe va bientôt vous annoncer votre message. Mais avant tout, pourriez-vous vous rapprocher un peu plus près de lui ? Rassurez-vous, il ne vous fera aucun mal »

Jessica hésita quelques secondes puis finit par se rapprocher du globe terrestre qui se mit subitement à clignoter d’une incandescente lumière rouge.

« Que se passe-t-il !! » s’écria-t-elle paniquée.

« Ne vous inquiétez pas. C’est tout à fait normal. À présent, regardez bien le globe et ne dîtes plus un mot. C’est important que vous suiviez mes consignes. Entendu ? »

« Entendu »

Entre les mains de Cortana, le globe terrestre clignota encore 3 fois de suite de la même incandescente lumière rouge puis se mit soudainement à vibrer. À ce moment-là, Cortana retira ses mains de celui-ci et fit un pas en arrière tout en ne le quittant pas des yeux.

Comme par magie, le globe resta suspendu en apesanteur et totalement immobile.

L’instant d’après, il se mit à tourner lentement sur lui-même dans le sens des aiguilles d’une montre sous le regard hypnotisée de Jessica qui n’en loupait pas une miette…

Incroyable ! se dit-elle tout en se demandant comment il pouvait rester ainsi en apesanteur et pourquoi s’était-il mis soudainement à tournoyer…

Cortana observait également la rotation du globe. Elle semblait concentrée.

Brusquement, le globe s’arrêta de tournoyer et s’immobilisa net. Qu’allait-il bien se passer maintenant ? s’inquiéta Jessica qui n’en pouvait plus de ce suspens.

Soudainement, un phénomène des plus étrange commença à se produire devant ses yeux ébahis.

Les continents sculptés en relief venaient de se surélever simultanément et s’étaient ainsi détaché de leurs océans respectifs.

Toujours tenue en haleine, Jessica ne quittait pas des yeux le globe.

Brusquement, le continent africain se suréleva davantage et prit alors une hauteur bien plus élevée que tous les autres continents avant de commencer à s’illuminer progressivement d’une douce lumière verte qui devint finalement verte fluo.

Ainsi, L’Afrique et la grande île de Madagascar se différenciaient de tous les autres continents qui avaient gardé leur même couleur grisâtre.

Encore un phénomène des plus étrange se dit intérieurement Jessica mais néanmoins très beau.

Cortana et elle suivaient des yeux l’évolution de ce globe qui n’était vraiment pas ordinaire.

Soudainement, L’Afrique qui était tout illuminée de vert fluo se détacha complétement de la boule terrestre telle une pièce de puzzle que l’on retirerait de son support et tomba sur le sable, juste aux pieds de Jessica.

En touchant le sol sablonneux, la pièce de puzzle de L’Afrique quitta aussitôt sa lumière verte fluo et repris sa couleur grisâtre du début.

Interloquée, Jessica la regarda quelques secondes avant de jeter un regard interrogateur à Cortana qui n’avait pas quitté son sourire légendaire.

« Il s’agit de la première interprétation de votre message » lui dit-elle en pointant du doigt la pièce de puzzle qui reposait sur le sable. « Il vous en reste encore une » ajouta t-elle.

« Encore une ?? » s’exclama Jessica.

« Oui. Ensuite, vous devrez rassembler les 2 interprétations pour pouvoir composer votre message »

« Mais je ne comprends pas. Je devrais donc deviner de quel message il s’agit ? »

« Oui, c’est tout à fait ça. Je n’ai pas voulu vous en faire part tout à l’heure car je savais que cela vous aurait tracassé. Mais ne vous inquiétez pas Jessica, je suis certaine que vous finirez par trouver de quoi il s’agit »

« C’est donc un jeu de rébus ? Mais pourquoi tant de mystère et ne pas tout simplement me révéler directement ce fameux message ? »

« Tout ceci ne vient pas de moi Jessica mais du globe terrestre. Il vous suffit de jouer le jeu et tout se passera bien. Toute chose ne vient pas toujours à vous d’un seul claquement de doigt. Parfois les difficultés ont leurs avantages. Elles vous permettent de vous révéler. Je suis certaine que tout se passera bien. Croyez moi et ayez confiance »

Jessica fit la moue puis fini par acquiescer d’un signe de tête.

« Alors, pour l’instant, ne vous occupez pas de la pièce de puzzle de L’Afrique » dit Cortana. « Laissez-la, telle qu’elle est, posée sur le sable et venez plutôt regarder d’un peu plus près le globe terrestre »

Jessica s’exécuta sans rechigner.

À présent, elle se trouvait très proche du globe qui était toujours en apesanteur.

En l’observant, elle remarqua du premier coup d’œil, sur son pourtour, la présence d’une ouverture assez profonde qui avait la forme et les contours de L’Afrique. Elle compris aussitôt qu’il s’agissait de l’emplacement où était positionnée la pièce de puzzle qui s’était brusquement éjectée tout à l’heure. À sa place, il y avait un trou assez large dans lequel on pourrait aisément y plonger une main.

En ne le quittant pas des yeux, elle demanda à Cortana :

« Il y a une ouverture à l’emplacement de L’Afrique et je voudrais savoir si je peux y plonger ma main… »

« Oui, allez-y Jessica. Vous êtes sur la bonne voie »

Sans plus attendre, Jessica plongea sa main droite à l’intérieur du large trou. Ses doigts rencontrèrent alors quelque chose de plus ou moins dur mais elle ne savait pas trop de quoi il s’agissait. À force de le triturer du bout des doigts, elle en déduisit que cela pouvait être sans doute une petite carte plastifiée. Pour en avoir le cœur net, elle essaya d’attraper l’objet entre son index et son majeur mais à chaque fois il lui glissait des doigts. Elle souffla d’agacement. Décidément, ce satané message était sacrément coriace. Elle ne se découragea pas et se concentra à nouveau. Quelques minutes s’écoulèrent.

« Alléluia !! Je l’ai enfin !!! » s’écria-t-elle de joie.

« Ravie de l’entendre Jessica. Vous devrez garder pour vous ce qu’il y a d’écrit sur cette carte et en aucun cas me le divulguer. C’est une des règles du jeu du globe terrestre »

« OK, j’ai bien compris »

Avec hâte, Jessica regarda la petite carte qu’elle tenait dans sa main. Il s’agissait d’une carte de visite plastifiée de couleur bleue ciel. Sur le recto était représentée l’image d’un trèfle à 4 feuilles tandis que sur le verso, on pouvait lire en lettres majuscules et caractère gras le mot suivant : « RUOSIS »

Jessica répéta plusieurs fois le mot « RUOSIS » dans sa tête pour voir si quelque chose lui reviendrait à l’esprit mais pour l’instant, il n’y avait rien de bien concluant.

« Je verrai ça plus tard » murmura t-elle entre ses dents. « Et je finirai bien par trouver… » ajouta t-elle dans son for intérieur tout en retournant la carte entre ses doigts.

Cortana s’avança doucement vers elle avec cet éternel sourire sur les lèvres. Jessica la regarda en coin.

Visiblement, elle avait l’air de vouloir lui dire quelque chose alors elle déposa prestement la carte de visite sur le sable juste à coté de la pièce de puzzle de L’Afrique et attendit que Cortana se rapprocha d’elle.

Sans son énormissime globe terrestre qui lui mangeait entièrement le buste jusqu’à la taille ; Jessica pouvait enfin voir l’ensemble de son corps qui était revêtu d’un haut noir tout simple ainsi que d’une jupe noire moulante qui lui allait fort bien. Habillée ainsi, elle avait une certaine allure et ressemblait beaucoup à une humaine. C’était vraiment une jolie jeune femme se dit-elle mis à part ses grandes mains démesurées armées de griffes. Mais depuis leur rencontre, elle avait fini par s’y habituer.

« Vous vouliez me dire quelque chose ? » s’empressa t-elle de lui demander avec un petit sourire.

« Oui, en effet Jessica. Ma mission auprès de vous est terminée et à présent je dois rejoindre ma planète où les miens m’attendent »

« Vous devez déjà partir ? Mais que ferais-je ici sans vous, dans ce désert ? »

« Vous ne serez pas longtemps seule. Une autre personne se manifestera une fois que je serai partie et une surprise vous attendra »

« Une autre personne ?? Et une surprise ?? » s’exclama Jessica.

« Oui. Je vous en parlerai avant mon départ. Mais avant cela, je voulais vous remercier Jessica »

« Me remercier ? »

« Oui. Parce que vous êtes quelqu’un de bien et que vous avez su me faire confiance. Vous vous êtes intéressée à mes origines, à mon peuple… Tout ceci m’a beaucoup touchée… C’est pourquoi, je tenais à vous remercier »

« Merci de me dire ça. Moi aussi, je tenais à vous remercier car vous m’avez appris beaucoup de choses que je n’oublierai jamais. Vous êtes également quelqu’un de bien »

« Merci Jessica »

« Merci à vous »

« À présent Jessica, si vous le voulez bien, je dois vous informer de ce qui se passera après mon départ. Vous êtes prête à écouter bien attentivement mes consignes ? »

« Oui, je vous écoute »

« Lorsque je quitterai ces lieux, un homme tombera du ciel. Ce sera un Android ou si vous voulez un robot humanoïde. Il viendra à vous et vous demandera de lui remettre les interprétations que vous avez en votre possession : la pièce de puzzle de L’Afrique ainsi que la carte que vous avez trouvé à l’intérieur du globe terrestre. Vous devrez les lui remettre. Ensuite, concernant ces 2 interprétations, il vous posera quelques questions dont j’ignore totalement. Une fois que vous y aurez répondu, il se passera un phénomène et à partir de ce moment là, vous découvrirez enfin votre surprise. Voilà, je vous ai tout dit »

« Mais de quel phénomène s’agit-il ? »

« Je ne peux vous le dire Jessica. Je suis désolée. Mais ne vous inquiétez pas, tout se passera bien »

« Alors, je vous fais confiance… Heu, j’aurai une dernière question s’il vous plaît »

« Allez-y. Je vous écoute »

« Voilà, ne le prenez surtout pas mal mais je voudrais savoir pourquoi vous avez constamment un sourire sur votre visage depuis que l’on s’est rencontrées ? »

« Vous êtes très observatrice Jessica. Cela vous a-t-il ennuyée ou agacée ? »

« Non, pas du tout mais je dois bien avoué que cela m’avait un peu déroutée au début. Un sourire est plutôt agréable à regarder. Mais c’est juste, que vous n’aviez que cette expression sur le visage depuis notre rencontre alors cela a fini par attiser ma curiosité ; d’où ma question »

« Et c’est une question très pertinente. Je vais vous en donner la raison. J’ai toujours ce sourire parce que dans ma communauté, nous ne connaissons ni la tristesse, ni la souffrance. Ainsi, nous sommes toujours heureux et c’est pourquoi nous souhaitons faire montrer cette belle image de nous vis-à-vis de vous les Terriens. D’où ce sourire constant sur notre visage. C’est une conception que nous avons adoptée et que nous souhaitons perdurer »

« C’est une belle conception, je trouve. Merci pour cette explication Cortana »

« Merci à vous Jessica. À présent, je dois vous quitter. J’ai été très heureuse de faire votre connaissance. Je comprends tout à fait qu’au début, vous ayez eu peur de moi lors de notre rencontre. Surtout ne changez rien, Jessica. Vous êtes quelqu’un de bien et de bien belles choses vous attendent encore sur votre Terre, sachez-le »

« Merci Cortana »

« Merci à vous. Je suis navrée mais il est temps que je m’en aille maintenant. Je vous dis donc au-revoir et peut-être à bientôt. Et n’oubliez pas tout ce que je viens de vous dire »

« Promis. Au-revoir Cortana ! »

Dans le désert inondé d’une douce lumière mauve, les deux jeunes femmes étaient en train de se dire au-revoir. À proximité d’elles, le globe terrestre était toujours en apesanteur et totalement immobile.

L’instant était très émouvant, si bien que Jessica ne put s’empêcher d’avoir quelques larmes aux yeux.

Elle n’aurait jamais crû dans sa vie pouvoir tomber sur une telle personne dans ce désert immense.

Une personne qui au prime abord lui avait fait peur mais qui par la suite lui avait donné une belle leçon de vie.

Une personne venue d’ailleurs qui avait de bien belles valeurs. Une rencontre unique et des plus improbable qu’elle n’oublierai jamais.

« Au-revoir Cortana ! Et merci pour tout »

« Au-revoir Jessica »

Suite à ces mots, Cortana s’avança vers le globe terrestre et le prit à nouveau entre ses si grandes mains puis tourna la tête en direction de Jessica pour lui adresser un dernier au-revoir avec le plus beau des sourires.

Jessica lui rendit le sien avec une certaine émotion…

À cet instant précis, elle pensa qu’elle n’oublierai jamais ce visage si souriant…

Leurs regards se croisèrent pour la dernière fois…

À présent, Cortana était en train de se concentrer tout en regardant le ciel mauve étoilé. Ça y est, elle était fin prête à partir pour rejoindre sa planète Uranus où tous ses congénères l’attendaient.

L’air triste, Jessica la suivait du regard. Une larme venait de couler sur sa joue.

Le globe terrestre entre ses mains ; les pieds de Cortana commencèrent à se surélever lentement du sol sablonneux jusqu’à ne plus le toucher puis se retrouvèrent en apesanteur, à quelques mètre au-dessus de Jessica.

Elle se concentra quelques secondes avant de subitement se propulser vers le haut telle une fusée et fendre les airs à une vitesse vertigineuse.

En un clignement d’œil, elle venait de totalement disparaître…

Dans le ciel mauve étoilé, seule la trace d’une longue traînée blanche et vaporeuse pouvait encore témoigner de son passage éclair mais dans quelques minutes, elle aussi ne tarderait pas à s’effacer…

Cortana était bel et bien partie et Jessica se retrouverait à nouveau seule dans ce vaste désert aride.

Elle détourna son regard du ciel puis ramassa sur le sable la pièce de puzzle ainsi que la carte de visite qu’elle rangea directement à  l’intérieur de la grande poche avant de sa longue tunique. Comme la pièce du puzzle était beaucoup trop grande ; elle dépassa légèrement de sa poche.

À cet instant précis, elle ne savait pas trop quoi faire alors elle décida de marcher comme elle l’avait fait au début de son aventure.

Le temps s’écoula sans que rien ne se passa.

Les rayons ardents du soleil étaient peut-être absents mais la chaleur, elle ; était toujours autant omniprésente…

Les coups de vents s’étaient atténué et se faisaient de plus en plus rare.

Tout en marchant, Jessica jetait de temps en temps un regard furtif au ciel mais aucun homme robot ne semblait vouloir en tomber…

Lorsqu’elle était en compagnie de Cortana elle n’avait plus du tout éprouvé cette soif qui l’avait tant gênée lors de sa marche à travers ce désert mais voilà qu’à présent, cela lui reprenait… Mais pourquoi donc ?

Elle avait de nouveau cette folle envie de boire un grand verre de coca-cola bien glacé tellement son gosier était sec alors qu’en la présence de Cortana, pas du tout…

Comme tout cela était étrange et incompréhensible…

C’était un point dont elle n’arrivait pas encore à éclaircir et qui l’agaçait car cette soif l’empêchait de bien terminer son aventure…

Elle commençait à se décourager lorsque soudain elle entendit un son qui provenait du ciel. Le son s’amplifia de plus en plus. Il s’agissait d’une mélodie. Une musique qu’elle connaissait bien et qu’elle aimait particulièrement. Elle l’écouta tout en scrutant le ciel mauve étoilé.

Comme cette musique était belle ! Mais comment diable avait-t-elle pu surgir de ce ciel ? Il n’y avait point d’appareils pour pouvoir la transmettre. Encore une fois, une bizarrerie de ce désert…

Elle s’était arrêté de marcher et écoutait la douce mélodie en ne cessant de scruter les moindres recoins du ciel. Toujours pas d’homme robot…

Elle avait parlé trop vite. Soudain la musique s’arrêta. Au milieu du ciel, surgi comme par enchantement, le fameux Android. Mais ce qui était encore plus bizarre, c’est qu’il n’avait pas de tête.

Elle ne s’attendait vraiment pas à ça et fut quelque peu décontenancée. Encore une fois, il faudrait qu’elle fasse avec et qu’elle accepta cette bizarrerie hétéroclite… De toute façon, elle n’avait guère le choix…

L’homme android tenait à la main droite un grand parapluie ouvert de couleur rouge qui lui permettait de voler et de descendre du ciel avec plus ou moins de rapidité selon les caprices du vent.

Ainsi, il évoluait tranquillement dans les airs telle la célèbre Mary Poppins et n’allait plus tarder à atterrir.

Au fur et à mesure qu’il se rapprochait davantage d’elle et du sol sablonneux ; Jessica lui trouva une allure des plus austère mais néanmoins très élégante. Il portait un costume trois pièces de couleur sombre avec une cravate qui semblait être grise ainsi que des chaussures noires.

Elle avait vraiment hâte de se retrouver enfin face à lui mais avait tout de même une certaine appréhension vu qu’il n’avait pas de tête.

De toute façon, elle le saurait bien assez vite vu que dans une poignée de quelques secondes il toucherait bientôt le sol…

Ce qui fut le cas…

L’homme Android venait d’atterrir en douceur dans un nuage de poussière sous le regard quelque peu inquiet de Jessica.

Soudain, les rebords du tissu de son parapluie se mirent étrangement à brûler.

« Votre parapluie est en train de brûler ! » lui cria t-elle affolée.

L’Android qui tenait toujours dans sa main droite la poignée de son parapluie, ne réagissa pas. Il faut dire qu’il n’avait ni tête, ni oreilles… La communication promettait d’être compliquée…

« Votre parapluie ! Il est train de brûler ! » répéta-t-elle en criant un peu plus fort.

À présent, les petites flammèches étaient devenue de grandes flammes et elles léchaient dangereusement une large moitié du tissu du parapluie. Bientôt elles finiraient par l’envahir totalement.

Prise de panique, Jessica allait de nouveau crier très fort lorsque soudainement, L’homme Android lança à quelques mètres de lui le parapluie en flamme.

L’avait-il entendu ? Un peu abasourdie, Jessica regarda cet étrange homme sans tête qui à présent, marchait d’un pas décidé vers elle.

Pendant ce temps là, non loin d’eux, le parapluie continuait toujours de se consumer et au bout de quelques secondes, il ne resta de lui qu’une carcasse noircie et fumante qui reposait sur le sable ocre.

L’Homme se retrouva maintenant face à elle.

« Je vous avais bien entendu Jessica » dit-il subitement. « Je savais parfaitement que mon parapluie était en train de brûler et je l’aurai évidemment jeté. C’est toujours ainsi, lorsque nous venons à Strangia. Les parapluies finissent par s’enflammer » continua-t-il dans une voix qui semblait sourire.

Un Android qui fait maintenant de l’humour se dit Jessica en virant les yeux au ciel. J’aurai vraiment tout vu dans ce désert…

Un peu perplexe, Jessica regarda l’homme sans tête en se demandant d’où pouvait bien sortir le son de sa voix. En l’observant, elle remarqua que son cou était fermé à l’horizontal d’un couvercle rond qui semblait être de l’acier.

« Vous me paraissez un peu perdue et inquiète » dit L’Android d’un ton amusé. « Mais rassurez-vous, tout se passera bien » ajouta t-il.

Jessica ne savait quoi lui répondre.

Voyant qu’elle restait sans voix, L’Android continua sur le même ton :

« Avant que vous ne me posiez la question qui vous taraude l’esprit ma chère Jessica, je préfère anticiper. Voilà, en ce qui concerne ma voix ; elle provient de l’intérieur de mon cou. C’est une sorte de boîtier électronique implantée sur la paroi de ma gorge et qui me permet de parler mais aussi d’entendre. Ainsi je peux engager une conversation et écouter tous types de sons. Maintenant, en ce qui concerne mes yeux, vous ne pourrez pas les voir non plus. Ils se trouvent sur ma gorge et non à l’intérieur de celle-ci. Ce sont des lentilles oculaires ultra perfectionnées et invisibles à l’œil nu qui me permettent de voir mais aussi de mémoriser tout ce que je regarde par des images photographiques que j’ai la possibilité d’enregistrer via mon disque dur interne qui se situe à l’intérieur de mon corps »

« wahou !! J’avoue que je n’en reviens pas ! Et donc vous m’entendez et vous me voyez ? »

« Oui, tout à fait. Et je peux vous dire que ma vue est excellente et que mon ouïe est très fine. Tout à l’heure, je vous ai vu virer les yeux au ciel »

« Wahou !! Tout à fait surprenant ! Je suis désolée pour tout à l’heure… »

« Il n’y a pas de souci. Il faut dire que vous ne vous attendiez pas à tomber sur un Android sans tête »

« Oui, c’est vrai. Mais en ce qui concerne votre adorat ? Vu que vous n’avez pas de nez. Comment avez-vous su que votre parapluie brûlait ? »

« Il est vrai que je n’ai pas de nez et donc aucun sens de l’odorat mais je possède un détecteur de fumées à l’intérieur de mon cou qui me prévient en cas d’éventuelles fumées d’incendie ou encore chimiques. Le détecteur me renseigne également sur la nature de l’incendie. C’est pourquoi, tout à l’heure, je savais que c’était mon parapluie qui brûlait. De toute façon, à chaque fois que je viens ici, c’est comme ça à cause de l’air qui est trop chaud… »

« Ah, d’accord… Je comprends mieux. Votre créateur vous a bien conçu »

« Oui, c’est vrai. Et vous savez, j’éprouve également certaines émotions comme les humains. Je peux faire de l’humour, être triste ou encore avoir peur. Pas mal d’émotions en somme qui font parti de ma base de donnée informatisée mais par contre je ne connais pas le sentiment amoureux. Cela n’a pas été inclus dans ma programmation lors de ma création. Ce qui veut dire, que je ne serai jamais totalement comme vous ou encore Cortana »

« Vous connaissez Cortana ? Elle m’a parlé de vous avant son départ »

« Oui, je la connais. Mais que depuis une trentaine de minutes seulement »

« Comment ça ? Je ne comprends pas »

« Eh bien, je l’ai rencontré dans le ciel lors de mon voyage en parapluie. J’avais pour mission de visiter une planète inconnue lorsque je suis tombée sur elle par hasard. Nous nous sommes alors entretenu ensembles durant quelques instants. Et au cours de cet entretien, elle m’a donné quelques instructions à votre sujet puis nous nous sommes quitté. Et me voici ici, maintenant avec vous »

« Et donc, elle vous a transmis ses instructions. Quelles sont-elles ? »

« Avant d’en arriver là, je tiens tout d’abord à me présenter. Je me nomme Titanium. Je suis un Android homme, entièrement conçu et créé par les Uranusiens. Ma fonction principale est de visiter les planètes inexplorées et inhabitées afin d’y découvrir éventuellement des vies extra-terrestre différentes de celle du peuple Uranusien et dans le même temps, d’y découvrir également des ressources naturelles qui y seraient cachées. J’ai pour instruction ensuite de rapporter sur la planète Uranus mes prélèvements d’échantillons organiques afin de les faire analyser ainsi que toutes mes recherches effectuées sous forme de films vidéos et de photographies. En quelque sorte, on peut dire que je suis un explorateur du futur »

« C’est un travail passionnant que vous avez. Mais ce n’est pas trop risqué d’aller explorer tout seul ces planètes inconnues ? Vous pourriez tomber sur un alien dangereux par exemple »

« Eh bien, cela dépend des planètes biensûr. Mais pour l’instant je ne suis jamais tombé sur un alien. Et puis je n’y vais pas toujours seul. Parfois, je peux y aller en binôme selon les directives de mes créateurs et le type de mission. Mais je dois avouer que j’aime effectuer mon travail en solitaire ; cela ne me pose aucun problème »

« Et il y en a beaucoup des comme vous ? »

« Non, nous ne sommes que 4  sur la planète Uranus »

« Mais sans tête ? Avec les même particularités physique que vous ? »

« Oui, exactement pareil et du même sexe. Nous sommes également habillés de la même façon »

« Et vous êtes construit à partir de quelle matière ? »

« De l’acier, du verre, du métal et des fils électroniques. On ressemble un peu à des ordinateurs hybrides »

« Mais pourquoi avez-vous été conçu sans tête ? »

En entendant la question, Titanium se mit à rire.

« Eh bien… Je savais que vous finiriez par me poser cette question et c’est bien normal, d’ailleurs. Nous avons été conçu ainsi pour créer un effet de surprise où encore attiser la curiosité. En n’ayant pas de tête, nous déstabilisons tout être vivant et forcément nos adversaires où ennemis si jamais nous en croisions sur notre route lors de nos explorations dans les planètes inconnues. De cette manière, nous nous protégeons et nous anticipons tous les mauvais coups. N’avoir pas de tête comme vous les humains ou encore les Uranusiens est en quelque sorte notre force et notre différence »

« Je comprends et je dois bien reconnaître que cette différence n’est vraiment pas commune. Bravo à votre concepteur qui a eu une idée très originale »

« Merci Jessica. Cortana ne s’était pas trompé sur vous en me disant que vous étiez une personne tolérante et ouverte d’esprit »

« Elle vous a dit ça ? »

« Oui et elle a rajouté également que vous étiez une personne bien »

« J’en suis touchée et je dirais la même chose sur elle. C’est une personne qui a beaucoup de sagesse. Mais dites-moi, jamais encore vous ne l’aviez rencontré sur la planète Uranus ? »

« Non, jamais. Mais vous savez, on ne se connaît pas tous à Uranus. C’est une grande planète »

« Oui, c’est vrai, vous avez raison… »

« À présent Jessica, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, j’aimerais passer à la mission « MESSAGE » à laquelle je suis chargé. C’est ainsi que Cortana l’a nommée. Peut-on commencer ? »

« Oui, biensûr… Allez-y »

« Très bien. Voici les instructions : Premièrement, vous devez me remettre les 2 interprétations et une fois que ce sera fait, en deuxième étape, je vous poserai quelques questions à ce sujet. Vous êtes prête ? »

« Oui, je suis prête »

« Pouvez-vous me remettre les 2 interprétations s’il vous plaît ? »

« Oui, attendez »

Jessica sortit les 2 interprétations de la grande poche de sa tunique puis les tendit à Titanium qui les prit l’une après l’autre.

Ainsi la pièce de puzzle de L’Afrique se retrouva dans sa main droite tandis que l’autre maintenait la carte de visite.

Soudain, la plaque d’acier ronde qui recouvrait le dessus de son cou à l’horizontal s’ouvrit telles les portes d’un ascenseur et laissa apparaître un véritable trou béant qui ressemblait à un gros tuyau ouvert à son embout.

Comme elle était à sa hauteur et juste en face de lui ; elle put voir aisément ce qu’il y avait à l’intérieur de ce gros tuyau. Sur les parois, il y avait tout un tas d’enchevêtrement de fils électroniques tandis qu’au centre, il n’y avait rien du tout.

Soudain, sous ses yeux ébahis, elle vit les deux mains de Titanium se lever au-dessus de son cou et jeter simultanément la pièce de puzzle ainsi que la carte de visite à l’intérieur de celui-ci.

Les 2 interprétations venaient d’être engouffrées comme si elles avaient été littéralement avalées…

« Voici, c’est fait » dit Titanium. « À présent, je vais vous poser quelques questions. Vous êtes prête Jessica ? »

Jessica se remit un peu de ses émotions. Ce n’était pas si évident de devoir revenir à la réalité après ce qu’elle venait de voir…

« Oui, je… Enfin, oui, je suis prête » balbutia t-elle.

L’Android, lui, semblait imperturbable et continuait sa mission.

« Pouvez-vous me dire tout ce qui vous vient en tête concernant l’une de ces interprétations s’il vous plaît ? Vous commencez par celle que vous voulez »

« Heu… Oui… Eh bien… Je vous parlerai de la pièce de puzzle qui représente l’Afrique. Je ne sais pas si cela a un rapport quelconque mais bon je me lance. Autrefois, je faisais pas mal d’expatriations à l’étranger et notamment en Afrique. Peut-être que cela a un lien avec le message que je dois recevoir. Voilà, c’est tout ce que je peux vous dire à ce sujet »

« Très bien. Pour l’instant, vous vous en sortez plutôt bien Jessica. Bon, maintenant, parlez moi de la seconde interprétation. Dites-moi tout ce qui vous passe par la tête. Je vous écoute »

« Eh bien… Il s’agit d’une carte de visite de couleur bleue ciel. Sur le recto, je me souviens qu’il y avait le dessin d’un trèfle à 4 feuilles. Pour moi, le trèfle est synonyme de chance et de porte bonheur. Sinon, je ne vois vraiment pas ce que je pourrais dire de plus à ce sujet. Par contre, je me souviens que sur le verso de la carte, il y avait écrit en lettre majuscules et caractère gras le mot : RUOSIS. Mais que vous dire là-dessus ? Pendant que je marchais dans le désert, je me suis beaucoup trituré le cerveau en ce qui concernait cet étrange mot et à force de chercher en inversant les lettres de leur place, j’ai réussi à trouver le nom d’un animal et je pens… »

« Stooop !! Arrêtez-vous !! Ne me dîtes pas le nom de cet animal ! » cria subitement L’Android comme si une mouche venait de le piquer.

« Mais pourquoi ? » s’écria Jessica. « Je ne sais même pas si j’ai trouvé le mot juste » ajouta t-elle.

« Je peux vous affirmez que vous avez trouvé le mot juste. Maintenant, ma mission est presque terminée. Écoutez bien la suite des instructions. Vous êtes prête ? »

« Oui, je crois »

« Très bien. Allons y. Dans un premier temps, vous devrez bien fermer vos yeux puis dans un deuxième temps, vous devrez crier très fort le mot : RUOSIS en le répétant 3 fois d’affilée tout en pensant dans votre tête au nom de cet animal que vous m’avez dit avoir trouvé. Une fois que vous aurez fait à la lettre toutes ces instructions ; il se passera un phénomène et à partir de ce moment-là, vous découvrirez enfin votre surprise comme vous l’avait annoncé Cortana »

« Heu… Excusez-moi. Avant de faire tout ceci ; il y a un point sur lequel j’aimerais revenir. Il s’agit du message. Au cours de mon aventure, le globe terrestre m’avait transmis 2 interprétations que je devais décoder pour trouver le message qui m’était  destiné mais le problème c’est que je n’ai toujours pas trouvé de quoi il s’agissait. J’ai eu beau chercher mais en vain. Connaissez-vous ce fameux message qui m’est destiné ? »

« Non, je ne connais pas ce message Jessica. C’est à vous de le découvrir. Soyez certaine que je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir vous aider mais ce sont les règles du globe terrestre »

« Bon, tanpis… Ce n’est pas grave. Je me débrouillerai. Désolée de vous avoir retardé »

« Il n’y a pas de mal Jessica. Je suis certain que vous trouverez bientôt la réponse à cette énigme »

« Je l’espère aussi »

« Pouvons-nous continuer la mission ? »

« Oui. Alors je récapitule pour ne pas me tromper. Je dois bien fermer les yeux et crier fort le mot : RUOSIS en le répétant 3 fois d’affilée tout en pensant au nom de l’animal que j’ai trouvé. C’est bien ça ? »

« Oui, c’est bien ça Jessica. Et ne trichez pas au moment de fermer les yeux. Vous devrez les garder bien fermés. C’est très important, sinon vous gâcheriez tout. D’accord ? »

« Je ne tricherai pas. Je vous le promet »

« Très bien, je suis heureux de l’entendre. Avant de poursuivre, je voulais vous dire que j’ai été très heureux de faire votre connaissance Jessica. Et enfin, j’espère que votre surprise vous plaira »

« Merci beaucoup. Moi aussi j’ai été contente de vous connaître. Et en ce qui concerne la surprise, j’ai hâte de la découvrir »

« Alors, ne tardons plus ! Lorsque je crierai TOP ! Vous y allez. Compris ? »

« OK, j’ai bien compris »

Quelques secondes s’écoulèrent lorsque soudain elle entendit le fameux TOP ! Vite, elle ferma bien les yeux et suivi les instructions à la lettre.

Les paupières toujours closes, elle se demandait à quel moment elle pourrait enfin les rouvrir. Pour plus de sécurité, elle préféra attendre quelques instants. Son cœur battait la chamade et sa respiration était saccadée. Qu’allait-il bien se passer ?

N’y tenant plus et estimant qu’elle avait suffisamment laissé de temps s’écouler, elle ouvrit aussitôt les yeux. Et ce qu’elle vit la stupéfia…

« Oh Mon Dieu ! »s’écria t-elle, une main recouvrant sa bouche tellement son émotion était forte.

L’homme robot avait totalement disparu. À sa place, sur le sable, se trouvait une petite boule blanche qui remuait un peu. C’était un petit chaton tout blanc qui était dressé sur ses quatre pattes et qui semblait un peu perdu.

Rapidement, elle s’approcha de lui, se pencha et le prit avec douceur dans ses bras.

« Comme tu es beau ! Fais-moi voir tes jolis yeux » s’extasia t-elle en rapprochant son visage de sa petite tête blanche.

Le chaton avait des yeux d’un bleu magnifique à faire fondre n’importe quel être humain y compris ceux qui n’aimaient pas les chats.

Quant à son pelage à poils courts, il était d’un blanc immaculé.

Soudain, il fit un petit miaulement si faible que Jessica aurait pu ne pas l’entendre si elle n’avait pas rapproché son visage tout près de son museau.

Visiblement, il avait un peu peur d’elle alors pour le rassurer, elle lui caressa sa petite tête toute blanche tout en lui murmurant des mots doux.

« Ne t’inquiète pas mon joli chaton. N’ai pas peur, maman est là pour te protéger »

« Miaou, miaou » miaula le chaton qui à présent la fixait de ses petits yeux bleus en amande.

« Tu es si mignon. Je ne m’attendais pas du tout à toi. Quelle Belle surprise »

Elle fit un petit bisou sur le bout de sa petite truffe rose qui était bien fraîche et un peu humide ; signe qu’il se portait bien et qu’il était en bonne santé.

« Oh ! Je t’aime déjà, toi »

« Miaou » miaula à nouveau le chaton qui avait à présent appuyé sa tête dans le creux de son avant bras replié. Il avait trouvé une place confortable et semblait beaucoup plus apaisé.

Ses petits yeux étaient fermés et il commençait à s’assoupir paisiblement.

Avec tendresse, elle regarda ce petit être qui ne tarderait pas à s’endormir. Il faut dire que c’était encore un bébé et qu’à cet âge-là, les chatons dormaient beaucoup.

Son ventre doux et soyeux reposant sur son avant bras ; elle pouvait ressentir toute sa chaleur corporelle ainsi que les battements réguliers de son cœur.

À ce moment-là, elle ne put s’empêcher de penser au passé et revit son chat Tootsy lorsqu’il n’était qu’un bébé et qu’il s’endormait alors dans ses bras tout comme celui-ci.

Elle souria puis caressa légèrement de son index le sommet de sa petite tête blanche qui était toujours enfouie dans le creux de son avant bras. Il dormait déjà à poing fermés.

****

La chanson du réveil de son smartphone entonna bruyamment « MYTH » de Beach House suivi quelques secondes après, de la douce voix robotisée féminine qui annonça : Il est 7H00.

La chanson reprit alors son cours. Cet air la mettait généralement toujours de bonne humeur et lui donnait l’envie de croquer la vie à pleine dent.

Assise sur le rebord de son lit, elle attendit de retrouver ses esprits puis prit son smartphone qui reposait sur sa table de nuit. Elle ouvrit son étui portefeuille puis toucha de son index la croix qui s’affichait sur l’écran pour éteindre la musique.

Au même moment, elle aperçu tout à fait en haut de l’écran les dernières notifications qui s’affichaient. Elle soupira. Il y avait encore de nombreux messages. Trop de messages. Elle prendrait le temps de les lire plus tard. Pour l’instant, elle immergeait de son réveil matinal…

Elle bailla longuement tout en s’étirant les bras et regarda à travers les persiennes, le soleil qui brillait déjà. Elle aimait la saison de l’été car le soleil se levait toujours tôt contrairement à l’hiver qui retardait son arrivée. De toute façon, elle avait toujours détesté l’hiver car la nuit tombait beaucoup trop vite à cette période de l’année ; ne laissant alors pas beaucoup de temps au soleil de pouvoir illuminer notre terre.

Le soleil lui rappelait son passé d’expatriation à l’étranger. Il lui faisait du bien et la réconciliait avec sa nouvelle vie en France. Il était tout simplement sa source lumineuse dont elle ne pouvait se passer.

Comme elle était en congés, elle profiterait encore de cette belle matinée.

Et aujourd’hui, elle avait prévu de s’occuper des fleurs de son jardin. Il fallait impérativement qu’elle arracha toutes les mauvaises herbes qui les avaient envahi et cela promettait d’être une tâche des plus laborieuse. Mais comme elle adorait ses rosiers, elle le ferait sans protester.

Tout en prenant son petit déjeuner elle repensa à son rêve d’hier soir. Elle se souvenait avoir rêvé à son chat Tootsy ainsi qu’à un immense désert.

Un désert dans lequel elle avait assisté à pas mal d’événements inattendus et quelque peu incongru. Un désert aride et si chaud qu’elle se souvenait avoir eu envie de boire à chaque fois, un grand verre de coca-cola tellement son gosier était sec.

Mais ce qu’elle avait le plus aimé dans son rêve avait bien été la séquence de la rencontre avec une jeune femme extra-terrestre qui avait su la mettre en confiance par sa grande gentillesse et son sourire permanent. Elle revoyait encore quelques bribes d’elle ainsi que du globe terrestre qu’elle tenait entre ses mains. Mais c’était à peu près tout ce dont elle se souvenait.

Il lui semblait aussi qu’il y avait une histoire qui tournait autour d’un certain message qu’on devait lui transmettre ; mais là aussi ça restait vague. Par contre, elle se souvenait très clairement de la fin de son rêve.

Il s’agissait d’un adorable chaton tout blanc avec de jolis yeux bleus qui ressemblait beaucoup à son chat Tootsy mis à part les yeux biensûr…

Le petit déjeuner terminé, Jessica sortit enfin dehors, une casquette de baseball sur la tête car les rayons du soleil promettaient de s’intensifier davantage au fur et à mesure que la matinée avancerait.

Soudain, elle se souvint qu’elle devait absolument jeter les 3 gros sacs de poubelle qu’elle avait laissé à l’intérieur de son garage. Et comme elle ne voulait pas s’en charger plus tard, elle décida de s’en occuper maintenant pour éviter de le faire après son travail de jardinage.

Sans plus attendre, elle s’empressa d’aller les chercher. Mais en en prenant un par son lien, elle trouva qu’il était déjà très lourd alors elle préféra abandonner les deux autres, le temps de jeter celui-ci.

Habituellement, elle était tout à fait capable d’en porter au moins deux à la fois pour s’éviter de faire trop d’aller et retour entre sa maison et l’emplacement des bennes à ordures mais là, elle était obligée de n’en porter qu’un à cause de la douleur de son poignet qu’elle s’était froissé il y a trois jours en élaguant ses cerisiers.

Elle soupira d’agacement car elle serait obligée de faire trois aller-retour ; ce qui ne l’arrangeait pas du tout.

Comme elle était têtue et quelque peu fainéante, elle essaya d’en porter deux à la fois à l’aide de sa main gauche mais constata très vite que ce n’était pas possible alors elle dû se résigner à n’en porter qu’un et devoir effectuer sans marmonner ses satanées aller-retour puisqu’elle n’avait guère le choix.

Les quatre bennes à ordures se trouvaient à plusieurs mètres de sa maison ; alignées en bordure de la route principale où son chat Tootsy s’était fait écrasé il y trois ans par un fichu chauffard qui n’avait même pas daigné s’arrêter pour au moins déplacer la petite dépouille et la mettre sur le bas-côté.

En regardant la route, elle se souvint encore du petit corps sans vie éclaboussé de sang qui se trouvait au milieu de la route et qu’elle venait à peine de découvrir en allant justement jeter ses poubelles aux alentours de 8H00 du matin. Un horrible matin d’hiver qu’elle n’avait pas pu oublier et qui par moment lui revenait encore à l’esprit.

Depuis, elle avait bien essayé d’oublier cet affreux épisode de sa vie mais de temps en temps, et très précisément lorsqu’elle allait jeter ses poubelles, elle y repensait.

Le chemin qui allait de sa maison aux bennes à ordures était relativement loin mais elle ne se découragea pas pour autant. Et puis le soleil était là pour lui réchauffer le cœur ainsi que les petits oiseaux qui chantaient gaiement dans les hauts arbres des jardins environnants.

Elle venait déjà de terminer de faire deux aller-retour et se réjouissait à l’avance d’en finir avec ce labeur qui n’était pas du tout sa tasse de thé.

« Ouf ! Ce sera bientôt terminé ! » soupira t-elle.

Le dernier sac de poubelle en main, elle marchait tranquillement sur le petit chemin de terre qui menait aux bennes à ordures lorsqu’elle aperçu au loin un homme qui venait à peine de sortir de sa voiture qui était garée sur le bas-côté de la route, tout près de la première benne.

Sa casquette de baseball lui cachait le visage et il semblait très pressé vu la manière dont il venait de se débarrasser en vitesse de la boîte en carton qu’il tenait entre ses mains.

D’ailleurs, à peine, Jessica venait d’arriver près des bennes qu’il était déjà reparti dans un crissement de pneu.

Encore un de ses fous qui devrait éviter de conduire se dit-elle en s’approchant de la première benne.

Elle souleva son couvercle d’où se dégagea une forte odeur nauséabonde.

« Berk ! Dieu que ça pue ! »

Vite, elle jeta rapidement son sac à l’intérieur. Mais avant de refermer le couvercle, elle cru entendre un petit bruit. Vu que la benne était trop haute, elle se hissa sur la pointe des pieds tout en maintenant de sa main gauche le couvercle ouvert. Elle bloqua sa respiration tant l’odeur était nauséabonde et commença à regarder à l’intérieur. Elle ne vit rien de particulier à part d’innombrables poubelles et une boîte de carton qui se trouvait juste au-dessus de toutes ces ordures. Elle attendit quelques secondes mais le fameux bruit qu’elle avait pourtant cru entendre ne réapparu plus.

Alors qu’elle s’apprêtait à fermer le couvercle, c’est alors qu’elle l’entendit à nouveau et cette fois-ci de manière plus distincte. Cela ressemblait fortement à un bruit étouffé d’un animal comme un râle et il semblait provenir de la boîte en carton…

Vite, sans plus attendre, elle tendit le bras pour pouvoir l’attraper tout en tenant de sa main gauche le couvercle de la benne.

Ce ne fut pas simple, surtout d’une seule main mais comme elle était tenace, elle finit par y arriver et réussit enfin à extirper la fameuse boîte de la benne à ordures.

À présent, elle la tenait bien fermement entre ses mains. Il s’agissait plus précisément d’une boîte à chaussures pour hommes vu la paire de mocassins qui était représentée dessus.

La boîte était enroulée de gros ruban adhésif marron et elle semblait très légère. Pourtant, il y avait bien un animal à l’intérieur vu qu’elle entendait par moment des bruits de frottements comme si celui-ci remuait. Par contre, elle n’entendit plus le râle de tout à l’heure..

Vite, elle s’accroupissa et déposa la boîte de carton sur le sol gravillonné puis à l’aide de ses ongles tenta de retirer une à une les bandes adhésives ; ce qui ne fut pas une tâche facile sans l’usage d’un objet coupant mais à force de persévérance, elle fini par y arriver.

Ça y est, elle venait de terminer de retirer tous les adhésifs.

Avec hâte, elle retira enfin le couvercle de la boîte à chaussures et ce qu’elle vit la fit presque tomber à la renverse tant elle ne s’y attendait pas.

Un petit chaton tout blanc et tout frêle aux yeux bleus la regardait. Il tremblait de tout son corps tellement il avait peur et son pelage était rempli d’une fine poussière qui ressemblait à de la terre.

Le contour de ses si jolis yeux étaient vraiment sales. Cela se voyait qu’on ne s’était pas du tout occupé de lui pendant un certain temps.

Elle déposa son index sur le bout de sa truffe. Fort heureusement, elle était humide et fraîche.

« Ouf… » soupira Jessica rassurée.

C’était déjà ça, vu que ce petit chaton était tout maigre. Quelqu’un s’était amusé à le maltraiter…

Soudain, elle se rappela le gars qui avait jeté la boîte de carton dans la benne.

Quel immonde fumier ! S’en prendre à un animal sans défense. Pourquoi, ne pas tout simplement le faire adopter plutôt que de le jeter comme une vieille chaussette. Les personnes de son espèce ne devraient pas exister. Ils devraient au contraire en finir avec eux-mêmes au lieu de s’acharner sur des animaux.

Vite, sans attendre une minute de plus, elle décida de ramener chez elle sa petite merveille à l’intérieur de cet immonde carton qui aurait pu l’étouffer et qu’elle piétinerait bien volontiers mais plus tard…

Tout le long de son trajet qui menait à sa maison, elle repensa à son rêve d’hier soir. Elle venait de se souvenir du fameux message que le globe terrestre devait lui transmettre.

S’agissait-il de cet adorable chat qu’elle venait de récupérer à l’intérieur de la benne à ordures ?

Il semblait que oui lorsqu’elle regarda les jolis yeux bleus qui ne cessaient de la fixer.

Soudain, elle se rappela de certains bribes de son rêve qu’elle avait oublié et qui venaient à l’instant de lui revenir en tête.

Les mots « RUOSIS », « AFRIQUE » et « TREFLE » clignotèrent dans son esprit tels les ampoules lumineuses de Noël.

« Mais biensûr ! » s’exclama t-elle tout haut.

Tout concordait parfaitement.

La pièce de puzzle de L’Afrique correspondait au premier chat qu’elle avait eu pour la première fois en Guinée à Conakry.

En ce qui concernait le trèfle qui était dessiné sur le recto de la carte de visite ; cela voulait dire qu’elle aurait bientôt eu la chance et le bonheur d’avoir un chat.

Quant au mot RUOSIS qui était écrit en lettre majuscules et caractères gras sur le verso de la carte ; il fallait tout simplement inverser les lettres et les mettre dans le bon ordre afin d’obtenir le nom d’un petit rongeur qui n’était autre que la souris.

Tout le monde sait très bien que les chats aiment bien leur courir après juste pour s’amuser ou encore dans le pire des cas, les attraper pour les manger….

C’est alors qu’un large sourire éclaira le visage de Jessica.

À présent, le soleil ne serait plus le seul à lui réchauffer le cœur.

Désormais, cette adorable merveille qui venait de lui tomber du ciel serait son plus grand bonheur…

Tel était le message qui lui était destiné…

FIN

La dernière danse de la lune : Sujet de l’histoire ⛺

la derniere danse de la lune

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Sujet de l’histoire :

Elisa est en quête d’évasion.

Lors de son séjour à l’hôtel « Paradise Beach » d’Epicéa et sur les conseils d’un Guide touristique, elle décide de partir à l’aventure pour une durée de 2 jours et une nuit sur une île perdue qui porte le nom de Diamond. 

Une île inhabitée et éloignée de tout, renommée pour sa magnifique et incontournable cascade « Le voile de la Mariée » ainsi que sa forêt luxuriante…

Elle réalisera enfin son rêve de Robinson Crusoé lorsqu’elle touchera le sol de l’immense plage de sable blanc de Diamond d’où elle profitera pleinement de chaque instant…

Hélas, son périple idyllique prendra une toute autre tournure lorsqu’elle tombera sur une étrange jeune femme nommée « Tamara », dont le mari vient d’être assassiné par le Guide touristique qui les accompagnait ainsi que par son complice surgi de nulle part…

Elle et son mari « Juanes » profitaient de leur séjour de lune de miel dans la vaste forêt de Diamond, non loin de la cascade de la Mariée…

Elisa sera alors entraînée malgré elle, dans le sillage de cette mystérieuse Tamara qui la mènera dans les profondeurs de cette forêt inhospitalière…

Que se passera t-il là-bas ? Pour le découvrir, suivez notre héroine et palpitez avec elle, au coeur de cette intrigue…

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LA FORET DE DIAMANT

La Suricate, c’est moi !

SURICATA TENACE

Vous vous demandez encore pourquoi j’ai choisi ce petit surnom « Suricate ? »

Je ne l’ai pas choisi à proprement dit. Il m’a été transmis par ma Maman. Elle aime bien me donner des surnoms et ce depuis que je suis toute petite.

Le petit surnom qu’elle affectionne le plus étant POUPOULE ! et que j’adore énormément ! Je ne sais pas pourquoi mais cela me fait toujours fondre lorsqu’elle m’appelle ainsi !

Que voulez-vous ? je suis une incorrigible émotive…

Suricate est un surnom qui a fait son apparition il y deux ans (en 2013), lorsque nous regardions elle et moi un documentaire animalier à la télévision concernant les suricates.

A un moment donné, elle m’avait lancé dans un grand sourire :

« Cécile, je trouve que tu ressembles vraiment à un Suricate ! tu es toujours à l’affût et soucieuse de vouloir protéger ton entourage, ta famille…Tiens ! je sais maintenant ! ce sera ton nouveau petit surnom ! mais biensûr celui que je t’ai donné Poupoule sera toujours d’actualité. Tu seras toujours ma Poupoule adorée ! et aussi ma petite Suricate, maintenant ! »

Je dois bien avouer que ce jour-là je l’avais regardé avec beaucoup d’amour et de tendresse par le simple fait qu’elle ait pu penser que je ressemblais à cette charmante bestiole !

Oui et j’étais fière qu’elle me dise que j’avais beaucoup de points communs avec cet animal qui n’avait de cesse de vouloir protéger sa famille et son territoire.

j’avais donc adopté avec plaisir ce nouveau petit surnom qu’elle venait de me trouver rien qu’en regardant un documentaire animalier.

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Quelques temps plus tard, ma Maman portait aussi un petit surnom que je lui avais donné en regardant un documentaire animalier à la télévision et qui n’était autre que l’écureuil. 

En effet, je trouvais que ce petit rongeur lui ressemblait beaucoup par le fait qu’elle soit toujours très prévoyante et prévenante avec sa famille.

De plus, elle ne manque pas de panache ! elle sait rebondir de branches en branches, en cas de soucis !

Et tout comme l’écureuil elle veille à ne jamais manquer de noisettes ou de graines, en les accumulant en profusion à l’intérieur de son nid (creusé dans un tronc d’arbre) et ce avant que l’hiver n’arrive afin de ne pas être prise au dépourvu.

J’adore l’appeler Mon petit écureuil car je trouve qu’elle a beaucoup de points communs avec ce petit animal si mignon.

JOLI ECUREUIL ROUX

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La Suricate, c’est moi !

SOURIS SOURIS

Aujourd’hui, plus que jamais, j’aime beaucoup ce surnom de Suricate car je trouve réèllement que ce petit animal me ressemble beaucoup : il est toujours vif et aux aguets !

Désormais, vous connaissez l’origine de ce surnom.

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La Suricate que je suis :

SURICATE DEBOUT

Je suis très protectrice envers les miens et tout comme le Suricate je veille au grain en les protégeant contre toutes attaques extérieures, telle une sentinelle fidèle à son poste.

D’ailleurs, j’ai le don de savoir reconnaître mes ennemis et ce même s’ils portent un masque de circonstance pour me piéger. En général, j’ai le flair pour les détecter grâce à mon nez fin de Suricate !

méchant et fort

Eh oui ! je reste très méfiante même si je suis une personne avenante et très spontanée par nature ! Disons que je tâte toujours le terrain avec mes petites pattes armées de griffes afin de connaître le vrai du faux ! et en général, mon instinct ne me trompe jamais !

Bref, je suis une vraie Suricate ! toujours sur mes gardes mais pas que, puisque j’aime aussi prendre la vie du bon côté !

Oui, la relaxation d’une Suricate est très importante si elle veut se régénérer et faire peau neuve pour avoir toujours un joli poil bien lustré et brillant !

Pour ce faire, la Suricate recharge pleinement ses batteries en lézardant au soleil l’été ou en se réfugiant dans son terrier bien douillet et chaud l’hiver !

SOURICAT heureux

De bons petit vers (verre) de jus de toutes sortes ainsi que de savoureux oeufs de lézards (mimosa) lui redonneront l’oeil vif et la truffe humide pour pouvoir écrire ses souvenirs et ses petites nouvelles sur le sable (page wordpad) chaud de son territoire (ordinateur).

Oui, quand je vous disais que je suis une véritable Suricate ! ce n’est pas pour rien !

SUSURIRI coucou

C’est pourquoi la célèbre réplique du film « Forrest Gump » reste toujours ma préférée et ce depuis des années :

« La vie, c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ! »

Oui, j’aime cette réplique car je trouve qu’elle est parfaitement en adéquation avec tout ce que je pense au sujet de la vie en général.

En effet, elle peut avoir un goût d’amertume par certains moments ou encore être savoureuse à souhait lorsque la vie vous sourit !

Et pour terminer, je dirais que La Suricate aime aussi les cats : nos amis les chats…

D’ailleurs, je ne sais pas si vous l’avez remarqué mais lorsque vous inversez le mot « SURICATE », vous obtiendrez alors la phrase suivante :

CAT SURI : Cat (le chat) sourit à la vie !

Et c’est pourquoi, j’aime sourire à la vie quoi qu’il arrive ! C’est ma force !

belle suri catsou

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Gros bisous à toi Maman et mille mercis encore de m’avoir trouvé ce charmant surnom qui me va si bien ! Je t’aime Mamounette !!

écureuil magique

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Si vous ne connaissez pas bien le Suricate, voici quelques informations à son sujet :

souris cat la petite familia

Le suricate (Suricata suricatta), parfois surnommé « sentinelle du désert », est une espèce de mammifères diurnes de la famille des Herpestidae (mangoustes) et la seule du genre Suricata.

Ce petit carnivore vit dans le sud-ouest de l’Afrique (désert de Namib).

Animal très prolifique, le suricate vit en grands groupes familiaux au sein d’une colonie. Ils se réfugient la nuit dans de vastes terriers.

Mesurant de 30 à 60 centimètres, le suricate mange entre autres des insectes, des souris, des rats, des oiseaux, des petits reptiles et des tubercules ou bulbes de plantes qu’il déterre avec ses pattes munies de fortes griffes non rétractiles de deux centimètres de longueur.

Ainsi, ils sont capables de déplacer leur propre poids de terre en 20 secondes.

Leur ouïe extrêmement fine et leur odorat développés permettent aux suricates de repérer une proie sous le sable, qu’ils creusent parfois assez profondément pour chercher leur nourriture.

Des « sentinelles » ont pour rôle de prévenir les autres membres du groupe de la présence de prédateur(s) par des cris spécifiques.

SURICATE toujours

On a recensé 30 cris différents selon le type de danger (terrestre ou aérien) et leur éloignement.

Un cri continu indique que tout va bien. Des recherches récentes ont montré que les guetteurs étaient des individus du groupe qui n’avaient plus faim.

Chaque surveillance dure environ une heure, pendant laquelle la sentinelle émet des cris continus à intervalles réguliers, lorsque tout va bien.

En cas de danger, il aboie ou siffle très fort. Le groupe se précipite alors chacun dans son terrier.

Les suricates ont un comportement altruiste au sein de leur colonie.

Un ou plusieurs d’entre eux surveillent en sentinelles les autres membres qui creusent ou jouent entre eux.

La chaleur du désert du Kalahari pouvant être mortelle, les parents ou leur substitut recouvrent les petits de sable pour les mettre à l’abri du soleil au cours des déplacements.

baby suricata

Les suricates peuvent se passer de boire, l’eau dont ils ont besoin leur étant fournie en quantité suffisante par les insectes et larves qu’ils mangent.

Ils partagent volontiers leur terrier avec la mangouste jaune et l’écureuil terrestre, espèces avec lesquelles ils n’entrent pas en compétition pour la nourriture.

Ils hébergent parfois des serpents. Cependant, ils peuvent mordre leur « invité » en cas de mésentente.

Les suricates sont également connus pour se livrer à des jeux de société comme des concours de lutte et de course (dans le sens course à pied).

La dernière danse de la lune : Chapitre 2 : La forêt de Diamond

la derniere danse de la lune

 

A l’orée de la forêt de Diamond : 14H10.

Elisa regarda une dernière fois derrière elle. Elle posa ses yeux sur le sable si blanc puis les attarda sur le ciel d’un bleu intense parsemé de quelques nuages. Il faisait tellement beau ! On aurait dit un jour ordinaire. Et dire qu’il n’y a pas si longtemps, elle se promenait tranquillement sur cette plage en chantonnant son air préféré sans s’imaginer un seul instant que tout ce merveilleux rêve se transformerait en un horrible cauchemar. C’était presque irréaliste et insensé.

Un bref instant elle eut une pensée pour ses parents en regardant la progression de deux gros nuages blancs qui se suivaient l’un derrière l’autre. Se pourrait-il qu’elle ne s’en sorte pas et qu’elle ne les reverrait plus jamais ? Cette idée la fit frémir. Pourtant, il ne fallait pas qu’elle baisse les bras mais alors quel serait son destin ici à Diamond ?

Soudain elle trouva que le nom de cette île était ironique. Son séjour ici n’avait rien d’éclatant ni de lumineux, bien au contraire. Mais alors, quel en serait le dénouement ? La noirceur ou la lumière ? Elisa l’ignorait encore…

A contre coeur, elle détourna son regard de cette si jolie plage puis avec force et détermination suivit Tamara sans davantage se poser de questions.

****

Toutes les deux venaient de pénétrer dans les profondeurs de la jungle de « Diamond » qui paraissait être inhospitalière tant il y faisait sombre.
Impénétrable, infranchissable et épaisse : tels fut les adjectifs péjoratifs qu’Elisa eut en tête lorsqu’elle se retrouva au coeur de cet enfer verdoyant qui était envahi de lianes et de toutes sortes de végétations luxuriantes.

Il faisait si chaud et lourd que l’air était suffocant, presque irrespirable si bien qu’Elisa commençait à beaucoup transpirer et que sa tunique certes très légère lui collait déjà à la peau. Quelle sensation désagréable que de se sentir toute poisseuse ! se dit-elle en pestant.

Quelques moustiques virulents venaient de lui piquer les bras et les jambes et n’avaient de cesse de lui tournoyer tout autour en faisant de perpétuels bruits de « bzz » aigus à ses oreilles ; ce qui devenait de plus en plus horripilant.
Elle tentait à chaque fois de les chasser de la main mais en vain, ils revenaient toujours…

Décidément rien n’allait sur cette île !

Depuis qu’elle marchait dans cette forêt, elle avait l’impression que le poids de son sac avait augmenté de volume alors qu’il n’en était rien.

Le frottement de la bandoulière en nylon lui lacérait littéralement l’épaule droite lui causant d’affreuses douleurs qui l’épuisaient mais elle tenait bon car il était hors de question qu’elle abandonna son sac. Il y avait à l’intérieur bien trop de choses importantes qui lui seraient sans doute indispensables pour la suite des évènements alors elle se devait d’être courageuse et de ne surtout pas baisser les bras.

Oui, elle détestait au plus haut point cette forêt car elle s’y sentait oppressée et mal à l’aise mais hélas elle n’avait pas d’autre choix que d’avançer sans se plaindre.

Cela faisait déjà un certain temps qu’elle et Tamara marchaient inlassablement et pourtant elles n’avaient toujours pas atteint leur objectif : celui de se rendre à la fameuse cabane.

Il était 14H45.

****

Par certains endroits, il y avait des raies de lumières qui filtraient à travers les branchages des hauts arbres, rendant une ambiance un peu plus rassurante à ce lieu qui n’était guère accueillant.

Mais malgré ces rares éclaboussures lumineuses, Elisa trouvait encore que cette forêt était bien trop sombre et elle regrettait déjà d’avoir quitté la plage.

De temps à autre, le silence de la jungle était troublé par le bruissement des feuilles, le craquement des branches sous leurs pas ainsi que par toutes sortes de bruits d’animaux : cris d’oiseaux, coassements d’amphibiens, insectes volants, ect..

Soudain Elisa sentit le chatouillement de quelque chose qui venait de se coller sur son avant-bras gauche.

En regardant d’un peu plus près, elle constata que c’était une toile d’araignée alors d’un revers de main et à plusieurs reprises, elle essaya tant bien que mal de retirer les fils de soie qui étaient à la fois très résistants et fortement élastiques.

Lorsqu’elle y arriva enfin et qu’elle pensait en avoir fini avec cette malencontreuse rencontre, subitement elle aperçut une grande araignée noire à la forme allongée avec de très longues pattes en train de descendre de son fil provenant d’une immense toile circulaire qui devait bien atteindre dans les 2m de diamètre. La toile ressemblait à s’y méprendre à un hamac.

En voyant l’araignée qui pendait toujours sur son fil, Elisa ne pu s’empêcher de pousser un petit cri d’effroi puis un second lorsque celle-çi tomba juste à ses pieds. Pour éviter qu’elle ne lui grimpa dessus, elle eut un mouvement de recul puis s’écria avec dégoût « Quelle horreur ! »

Elisa connaissait bien cette espèce d’araignée qu’elle avait déjà vu dans le jardin de sa maison à Antinéa et dont elle en avait une peur bleue. C’était une Néphile dorée. Une araignée qui était certes passive et inoffensive mais dont la morsure pouvait être douloureuse.

Et dire qu’elle aurait pu me tomber dessus ! se dit-elle dans son for intérieur mais heureusement il y eut plus de peur que de mal.
Alertée par les cris d’Elisa, Tamara venait de se retourner et lui demanda avec inquiétude :

« Que se passe t-il Elisa ? »

« Désolée, je suis tombée sur une araignée et j’ai eu peur. Mais tout va bien à présent »

Entre-temps, la Nephile dorée s’était éloignée en courant à toutes pattes vers un immense arbre entouré de lianes et venait de totalement disparaître sous des feuillages.
Après ce petit incident, les deux jeunes femmes continuèrent leur ascension vers le sommet de la montagne.

Il était 15H10.

****

Elisa se demandait encore si elles avaient eu raison de pénétrer dans cette forêt. Et si tout cela les menait au contraire vers le tueur ?
De plus, la situation ne ferait qu’empirer avec la tombée de la nuit ; ce qui ne la rassura pas du tout et amplifia davantage sa peur.

Elle regarda devant elle, la longue queue de cheval noire qui se balançait de droite à gauche.
Tamara marchait d’un pas décidé et ne semblait pas autant perturbée qu’elle. Elle suivait son chemin et rien ne semblait pouvoir l’arrêter.

D’ailleurs, pas une seule fois, mis à part l’épisode de l’araignée, elle ne s’était retournée pour lui demander si tout allait bien.
Etrange jeune femme se dit-elle mais elle ne pouvait pas non plus lui porter un jugement trop hâtif étant donné qu’elle venait de perdre son mari dans d’affreuses circonstances.

Elisa était exténuée et commençait à entendre les gargouillis de son estomac. Elle avait très faim. Et dire que pour le repas de ce midi, elle devait déguster de délicieuses langoustes au beurre d’ail et au lieu de cela, elle se retrouvait ici à marcher sans fin. Et pour noircir le tableau, un homme dangereux se cachait quelque-part, sans doute en train de les épier à cet instant même.

Et de son côté, Tamara ne lui avait plus jamais adressé la parole. Elle continait sa route sans se retourner alors n’en pouvant plus, Elisa décida de briser le silence et cria à son attention :

« Tamara ! Tamara ! Vous pouvez vous arrêter un instant s’il vous plaît ! »

La jeune femme s’arrêta aussitôt puis fit volte face.

« Que se passe-t-il encore ? » demanda t-elle avec une pointe d’agacement.

Elisa fut surprise par le ton de sa voix mais ne lui en tenu pas rigueur.

« On pourrait faire une petite pause ? Je suis morte de fatigue et j’ai faim pas vous ? J’ai des petits pains aux raisins dans mon sac. Cela ne nous prendra que quelques minutes pour les manger »

Tamara changea immédiatement d’attitude en lui faisant un petit sourire ; sans doute pour se rattraper du ton qu’elle avait employé envers elle.

« Désolé Elisa. Oui, biensûr on va s’arrêter un peu. Vous avez raison, moi aussi j’ai faim. Et puis ce ne sont pas ces quelques minutes de repos qui vont nous faire perdre du temps. On a déjà bien avancées »

Elisa s’empressa de fouiller dans son sac de plage et en extirpa un paquet de petits pains aux raisins.

Avec hâte, elle retira l’attache du sachet puis commença à en prendre un à l’intérieur qu’elle tendit à Tamara. Elle en reprit un autre pour elle puis sans plus attendre commença à le dévorer tellement elle avait faim. Tamara n’était pas en reste elle non plus, et à peine eut-elle terminé le sien, qu’elle en réclama un second. Elisa l’imita. A toutes les deux, elles avaient mangé trois petits pains chacune tout en buvant quelques gorgées d’eau.

« C’était très bon Elisa, merci beaucoup. Au moins, nous avons pu reprendre des forces. En plus nous ne sommes plus très loin des cabanes. Remettons nous vite en route si vous le voulez bien ! »

Sur ces mots, elle continuèrent à nouveau leur marche dans l’épaisse forêt de Diamond.
A travers les branchages des hauts arbres, on pouvait aperçevoir que le ciel changeait légèrement de nuances.

Elisa regarda sa montre. Le cadran indiquait qu’il était déjà 16H15.

****

Au bout d’un instant, Elisa crut entendre le ruissellement d’une eau qui coulait dans les environs.
Non elle ne rêvait pas, c’était tout proche et le bruit de l’eau s’accentuait au fur et à mesure qu’elle et Tamara s’en rapprochait.

Soudain une image à couper le souffle leur apparut.
Elle virent droit devant elles un spectacle d’une magnificence absolue.
D’une paroi rocheuse très abrupte, jaillissait une incroyable chute d’eau qui venait se jeter en contrebas dans un grand bassin d’eau claire, l’accompagnant d’un fort bruit de percussion tellement son débit était fort et rapide.

De là où elle se trouvait, Elisa pouvait sentir le souffle humide de la cascade lui caresser le front et les joues tout en faisant légèrement virevolter sa longue queue de cheval blonde.

Et de ce flot ininterrompu, de fines gouttelettes d’eau vinrent se projeter sur son visage et ses membres, enveloppant peu à peu sa peau d’une fine pellicule de bruine.
C’était une sensation assez agréable, quoique un peu trop rafraîchissante à son goût surtout en cette fin de journée. D’ailleurs, elle ne pu s’empêcher de frissonner.

C’était donc lui le géant de la nature de Diamond ; le fameux voile de la Mariée qui faisait parti des visites incontournables de cette île et qu’Elisa était en train d’admirer à cet instant même mais dans des circonstances pas très réjouissantes.

Elle se rapprocha du grand bassin, se pencha légèrement en avant et commença à le scruter dans les moindres détails lorsque Tamara lui tapota.

« C’est juste après cette chute d’eau, en montant un peu plus vers le haut, que mon mari est mort »

Les sourcils froncés, Elisa n’avait pas vraiment écouté ce qu’elle venait de lui dire car elle était soucieuse.
En effet, elle avait beau regarder le bassin, elle ne voyait toujours pas le cadavre du Guide Batisto qui normalement, aurait dû flotter à la surface de l’eau alors sans plus attendre, elle l’interrogea :

« Tamara, je ne vois pas le corps de Batisto ? où est-il ? Il devrait flotter à la surface de l’eau… »

Tamara se rapprocha davantage du bassin et commença à l’examiner à son tour. Ne voyant pas le corps de celui-çi, elle ne pu que confirmer ses propos.

« Je ne comprends vraiment pas ! Pourtant je vous assure qu’il était bien dans ce bassin puisque je l’ai vu s’y noyer. J’avoue que c’est incompréhensible… »

« Vous êtes certaine qu’il était bien mort ? »

« Mais oui ! » dit Tamara d’un ton agacé. « Je vous avais déjà expliqué auparavant que j’étais restée un long moment à le regarder se débattre dans l’eau. J’ai bien vu ensuite qu’il était mort puisqu’il ne bougeait plus du tout. Je vous assure que je vous dis la stricte vérité ! Vous ne me croyez pas ? »

« Eh bien…Je vous crois biensûr. Mais son corps n’est pas là…C’est tout de même étrange… »

Elisa avait apprit au cours de ses études que lorsqu’une personne se noie et qu’elle décède, elle coule progressivement au fond de l’eau car la densité d’un corps mort (poumons vides d’air) est très légèrement supérieure à celle de l’eau.

Elle savait aussi que sous l’impulsion de la putréfaction qui provoque la formation de gaz ; cela donne au corps un poids spécifique qui le fera flotter puis remonter alors progressivement à la surface.

Il fallait également mettre en compte que dans l’eau de mer, la densité en sel est importante, c’est pourquoi un corps remontera plus rapidement entre 3 et 7 jours par rapport à l’eau douce entre 20 jours à 1 mois en moyenne.

Mais dans ce cas précis, Tamara avait bien expliqué qu’elle avait d’abord donné un coup de couteau dans le ventre de Batisto avant de le pousser ensuite dans ce bassin.

Il était donc blessé et se vidait de son sang alors selon toute probabilité, son cadavre qui devait être en état de putréfaction aurait dû remonter à la surface étant donné qu’il s’était déjà écoulé quelques heures depuis qu’il y était tombé.
Alors qu’en déduire ? se demanda t-elle en regardant Tamara qui venait de lui tourner le dos.

Est-ce que Batisto était vraiment tombé dans ce bassin ? et si oui, il aurait dû alors flotter à la surface de l’eau. Et si jamais il se trouvait tout simplement au fond de l’eau, alors dans ce cas-là, il serait pratiquement impossible d’avoir le fin mot de l’histoire, vu la profondeur de celui-çi.

Que de questions sans réponses ! se dit-elle.

Soudain, elle entendit des sanglots. C’était Tamara qui était en train de pleurer à chaudes larmes, alors contre toute attente, elle se rapprocha d’elle et lui pressa doucement l’épaule.

« Que vous arrive t-il Tamara ?

« Mais c’est à cause de vous si je pleure. Vous avez l’air de douter de tout ce que je vous ai dit et ça me fait beaucoup de mal »

Elisa regrettait déjà le fait qu’elle se soit un peu trop appesanti sur cette histoire de cadavre flottant et s’empressa de le lui dire :

« Excusez-moi Tamara. Je n’aurais pas dû autant insister. Le corps de ce Batisto doit certainement se trouver au fond de ce bassin. Je ne voudrais pas que vous pensiez que j’ai douté de tout ce que vous m’avez dit depuis le début, bien au contraire, sinon je ne vous aurai jamais suivi dans cette forêt. C’était juste que je me posai quelques questions mais à présent, tout va bien. Vous me croyez j’espère ? »

Les yeux rougis de Tamara la fixaient avec une telle intensité de tristesse, qu’Elisa se savait plus où se mettre.

« Pourtant, vous avez douté de moi Elisa. Je trouve ça dommage. Vous savez, c’est suffisamment assez dur pour moi de revenir ici, là où mon mari est mort. J’aurai aimé plus de soutien de votre part » dit-elle d’un ton larmoyant et quelque peu accusateur.

« Mais j’ai confiance en vous Tamara. C’était juste une simple question que je me posai, rien de plus. Il ne faut surtout pas que vous y voyiez un quelconque reproche. Je ne vous accuse de rien. De toute façon je suis certaine que cette ordure doit se trouver au fond de ce bassin. Allez ! n’en parlons plus si vous le voulez bien. Nous devrions quitter cet endroit à présent pour rejoindre la cabane car il se fait tard »

« D’accord, mais j’espère que vous ne douterez plus de moi désormais car je vous apprécie Elisa »

« Oui, ne vous inquiétez plus pour ça. Et comme je vous l’ai déjà dit, je vous soutiendrai jusqu’au bout »

« Merci Elisa » dit Tamara en prenant un pan de sa tunique pour s’essuyer les yeux.

Décidément Elisa manquait de tact envers cette pauvre jeune femme mais désormais elle ferait attention.
Et puis de toute façon, elle n’avait pas le choix, il fallait bien qu’elle lui fasse confiance alors sans réfléchir davantage elle essaya de mettre en arrière plan, cette histoire de cadavre flottant même si ce point restait tout de même un mystère incompréhensible…

****

Quelques minutes plus tard, les deux jeunes femmes se retrouvèrent côte à côte devant le vertigineux précipice que Tamara avait décrit et qui se trouvait non loin des deux cabanes.

Tout à fait en bas, une vision d’horreur : on pouvait aperçevoir dans de hautes herbes tout près d’un amoncellement de pierres, le corps d’un homme qui gisait face contre terre, dans une mare de sang noirâtre avec près de lui, un sac éventré et tout autour, toutes sortes de débris d’objets indescriptibles.

Son dos était transperçé d’un long pique et au niveau de sa perforation, il y avait une large auréole de sang qui maculait son t-shirt bleu ciel.

Elisa n’avait encore jamais vu un cadavre de sa vie et surtout pas dans un tel état : il s’agissait tout de même d’un meurtre perpétré par deux hommes sans scrupules.

Soudain elle fut prise de spasmes et faillit vomir mais elle réussit tant bien que mal à se ressaisir.
De son côté, Tamara les bras croisés avait les yeux rivés sur son défunt mari et ne semblait avoir aucune réaction. Que pouvait bien t-elle ressentir en le revoyant ainsi ? se demanda t-elle avec une certaine inquiétude.

****

Il commençait à se faire tard et le ciel s’assombrissait de plus en plus.
Le soleil ne tarderait pas à décliner.
Il était exactement 17H20.

Les deux jeunes femmes étaient toujours en train d’observer le cadavre qui se trouvait au fond du ravin lorsqu’Elisa souhaita en savoir davantage concernant l’étrange pique qui était planté dans le dos de celui-çi.

« Tamara ? vous voyez ce que je vois » dit-elle en pointant du doigt le cadavre. « Il a un pique ou une sorte de lance qui lui transperçe le dos. Vous savez de quoi il s’agit ? »

Tamara plissa les yeux et commença à scruter davantage le cadavre de son mari.

« Oui vous avez raison, je ne me rappelai pas du tout qu’il avait ce pique dans le dos » dit-elle hébétée. « Maintenant que vous m’en parlez…Je sais que lorsque votre guide me battait, je n’avais pas pu voir ce que Batisto lui faisait subir. Il a du sans doute le lui enfoncer lorsque j’étais évanouie. Mais par contre je ne sais vraiment pas de quel genre de pique il s’agit »

« Ok. De toute façon on n’aura jamais le fin de mot de cette histoire puisque comme vous dîtes, vous étiez évanouie au moment où ces hommes ont tué votre mari. Par contre, j’avais une dernière question Tamara »

« Oui allez y. Je vous écoute »

« C’était le sac à dos de votre mari que je vois là ? »

« Oui, effectivement. Il en avait un avec tous nos affaires dedans. Moi, par contre, j’avais décidé de ne rien porter car j’ai des problèmes de dos »

« Ah d’accord ! Mais tous ces débris de couleur vert que je vois autour de lui, vous savez ce que c’est ? On aurait dit des morceaux de plastique mais je n’en suis pas certaine. Et vous ? Qu’en pensez-vous ? »

« Oui, je sais ce que c’est. C’est notre glacière. Elle était de couleur verte clair. Mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi elle se trouve au fond de ce ravin. Ces hommes l’auraient jetée mais pour quelle raison ? Il y avait juste des aliments et des bouteilles d’eau à l’intérieur. C’est bizarre je trouve… »

« Oui, vous avez raison. Mais pourquoi auraient-ils fait ça alors ? C’est étrange tout de même… »

Décidément, il y avait bien trop de mystères dans cette forêt qui restaient en suspens et sans réponses ; ce qui n’était pas du tout évident pour Elisa de ne pas pouvoir les élucider et devoir en fin de compte les accepter tels quels sans broncher…

« Elisa? Vous m’écoutez ? Vous semblez ailleurs… »

« Heu…Excusez-moi…Vous disiez ? »

« Je disais que nous sommes à quelques mètres des cabanes. Nous devrions quitter cet endroit maintenant. J’ai du mal à… »

Elisa regarda Tamara qui avait des larmes aux yeux et comprit une fois de plus qu’elle venait à nouveau d’être maladroite.

« Je suis vraiment désolée Tamara. Oui biensûr, je comprends. Quittons cet endroit au plus vite »

« Ce n’est pas grave Elisa. Si je pleure ce n’est pas parce que j’ai vu son cadavre au fond de ce précipice même si biensûr cela m’a fait beaucoup de mal de le revoir dans cet état…Non, je repensai plutôt à notre arrivée sur cette île, que nous étions tellement heureux lui et moi mais c’est si loin tout ça. N’en parlons plus. Je préfèrerais quitter cet endroit au plus vite. Les cabanes se trouvent à quelques mètres seulement mais on ne peux pas les voir d’ici à cause des arbres et de la végétation. Dépêchons-nous s’il vous plaît. Il se fait tard et la nuit ne va pas tarder à tomber »

« Oui, allons-y ! » dit Elisa qui était partagée entre la tristesse pour Tamara et l’espoir de rejoindre enfin les cabanes.

****

Toutes les deux se dirigeaient avec hâte vers les deux cabanes qui étaient placées, l’une derrière l’autre, avec un grand espace de végétation entre les deux.

« Enfin ! voici les fameuses cabanes » se dit Elisa qui voulait au plus vite s’engouffrer à l’intérieur de l’une d’elles. C’est vrai qu’elles étaient vraiment bien cachées et personne n’aurait pu se douter un seul instant, qu’il y en avait deux ici à part les connaisseurs de cette île.

L’ossature des cabanes (murs et charpentes) était entièrement construite en bois ainsi que la couverture de leurs toits (tuiles en bois). Tamara n’avait pas menti lorsqu’elle avait précisé leur rusticités et biensûr, elles étaient conçues sans eau, ni électricité.

****

La première cabane dont avait parlé Tamara était effectivement restée entrouverte mais impossible de savoir s’il y avait quelqu’un ou pas à l’intérieur.
Pour en avoir le coeur net, Tamara insista pour s’y rendre seule afin de vérifier si celle-çi était vraiment inoccupée.

Pendant ce temps, Elisa l’attendait, cachée derrière un énorme tronc d’arbre tout en observant les alentours.
Tamara se retrouva enfin devant la façade de celle-çi, près de sa porte d’entrée puis y donna un magistral coup de pied. Elle s’ouvrit alors davantage mais il faisait tellement sombre à l’intérieur que c’était difficile de distinguer quoi que ce soit.

Armée d’un long bâton en bois qu’elle venait de trouver par terre, Tamara commença à franchir le seuil de la porte et tout en avançant à petits pas, le brandit en faisant de grands va-et-vient de droite à gauche comme si elle se battait contre une personne mais invisible.

Elle renouvella ce geste plusieurs fois tout en frappant le sol, le mobilier et les objets qui se trouvaient dans les alentours puis constatant qu’il n’y avait vraiment personne, se retourna et cria très fort à l’attention d’Elisa :

« Il n’y a personne ! Venez Elisa ! Dépêchez-vous ! » dit-elle avec un grand sourire de satisfaction.

Elisa n’avait eu de cesse de l’observer et ce fut avec un grand soulagement qu’elle accueillit la bonne nouvelle. « Tant mieux » se dit-elle en soupirant.

Par contre, en ce qui concernait l’individu en question ; elle se posait toujours d’innombrables questions à son sujet. Qu’était-il réellement devenu ? Il était blessé. Aurait-il pu alors dans ce cas là, succomber à ses blessures ? Mais ce n’était qu’une hypothèse.

Et si jamais, il était plutôt caché quelque-part ici à les épier. Pourtant elle n’avait rien remarqué à moins qu’elle n’ait pas fait suffisamment attention. A cette idée, elle se mit à frémir et sans plus tarder, courut très vite vers la cabane où Tamara l’attendait sur le seuil de la porte avec beaucoup d’impatience.

« Venez Elisa ! rentrons enfin à l’intérieur. Heu…Dites-moi, vous n’auriez pas à tout hasard de quoi nous éclairer ? On ne voit pas grand chose à l’intérieur »

« Oui j’ai ce qu’il faut » répondit Elisa avec un premier petit sourire rempli d’espoir.

Il était exactement 17H55 et dans quelques minutes il ferait nuit noire dans la lugubre forêt de Diamond.

****

La dernière danse de la lune : Chapitre 1 : Elisa

la derniere danse de la lune

 

Elisa marchait le long de la plage de sable fin tout en chantonnant son air préféré : « Wonderful life » du chanteur Black.
Une bien jolie chanson qui était tout à fait en adéquation avec ce moment de pur bonheur qu’elle était en train de savourer sans se soucier du temps qui passe.

Ce fameux temps qui nous fait tant défaut dans notre monde moderne actuel et qui nous empêche d’apprécier les joies simples de la vie.
Elisa avait conscience qu’elle avait beaucoup de chance d’être ici ; seule au monde (enfin presque) et loin de tout.

Elle avait enfin réalisé son rêve : celui de se promener bien tranquillement sur cette immense plage déserte car jamais, auparavant elle n’aurait cru cela possible et pourtant c’était bel et bien réel et ce pour son plus grand plaisir.
Et comme le disait si bien la chanson : la vie est merveilleuse !

****

Elle se souvenait encore de son inoubliable périple en catamaran avant de débarquer ici sur cette jolie petite île qui portait le nom de « Diamond » en raison de la pureté de son lagon et de son sable si blanc.

La veille, elle se trouvait à Bambousya (un village touristique et balnéaire de la côte ouest de l’île Epicéa) dans un charmant hôtel-restaurant, le « Paradise Beach » situé en bordure de mer avec un accès direct sur une plage privée.

L’hôtel disposait de 40 chambres équipées de la climatisation, minibar, téléphone, ect, sans oublier l’accès gratuit à internet, ce qui n’était pas négligeable étant donné qu’Elisa avait du mal à vivre sans son smartphone ou sa tablette.
Mais pas pour aujourd’hui où elle avait bien volontiers ranger toutes ces technologies modernes dans le placard de sa chambre afin de profiter pleinement de ce moment de liberté et d’évasion !

Et puis de toute façon, la petite île « Diamond » était située dans une zone blanche donc il n’y avait pas de réseau internet et encore moins de wifi.

****

Le « Paradise Beach » proposait diverses activités tels que : Golf, bodyboard, Planche à voile, Kayak , Voile, Sentier de randonnée à pied ou à bicyclette, Parachutisme ascensionnel, Cours de golf y compris des excursions en bateau (catamaran ou grands voiliers) tout autour de la côte, vers de magnifiques îlots.

Son Guide touristique qui s’appelait Philippo lui avait décrit qu’il y avait près d’une centaine de petits îlots dont certains étaient proches de la côte et d’autres plus loin et plus difficiles d’accès et que quelques-uns d’entre eux seulement étaient des réserves naturelles avec une faune endémique exceptionnelle où l’on pouvait y croiser quelques spécimens d’animaux tout en se baladant.

Leurs eaux cristallines étaient idéales pour y faire de la plongée en apnée ou encore du scooter sous-marin avait-il précisé. Plusieurs activités s’offraient aux touristes s’ils le désiraient car tout était possible selon lui si l’on souhaitait réaliser un rêve bien précis.

D’ailleurs, il lui avait fortement conseillé de visiter l’un d’entre eux : « Diamond », réputé pour être plus au calme car moins fréquenté et qui d’après lui était un véritable paradis terrestre qu’elle ne serait pas près d’oublier et que l’occasion ne se présenterait pas deux fois si elle voulait en avoir plein la vue et vivre enfin une aventure extraordinaire à la Robinson Crusoé.
En effet, un bien joli programme en perspective…

Elisa avait donc fait son choix : elle avait opté pour deux jours et une nuit à Diamond en incluant les déjeuners/dîners, pique-niques, barbecues y compris quelques activités telles que : Kayak, plongée sous-marine dans l’océan Pacifique, farnientes et balades dans l’îlot inhabité.

Le périple s’effectuerait en catamaran de croisière privée en compagnie de son Guide Philippo qui serait le navigateur.
Mais ce qui l’enthousiasmait le plus dans toute cette expédition de rêve était de dormir une nuit dans une cabane qui se trouvait en haut d’une montagne, au coeur de la forêt luxuriante de Diamond et à quelques mètres d’une chute d’eau qui portait le nom du « Voile de la Mariée » et qui d’après son Guide était d’une beauté exceptionnelle à couper le souffle.

****

Et voici qu’elle était en train de marcher sur cette magnifique plage de sable fin qui ressemblait à de la poudre de diamant tellement son éclat était intense et d’un blanc immaculé.
Diamond portait vraiment bien son nom ! Tout était sublime ici. Un vrai paysage de carte postale et d’un calme olympien…

Le soleil était à son zénith, il lui mordait la peau mais qu’importe puisqu’elle avait pris le soin de bien s’enduir le corps et le visage de protection solaire qui sentait agréablement bon la fleur de Tiaré.
De plus, elle portait une casquette et par dessus son maillot de bain deux pièces, une tunique de plage en voile soyeux de couleur bleue ciel, agrémentée de manches courtes chauve-souris joliment fendues sur les épaules.

Cette tenue fluide et aérienne était bien appropriée à la chaleur intense d’aujourd’hui.
Et pour ne pas déplaire, il y avait même une légère brise qui venait lui caresser le visage, les cheveux ; ce qui rendait agréable sa marche, sous le soleil ardent de cette belle matinée de ce samedi 26 Août 2015.

****

Cela faisait déjà une bonne vingtaine de minutes qu’elle se promenait tranquillement sur cette plage et pas un seul chat à l’horizon.
Son Guide Philippo ne lui avait pas menti ; cette petite île était encore méconnue des touristes car difficile d’accès et seuls les insulaires et les guides expérimentés tel que lui pouvaient connaître cet endroit béni des Dieux !

Elisa ne regrettait vraiment pas cette excursion ; elle se sentait bien ici, elle était heureuse et parfaitement en osmose avec la nature.

****

Philippo ne tarderait pas à la rejoindre, il était resté sur le catamaran qui était amarré non loin d’ici afin d’y prendre quelques équipements pour cette nuit et ramener le repas et les boissons pour le déjeuner de ce midi.

Le menu prévu par le restaurant de l’Hôtel était des plus alléchants :

– Salade de crudités variées et sambos au poisson,
– Langoustes grillées au beurre d’ail accompagnées de riz blanc, de curry de courgettes et d’aubergines avec du bon pili-pili (piment). Et pour terminer ce repas, en guise de dessert : Des bananes flambées au Rhum des îles avec boules de glace au coco. Un vrai festin !

****

Elisa avait hâte de déjeuner car elle commençait à avoir faim.
Elle regarda sa montre bracelet waterproof qui avait été d’une très grande étanchéité lorsqu’elle avait fait de la plongée sous-marine il y a une heure de temps déjà, en compagnie de son Guide.

Il était 10H55.
Elle s’arrêta un instant, se retourna, mit sa main en visière à cause du soleil éblouissant et regarda au loin.
Elle avait dû beaucoup marcher car elle ne voyait plus du tout le catamaran. Mais que pouvait bien faire Philippo ? Il n’était toujours pas revenu la rejoindre.

Sans doute qu’elle s’inquiétait pour rien. Il n’allait plus tarder à présent alors en attendant son retour, Elisa décida de faire une petite halte ici.
Elle déposa son sac de plage qu’elle portait en bandoulière puis en extirpa une grande serviette qu’elle étala sur le sable chaud.
Avant de s’allonger dessus, elle fouilla à nouveau dans celui-çi et en sortit une petite bouteille d’eau dont elle but quelques gorgées qui la désaltérèrent aussitôt tellement c’était bien frais.

Jamais elle n’aurait pu faire ce petit voyage sans son fidèle sac de plage. En effet, il y avait pas mal de choses qu’elle avait transportées à l’intérieur : une petite glacière isotherme souple contenant trois petites bouteilles d’eau glacées et une canette de jus d’orange Minute Maid, un paquet d’une dizaine de petits pains aux raisins qu’elle avait acheté ce matin à la pâtisserie de l’Hôtel, ses tennis pour la promenade de tout à l’heure dans la forêt tropicale de Diamond pour y voir « le voile de la mariée », sa grande serviette éponge et une autre plus petite pour s’essuyer après ses baignades, un maillot de bain une pièce de couleur bleu marine, des vêtements de rechange, un gros tube de crème solaire, une trousse de toilette et sans oublier sa grosse lampe de poche étanche pour ce soir.

Et pour je ne sais quelle raison, elle avait aussi prévu d’emmener avec elle, un briquet offert par l’hôtel (non pas qu’elle fumait, bien au contraire mais juste au cas où) ainsi que son couteau Suisse 21 pièces multifonctions ultra compact que son père lui avait offert pour son anniversaire, il y a 6 mois de ça et qu’elle avait dissimulé dans un mouchoir en tissu fleuri afin de le protéger des intempéries. Un accessoire idéal pour les déplacements en extérieur lui avait-il souligné. Elle le revoyait encore en train de lui rabâcher, dans un large sourire :

« Et surtout ne te déplace jamais sans lui, il pourrait t’être utile et ce à n’importe quelle occasion. C’est un couteau magique qui te simplifiera la vie…Je t’assure Elisa ! Prends en bien soin »

Et elle lui répondait invariablement :

« Oui, d’accord Papa c’est noté ! Je le garderai bien précieusement avec moi et je l’emmènerai partout où j’irais… »

Et c’est ce qu’elle avait fait aujourd’hui.
De toute façon ses parents lui avaient appris à devenir une personne très prévoyante et ce depuis sa plus tendre enfance alors disons que c’était presque inné chez elle de se déplacer avec pas mal de choses dans son sac afin de ne rien manquer.

Et comme disait un certain proverbe : « Mieux vaut trop que pas assez ».
C’est pourquoi, même si son guide était chevronné dans son domaine et qu’il avait tout prévu pour ces deux jours, elle préférait faire confiance à son instinct.

Quoique pour l’instant tout allait pour le mieux ; pas le moindre nuage en vu, au sens propre comme au sens figuré.
Tout s’était parfaitement bien déroulé jusqu’à présent ; alors aucune inquiétude à avoir se dit Elisa en esquissant un demi-sourire.

****

Allongée sur sa serviette, sa casquette à visière lui couvrant le visage ; Elisa ferma les paupières et commença à s’endormir tout en écoutant paisiblement le doux murmure du vent et le ressac incessant de la mer.
Et le temps s’écoula, s’égrena…
Elisa venait de s’assoupir et n’avait pas vu le temps passer…

Il était déjà 12H15.

****

Soudain, des petites gouttes d’eau froides lui tombèrent sur la jambe et le pied droit.
Oh non ! Se pourrait-il qu’il pleuve ?? Pourtant il faisait un temps si radieux !
Que c’était désagréable ! Si bien qu’Elisa commença à se réveiller peu à peu.

Elle retira sa casquette qui lui bouchait la vue puis avec effroi et stupéfaction vit une jeune femme qui se tenait là, debout juste à côté d’elle, le dos légèrement courbé en avant avec de longs cheveux noirs éparses et dégoulinants d’eau…

La jeune femme grelottait de froid ; sans doute dû à cause de l’humidité de ses vêtements qui lui collaient à la peau.
Elle avait le visage tuméfié avec un énorme bleu violacé sur le front et des traces de griffures sur la joue gauche.
Un petit filet de sang lui coulait le long de la narine droite jusqu’au menton et ses grands yeux noirs étaient rougis par des larmes incessantes.

Elle portait un t-shirt blanc cassé, déchiré à l’encolure et tâché d’auréoles de sang délavé au niveau du ventre. Son bermuda bleu ciel était maculé de traces de sang comme si elle s’était essuyé les mains dessus quant à ses baskets, on ne distinguait plus vraiment leurs couleurs tellement elles étaient sales.

Elle était vraiment dans un piteux état et n’arrêtait pas de pleurer.
Elisa se redressa rapidement à l’aide de ses coudes et se mit debout face à la jeune femme puis lui demanda :

« Que vous est-il arrivée ? vous êtes blessée…qui vous a fait ça ? »

« J’étais dans la montagne là-bas, avec mon mari et… »

La jeune femme renifla puis d’un revers de main essuya le petit écoulement de sang qui lui sortait de sa narine droite. Les mots ne sortaient plus de sa bouche et elle semblait tétanisée alors Elisa s’approcha davantage d’elle et lui pressa gentiment l’épaule pour l’encourager à parler.

« Continuez, je vous prie…Que s’est-il passé ? »

La jeune femme cessa de pleurer et dit d’une voix éteinte :

« On était dans cette forêt là-bas… »

Elle désigna du doigt une étendue de verdure luxuriante qui se trouvait au loin, juste après la plage.

« J’étais en train de préparer des sandwichs. On se trouvait près de notre cabane. Mon mari discutait avec notre Guide Batisto et je coupai du pain. Soudain, j’ai vu un homme qui venait vers nous. Il était sorti de nulle part et il avait l’air très menaçant. J’ai crié très fort pour avertir mon mari et Batisto mais subitement je ne sais pas pourquoi notre Guide s’en ait pris à mon mari. Il le battait tellement fort qu’il s’est retrouvé par terre. Batisto n’arrêtait pas de lui taper dessus sans fin. Oh mon Dieu ! mon pauvre mari ! Je le voyais qu’il souffrait mais j’étais impuissante, incapable de l’aider. J’étais terrifiée. Subitement, l’autre homme s’est retrouvé près de moi. Je ne l’avais pas vu venir car j’étais préoccupée par mon mari. J’ai tenté de m’enfuir mais il m’a rattrapé. Ensuite, il n’a pas arrêté de me battre ; il me donnait de violent coups sur tout le corps mais le pire fut lorsqu’il me donna un violent coup de poing au front. Je pense que j’ai dû m’évanouir car je ne me souviens plus de rien. je ne sais plus ce qui s’est passé en ce qui concerne mon mari. Et je…. »

La jeune femme s’arrêta de parler. Des larmes lui coulaient à nouveau le long de ses joues et tout son corps était secoué de tremblements tellement elle devait avoir froid mais malgré le choc qu’elle avait subi, elle continua son histoire :

« Lorsque j’ai repris connaissance et que je me suis relevé, j’ai vu à nouveau cet inconnu qui m’avait frappé. Il riait avec notre Guide mais par contre je ne voyais plus nulle part mon mari. J’avais très mal à la tête. Je titubais puis à un moment donné j’ai vu par terre mon couteau de cuisine alors je m’en suis vite emparé et je l’ai caché derrière mon dos. C’est alors que Batisto s’est avancé vers moi. Il n’arrêtait pas de rire puis il m’a dit qu’il avait tué mon mari et qu’il avait adoré lui faire du mal. Il me disait que mon Mari avait crié comme une gonzesse. Ce sont ses propres mots. Cette ordure me débitait ça avec le plus grand mépris alors comme j’avais beaucoup de haine à ce moment là et qu’il se rapprochait de plus en plus de moi, je n’ai pas hésité, je me suis jetée sur lui et je lui ai enfoncé le couteau dans le ventre, au plus profond que j’ai pu puis je l’ai vite retiré pour le garder avec moi. Il a crié très fort et ensuite il est tombé par terre. L’autre type a vu son acolyte au sol et il a couru vers moi. J’étais effrayée. J’ai tenté de me sauver mais il a finit par me rattraper et il m’a donné une grande gifle. J’avais très mal mais je ne sais comment et par quel miracle j’ai réussi à lui donner un coup de pied dans les parties. C’est à ce moment là que j’ai vite ramassé le couteau que j’avais perdu et lorsqu’il s’est approché à nouveau de moi, je le lui ai enfoncé dans la poitrine. L’homme criait de rage et il m’insultait en me regardant d’un air menaçant. Puis il a retiré le couteau qui était toujours planté dans sa poitrine et l’a jeté par terre. Il y avait une grosse tâche de sang sur son t-shirt. Je me souviens ensuite qu’il m’avait menacé en me disant qu’il reviendrait me tuer puis il a couru et a disparu dans la forêt. Depuis, je ne l’ai plus jamais revu. Je ne sais pas ce qu’il est devenu mais j’aurais voulu qu’il meurt … »

Elisa en avait la chair de poule. Ce que venait de vivre cette jeune femme était insoutenable.

« Mon Dieu ! Mais c’est terrible ce que vous venez de vivre ! C’est inimaginable ! Je suis vraiment désolée. Et qu’est devenu votre Mari ? Et ce guide qui l’avait battu ? »

La jeune femme continua son histoire :

« Lorsque cet homme qui m’avait frappé s’est sauvé, j’ai essayé de rechercher Batisto car je ne le voyais plus nulle part alors je suis allée vers la chute d’eau qui se trouve à quelques mètres des deux cabanes. C’est là que je l’ai revu. Il rampait tout près du bassin de la cascade. Je l’ai vu se redresser et marcher avec difficulté vers l’avant de la forêt ; il voulait sans doute s’enfuir lui aussi comme l’avait fait son acolyte, alors sans hésiter, je me suis précipité vers lui et je l’ai violemment poussé dans le bassin. Il est tombé dedans et lorsque je me suis rapproché, j’ai vu qu’il se débattait dans l’eau pendant un certain temps puis plus rien. J’ai constaté alors qu’il était mort. »

Elisa n’en revenait toujours pas. Quelle épouvantable histoire !!

« Et donc ce Batisto s’est noyé dans ce bassin. Mais en ce qui concerne votre mari ? qu’est-il devenu ? »

« Mon mari est mort et je… »

« Mon Dieu ! ce n’est pas possible ! Mais où l’avez-vous retrouvé ? » dit Elisa totalement affarée.

« Je l’ai cherché partout et j’ai fini par tomber sur une de ses baskets que j’ai trouvé à côté d’un ravin, pas très loin de notre cabane. C’est là que j’ai revu mon mari au fond de ce précipice. Il y avait plein de sang autour de lui…
« Mon Dieu ! mais c’est abominable ! Je suis tellement désolée que vous ayez perdu votre mari… »

Elisa était abasourdie par ce qu’elle venait d’entendre. Elle commençait à avoir de plus en plus peur mais elle ne pouvait pas se permettre de perdre son sang-froid face à cette jeune femme qui était en état de choc et de détresse. Alors elle se ressaisit et lui demanda :

« Comment vous appelez-vous ? »

« Tamara »

« Moi c’est Elisa. Encore désolée Tamara de vous rencontrer ainsi, en de telles circonstances. C’est si triste pour votre mari. Vous étiez ici en excursion ? »

« Oui, mon mari Juanes et moi étions venus ici pour notre voyage de noces. Je ne comprends pas pourquoi il y a eu tout ça. J’ai tout perdu à cause de ces deux hommes. Ces monstres… »

Elisa n’avait plus de mots et ne savait comment consoler la jeune femme qui avait tellement subi alors elle fouilla dans son sac de plage et en sorti une petite serviette qu’elle tendit à la jeune femme.

« Tenez, vous devriez vous essuyer. Vous êtes trempée. Vous devez avoir froid. J’ai aussi des vêtements de rechange. Vous devriez retirer les vôtres et enfiler ceci. Je pense qu’elle vous ira »

« Merci. C’est vrai que j’ai froid… »

La jeune femme s’exécuta. Elle retira son t-shirt tâché de sang ainsi que son bermuda qu’elle jeta en boule, à ses pieds. Elle était en petite tenue mais ne semblait pas trop être gênée devant Elisa. Elle commença à s’essuyer frénétiquement le corps puis les cheveux.

En la regardant faire, Elisa remarqua qu’elle avait quelques bleus au niveau de la poitrine et des épaules. Ces individus avaient dû beaucoup la brutaliser d’où l’apparition de ces marques. Cette femme avait vraiment beaucoup souffert mais elle avait réussi à se défendre face à ces deux tortionnaires et Elisa trouvait qu’elle avait eu beaucoup de cran et de courage pour se sortir de cet enfer.

Lorsque Tamara eut terminé de se sécher, elle enfila la tunique en voile imprimée de couleur fushia qui ressemblait à celle que portait Elisa à la seule différence du coloris.
En les voyant habillées ainsi, on aurait dit deux soeurs jumelles à part que l’une était blonde à la peau claire et l’autre brune à la peau ambrée.

« Vous êtes plus au sec ainsi et la tunique vous va bien » lui dit Elisa. Elle s’approcha de Tamara et lui toucha doucement le front.

« Est-ce que c’est encore douloureux ? »

« Un peu, mais ça va. Et je me sens beaucoup mieux dans ce vêtement. Merci beaucoup Elisa »

« De rien. Et votre nez ? J’ai vu que vous saigniez tout à l’heure… »

« Non, ce n’est rien. J’ai parfois des saignements de nez et ce depuis mon enfance mais ça n’a rien à voir avec ces sales brutes. Mais ça va maintenant, je ne saigne plus du tout »

« Alors je suis rassurée »

Elisa avait remarqué que les cheveux de Tamara étaient très emmêlés alors elle lui proposa son peigne à larges dents pour les discipliner.

« Auriez-vous aussi un élastique pour que je puisse les attacher ? Je ne les supporte plus comme ça » demanda Tamara, tout en coiffant sa longue chevelure ébène.

« Oui, biensûr »

Elisa fouilla dans sa trousse de toilette et en sorti un chouchou en velours noir.

« Tenez, c’est un chouchou. Je n’ai pas d’élastique »

« ça ira très bien. Merci Elisa »

Tamara était en train de nouer ses cheveux en une haute queue de cheval. Coiffée ainsi, elle était complètement différente. Cela lui donnait un air dynamique et encore plus combatif que jamais, prête à affronter n’importe quel adversaire. Du moins, c’est l’apparence que lui donnait cette nouvelle coiffure. En l’observant dans les détails, Elisa avait encore une question qui lui brûlait les lèvres ; un élément qu’elle n’arrivait pas à comprendre, alors elle se lança :

« Je me posais une question Tamara… »

« Oui, allez-y »

« Pourquoi étiez-vous toute trempée lorsque vous êtes venue vers moi ? »

« Heu…Oui c’est vrai, j’ai oublié de vous dire. Lorsque j’ai vu mon mari en bas dans le précipice avec tout ce sang autour de lui, je ne pouvais plus supporter d’avoir le sang de ces sales types sur les mains alors j’ai décidé d’aller me les laver à la cascade. En marchant, j’ai aperçu mon couteau de cuisine par terre qui était plein de sang alors je l’ai ramassé puis je me suis dirigé à la source de la cascade. Je me suis d’abord lavé les mains puis j’ai commencé à rincer la lame du couteau. Mais c’est à ce moment là que je n’ai pas fait attention et que j’ai glissé. J’ai perdu l’équilibre et je suis tombée dans le bassin où se trouvait le cadavre de cette ordure de Batisto. Heureusement, j’ai réussi à me sortir de là tant bien que mal car le bassin est très profond. J’étais entièrement mouillée et je venais de perdre mon couteau alors j’ai voulu quitter cet endroit de malheur au plus vite. Au cours de mon trajet pour retourner à la plage, j’avais beaucoup transpiré et je me sentais toute poisseuse et sale, alors lorsque je me suis retrouvé face à la mer, j’ai vite retiré mes baskets et sans réfléchir je me suis jeté à l’eau. Je voulais me laver de toute cette crasse. Et c’est vrai qu’à un moment donné, lorsque je nageais sous l’eau, j’ai repensé à mon mari. J’étais à nouveau bouleversée et très en colère. Alors j’ai voulu mourir…mais… »

Les yeux de Tamara étaient embués de larmes qu’elle ne pouvait réfréner. Emue par ce qu’elle venait de lui révéler, Elisa eut un geste de tendresse envers elle. Elle lui prit les mains et les enserra tout doucement dans les siennes puis constatant qu’elle ne portait pas d’alliance, elle ne pu s’empêcher de lui dire :

« Je viens de remarquer que vous ne portez pas d’alliance à votre doigt ? »

Tamara regarda un instant sa main gauche qui était effectivement dénudée. Elle resta un instant sans voix comme si elle se sentait fautive puis se remit à pleurer si bien qu’Elisa regrettait déjà de lui avoir posé cette question.

« Vous allez trouver ça complètement idiot de ma part mais je vous assure que c’est la vérité. Lorsque je prends ma douche, j’ai pour habitude de retirer ma bague pour ne pas l’abîmer. Mais cette fois-çi j’ai dû oublier de la remettre à mon doigt. La bague est donc restée chez nous dans notre maison à Antinéa. Biensûr lorsque mon mari et moi sommes venus à Diamond, je m’en suis aperçu mais c’était déjà trop tard. Vous pensez que c’était un mauvais présage ? C’est vrai maintenant que j’y pense. Comment ai-je pu oublier mon alliance… » dit-elle les yeux noyés de larmes.

« Non, Tamara. Ne vous méprenez pas. Si je vous ai posé cette question, ce n’est pas pour vous accabler. Vous ne devez pas vous sentir coupable par rapport à cette bague, cela n’a rien à voir du tout ! C’était juste un oubli. Rien de plus. Ce n’était en aucun cas un mauvais présage comme vous venez de le dire. Non, rien de cela. Et puis, vous ne pouviez pas prévoir ce qui allait se passer sur cette île »

« Je ne sais pas mais tout ce que je sais, c’est que j’ai perdu mon mari… »

« Oui et c’est vraiment tragique ce que vous avez vécu mais je vous en prie Tamara, chassez de votre esprit cette histoire de mauvais présage. Vous n’y êtes absolument pour rien. Et moi, je suis là avec vous. Et je voulais vous dire aussi que lorsque vous m’avez raconté tout à l’heure que vous vouliez vous suicider, eh bien, j’ai été très émue d’apprendre cela. Je suis sincère Tamara. Et sachez une chose, votre mari n’aurait jamais voulu que vous fassiez ce geste. Vous êtes en vie et c’est tout ce qui compte. Vous m’avez entendu ? Vous êtes une personne très forte. Et vous avez tout mon soutien »

« Merci Elisa. Vous êtes si gentille avec moi. Mais vous savez, c’est grâce à vous si je ne suis pas passée à l’acte »

« Grâce à moi ? »

« Oui, grâce à vous. Lorsque je nageais sous l’eau et que je suis remontée à la surface pour reprendre une dernière fois mon souffle, j’ai remarqué au loin une petite tâche bleue sur la plage. Je n’en croyais pas mes yeux alors je suis vite sortie de l’eau, j’ai enfilé mes baskets et j’ai couru sans m’arrêter vers cette tâche. Puis au fur et à mesure que je m’en rapprochai, j’ai constaté que c’était bien une personne qui était allongée sur une serviette. Et à partir de ce moment là, vous ne pouvez pas savoir à quel point ce fut une véritable délivrance pour moi lorsque je suis tombée sur vous et qui plus est une femme. Je n’aurais sans doute pas eu confiance si j’étais tombée sur un homme. C’est pourquoi je tenais à vous remercier Elisa. Encore merci d’être là et de me soutenir »

« Mais c’est tout à fait normal Tamara. Et je vous soutiendrai encore jusqu’au bout »

****

Elisa jeta un bref coup d’oeil à sa montre. Il était déjà 13H20.

Les sourcils froncés, elle regarda au loin l’imposante montagne qui se dressait juste après la plage puis avec une certaine anxiété dans la voix, s’empressa de dire à Tamara :

« Je voulais vous demander. En ce qui concerne l’homme qui s’est enfui. Il pourrait revenir ici pour nous faire du mal ? Il doit sans doute nous épier au moment même où nous parlons. Vous ne pensez pas ? Et si jamais il vous avez suivi ? »

« Non, il ne m’a pas suivi et j’en suis certaine car je n’ai eu de cesse de regarder autour de moi avant de venir sur cette plage »

Pourtant, il y avait quelque-chose qui clochait se dit Elisa dans son for intérieur. Une chose qui la tracassait encore. Mais quoi donc ? Soudain elle fut prise de panique. Elle l’avait complètement oublié. C’était son Guide Philippo. Mais qu’était-il devenu depuis tout ce temps ??

Avec affolement, elle fit part de son inquiétude à Tamara et sans plus attendre commença à lui raconter le début de son histoire :
« Moi aussi j’étais en excursion sur cette île. Mais avant de me retrouver ici à Diamond, j’étais en catamaran avec mon Guide.

C’est lui qui naviguait le bateau et au cours de notre périple, on avait fait de la plongée sous-marine ensemble. Ensuite on a débarqué sur cette plage, il a amarré le bateau puis il m’a dit que je pouvais aller me promener un peu plus loin si je le souhaitai pendant qu’il déchargerait nos affaires. Je me suis donc baladé puis j’ai décidé de m’allonger un peu en l’attendant. Je me suis endormie et vous êtes apparu. Et depuis notre rencontre, je n’ai plus jamais revu mon Guide qui s’appelle Philippo…Je me dema.. »

Soudain Tamara lui coupa la parole.

« Vous dîtes qu’il s’appelait Philippo ? Ce prénom me dit vaguement quelque-chose. C’est encore flou mais il me semble que j’ai entendu ce prénom lorsque j’étais évanouie. J’entendais des bribes de voix. Oui, j’en suis certaine maintenant. Je me souviens de ce prénom… »

Elisa n’osait y croire. L’idée même de penser que Philippo pouvait avoir un lien avec toute cette sordide histoire lui fit dresser les cheveux sur la tête. Pour en avoir le coeur net elle posa la question cruciale qui éclairerait enfin sa lanterne :

« Vous souvenez-vous des vêtements que cet homme portait ? »

« oui, je m’en souviens clairement » s’empressa de dire Tamara. « Il portait un t-shirt jaune avec une inscription dessus. Attendez, ça va me revenir. Oui voilà, c’était écrit : Black and White »

Mon Dieu ! c’était donc son Guide Philippo. Elle n’en croyait toujours pas ses oreilles et pourtant c’était bien lui. Il n’y avait plus aucun doute là-dessus. Elisa en avait la nausée.

« C’est bien lui » dit-elle avec dégoût. « C’est mon Guide. Il portait effectivement un t-shirt de cette couleur avec l’inscription que vous venez de mentionner : Black and White. Mon Dieu, et dire que j’avais fait de la plongée avec lui. Il semblait si gentil. C’est totalement insensé ! Mais pourquoi aurait-il fait tout ça ? »

« Je ne sais pas. Mais en tous cas, il avait l’air de bien connaître notre guide Batisto. Je me rappelle encore de leurs satanés rires !! Moi aussi je n’aurais jamais cru que notre Guide nous aurait fait du mal. Et comme vous dîtes, lui aussi il paraissait être très gentil. Les apparences sont parfois trompeuses. On croit connaître une personne mais c’est tout l’inverse et j’en sais quelque-chose. A cause de ces deux hommes, j’ai tout perdu. Finalement, mon mari et moi n’aurions jamais dû venir sur cette fichue île de malheur. Il serait encore en vie maintenant. Je regrette tellement qu’on soit venus ici ! »

« Vous avez raison Tamara. A cause d’eux, vous avez perdu votre mari. C’est tellement horrible ce que vous avez vécu ! Qu’allons nous faire maintenant ? On se retrouve toutes les deux seules sur cette île perdue. Qu’allons-nous devenir ? Qui va venir nous sortir de là ? »

« Je ne sais pas Elisa mais on va tout faire pour pouvoir s’en sortir. Et puis heureusement nous sommes deux »

« Oui, c’est vrai mais ce n’est pas rassurant avec ce sale type qui est dans les parages. J’ai quand même peur. Vous auriez un plan en tête pour se sortir de cette galère ? »

« Oui j’ai un plan qui pourrait être possible. Dîtes-moi, quelle heure est-il ? »

Elisa regarda sa montre. Et dire qu’en venant sur cette île, elle se disait qu’elle oublierait les heures qui passent ; eh bien ce n’était plus le cas à présent, au contraire le temps était compté plus que jamais…

« Il est exactement 14H00 »

« Il faudrait quitter cet endroit au plus vite » dit Tamara.

« Mais pour aller où ? »

Tamara regarda la forêt luxuriante qui était à environ 3 kilomètres de là où elles se trouvaient puis elle dit :

« Je pense qu’on devrait aller là-bas dans la forêt. Ici on est trop en vue. Et la nuit va vite tomber. En haut de cette montagne, il y a deux cabanes qui se trouvent l’une à côté de l’autre. La deuxième qui était juste derrière la première était fermée à clef car elle était inoccupée. Mon mari et moi dormions dans la première cabane. Ces cabanes sont des sortes de refuge pour les rares touristes qui séjournent ici. On pourrait vous et moi, s’enfermer à clef dans la cabane que je connais. Je me souviens que la porte d’entrée était restée entrouverte avant que les deux hommes nous attaquent mon mari et moi. Je le sais car j’étais en train de préparer des sandwichs et que je faisais des allées et venues entre la cabane et l’extérieur. Moi, je ne vois que cette solution pour nous protéger de cet homme »

« Mais où se trouve cette clef pour pouvoir s’enfermer dans cette cabane ? »

« Lorsque mon mari et moi dormions dans la cabane, nous nous y enfermions à clef pendant que Batisto de son côté dormait sous sa tente à quelques mètres de nous. Je me rappelle que tous les matins, il avait pour habitude de nous réclamer à chaque fois la clef de notre cabane et j’avais remarqué qu’il la rangeait toujours dans l’une des poches extérieures de son sac à dos. Et quand votre guide nous avait agressé, le sac se trouvait à l’intérieur de notre cabane. Il était posé sur la table à manger. Et je suis certaine qu’il doit toujours y être. Il faudrait absolument mettre la main dessus et récupérer la fameuse clef. Et à ce moment là, on serait sauvées vous et moi ! Du moins, on serait beaucoup plus en sécurité qu’à l’extérieur. Je ne vois que cette solution pour l’instant. Ensuite, on verra bien ce qu’on pourra faire pour la suite des évènements »

« Mais, vous oubliez un détail Tamara ? Et si jamais ce Philippo était revenu sur ses pas pendant que vous êtes venue sur cette plage ? Il pourrait alors se trouver dans cette cabane et avoir la fameuse clef avec lui ! C’est vraiment trop dangereux et risqué d’aller là-bas ! »

« Oui c’est vrai que c’est risqué ! Mais nous n’avons pas le choix ! On ne peut pas rester ici indéfiniment. Personne ne viendra nous chercher. Mon mari et moi avions opté pour 4 jours d’excursion à Diamond et depuis notre arrivée ici, nous n’y avons dormi que 2 nuits. Alors vous comprendrez que dans l’immédiat, personne ne viendra s’inquiéter de notre sort. Et en ce qui vous concerne, c’est pareil puisque vous venez à peine de débarquer aujourd’hui sur cette île. Rappelez-moi Elisa, vous deviez séjourner ici durant combien de jours ? »

« 2 jours et 1 nuit » dit-elle avec amertume.

« Vous voyez bien ! Personne ne viendra nous sauver avant ! Croyez-moi Elisa, il faut absolument rejoindre cette cabane si on veut s’en sortir ! »

Elisa constata avec effroi, qu’effectivement personne ne viendrait les secourir tant que ces jours d’excursions n’auraient pas été écoulés. Et donc cette nuit promettait d’être longue et angoissante…

« Qu’en pensez-vous Elisa ? Il faut se décider maintenant. Le temps est compté ! »

« Vous avez sans doute raison mais c’est effrayant de savoir que ce type est toujours là quelque part… »

« Oui, c’est vrai. Mais il est blessé à la poitrine et il perdait déjà beaucoup de sang lorsque je l’ai vu s’enfuir. Il est donc en état de faiblesse. Et n’oubliez pas, nous sommes deux ! On a un avantage sur lui ! on pourra mieux se défendre si jamais ça tournait mal »

Elisa était tout de même perplexe mais ce que disait Tamara n’était pas dénué de sens, bien au contraire. En effet, comme elle venait de le souligner à l’instant, Philippo était blessé mais elle ne savait pas pourquoi, elle avait tout de même peur de devoir s’aventurer dans cette forêt.

« Et si on tentait d’aller plutôt là où le catamaran est amarré ? » dit-elle.

« Surtout pas ! et pour y faire quoi ? Il pourrait même déjà y être pendant que nous discutons. De plus on n’y serait pas à l’abri vous et moi. Il faut au contraire partir d’ici et se diriger vers la cabane où l’on pourrait s’y enfermer à clef. On y serait beaucoup plus en sécurité. Je vous assure. Et comme je vous l’ai déjà dit, je connais bien l’endroit »

« D’accord, vous devez sans doute avoir raison. Il vaut mieux s’en tenir à votre plan. Je pense effectivement qu’on serait beaucoup plus en sécurité à l’intérieur de la cabane »

« Oui, je le pense aussi. Il vaut mieux se dépêcher Elisa car la nuit tombe vite ici. Ne perdons plus un instant. Allons-y »

Sur les conseils de Tamara, Elisa échangea sa paire de tongues par ses tennis puis ramassa le reste de ses affaires qu’elle rangea à l’intérieur de son sac de plage. Elle était fin prête mais elle avait peur. Pourtant, il fallait bien qu’elle fasse confiance à Tamara qui avait l’air d’être une personne combative et très déterminée. Ce qui était rassurant en un sens mais voilà elle doutait encore et ne pouvait s’empêcher d’avoir de l’appréhension.

****

Et voici que les deux jeunes femmes couraient vers la grande étendue de forêt verdoyante qui se trouvait droit devant elles.

Tamara avait prévenu Elisa que la cabane se trouvait tout de même assez loin et qu’il faudrait accélérer le pas afin de ne pas se faire prendre par la nuit.
Et c’est ce qu’elles faisaient à cet instant là. Courir sans s’arrêter.

****

Enfin arrivées à l’orée de la forêt, toutes deux s’immobilisèrent.

Elles étaient essoufflées par leur course alors avant de continuer leur chemin, Elisa proposa à Tamara de boire un peu d’eau afin de reprendre des forces.
Une fois après avoir étanché leur soif, elles étaient prêtes à se remettre en route.

« Allons-y Elisa !! et surtout faites attention où vous mettrez les pieds. C’est assez caillouteux par certains endroits… »

« OK. Merci Tamara. Je ferai attention »

**** 

Invasion de criquets dans la ville de N’Djamena

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Je me souviens d’un jour ou nous devions aller séjourner 2 ou 3 jours dans un Hôtel qui s’appelle : « Novotel »…

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Voici l’Hôtel Novotel à N’Djamena

Et ce jour-là comme par hasard, il y avait à N’Djamena ; une invasion de criquets nomade…
Afin de nous rendre à l’hôtel Novotel ; ma famille et moi avions emprunté notre voiture et c’était très dur pour mon père de conduire car la visibilité de la route était assez réduite à cause de tous ces innombrables criquets qui volaient un peu partout dans l’air et qui venaient le plus souvent se fracasser contre notre pare-brise…
Et d’ailleurs, pour pouvoir déloger tous ces criquets vivants ou morts ; mon père fut obligé d’utiliser ses essuie-glaces ; ce qui lui permit d’avoir une meilleure visibilité de la route ; quoique ce n’était pas non plus gagné, tellement il y avait bien trop de criquets !!!

Wanderheuschrecke-03Tout le long de notre parcours, je ne pouvais m’empêcher de regarder tous ces nombreux criquets qui volaient dans tous les sens et qui venaient se coller contre la vitre de ma portière…

essaim_criquetsEt je peux vous dire que je détestais les voir marcher, ces vilaines bestioles sur les vitres de notre voiture ; car j’en ai une peur bleue de ces insectes !!!
Mais le plus dur et le plus pénible pour moi fut lorsque nous arrivâmes enfin à notre hôtel et que nous devions obligatoirement sortir de notre véhicule afin de regagner la porte d’entrée de celui-çi…

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Voici une invasion de criquets !

Malgré que mes parents et mon frère faisaient un rempart autour de moi afin de me protéger des criquets ; je ne pouvais m’empêcher de pousser des petits cris tellement j’étais effrayé par ces horribles insectes…(dans ma famille, je suis la seule à en avoir peur !!!)

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Des myriades de criquets !

Et donc, nous courûmes tous les 4 très rapidement, vers les portes d’entrées de l’hôtel afin de nous y engouffrer mais une fois à l’intérieur et avant que les portes ne se refermèrent derrière nous ; une dizaine de criquets nous avaient suivi dans notre course folle ; ce qui ne me rassurait pas du tout. Et comme vous pouvez vous l’imaginer ; il y en avaient qui voletaient un peu partout à l’intérieur du hall de l’hôtel.

1001048-Criquetcriquets1Mais disons que cela n’était rien comparé aux innombrables criquets qui volaient à l’extérieur !!!
C’est bien simple ; on ne pouvait plus distinguer la couleur du ciel tellement celui-çi était obscurcit par une nuée d’essaims de criquets faisant un bruit assourdissant à cause du frottement incessant de leurs ailes…

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Vue du ciel : Invasion d’essaims de criquets

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A l’accueil de l’hôtel, lorsque l’hôtesse nous remit les clefs de nos chambres ; je ne savais pas qu’une autre épreuve m’attendait…

Cliquez sur ce lien pour découvrir L’Hôtel Novotel de N’Djamena :

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L’Hôtel Novotel :

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En effet, il se trouvait que nos chambres communicantes donnaient sur une des ailes extérieures de l’hôtel ; ce qui ne m’enchanta pas du tout…

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Couloirs extérieurs de l’Hôtel Novotel menant à nos chambres

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Et au moment d’ouvrir la porte de notre chambre ; nous fîmes donc, très attention de ne pas entraîner dans notre sillage les fameux insectes ; étant donné qu’il y en avaient encore un peu partout qui volaient dans tous les sens ou encore d’autres, qui restaient agglutinés contre les murs des couloirs extérieurs de l’hôtel…

9y8ia9s3Mais heureusement tout se passa sans encombres et finalement aucune de ces affreuses bestioles ne s’engouffra ou même ne se trouva à l’intérieur dans nos chambre…
Je pouvais enfin me détendre…
Une fois après avoir pris une bonne douche, je m’allongeai sur mon lit et avec un soupir de soulagement je me disais en mon for intérieur, que j’étais en sécurité ici ; alors qu’à l’extérieur ; la ville de N’Djamena était envahie de ces essaims de criquets…

a41d30ca-48fe-11e1-8c33-83a9aa16abdcEt pourtant, je dois avouer que cette nuit là, mon sommeil avait été très réparateur mis à part quelques mauvais rêves concernant ces indésirables envahisseurs…

Je tenais à vous raconter cette anecdote de ma vie d’expatriation passée au Tchad car ce fut pour moi un souvenir fort mémorable…Ce n’est pas tous les jours qu’on voit ce genre d’invasion d’insectes !!!

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Quelques explications sur le criquet nomade :

Schistocerca-gregaria-AdultLe criquet nomade ou criquet rouge est une espèce de criquet de la famille Acrididae, la seule du genreNomadacris.

SauteriauSa morphologie :
Taille des ailés mâles : 6 à 7 cm.
Taille des ailés femelles : 6 à 8,5 cm.

Son comportement :
Le criquet nomade a un comportement semi-arboricole.
Il privilégie les environnements herbacés souvent embroussaillés et denses avec de hautes graminées tels que : mais, canne à sucre, sorgho.
En saison sèche, il utilise des perchoirs arbustifs voire arborés.

3385054893_7930ebb74fSon alimentation :
L’espèce est considérée comme nuisible de par les ravages qu’elle peut faire sur les plantes.
Le criquet nomade est un ravageur polyphage (le terme polyphage désigne ou qualifie tout organisme se nourrissant d’aliments variés.
Les Tchadiens :
En général, durant l’invasion des criquets, les Tchadiens aiment bien les attrapper pour ensuite les faire frire afin de pouvoir les déguster un peu comme à la manière des petites fritures de poissons…
Pour ma part, je n’ai jamais goûté à ce genre de met et je pense que je ne m’y risquerai jamais…

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Voici une friture de criquets !

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L’harmattan

Ce fut en 1989 que l’on repartait (mes parents, mon frère et moi-même) pour de nouvelles aventures Africaines !!! et cette fois-çi direction : Le Tchad à N’Djamena (la Capitale)….
Comme vous pouvez l’imaginer, Le Tchad était complètement différent de la Guinée puisque son climat est désertique au Nord et tropical au Sud…

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Il y a d’ailleurs des périodes de grandes sécheresses ou l’on peut voir apparaître des vents chauds, secs et poussiéreux que l’on appelle : harmattan et qui n’arrivent qu’au nord du Tchad…

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Lorsqu’arrive cette période d’intense sécheresse ; je peux vous dire qu’il ne vaut mieux pas se retrouver à l’extérieur mais plutôt se calfeutrer à l’intérieur de sa maison…
L’harmattan ne dure en général qu’1 à 2 jours consécutifs puis peut disparaître totalement….mais il peut tout aussi bien revenir tout au long de l’année…

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Début de l’harmattan qui commence à se lever

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L’harmattan ne cesse de s’amplifier jusqu’à ce que la visibilité devienne de plus en plus réduite…

A ces moments là ; le ciel devient rouge ou de couleur ocre…et on n’y voit plus rien tellement l’air est chargé de poussières de sable qui viennent du Sahara…

L’Harmattan :

vent_sable_002L’harmattan est un vent (alizé) chaud, sec et poussiéreux d’Afrique de l’ouest qui souffle vers le sud en provenance du Sahara dans le golfe de Guinée en hiver, entre la fin novembre et le milieu du mois de mars.

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Chargé de poussières et de sables (fines particules de 0,05 à 1 micromètre), il peut obscurcir l’atmosphère durant plusieurs jours et favorise les épidémies de méningite dans les pays sahéliens ;
Notamment au Burkina Faso, au Mali et au Tchad, ce qui entraîne :
– La fragilisation des muqueuses par les particules en suspension ;

et/ou

– Par leur déssèchement, facilitant le passage du méningocoque dans le sang. La date de son début d’apparition (entre fin novembre et début janvier), sa durée et son intensité peuvent fortement influencer les récoltes agricoles en Afrique de l’Ouest.
En effet, il repousse le front intertropical (FIT) au-dessus du golfe de Guinée, empêchant les pluies sur l’ensemble de la région.
On a remarqué pendant sa présence une nette augmentation des accidents de circulation et des accidents aériens.
Les hopitaux ont aussi noté un nombre plus important d’hospitalisations pour des causes variées :
– brûlures domestiques,
– poussées d’hypertension artérielle,
– bronchites,
– décompensation psychiatrique (agitation, dépression, etc.).
Harmattan à N’Djamena :

f01Je me souviens encore d’un jour ou nous devions fêter le nouvel an dans un établissement et qu’il fallait prendre la voiture pour pouvoir y accéder et c’était justement au moment ou il y avait l’harmattan…
Ce fut un véritable cauchemar….
Mon père qui conduisait n’y voyait plus rien….et il fut même obligé d’utiliser ses essuie-glaces afin de retirer toute cette accumulation de poussière de sable…
Lorsque nous arrivâmes enfin tant bien que mal, sur le fameux lieu ou se déroulait la fête…je peux vous dire que l’air était tout simplement irrespirable tant la poussière était extrêmement fine…
Cet air était suffocant.
Si bien qu’il fallait se boucher le nez, fermer les yeux et la bouche et courir rapidement, se réfugier à l’intérieur du restaurant afin de ne pas se faire asphyxier par la poussière qui restait en suspension dans l’air…
C’est vrai que de me rappeler de l’harmattan n’est pas vraiment un très bon souvenir ; mais bon, au moins j’ai su ce que c’était vraiment…
Les Tchadiens connaissent bien l’harmattan et pour se protéger de cette fine poussière de sable ; ils portent un tissu enroulé autour de leur tête, tel que vous pouvez l’aperçevoir sur cette photo…

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Ma naissance à Namakia

Carte Google de Madagascar

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Je m’appelle Cécile et je suis née à Madagascar, plus précisément à Namakia…

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Sur la carte, Namakia se trouve entre Katsepy et mitsinjo, pas très loin du lac Kinkony.

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Pour pouvoir accéder à Namakia, il faut aller à Majunga puis prendre le bac en destination de Katsepy (très jolie plage).

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Plage de Majunga

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Centre-ville de Majunga

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Voici le baobab plus que centenaire à Majunga

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Voici le bac de Majunga pour pouvoir aller à Katsepy

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Le bac de Majunga

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Katsepy :

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Vous pouvez aperçevoir Katsepy sur la carte

Carte de Google : Katsepy

Ce village installé dans le centre occidental de la baie de Bombetoka (à une heure de bac de Mahajanga, est réputé pour ses plages et ses huître sauvages).

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La jolie plage de Katsepy

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La plage de Katsepy

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Le village de Katsepy

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Plusieurs buts de promenade à pied ou en pirogue s’offrent dans les environs :

  • Le phare, à 8 km, qui domine la baie et le canal du Mozambique du haut de ses 35 m,
  • Une mine de célestite et,
  • la forêt voisine qui abrite une colonie de propithèques de Verreaux.

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Le phare de Katsepy

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Puis de Katsepy, on prend un 4X4 et en avant sur les pistes…

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Namakia, mon village natal :

Carte de Google : Namakia

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Enfin, on arrive à mon village natal : Namakia…

Namakia se situe en pleine brousse.

C’est une zone agricole comportant une usine de canne à sucre ainsi qu’une distillerie (pour le rhum).

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Mon histoire à Namakia :

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Moi à Namakia : J’ai 17 ans

moi et mon petit frère Olivier à Empassy bueny non loin de Namakia

Mon petit frère Olivier (15 ans) et moi (17 ans) sur la plage d’Empassy Bueny

Cécile à la plage

Me voici à l’âge de 17 ans sur la jolie plage d’Empassy Bueny (elle se trouve non loin du village de Namakia)

photo Cécile à l'âge de 16 ans à la plage non loin de Namakia

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Ma naissance :

Avant de vous raconter mon histoire, il fallait avant tout que je vous donne un petit aperçu de mon île.

Je suis née le 13 février 1977 à l’hôpital de Namakia (mes origines étant : Réunionnaise de par ma mère et Espagnole + Corse de par mon père).

C’était un jour ensoleillé (car parait-il, avant ma naissance, il pleuvait des cordes durant des jours et des jours sans interruption. Mais le jour de ma naissance, il faisait un temps radieux).

J’ai donc poussé mon premier cri dans cet hôpital perdu en pleine brousse.

D’ailleurs, je suis très fière de vous apprendre également que ce fut une doctoresse Malgache s’appelant : « Mme RAMALANJAONA » qui aida ma mère à accoucher.

Eh oui ! je vous disais bien que je suis née sous une bonne étoile…

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Une famille heureuse :

Je vécus donc à Namakia avec mes parents dans une bien jolie maison…

Une année s’écoula puis mes parents durent quitter Namakia pour aller habiter à Tananarive en raison du travail de mon père.

A Tananarive, nous vécurent des jours heureux…

Puis la famille s’agrandit avec la naissance de mon petit frère « Olivier » (un 02 Novembre 1978).

Nous étions alors une famille heureuse et unie vivant dans une île magnifique.

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Le départ définitif de Madagascar :

Hélas, j’ai dû quitter définitivement Madagascar lorsque j’avais à peine 2 ans (année 1979).

Et donc, je n’avais gardé pratiquement aucun souvenir de mon île…

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Retour au source dans mon île :

Mais comme je suis née sous une bonne étoile (du moins, je le pense) ; j’eus l’immense joie d’y retourner à l’âge de 15 ans.

Ce fut alors un véritable retour au source pour moi…

J’ai donc eu la chance de vivre 3 années consécutives à Madagascar ; plus précisément à Tananarive (Capitale de Madagascar) ou je poursuivi mes études avec succès, dans le lycée Français de Tananarive (l’ancien Monastère des Moines).

Biensûr, durant ces années, mes parents me firent connaître mon village natal : Namakia.

C’est alors que je découvris ce joli petit village (durant les vacances de Pâques de cette belle année 1993) et inutile de vous dire que ce fut une joie immense pour moi et encore, le mot est faible…

Je n’oublierai jamais cette aventure incroyable…

Je n’en garde que de merveilleux souvenirs…

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Mes plus beaux souvenirs de Madagascar :

A Namakia, j’ai même eu l’occasion de visiter la maison de ma Maman (la maison de son enfance) mais aussi la maison de mes parents lorsqu’ils y habitaient juste après la célébration de leur mariage durant les années 1970.

Biensûr, j’avais moi-même vécu dans cette belle maison mais hélas je n’ai gardé aucun souvenir de cette période car j’étais bien trop petite…

Alors, vous pensez bien que d’avoir pu visiter ces maisons remplies de souvenirs, fut pour moi le plus beau des rêves…

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Mes origines :

Ma mère est également née à Namakia…

C’est toute une génération, vous savez !

Mon Grand-Père Maternel est né à Tuléar et ma Grand-Mère Maternelle est née à Majunga.

Mon petit frère est né à Tananarive.

Quant à moi, je suis fière d’être née à Namakia tout comme ma Maman.

Comme vous voyez, Madagascar c’est ma Terre. J’y ai toutes mes racines, mes ancêtres et ça, c’est vraiment sacré pour moi…

Nous avons eu beaucoup de chance, mon frère et moi.

Nous avons eu l’opportunité de pouvoir retourner dans notre île natale.

Ce fut une chance unique pour nous deux mais aussi pour mes parents qui y avaient vécu de nombreuses années…

Et je peux vous dire que cette chance n’est pas donnée à tout le monde !

Comme quoi, la vie peut vous offrir de bien belles surprises…

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Mon doux rêve :

Aujourd’hui, je vis en France mais Madagascar me manque…

C’est pour cela que j’ai voulu créer un blog sur Madagascar.

moi Cécile à Namakia

Moi, Cécile à l’âge de 17 ans à Namakia

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Cliquez sur ce lien si vous souhaitez en savoir davantage sur mon île natale :

Madagascar, mon île de rêve

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Cliquez sur ce lien pour voir mes photos en diaporama :

Moi, Cécile en diaporama

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Mais je compte bien un jour y retourner car c’est mon voeu le plus cher au monde…

Revoir mon île ; ce serait le plus beau de mes rêves…