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Son plus beau cadeau sur Terre 🎁 La suite…

L’hypnotisant et chaleureux feu de cheminée avec ses braises crépitantes et rougeoyantes dans son âtre.

Oh ! Rien que d’y penser, elle avait presque hâte !

Oui, un bon feu de cheminée qui lui réchaufferait le cœur et l’âme durant l’hiver.

Entendre le doux son du bois craquer au contact des flammes dansantes et lumineuses lui ferait très certainement oublier sa forêt enchantée…

L’oublier un temps soit peu, c’est vrai, mais pas dans ses rêves nocturnes pendant que la neige se mettrait à tomber dehors et finirait par la recouvrir intégralement d’un joli manteau d’une blancheur immaculée…

Voilà tout ce dont à quoi ce buffet en pin massif lui faisait penser…

À toutes ces belles choses qui la rendaient infiniment heureuse…

Ah ! qu’elle aurait aimé, à cet instant précis, se retrouver dans sa merveilleuse forêt !

Mais cela n’aurait pas été raisonnable, étant donné qu’il avait bien trop plu.

Tout ne serait donc qu’humidité et rien que d’y penser Mira en fut écœurée !

Non, il était plus sage d’attendre que celle-ci redevienne bien sèche comme elle l’était il n’y a pas si longtemps.

« Peut-être après demain et biensûr à condition que Maman ne soit pas là » se dit-elle tout en baillant.

****

Mira attendait toujours bien sagement que sa Maman revienne mais elle trouvait que le temps était de plus en plus long et commençait sérieusement à s’inquiéter de son absence prolongée.

Soudain, elle sursauta en entendant :

« Cou-cou ! Cou-cou ! Cou-cou ! »

Le bruit provenait de l’horloge en bois qui se trouvait juste au-dessus de la porte de la cuisine.

Centrée au beau milieu de celle-ci ; une petite porte arrondie venait à peine de s’ouvrir laissant surgir un oiseau qu’elle connaissait fort bien et qui avait le don de l’horripiler.

Il s’agissait de « Canari », le fameux oiseau de malheur qui se cachait à l’intérieur et qui réapparaissait de temps en temps quand cela lui chantait.

Et là, il était en train de siffloter gaiement dans un son particulièrement aigu qui l’agaçait :

« Cou-cou ! Cou-cou ! Cou-cou ! »

Elle le regarda d’un air mauvais et méprisant :

« Mais tais-toi donc le Canari ! Pfff ! Oh la la ! On a compris le message ! Il est telle heure ! Et alors ? C’est pas la fin du monde que je sache ! » lui lança t-elle rageuse avec cette irrésistible envie de lui arracher le bec en deux temps trois mouvements pour qu’il puisse se taire une bonne fois pour toutes.

« Cou-cou ! Cou-cou ! » continua de chanter le petit oiseau sans vergogne.

Il venait d’annoncer qu’il était exactement 17H00.

Mira avait toujours aimé cette bonne vieille horloge en bois qui devait très certainement dater de l’avant guerre.

Les jolies arabesques qui y étaient gravées lui donnaient une allure des plus singulière et d’une rare authenticité.

C’était vraiment une magnifique horloge !

Par contre, le petit être arrogant qui se renfermait dans ses entrailles n’avait pas le moins du monde sa grâce.

À dire vrai, elle le détestait.

Certes, c’était peut-être un bel oiseau avec son plumage jaune poussin des plus rayonnant mais elle n’arrivait plus à supporter son sempiternel « Cou-cou » lui sortant de son minuscule bec orange vif.

Deux couleurs des plus criardes qui se voyaient à des kilomètres à la ronde !

C’est pourquoi elle aimait bien se moquer de lui en l’appelant : Canari.

Quant à ses petits yeux noirs vifs et malicieux ; ils semblaient toujours la narguer lorsqu’il jaillissait subrepticement de son antre fermée à double tour.

Sans doute qu’il se sentait à l’abri, là haut, à l’intérieur de son refuge et qu’il savait fort bien que Mira n’aurait pas pu lui faire quoi que ce soit…

Ah ! Comme elle aurait voulu l’attraper pour lui régler enfin son compte !

Oui ! Pour toutes ces fois où il avait eu l’audace de la faire sursauter en lui chantant à tue tête ses infernales coucous répétitifs…

« Cou-cou ! Cou-cou ! »

Mais il ne perdait rien pour attendre celui-là…

Un beau jour, elle se vengerait. Elle ne savait pas encore par quel moyen mais elle finirait bien par trouver…

Elle l’observa encore. C’est fou comme il avait l’air vivant, là haut sur son perchoir en train de lui chanter la sérénade !

C’en était presque bluffant !

Monsieur Canari faisait son intéressant. Son grand show. Il devait très certainement se prendre pour Monsieur Rossignol alors qu’il avait une voix stridente de crécelle !

Mira ne le détestait pas tant que ça…

Non, c’était bien pire. Elle le haïssait !

Elle était pourtant habituée à le voir quotidiennement et ce depuis pas mal d’années déjà mais bizarrement, elle ne s’était point faites à son chant.

Non, celui-là, elle n’arrivait toujours pas à l’ingurgiter…

Cependant, elle reconnaissait qu’il accomplissait fort bien son travail d’annonceur…

Ah ça oui ! Et ce durant ces 5 années où elle avait habité ici.

Et d’aussi loin qu’elle s’en souvienne, jamais encore il n’avait eu la moindre extinction de voix…

Non ! Une vraie machine de guerre ce Canari là ! Et biensûr n’ayant pas la moindre pitié pour ses oreilles fines et si délicates.

Elle avait bien essayé de se faire à son chant où encore de contrôler ses sursauts lorsqu’il entonnait ses horribles coucou mais elle avait fini par jeter l’éponge…

C’était tout bonnement impossible !

Résultat des courses : elle détestait toujours autant sa voix et continuait à tressaillir lorsque le volatile en bois sortait de sa cachette tel un clown machiavélique.

Dieu qu’elle le méprisait !

Mira l’observait encore lorsque soudain la petite porte en bois se referma enfin sur lui.

« Pfff, il était temps ! » soupira t-elle en regardant les grandes aiguilles noires de l’horloge.

Elles annonçaient qu’il était déjà 17H15.

« Mais que pouvait bien faire Laura ? Elle n’était toujours pas revenue » s’inquiéta t-elle en tournant la tête vers la porte d’entrée du salon.

****

Mira commençait à avoir une petite faim alors elle franchit le seuil de la cuisine dont la porte était restée grande ouverte.

Immédiatement, elle remarqua au loin une petite assiette garnie de madeleines dorées qui reposait sur la table centrale.

Juste à côté de celle-ci se trouvait un bol à anse accompagné d’une petite cuillère à café.

Mira n’aimait pas trop les madeleines car elles avaient tendance à lui coller au palais et puis il faut dire aussi que ce n’était pas trop sa tasse de thé.

Son intérêt se porta donc sur le bol en porcelaine blanc à gros pois rouges.

Que pouvait bien t-il contenir ? se demanda t-elle en ne le quittant pas de ses yeux perçants.

Sa curiosité grandissait au fur et à mesure qu’elle se rapprochait de la grande table.

Ses narines sentirent les effluves d’un parfum vanillé.

Se pourrait-il que Laura lui ai préparé son dessert préféré ?

Une bonne et onctueuse crème dessert à la vanille ?

Hum ! Rien que d’y songer, Mira était déjà toute excitée à l’idée qu’elle le dégusterait dans quelques secondes.

Un exquis dessert lacté rien que pour elle ! Elle en avait de la chance !

Et sa Maman avait bien veillé à le sortir du frigo à l’avance car elle savait que Mira aimait le manger à température ambiante et non glacée.

Le goût s’en trouvait bien meilleur.

Décidément, elle avait vraiment une Maman en or.

C’était donc ça la fameuse surprise que Laura lui avait concoctée ?

Pourtant, elle aurait juré que sa Maman lui avait bien dit qu’elle lui ramènerait un cadeau en revenant de ses courses.

Mira plissa les yeux de contentement.

Se pourrait-il alors qu’il y ait une deuxième surprise ?

Elle s’apprêtait à déguster sa gourmandise lorsque soudain, elle entendit un drôle de bruit qui provenait du salon.

Ah ! Non ! Personne n’avait le droit de la déranger lorsqu’elle était à table !

« Fichu bruit ! Va t’en ! Et laisse moi savourer ce délicieux met »

Mira se pourlécha les babines, prête à attaquer son savoureux dessert.

« Crrr, crrr, crrr »

Oh non ! Le bruit de tout à l’heure venait encore de recommencer et cette fois-çi il ne s’arrêtait plus.

« Ah ! Mais c’est pas vrai ça ! Je ne peux vraiment pas être tranquille aujourd’hui ! »

À contre cœur elle laissa son assiette de côté et retourna vite sur ses pas.

Du seuil de la cuisine elle inspecta de ses yeux d’aigle le vaste salon.

« Crrr, crrr, crrr »

Le bruit s’intensifiait davantage. C’était un peu comme un grattement à une porte mais elle n’arrivait pas à déceler de quoi il s’agissait exactement.

À l’affût et aux aguets, elle avança à pas de loup à l’intérieur du salon tout en scrutant les alentours mais ce n’était pas si évident que ça vu qu’il faisait à nouveau sombre ici.

Nous étions en plein mois d’octobre et le soleil se couchait beaucoup plus tôt.

Bientôt il ne tarderait plus à faire nuit noire.

« Crrr, crrr, crrr »

Les sens en alerte, Mira épiait les moindres recoins de la pièce.

« Crrrr, crrr, crrr »

Par moment, le grattement s’interrompait, rendant alors difficile la recherche de sa provenance.

« Crrr, crrr, crrr »

« Ah la la ! Fichu bruit ! Mais où te caches tu ? » s’agaça Mira.

Soudain Alléluia ! Elle cru voir quelque chose bouger là-bas, là où était placé son fauteuil.

Vite, sans plus attendre, elle couru en sa direction puis au dernier moment décida de se positionner juste derrière lui afin de mieux épier la chose qui remuait.

Ses yeux verts n’étaient plus que deux fentes extrêmement étrécis à force de scruter dans la pénombre les contours de cette étrangeté.

Une étrangeté qui avait dû ressentir sa présence car à cet instant précis, elle ne bougea plus du tout.

Sans doute, avait-elle entendu Mira…

« Mince alors ! Allez ! Gratte encore saleté ! Pourquoi tu bouges plus ? » marmonna t-elle entre ses dents.

Soudain, la bestiole recommença innocemment sa petite besogne sans prêter attention à Mira qui était à présent juste derrière elle.

Les yeux toujours étrécis à l’extrême, Mira reconnut enfin le petit animal.

« Quoi ! ? Ce n’était qu’une vulgaire souris ! ? » s’indigna t-elle courroucée et prête à lui bondir dessus.

Tout ce raffut n’était dû qu’à une insignifiante petite souris ?

Une souris blanche qui était en train de gratter frénétiquement avec ses pattes avant un coin fissuré de la plinthe en bois du mur de droite. Celui-là même où se trouvait à quelques centimètres son fauteuil en velours.

À l’attaaaaaque !!

Toutes griffes dehors, Mira bondit en avant tel un boulet de canon mais au moment où elle allait se jeter sur le rongeur ; celui-ci se faufila aussi vite que l’éclair par un petit trou attenant à l’étroite fissure qu’il n’avait pas eu le temps d’élargir.

« Oh non ! Saleté va ! T’as réussi à être plus rapide que moi ! » pesta t-elle dépitée d’avoir pu manquer son coup.

Et dire qu’elle avait été à deux doigts de lui régler son compte !

« Une vraie Speedy Gonzales ! celle-là ! » admit-elle avec une certaine fascination.

« Mais tu ne perds rien pour attendre ! » souffla t-elle sournoisement.

« En plus tu as osé faire ta petite cachette juste à côté de mon fauteuil. Ah la la ! Grave erreur, vilaine souris ! » s’insurgea t-elle en regardant d’un œil l’intérieur du trou par lequel le rongeur s’était introduit si lâchement.

Mais hélas, celui-ci semblait totalement vide.

Speedy Gonzales s’était bel et bien volatilisée.

Elle avait dû très certainement emprunter une des nombreuses galeries creusées par elle où ses congénères.

Car s’il y en avait une ; il devait alors y en avoir plusieurs…

Elle prendrait alors son temps et un malin plaisir à les pourchasser l’une après l’autre…

En tous cas, à l’avenir, elle resterait vigilante car elle détestait que des intrus envahissent son territoire.

Speedy Gonzales et le Canari ne perdaient rien pour attendre…

Mira regarda autour d’elle.

Avec la venue impromptue de cette souris, elle ne s’était pas aperçu que le salon était à présent plongé dans le noir.

Elle ne craignait point la nuit mais elle commençait à se faire du mauvais sang pour sa Maman.

Elle jeta un œil à la porte d’entrée qui était toujours obstinément fermée…

Mais que pouvait bien faire Laura à cette heure si tardive ?

Pour passer le temps, elle décida de rester encore quelques instants devant le trou de la plinthe, histoire de voir si la souris finirait bien par en ressortir.

Mais Speedy Gonzales était loin d’être bête.

Ce soir, il était évident qu’elle ne montrerait plus le bout de son museau.

Mira devait se résigner.

Elle commença à bâiller d’ennui et repensa à nouveau aux douces paroles de sa Maman :

« Je te ramènerai une petite surprise ma Mira ! Sois bien sage surtout ! »

Les répéter inlassablement dans sa tête lui permettaient de se rassurer et même si elle commençait à redouter le pire.

« Pourvu que sa Maman n’ait pas eu un accident sur la route » se demanda t-elle très inquiète.

Mais il ne fallait surtout pas qu’elle perde les pédales.

Et pour cela, il valait mieux qu’elle resta positive en se disant que Laura ne tarderait plus à revenir.

Soudain, elle repensa à son onctueuse crème dessert qu’elle avait bien failli oublier à cause de la satanée Speedy Gonzales.

Celle-ci lui redonnerait du baume au cœur concernant son inquiétude pour sa Maman et lui permettrait également d’oublier le fâcheux petit incident qu’elle avait eu avec le rongeur.

****

Mira venait à peine de terminer sa délicieuse crème dessert à la vanille lorsqu’elle repensa encore aux paroles de Laura :

« Je reviendrai avec une petite surprise pour toi ma Chérie. Sois bien sage surtout ! »

Voilà ce qu’elle lui avait dit avant de refermer derrière elle, la lourde porte d’entrée en bois massif.

Elle ne pouvait s’empêcher de se la ressasser en boucle.

Elle revoyait aussi l’image de son doux visage souriant avec ce joli foulard rose pastel noué autour de son cou délicatement parfumé.

Un parfum aux notes florales emporté dans le sillage du vent frais de cet après-midi là et que Mira n’avait point oublié.

À cette pensée, elle eut une boule dans la gorge. Sa Maman lui manquait…

Soudainement, elle entendit le Canari chanter :

« Cou-cou ! Cou-cou ! »

Elle sursauta mais bizarrement ne lui en voulut pas.

Cet oiseau de malheur rompait le silence de plomb qui régnait dans la vaste maison et cela la rassurait.

Et même si son « Cou-cou » était détestable ; elle lui en était quand même reconnaissante…

Et dire qu’il n’y a pas si longtemps, elle mourait d’envie de lui arracher le bec !

Ce n’était plus le cas maintenant. Le Canari était devenu son ami.

Il venait d’annoncer qu’il était exactement 19H00.

Son inquiétude redoubla.

Jamais encore sa Maman n’était arrivée en retard. Elle respectait toujours ses promesses…

Mais que faisait-elle alors ?

Elle regarda par la baie vitrée. Le jardin était dans l’obscurité totale et il n’y avait pas âme qui vive.

Sa Maman ne donnait pas de cours le samedi au lycée et c’est pour cela qu’elle profitait toujours de ce jour pour faire ses courses.

« Maman ! Reviens moi ! S’il te plaît ! »

Elle faisait cet ultime vœu tout en regardant le ciel noir opaque dénué d’étoiles…

Soudain, elle entendit un cliquetis à la porte.

Incroyable mais vrai ! Sa demande avait-elle été exaucée ? !

Vite, le cœur battant et sans plus attendre, elle courut vers la porte et attendit.

Son impatience la rendait fébrile et très nerveuse.

Subitement, la porte s’ouvrit enfin en grand, laissant apparaître sa douce et belle Maman qui lui lança :

« Coucou ma chérie ! Oui, je sais, je suis très en retard. Attends, je vais allumer. On n’y voit strictement rien ici ! »

Le grand lustre du salon s’illumina immédiatement, éclairant toute la pièce d’une intense lumière qui faisait plaisir à voir.

Ainsi, le salon retrouvait enfin son côté chaleureux et sécurisant.

« Oh ma Chérie ! Tu as dû avoir peur toute seule ici dans le noir. Je suis vraiment désolée »

Laura déposa son gros sac de provisions sur le carrelage puis s’empressa de fermer à clef la lourde porte en bois.

Elle se retourna et regarda Mira avec une extrême douceur dans le regard.

« Tu sais, je m’inquiétais pour toi ma Mira. Te savoir toute seule ici me tracassait. Mais je suis heureuse de te retrouver enfin. Allez, viens me faire un câlin »

Tout en s’accroupissant, elle tendit les bras vers elle mais Mira ne broncha pas.

Elle restait immobile sans ciller.

« Que se passe-t-il ma Chérie ? Tu me boudes ? »

Le regard vert de Mira était réprobateur.

« Ah ! Je vois ! Tu m’en veux toujours. Mais tu sais ce n’est pas entièrement de ma faute. Il y avait beaucoup de monde au supermarché et lorsque je conduisais sur la route qui mène chez nous ; j’ai dû faire un détour à cause d’un grave accident »

Les yeux verts de Mira s’arrondirent d’étonnement.

Mais alors l’absence prolongée de sa Maman était donc dû à cause de toutes ces choses ?

« Tu m’en veux toujours ? » questionna Laura avec un petit sourire enjôleur.

Avec de tels arguments ! Grand Dieu ! Biensûr que non ! Alors, contre toute attente, elle se précipita avec hâte vers sa Maman puis se caressa immédiatement tout contre elle en faisant ses pattes de velours.

« Oooh ! Ma jolie Mira ! » s’exclama Laura avec une certaine émotion dans la voix.

Mira ronronnait de plaisir en ne cessant de se caresser contre elle.

« Mais toi aussi Maman ! Tu m’as manquée » miaula t-elle d’une petite voix en la dévorant des yeux.

« Oh ! J’aime quand tu me fais des câlins comme ça ma Mira ! »

Laura lui caressa affectueusement la tête puis passa sa main sous son ventre tout blanc et si soyeux. Elle savait que Mira aimait bien qu’on le lui caresse en faisant de grands vas et vient.

Mira ronronnait de plus belle. Elle était vraiment au septième ciel.

Laura lui fit ensuite un petit bisou sur le bout du nez.

« Ah ! mais j’allais oublier ta surprise ! » s’écria t-elle subitement.

« Attends, je vais la chercher dans le sac » ajouta t-elle en se relevant.

Quelques secondes plus tard, elle tenait dans sa main droite un sachet brillant qui ressemblait à un gros paquet de chips.

Mira le reconnut immédiatement avec son logo si particulier qui représentait l’empreinte d’un coussinet félin.

« Tiens ! Regarde ! C’est pour toi ma Mira ! » s’enthousiasma Laura en commençant à l’agiter de haut en bas.

« Tu reconnais ce bruit ? »

Bien évidement qu’elle le reconnaissait !

Et quand bien même il y aurait eu tout un tas de vacarme autour ; elle l’aurait encore reconnu entre mille…

Mira ne cessa de le fixer de ses grands yeux verts en amande pendant que sa Maman continuait de le lui agiter sous le nez.

« Quel son merveilleux ! » miaula t-elle en ne le quittant pas des yeux.

Sa Maman venait de lui offrir un très joli cadeau : ses croquettes favorites d’après le coussinet doré qui était dessiné dessus.

Sa marque préférée ! Les savoureuses et fondantes croquettes de bœuf aux légumes verts dont elle raffolait tant.

Mira ronronna de plus belle à l’idée de bientôt les croquer…

Mais elle ne ronronnait pas que pour elles…

Est-ce que Laura s’était aperçu qu’elle s’était beaucoup inquiété pour elle ?

Et se doutait-elle un seul instant de l’immense amour qu’elle lui portait ?

Un amour qui surpassait tout le confort dont elle bénéficiait ici dans cette maison.

Un amour débordant qui ne pouvait être comblé et rassasié juste par des croquettes aussi affriolantes soient-elles.

Un amour qu’elle avait besoin de transmettre car elle n’était peut-être qu’une chatte de gouttière, un félin ronronnant à la moindre caresse ou victuaille ; elle n’en restait pas moins un être vivant avec un cœur rempli de sentiments à l’intérieur.

Un cœur qui n’oublierait jamais ce jour ou Laura l’avait adoptée un certain mois de juillet de l’année 2013 à la SPA ; juste en étant attirée par ses miaulements de désespoir, sans même la voir !

Ce jour où elle était encore tenue prisonnière dans l’une de ces cages, enfermée à double tour avec cinq autres amies comme elle qui attendaient en vain de se faire adopter mais sans aucun succès.

Ce jour où pourtant une certaine Laura avait su remarquer la détresse dans sa voix éraillée, à force de miauler.

Ce jour qui avait changé irrémédiablement sa vie…

Une complainte que Laura avait su écouter et qui l’avait alors guidée et menée jusqu’à elle.

Elle, la chatte de gouttière aux yeux verts…

Et le coup de cœur fut réciproque. Aussi bien pour l’une que pour l’autre…

Une rencontre qui était sans doute écrite…

Le plus beau jour de sa vie…

Un jour à jamais gravé dans son petit cœur de félin.

Un cœur qui avait enfin trouvé sa Maman.

Une merveilleuse Maman qui l’avait sauvée et aimée de toute ses forces d’un amour inconditionnel…

Un amour qui durerait encore et encore…

Son plus beau cadeau sur Terre…

 

Son plus beau cadeau sur Terre 🎁

Mira s’était endormie dans le large fauteuil en velours si doux et si confortable qui se trouvait tout près de la grande baie vitrée.

À travers celle-ci, on pouvait voir un immense et magnifique jardin dont la pelouse venait tout juste d’être tondue il y a à peine deux jours et qui était à présent toute imbibée d’eau à cause de l’interminable pluie.

Tout était redevenu calme dehors et peu à peu les petits moineaux revenaient se poser gaiement sur les branches dénudées des grands amandiers.
En haut de leurs cimes et par certaines ramifications de leurs branchages ; on pouvait remarquer quelques nids détruits.

Il faut dire que la tempête avait été d’une rare violence… Elle n’avait rien épargné…

Pourtant, à voir les moineaux sautiller de branches en branches tout en piaffant entre eux ; ils ne semblaient guère rancuniers au saccage de leurs petites demeures.

Sans doute que dans leurs langages d’oiseaux, ils prévoyaient déjà d’en reconstruire de nouvelles.

Par moment, ils venaient s’abreuvoir ou encore s’amuser dans les quelques flaques d’eau un peu boueuses qui s’étaient formées tels des petits cratères dans les zones clairsemées de la pelouse.

Finalement, la pluie tant méprisée leur avait apportée de l’eau pour se désaltérer mais aussi la joie de pouvoir faire la toilette de leurs plumages.

Et c’était un spectacle des plus merveilleux que celui de pouvoir les observer en train de déployer leurs petites ailes et secouer avec frénésie leurs plumes faisant alors jaillir d’innombrables gouttelettes d’eau autour d’eux.

Les moineaux avaient enfin retrouvé leur joie de vivre comme si la tempête n’était jamais apparue…

Mais ce n’était hélas pas le cas le cas pour tout le monde…

Au centre du jardin, à l’intérieur d’un pourtour de galets blancs ; de hauts rosiers buissons de couleur rouge-Bordeaux avaient perdu de leurs splendeurs à cause des incessantes bourrasques de vent qui sans vergogne, les avaient entièrement dépouillées de leurs si jolies et gracieuses pétales.

Elles s’étaient envolées de part et d’autre du jardin et reposaient de-ci de-là sur l’immense pelouse telles de belles endormies.

Elles avaient été arrachées de force à leur mère nourricière et ne tarderaient pas à s’abîmer puis à se flétrir au fil des heures.

Mais pour l’instant, leur couleur rouge si profonde offrait un contraste des plus ravissant et romantique sur la vaste pelouse verte pomme.

La rageuse tempête n’avait pas réussi à détruire la magnificence de ce lieu habituellement si charmant par temps radieux…

Les oiseaux tout comme les végétaux semblaient vouloir oublier ses terribles affres en continuant leur vie bien paisible tout en attendant avec une certaine impatience la venue de « Monsieur Soleil » qui les réchaufferait de bon cœur de ses ardents et lumineux rayons.

****

La pluie s’était arrêtée de tomber depuis déjà quelques bonnes heures mais toujours pas de Monsieur soleil à l’horizon…

Pourtant à cet instant même, le ciel venait de changer de nuance et sa couleur si grise de tout à l’heure s’était alors transformée en un joli bleu gris parsemé de gros nuages effilochés.

Des nuages qui n’allaient pas tarder à s’évaporer selon les dires de l’annonce météorologique diffusée hier soir à la télévision.

Cependant, Monsieur Soleil se faisait encore attendre et ne daignait toujours pas pointer le bout de son nez…

Que Diable attendait-il pour faire son entrée ?

Soudain, ô Miracle ! les premiers rayons apparurent et commencèrent à traverser les vitres des deux grandes fenêtres du salon ainsi que celle de la baie vitrée ; caressant au passage, la tête de Mira qui reposait sur l’un des accoudoirs moelleux du fauteuil.

La douce lumière s’insinua davantage à l’intérieur de la pièce, la rendant alors beaucoup plus spacieuse et conviviale.

Elle finit ensuite par se projeter avec fougue sur les jolies courbes anatomiques de Mira et s’y attarda longuement en y faisant une jolie danse d’ondulation.

Elle explorait ainsi ce corps endormi en ne cessant d’y dessiner à l’infini de douces vagues tels des tatouages éphémères.

Elle aimait jouer avec les sens de Mira mais que cherchait-elle exactement ?

Mira ne le savait que trop bien et faisait semblant de ne pas comprendre…

Elle ressentait les chaudes caresses des rayons du soleil lui réchauffer le corps mais elle ne voulait pas encore lui céder… Pas tout de suite… Pas maintenant…

De son côté Mademoiselle Lumière mettait du cœur à l’ouvrage en se faisant de plus en plus pressante et insistante…

Elle jouait de plus belle avec Mira…

Brusquement, comme si une mouche venait de la piquer ; elle fini par se lasser de ce petit jeu et décida de terminer son incessante danse lumineuse en s’installant sur le bout de son nez ; obligeant ainsi cette dernière à ouvrir peu à peu ses grands yeux verts en amande.

La lumière fut si forte que Mira dut les plisser afin de les accoutumer à son intense luminosité…

Il faut dire que depuis pas mal d’heures déjà, il avait fait très sombre dans cette pièce.

Elle se souvenait encore des myriades de gouttelettes de pluie qui n’avaient eu de cesse de se projeter avec fracas contre les vitres des deux fenêtres ainsi que sur celle de la baie vitrée lui donnant alors un léger mal de tête suivi d’une irrésistible envie de dormir et de rejoindre sans plus tarder son cher fauteuil si douillet.

Mais le soleil venait à présent la déranger juste pour la réveiller alors qu’elle ; elle voulait encore et encore dormir telle une Belle au bois dormant.

« Soleil ! va-t’en ! Tu aurais dû venir avant… C’est trop tard maintenant ! Je ne veux plus sortir de mon fauteuil si doux et si moelleux… Et puis tu as beau être le maître de l’univers que cela n’y changerait rien alors laisse-moi tranquille »

Mais Mademoiselle Lumière lui chuchota à l’oreille :

« Tu dois te lever Mira ! Tu as des choses à faire. Et puis, tu as suffisamment dormi, ne trouves-tu pas petite flemmarde ? »

« Non, non… Pourquoi viens-tu me réveiller ? Va-t’en ! J’étais en train de faire un merveilleux rêve… Oh ! Et puis tu m’énerves ! OK ! Tu as encore gagné ! »

Sortant enfin de sa léthargie, Mira finit par ouvrir en grand ses jolis yeux verts irisés de constellations ambrées qui se voyaient davantage avec la lumière du soleil.

Elle se leva de son fauteuil et s’étira longuement à cause des courbatures qu’elle avait attrapées à force d’être restée trop longtemps endormie dans la même position.

À chaque fin de repas, elle avait pour habitude de faire une sieste.

C’était pour ainsi dire, le meilleur moment de toutes ses journées mais aujourd’hui, son sommeil n’avait pas été réparateur à cause du vacarme de cette fichue pluie qui lui avait donné un terrible mal de tête avant de s’endormir.

Et le comble de tout, c’est que celle-ci n’avait eu de cesse de tomber depuis 11 heures du matin jusqu’à 15H30 ; de quoi la mettre de très mauvaise humeur…

Mais fort heureusement, elle ne le resterait pas bien longtemps vu qu’elle était d’une nature toujours très gaie et optimiste.

Elle fit un long bâillement à s’en défaire la mâchoire mais c’était beaucoup plus pour exprimer son agacement que celui d’une fatigue quelconque puisqu’elle n’avait point sommeil à cet instant-là.

Monsieur soleil avait osé lui envoyer une de ses fidèles servitrices pour la réveiller.

Et bien entendu, Mademoiselle Lumière n’avait pas hésité la moindre seconde à s’exécuter illico presto…

Elle, toujours présente et si dévouée à son poste depuis des millions et des millions d’années devait très certainement trouver un certain plaisir non dissimulé à vouloir réveiller le monde entier.

Sa tâche quotidienne d’illuminer de mille feux notre planète lui tenait tant à cœur qu’il ne valait mieux pas lui résister…

Et puis, de toute façon, elle avait l’art et la manière de savoir se faire respecter…

C’est pourquoi Mira ne lui en voulut plus du tout et quand bien même son sommeil n’avait pas été réparateur ; eh bien, elle ferait avec…

Monsieur Soleil n’avait donc pas eu si tort que ça de lui envoyer sa fidèle compère pour la déloger de son fauteuil sinon qui d’autre l’aurait fait ?

Décidément, ces deux-là étaient très complémentaires ! Et il savaient remplir leur rôle à la perfection : lui, de tourner autour de notre bonne vieille planète terre et elle, de nous propager de ses intenses faisceaux lumineux.

Ainsi, grâce à l’éclat de leur rayonnement, le monde s’en trouvait heureux.

En conclusion, nous ne ferions pas grand-chose sans eux…

C’est pourquoi Mira se sentit à présent d’humeur plus guillerette et prête à affronter cette fin d’après-midi.

Elle s’étira encore tout en regardant le salon qui était devenu nettement plus lumineux ; semblant alors reprendre enfin vie.

****

Mira avait toujours aimé cette pièce qui ne manquait jamais de luminosité par temps radieux.

Par contre, par temps de pluie, le salon s’habillait alors d’une lugubre et austère apparence qu’elle détestait au plus haut point ; lui faisant un tantinet peur et sursauter au moindre bruit.

Elle avait toujours eu une sainte horreur de la pluie et ce, depuis sa plus tendre enfance !

Mira s’étira une dernière fois puis regarda par la baie vitrée l’immense pelouse qui était toujours autant imbibée d’eau.

Elle leva les yeux au ciel et constata qu’il avait pris une jolie teinte d’un bleu limpide, sans le moindre nuages.

« Quel bien joli ciel ! » se dit-elle en ne se lassant pas de l’admirer.

Le fameux proverbe : « Après la pluie vient le beau temps » était bien vrai.

La preuve était devant ses yeux ébahis.

Elle l’admira encore quelques instants puis décida de s’extirper avec hâte de son fauteuil. Elle avait des tas de choses à faire…

Finalement, cette fin de journée ne serait pas si morose que ça se dit-elle tout en marchant et en regardant autour d’elle.

Elle repensa alors à Laura qui lui avait dit juste après le repas de ce midi, qu’elle irait faire des courses mais qu’elle ne tarderait pas pour revenir.

Elle se souvenait également que celle-çi lui avait promis une petite surprise dès son retour. Mais laquelle au juste ?

Mira n’aimait pas trop les surprises et elle bouillonnait déjà d’impatience de revoir au plus vite sa maman.

Mais en attendant celle-çi, que pourrait t-elle bien faire d’intéressant ?

Elle l’ignorait encore mais trouverait bien une idée d’ici là…

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Mira avait toujours aimé cette grande et belle demeure située en pleine campagne.

Elle était certes assez éloignée de la ville mais pas si isolée que ça par rapport au voisinage bienveillant qui l’entourait.

Oui, Mira était vraiment heureuse de vivre ici.

Et parmi toutes les pièces de la maison ; elle avait une nette préférence pour le grand salon.

C’était son endroit favori.

Il faut dire que sa Maman Laura l’avait décoré avec beaucoup de goût en agrémentant chaque pan de mur, de jolis tableaux d’aquarelles.

Ses propres œuvres qu’elle aimait peindre durant ses heures de loisir car oui ; en dehors de son métier de professeure de Français, Laura était aussi une artiste peintre extrêmement douée.

Mira ne se lassait jamais de regarder ses toiles tant elles étaient belles.

Soudain, elle fut prise d’émotion lorsque son regard s’attarda sur l’une d’entre elles.

Celle qu’elle préférait le plus…

Celle qui la représentait et dont elle était si admirative…

Il s’agissait de son propre portrait.

Mira se souvenait encore de ce merveilleux jour où Laura était devenue sa mère adoptive.

Il y avait 5 ans de ça.

5 ans de pur bonheur se dit-elle en admirant le tableau.

Une toile que sa douce et si belle Maman avait peint en son honneur pour lui dire à quel point elle l’aimait de tout son cœur et de toute son âme.

La toile était si bien réussie que Mira avait l’impression de se voir dedans comme dans un miroir tant la ressemblance était frappante.

Sa Maman avait su la dessiner et l’immortaliser telle qu’elle était…

Oui, elle était vraiment fière de ce tableau…

Elle avait eu beaucoup de chance de tomber sur une Maman telle que Laura…

Et pour tout l’or du monde, elle n’en aurait souhaité une autre car oui, sa Laura était un être unique et à part…

Cinq belles années qu’elle grandissait et évoluait à ses côtés, entourée de plein d’amour.

Un amour pur et sincère dont elle avait cruellement manqué autrefois mais qui aujourd’hui comblait son cœur.

Un amour si profond qu’elle avait fini par oublier les maltraitances subies dans son passé…

Un passé désormais révolu car aujourd’hui, elle était pleinement heureuse et épanouie…

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Mira sentit une agréable odeur de fraîcheur vivifiante.

Elle provenait du mobilier en bois de pin massif qui se trouvait dans le salon.

Il sentait agréablement bon l’odeur des pins comme si on se retrouvait à l’intérieur de l’une de ces forêts enivrantes et revigorantes capables de libérer votre esprit.

Une odeur certes piquante et quelque peu entêtante mais que Mira aimait respirer à pleins poumons.

D’ailleurs, il n’y avait pas qu’elle qui appréciait ces effluves mentholées.

Les rares convives qui passaient à la maison aimaient aussi l’humer tout en faisant quelques remarques agréable à son sujet :

« Hum, quelle agréable senteur Laura ! On se croirait dans une forêt de pins tellement c’est vivifiant ! »

Ils pensaient alors que cette forte odeur de résine devait sans aucun doute provenir de bougies d’ambiance alors qu’il n’en était absolument rien.

Et c’est là que quelque peu amusée, Laura leur répondait toujours invariablement ceci :

« Il s’agit de mes meubles et non de bougies parfumées. Ils sont tous en bois de pin »

S’ensuivait alors un petit silence d’étonnement rapidement rompu par quelques exclamations :

« Mais ce n’est pas possible !! Tu plaisantes ? Ça sent tellement bon. Tu en es certaine ? »

Et à son tour, elle leur rétorquait de son joli sourire un brin moqueur :

« C’est pourtant bien vrai. Et pour faire perdurer leur odeur si plaisante ; j’utilise une cire d’abeille liquide à base d’huile essentielle de pin pour bien les nourrir et les faire briller. Voilà le secret. Ni plus ni moins »

Mira aimait alors voir l’expression de leurs visages dubitatifs comme s’ils ne croyaient pas du tout à ce que venait de leur révéler sa Maman.

Et cela l’amusait d’autant plus lorsque venait le moment fatidique où ils se rapprochaient du grand buffet en pin pour pouvoir le renifler de très près ; histoire de vérifier ses dires…

Oui, cela l’amusait toujours beaucoup…

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Mira s’approcha du grand buffet en pin et commença à l’humer intensément.

Elle ne pouvait s’empêcher de faire ce petit rituel à chaque fois qu’elle passait par ici, avant de franchir le seuil de la cuisine.

Elle le respira de très près et très longuement.

Cette effluve lui rappelait toujours celle de la forêt qui se trouvait à quelques mètres de leur demeure.

Quelques fois et lorsque Laura n’était pas là ; elle aimait bien s’y aventurer tout en sachant que c’était un lieu qui lui était interdit.

En effet, Laura l’avait souvent mise en garde à ce sujet, lui répétant inlassablement les même paroles :

« Je te préviens encore Mira ! Tu ne dois pas aller dans cette forêt ! C’est bien trop dangereux et tu pourrais t’y perdre. Pourtant, je suis certaine que tu me désobéiras encore. Mais, tu ne devrais pas faire ça. J’espère que tu ne le feras plus et que tu resteras bien sagement ici chez nous sinon je dirais à Madame Sanchez de te garder chez elle »

Oh non ! Surtout pas Madame Sanchez !

Mira n’aimait pas du tout cette vieille dame avec sa grosse voix éraillée d’ancienne fumeuse qui la faisait toujours peur.

Mais ce qu’elle détestait par-dessus tout était bien lorsqu’elle celle-ci la prenait dans ses bras pour lui faire des câlins…

Elle avait alors l’impression de littéralement étouffer sous ces innombrables baisers baveux…

Berk ! Elle n’aimait pas ça du tout !

Non, par pitié ! Surtout pas Madame Sanchez qui était à son goût bien trop débordante d’amour envers elle…

Certes, elle était très gentille mais elle n’aimait pas son côté envahissant et disons-le trop étouffant.

Madame Sanchez était une vieille dame âgée de 90 ans qui vivait seule dans une grande demeure qui se trouvait non loin de la leur.

Elle n’avait plus aucune famille mais fort heureusement pas mal d’amis du voisinage y compris sa Maman venaient régulièrement lui rendre quelques petites visites pour lui changer les idées et prendre de ses nouvelles.

À ces moments là, elle semblait alors beaucoup plus gaie.

Cependant, la solitude devait parfois la peser et c’est pourquoi elle avait autant besoin de transmettre son amour à tous ceux qui la côtoyaient…

Mira compatissait et avait de la peine pour elle alors elle acceptait sans trop rechigner ses bisous baveux ainsi que ses petites mignardises bien trop sucrés.

Elle savait aussi que Madame Sanchez adorait s’occuper d’elle…

Néanmoins, elle n’aimait pas du tout rester en sa compagnie car elle s’ennuyait à mourir dans sa vieille maison et ce malgré la distrayante balançoire qui se trouvait dans son jardin.

Non ! Rien n’y faisait ! C’était comme ça…

Et Laura ne le savait que trop bien alors pourquoi lui infliger un tel chantage à chaque fois qu’elle s’absentait de la maison ?

Certes, la forêt lui était interdite mais pourquoi en faire toute une histoire surtout qu’elle était très dégourdie pour son âge et pas du tout du genre à se laisser influencer par n’importe qui et n’importe quoi…

Alors pourquoi ne pas lui faire tout simplement confiance ?

De toute façon, elle persisterait à aller dans sa forêt et ce malgré les nombreuses recommandations de Laura.

Ce n’était sans doute pas très prudent de sa part, mais elle aimait le goût du risque et de l’aventure alors pourquoi s’en priverait-elle ?

Et puis c’était aussi de son âge de faire des petites bêtises, non ? !

Elle ne voulait surtout pas vieillir sans les avoir commises sinon elle le regretterai très certainement…

Et puis cela lui faisait le plus grand bien de s’éloigner de temps en temps de cette maison et de son jardin, si immense soit-il.

Car oui ! Mira aimait se sentir libre !

Libre comme l’était le vent ou encore ces moineaux qui piaffaient gaiement entre eux sur les branches des grands amandiers…

Elle avait besoin de cette liberté pour se sentir exister…

Et la forêt exaltait tous ses sens. Elle s’y sentait bien.

Elle aimait s’y balader mais toujours avec une certaine prudence car elle était peut-être une grande aventureuse mais pas non plus une irresponsable inconsciente…

Elle savait fort bien que sa douce Maman était une personne très inquiète alors elle ne tenterait jamais le diable car elle l’aimait bien trop pour agir inconsidérément…

Mais Laura ne lui faisait pas encore entièrement confiance. Elle l’a traitée toujours comme un bébé…

Son « petit bébé » comme elle aimait l’appeler affectueusement…

Mira aimait bien ce petit surnom mais elle ne le trouvait pas en accord avec sa personnalité intrépide.

De toute façon, personne ne pouvait lui mettre d’entraves pas même sa bien-aimée Maman…

C’est pourquoi, elle agirait toujours derrière son dos durant ses absences pour pouvoir enfin partir en vadrouille.

Ben quoi ? Avait-elle le choix ?

Et il fallait qu’elle en profita encore car l’automne ne tarderait plus à arriver…

Elle s’en était bien rendue compte avec l’interminable pluie d’aujourd’hui.

Elle savait alors qu’elle serait bien obligée de ralentir ses cadences d’aventurière dans sa forêt ô combien si captivante car le temps hivernal deviendrait aussitôt un obstacle avec son incessante et perpétuelle humidité.

L’insidieux froid que Mira détestait tant l’empêcherait de faire ses petites escapades…

Comme le temps deviendrait alors trop long durant cette période !

Mais elle finit par se rassurer en se souvenant d’une belle image qui lui revint en mémoire.

LA SUITE…

La Suricate, c’est moi !

SURICATA TENACE

Vous vous demandez encore pourquoi j’ai choisi ce petit surnom « Suricate ? »

Je ne l’ai pas choisi à proprement dit. Il m’a été transmis par ma Maman. Elle aime bien me donner des surnoms et ce depuis que je suis toute petite.

Le petit surnom qu’elle affectionne le plus étant POUPOULE ! et que j’adore énormément ! Je ne sais pas pourquoi mais cela me fait toujours fondre lorsqu’elle m’appelle ainsi !

Que voulez-vous ? je suis une incorrigible émotive…

Suricate est un surnom qui a fait son apparition il y deux ans (en 2013), lorsque nous regardions elle et moi un documentaire animalier à la télévision concernant les suricates.

A un moment donné, elle m’avait lancé dans un grand sourire :

« Cécile, je trouve que tu ressembles vraiment à un Suricate ! tu es toujours à l’affût et soucieuse de vouloir protéger ton entourage, ta famille…Tiens ! je sais maintenant ! ce sera ton nouveau petit surnom ! mais biensûr celui que je t’ai donné Poupoule sera toujours d’actualité. Tu seras toujours ma Poupoule adorée ! et aussi ma petite Suricate, maintenant ! »

Je dois bien avouer que ce jour-là je l’avais regardé avec beaucoup d’amour et de tendresse par le simple fait qu’elle ait pu penser que je ressemblais à cette charmante bestiole !

Oui et j’étais fière qu’elle me dise que j’avais beaucoup de points communs avec cet animal qui n’avait de cesse de vouloir protéger sa famille et son territoire.

j’avais donc adopté avec plaisir ce nouveau petit surnom qu’elle venait de me trouver rien qu’en regardant un documentaire animalier.

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Quelques temps plus tard, ma Maman portait aussi un petit surnom que je lui avais donné en regardant un documentaire animalier à la télévision et qui n’était autre que l’écureuil. 

En effet, je trouvais que ce petit rongeur lui ressemblait beaucoup par le fait qu’elle soit toujours très prévoyante et prévenante avec sa famille.

De plus, elle ne manque pas de panache ! elle sait rebondir de branches en branches, en cas de soucis !

Et tout comme l’écureuil elle veille à ne jamais manquer de noisettes ou de graines, en les accumulant en profusion à l’intérieur de son nid (creusé dans un tronc d’arbre) et ce avant que l’hiver n’arrive afin de ne pas être prise au dépourvu.

J’adore l’appeler Mon petit écureuil car je trouve qu’elle a beaucoup de points communs avec ce petit animal si mignon.

JOLI ECUREUIL ROUX

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La Suricate, c’est moi !

SOURIS SOURIS

Aujourd’hui, plus que jamais, j’aime beaucoup ce surnom de Suricate car je trouve réèllement que ce petit animal me ressemble beaucoup : il est toujours vif et aux aguets !

Désormais, vous connaissez l’origine de ce surnom.

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La Suricate que je suis :

SURICATE DEBOUT

Je suis très protectrice envers les miens et tout comme le Suricate je veille au grain en les protégeant contre toutes attaques extérieures, telle une sentinelle fidèle à son poste.

D’ailleurs, j’ai le don de savoir reconnaître mes ennemis et ce même s’ils portent un masque de circonstance pour me piéger. En général, j’ai le flair pour les détecter grâce à mon nez fin de Suricate !

méchant et fort

Eh oui ! je reste très méfiante même si je suis une personne avenante et très spontanée par nature ! Disons que je tâte toujours le terrain avec mes petites pattes armées de griffes afin de connaître le vrai du faux ! et en général, mon instinct ne me trompe jamais !

Bref, je suis une vraie Suricate ! toujours sur mes gardes mais pas que, puisque j’aime aussi prendre la vie du bon côté !

Oui, la relaxation d’une Suricate est très importante si elle veut se régénérer et faire peau neuve pour avoir toujours un joli poil bien lustré et brillant !

Pour ce faire, la Suricate recharge pleinement ses batteries en lézardant au soleil l’été ou en se réfugiant dans son terrier bien douillet et chaud l’hiver !

SOURICAT heureux

De bons petit vers (verre) de jus de toutes sortes ainsi que de savoureux oeufs de lézards (mimosa) lui redonneront l’oeil vif et la truffe humide pour pouvoir écrire ses souvenirs et ses petites nouvelles sur le sable (page wordpad) chaud de son territoire (ordinateur).

Oui, quand je vous disais que je suis une véritable Suricate ! ce n’est pas pour rien !

SUSURIRI coucou

C’est pourquoi la célèbre réplique du film « Forrest Gump » reste toujours ma préférée et ce depuis des années :

« La vie, c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ! »

Oui, j’aime cette réplique car je trouve qu’elle est parfaitement en adéquation avec tout ce que je pense au sujet de la vie en général.

En effet, elle peut avoir un goût d’amertume par certains moments ou encore être savoureuse à souhait lorsque la vie vous sourit !

Et pour terminer, je dirais que La Suricate aime aussi les cats : nos amis les chats…

D’ailleurs, je ne sais pas si vous l’avez remarqué mais lorsque vous inversez le mot « SURICATE », vous obtiendrez alors la phrase suivante :

CAT SURI : Cat (le chat) sourit à la vie !

Et c’est pourquoi, j’aime sourire à la vie quoi qu’il arrive ! C’est ma force !

belle suri catsou

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Gros bisous à toi Maman et mille mercis encore de m’avoir trouvé ce charmant surnom qui me va si bien ! Je t’aime Mamounette !!

écureuil magique

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Si vous ne connaissez pas bien le Suricate, voici quelques informations à son sujet :

souris cat la petite familia

Le suricate (Suricata suricatta), parfois surnommé « sentinelle du désert », est une espèce de mammifères diurnes de la famille des Herpestidae (mangoustes) et la seule du genre Suricata.

Ce petit carnivore vit dans le sud-ouest de l’Afrique (désert de Namib).

Animal très prolifique, le suricate vit en grands groupes familiaux au sein d’une colonie. Ils se réfugient la nuit dans de vastes terriers.

Mesurant de 30 à 60 centimètres, le suricate mange entre autres des insectes, des souris, des rats, des oiseaux, des petits reptiles et des tubercules ou bulbes de plantes qu’il déterre avec ses pattes munies de fortes griffes non rétractiles de deux centimètres de longueur.

Ainsi, ils sont capables de déplacer leur propre poids de terre en 20 secondes.

Leur ouïe extrêmement fine et leur odorat développés permettent aux suricates de repérer une proie sous le sable, qu’ils creusent parfois assez profondément pour chercher leur nourriture.

Des « sentinelles » ont pour rôle de prévenir les autres membres du groupe de la présence de prédateur(s) par des cris spécifiques.

SURICATE toujours

On a recensé 30 cris différents selon le type de danger (terrestre ou aérien) et leur éloignement.

Un cri continu indique que tout va bien. Des recherches récentes ont montré que les guetteurs étaient des individus du groupe qui n’avaient plus faim.

Chaque surveillance dure environ une heure, pendant laquelle la sentinelle émet des cris continus à intervalles réguliers, lorsque tout va bien.

En cas de danger, il aboie ou siffle très fort. Le groupe se précipite alors chacun dans son terrier.

Les suricates ont un comportement altruiste au sein de leur colonie.

Un ou plusieurs d’entre eux surveillent en sentinelles les autres membres qui creusent ou jouent entre eux.

La chaleur du désert du Kalahari pouvant être mortelle, les parents ou leur substitut recouvrent les petits de sable pour les mettre à l’abri du soleil au cours des déplacements.

baby suricata

Les suricates peuvent se passer de boire, l’eau dont ils ont besoin leur étant fournie en quantité suffisante par les insectes et larves qu’ils mangent.

Ils partagent volontiers leur terrier avec la mangouste jaune et l’écureuil terrestre, espèces avec lesquelles ils n’entrent pas en compétition pour la nourriture.

Ils hébergent parfois des serpents. Cependant, ils peuvent mordre leur « invité » en cas de mésentente.

Les suricates sont également connus pour se livrer à des jeux de société comme des concours de lutte et de course (dans le sens course à pied).