Étiquette : olivier

Le Noêl de mon enfance : Troisième partie

nativite_ane_boeufJPG

 

Minuit passé : Jésus Christ est né :

61895

Une fois après avoir dégusté nos savoureuses mignardises, mon frère et moi, nous étions endormi devant la télévision.
Soudain je sentis une main qui me touchait l’épaule. C’était Maman qui me réveillait tout doucement en me chuchotant à l’oreille :

« Cécile ? Il y a quelqu’un qui frappe à la porte d’entrée. Je crois bien que c’est le Papa Noêl… »

J’étais toute endormie mais très vite je me mis à sourire tellement j’étais heureuse d’apprendre la bonne nouvelle.

« Le Papa Noêl vient d’arriver ? » demandai-je en me frottant les yeux.

« Oui ma poupoule, il est là et il vous attend ton frère et toi »

Sans plus attendre, je me levai et me dirigeai vers le fauteuil où mon petit frère dormait encore.

« Olivier ! Olivier ! Réveille toi ! Le Papa Noêl est là ! Il est arrivé ! Vite ! dépêche toi ! »

Le réveil fut tonitruant mais très efficace puisqu’il se leva presque aussitôt puis dit à Maman, d’une voix quelque peu endormie :

« Il est là ?? Mais où ça ? Maman ? il est où le Papa Noêl ? »

« Il vous attend mes cocos. Venez, suivez-moi, maintenant »

Je me souviens encore que mon frère et moi étions tout excités à l’idée de voir enfin ce cher Papa Noêl et qui plus est dans notre belle demeure.

En suivant Maman dans le couloir qui menait vers la porte d’entrée, mon coeur se mit à battre la chamade. Mon frère ne tenait plus en place tellement il était impatient.
Plus que quelques secondes et nous le verrions enfin …

****

maison-du-pere-noel

Soudain nous le vîmes ! il se trouvait là juste devant nous et il arborait un large sourire.
Incroyable mais vrai ! me dis-je avec stupéfaction tant j’étais surprise de le voir ici, chez nous. Je n’en revenais toujours pas.

Il était grand et plutôt imposant. Il revêtait un manteau et un pantalon rouge vif qui ressemblaient aux images d’un livre que Maman avait l’habitude de nous faire montrer lorsqu’elle nous parlait de lui, lors des fêtes de Noêl.

Mais là, il n’était plus une image sur papier glacé. Il était bien réèl et se tenait debout, juste devant nous.
Il portait une capuche de la même couleur que sa tenue, lui tombant sur le front et lui couvrant légèrement les oreilles.

Je dois bien avouer qu’au début il me fit un peu peur sans doute à cause de sa longue barbe blanche impressionnante qui lui mangeait le visage.
D’ailleurs, j’avais du mal à distinguer ses traits. Je ne voyais que ses yeux à travers ses lunettes ainsi que son nez.
C’est alors qu’il s’avança vers nous et de sa grosse voix, nous dit :

« Bonjour les enfants, je suis le Père Noêl ! Vous allez bien ? »

Mon frère et moi lui dirent en choeur :

« Oui ! »

« Et, avez-vous été bien sage ? »

« Oui ! »

Nous étions tellement intimidés que nous répondions invariablement la même réponse concise.

« Rapprochez-vous les enfants. Vous savez, j’ai fait un très long voyage pour venir ici dans votre maison et je ne pourrai pas rester très longtemps car j’ai d’autres maisons à visiter »

Tout en continuant à parler, le Père Noêl s’asseya sur une chaise car il disait être fatigué de son long voyage. Il nous souriait constamment puis nous demanda à nouveau de venir près lui.

Nous étions quelque peu réticents à cause de son imposante barbe blanche qui nous faisait peur mais heureusement que Maman était là pour nous rassurer. Elle nous demanda d’aller lui faire un bisou car elle nous dit qu’il était très gentil d’être venu de si loin pour nous apporter nos cadeaux.

A peine eut-elle prononcé le mot magique « cadeau » que nous commençâmes à nous dérider et venir timidement vers lui.
Chacun notre tour, nous embrassâmes tant bien mal ses joues qui étaient envahi de barbe soyeuse, ondulée.

****

A un moment donné, il mit sa main gantée sur mon épaule et me demanda :

« Comment t’appelles tu jolie petite fille ? »

« Cécile » répondis-je toute intimidée.

« Et toi petit garçon ? Comment t’appelles-tu ? »

« Olivier »

« Vous m’avez dit tout à l’heure, que vous aviez été bien sages. C’est vrai, les enfants ? »

« Oui » répondîmes nous en choeur.

« C’est très bien les enfants. Et n’oubliez pas, il faudra toujours être bien sages entre vous deux ainsi qu’avec vos parents. Vous me le promettez Cécile et Olivier ? »

« Oui ! »

« Merci, vous êtes très gentils. Vous savez, j’ai apporté tous les cadeaux que vous m’avez demandé dans vos lettres. J’espère que vous les aimerez ! »

« Oui ! »

« Je suis très content d’être venu chez vous ! Vous êtes vraiment de gentils enfants. Mais je voulais vous dire aussi qu’il y a une bêtise que vous faites toujours et pourtant, vous m’aviez promis dans vos lettre que vous ne recommenceriez plus. »

Mon frère et moi le regardèrent interloqués car nous ne comprenions pas de quelle promesse il voulait bien nous parler mais au bout de quelques instants je compris de quoi il s’agissait.

« Cécile, J’ai vu que tu suçais encore ton pouce » me dit-il de sa grosse voix mais toujours dans un large sourire.

« Oui » répondis-je honteusement.

« Ce n’est pas très grave Cécile mais il faudra me promettre que tu feras attention de ne plus sucer ton pouce. D’accord petite Cécile ? Et c’est pareil pour toi Olivier. D’accord les enfants ?

« oui »

« Je suis content de vous avoir vu les enfants. Surtout, travaillez bien à l’école et soyez toujours gentils entre vous deux ainsi qu’avec vos parents. Papa Noêl est vraiment fier de vous deux ! Maintenant, je vais devoir partir car j’ai d’autres enfants à voir et plein de cadeaux à livrer »

Sur ces belles paroles, le Père Noêl se leva de sa chaise et se pencha pour venir nous embrasser chacun notre tour.
Après nous avoir fait la bise, il nous dit au-revoir de la main.

« Au-revoir Cécile et Olivier ! Amusez-vous bien avec vos jouets ! »

Il tourna les talons et repartit comme il était venu par la porte d’entrée.

****

Je n’en revenais toujours pas ! On aurait dit un rêve mais non, c’était bien réèl ! et nous venions de voir enfin le Père Noêl.
Même si au début nous avions eu un peu peur de lui, on était triste à présent qu’il soit déjà parti.

Mais je savais qu’il devait voir d’autres enfants et livrer encore plein de cadeaux alors je me disais qu’il ne fallait pas que je sois égoiste étant donné qu’il était venu chez nous pour nous donner les nôtres.

Je l’imaginai alors dans un ciel étoilé, son traîneau tiré par des rennes en partance pour de nouvelles contrées, bravant le froid polaire afin de donner de la joie aux enfants du monde entier en leur apportant des jouets.

NOEL-BLANC

Je repensais encore à sa grosse voix et me disais intérieurement que je ferais tout pour tenir ma promesse car il avait réalisé mon rêve : celui de le voir en personne.
Oui, le simple fait de l’avoir vu et entendu avait suffit à ravir mon coeur de petite fille insouciante que j’étais…

****

C’est alors que Maman nous dit :

« Vous étiez contents de voir le Père Noêl ? »

« Oui ! » nous empressâmes de lui crier à coeur joie.

« Vous avez vu les beaux cadeaux qu’il vous a apporté ? Venez les voir ! »

Maman nous entraîna à l’intérieur d’une pièce et nous fit montrer les cadeaux qui reposaient sur la moquette. Nous étions émerveillés devant tous ces jouets.

l_04373251

« Wahou ! ils sont trop beaux nos vélos, Maman ! » dis-je toute excitée.

Miniz12boyRouge

« Wahou ! Et la grosse boîte de playmobiles Safari ! wahou ! trop bien ! t’as vu Cécile ? »

« Oui, j’ai vu ! On pourra bien s’amuser ! Je suis trop contente ! »

 

 

safari-1-

 

Mon frère et moi, étions vraiment très heureux car nous avions eu les cadeaux de nos rêves.

« Maman ? où il est Papa ? Il était pas là quand le Papa Noêl est venu » dit Olivier en faisant une moue boudeuse.

« Il était aux toilettes, mon coco. Mais ce n’est pas bien grave, il le verra l’année prochaine. Vous êtes contents que le Papa Noêl soit venu chez nous ? »

« Oh oui ! en plus il avait une très grosse barbe ! Maman ? il doit être très vieux le Papa Noêl ! Sa barbe, elle était toute blanche ! » dit Olivier en faisant la grimace.

« Oui,mon coco, tu as raison, il est très vieux »

Soudain notre père fit son apparition.

« Coucou les enfants ! j’étais à l’étage. Maman m’a dit que vous aviez vu le Père Noêl pendant que je n’étais pas là. Comment il était ? Il était gentil avec vous ? »

« Oui, très gentil, Papa ! » s’empressa de lui répondre Olivier.

« Et il nous a donné tous les jouets qu’on voulait ! les vélos et les playmobiles ! » lui dis-je en souriant.

« Je suis content pour vous deux ! Ce sont de bien beaux cadeaux qu’il vous a apporté pour Noêl ! Moi, je n’ai pas pu le voir mais promis la prochaine fois je le verrai »

« Les enfants, il se fait tard » dit Maman. « Il faudra aller vous coucher maintenant et demain vous pourrez jouer avec vos playmobiles. D’accord ? Comme ça, vous pourrez vous amuser toute la journée avec vos jouets. Et vous avez vu comme la boîte était très grosse ? »

« Oui Maman, c’est vrai. La boîte, elle est géante ! Et demain on pourra mieux jouer, hein Olivier ? » dis-je en regardant mon petit frère de connivence.

« Oui ! super ! Ce sera trop bien demain ! Tu viens Cécile ? on va regarder encore la boîte »

Et nous voici tous les deux en train d’examiner sur toutes les coutures la fameuse grosse boîte de playmobiles Safari tout en nous exclamant sur les petites images qui se trouvaient au dos de celle-çi.
Nous faisions des commentaires sur tel ou tel personnage en vantant les mérites de chacun.

****

Après nous être soigneusement brossé les dents, nos parents vinrent nous souhaiter une bonne nuit en nous embrassant l’un après l’autre.
Quelques instants plus tard, nous dormions à poing fermés.

Bien au chaud, sous mes draps, je rêvais à la venue du bon vieux monsieur à la barbe blanche qui nous avait apporté de biens jolis cadeaux.

Je rêvais également au lendemain qui serait le jour le plus merveilleux de la terre, lorsque nous nous amuserions mon petit frère et moi, avec nos jouets tant désirés.

423990353

 

Le Noêl de mon enfance : Première partie

detail-sapin-neige-et-or

 

J’ai toujours aimé la magie de Noêl ainsi que tous les préparatifs qui précèdent ce si grand et bel évènement.
Quel plaisir de pouvoir se remémorer chaque instant de son enfance rien qu’en décorant le sapin de boules, de guirlandes scintillantes et d’ampoules électriques multicolores.

C’est pourquoi j’ai décidé de vous raconter à travers cette page, quelques anecdotes du Noêl de mon enfance passé à Marseille, plus précisément à Sausset-Les-Pins.

carte-carry-le-rouet

 

Un Noêl à Sausset-Les-Pins :

Je me souviens encore de mes noêls passés à Sausset-Les-Pins, dans notre charmante villa qui se trouvait dans un lotissement à Carry Le rouet à Marseille.
Ces noêls là étaient vraiment magiques !

Je me rappelle encore avec beaucoup d’émotion, l’un d’entre eux où mon frère et moi avions reçu comme cadeaux, de magnifiques vélos rouges tout terrain ainsi que toute la panoplie complète des playmobiles catégorie « Safari en Afrique ».

Vous me diriez alors que c’était tout à fait de bon augure étant donné qu’après avoir vécu 5 belles années à Marseille ; mes parents, mon petit frère et moi allions faire quelques années plus tard, notre premier voyage africain direction la Guinée à Conakry.

Une petite parenthèse s’impose : mes parents connaissaient déjà la Côte d’Ivoire puisque nous y avions vécu 1 an et demi avant de faire construire notre villa à Sausset-Les-Pins. Par contre, mon frère et moi étions beaucoup trop petits pour nous souvenir de l’afrique.

Et donc, pour reprendre mon histoire, lorsque nous avions reçu ces magnifiques cadeaux, je devais bien avoir 6 ans et mon petit frère 5 ans (année 1983).

 

Préparatifs avant Noêl :

Quelques jours avant Noêl, notre maman nous avait aidé à fabriquer deux petites crèches pour mon frère et moi que nous avions par la suite, installées dans nos chambres respectives.

Elles étaient vraiment très jolies et le soir, lorsque je m’allongeais sur mon lit, j’adorais admirer la mienne tout en rêvassant et en pensant au Papa Noêl qui ne tarderait pas à venir dans notre maison pour nous donner nos cadeaux.

1260095007_39020creche20noel20santons20jesusnaissance2002

J’étais émerveillée et ne cessais de me dire que j’avais beaucoup de chance de pouvoir fêter Noêl avec mes parents et mon petit frère.
Oui j’étais très consciente du bonheur que j’avais et je m’en délectais chaque jour qui passait jusqu’à ce que Noêl arrive enfin.

****

Au moment du coucher, en me glissant sous les couvertures, je ne manquais jamais de faire mes prières pour la Sainte Vierge Marie et son mari Saint Joseph afin que tout puisse bien se passer pour eux ainsi que la future venue au monde de leur enfant Jésus Christ.

creche-mane

Il est vrai également que je n’oubliais jamais de mentionner le Petit Papa noêl car je me disais qu’il lui faudrait beaucoup de courage pour livrer tous ces cadeaux dans chacune des maisons et ce sans en oublier une seule, surtout par ce froid si glacial.

Oui, je voulais que Dieu prenne bien soin de lui afin qu’il puisse nous apporter sans encombres à mon petit frère et à moi nos jouets et pourquoi pas d’autres petites surprises étant donné que nous avions tout fait pour être des enfants très sages avec nos parents (c’est du moins ce que je pensais).

Je priais aussi pour ma petite famille et demandais assez régulièrement pardon (pratiquement tout le temps) au Seigneur et au Petit Papa Noêl d’avoir une fois de plus sucer mon pouce et ce chaque soir durant. Oui, je dois bien avouer que c’était ma plus grande faiblesse enfantine et qu’il m’était difficile de m’en détacher.

Et ce, malgré le vernis au goût amer que ma mère prenait le soin d’appliquer tous les une fois par semaine car elle ne voulait pas que je me déforme la dentition.
En y repensant aujourd’hui, je me demande encore comment je pouvais bien faire pour continuer tout de même à sucer mon pouce alors que l’amertume du vernis était bien prononcée !

Pour vous dire à quel point j’étais totalement accro de ce satané pouce ! ce qui n’arrangea rien du tout puisque 2 ans après je fus obligé de porter un appareil dentaire puis par la suite des bagues inesthétiques pour redresser mes dents.
Oui une véritable torture mais au moins je remercie encore mes parents (et mon dentiste) de m’avoir fait faire ce traitement d’orthodontie sinon je n’aurais jamais pu arborer un joli sourire, aujourd’hui.

Avec du recul, je me dis qu’un pouce peut bien faire des dégâts sans qu’on s’en rende compte durant son enfance !

****

Lettre au père Noêl :

2370

En écrivant ma lettre au Papa noêl et avant de la lui adresser par l’intermédiaire de mes parents, je lui promettais que je ferais tout pour ne plus sucer mon pouce mais que si jamais je le faisais (sans faire exprès biensûr), je lui demandais de bien vouloir ne pas trop m’en tenir rigueur.

J’espérais donc secrètement qu’il me pardonnerait cette petite incartade involontaire et qu’il tiendrait plutôt compte de ma gentillesse et du fait que je fus durant tout le mois de novembre et décembre, une enfant très sage avec ses parents et son petit frère (du moins c’est ce que je pensais puisque j’étais une vraie petite fille modèle : douce, polie et appliquée).

Ensuite, je terminai ma lettre en le remerciant et en lui dessinant des petits coeurs au bas de la page pour lui prouver à quel point je l’aimais beaucoup.
J’étais pour ainsi dire comme tous les enfants du monde entier qui souhaitaient tout simplement que le Papa Noêl leur apporterait tous les jouets dont ils avaient rêvé durant le mois de décembre.

****

La Chrétienté :

Tout petits déjà, Maman nous avait inculqué à mon frère et à moi, les valeurs de la Chrétienté car c’était très important pour elle de nous transmettre ce que ses parents lui avaient appris étant enfant.

Pour ma part j’y croyais très fortement et j’aimais lorsqu’elle nous racontait l’histoire de la naissance de Jésus Christ à quelques jours de sa venue au monde…

ADORATION DE JESUS

 

Elle nous parlait aussi de tout ce qu’il avait accompli en grandissant et ce que les hommes lui avaient fait subir avant de mourir sur la croix.

jesus christ la croix

 

J’aimais ces instants là car j’étais fascinée par la vie de Jésus Christ : cet homme si bon qui ne ressemblait à personne et qui avait tant souffert mais toujours pardonné à son prochain.

JESUS 3

 

****

Le soir, mon frère et moi ne manquions jamais de faire nos prières avant de nous coucher car c’était tout simplement ancré en nous et que nous y avions pris l’habitude grâce à Maman.
Depuis mes convictions chrétiennes n’ont toujours pas changées et je reste très croyante en ce qui concerne ma religion catholique.

JESUS 7

 

 

Petit spectacle de marionnettes :

80027420_Marionnette-Fille_2
Régulièrement, et même assez souvent, notre Maman aimait bien nous raconter des petites histoires lorsqu’elle en avait le temps.
Je me rappelle que durant la période des fêtes de Noêl, elle faisait tout pour nous faire plaisir en nous en racontant davantage d’histoires car elle adorait nous faire rire et nous rendre heureux.

On s’asseyait bien sagement face à elle et on l’écoutait attentivement.
Le plus souvent, elle nous racontait ses petites histoires comme ça, juste en improvisant et elle y arrivait fort bien. Il pouvait lui arriver également d’utiliser des marionnettes-main ou encore à fil pour agrémenter ses contes inventées.

Et le simple fait d’enfiler sa marionnette-main ou encore de la faire se mouvoir à l’aide de ses fils, suffisaient à l’inspirer et à commençer le début de son histoire.
Oui, elle aimait improviser et je dois dire qu’elle était extrêmement douée pour inventer de biens jolies petites histoires qui nous fascinaient mon frère et moi.

Elle nous racontait également les contes traditionnels que tout un chacun connaît bien, tels que : le petit chaperon rouge, Cendrillon ou encore Blanche Neige et les sept nains, ect…
Lorsque mon frère et moi l’écoutions et regardions la marionnette qui s’animait, le temps était comme suspendu et nous étions totalement subjugués par toute cette magie qu’elle déployait devant nos yeux ébahis.

Les marionnettes nous faisaient tantôt rire selon certaines situations ou peur lorsqu’elle faisait son étrange voix qui imitait celle d’un animal que l’on connaissait bien ou encore celle d’une sorcière ou d’un monstre d’un conte de fées.
Mon frère et moi ne voulions jamais que le spectacle s’arrête et nous en redemandions toujours et encore afin que cela puisse continuer à l’infini mais ne dit-on pas que les bonnes choses ont irrémédiablement une fin ?

Je n’oublierai jamais ces merveilleux instants que je garderai toujours en mémoire…
Il est vrai que parfois j’aurais aimé me projeter dans le passé et me retrouver alors l’enfant que j’étais, en train d’écouter et de savourer les belles histoires de Maman.

5414834861556_2

 

Les belles décorations de Noêl :

500_image0

Je me souviens encore des belles décorations de noêl que Maman avait pris le soin d’installer un peu partout dans notre grand salon.
Il y avait des accordéons de guirlandes dorées/argentées accrochés au plafond ainsi que de grandes images autocollantes sur les vitres des fenêtres représentants des scènes de noêl tels que des petits anges, des étoiles, des sapins ou encore des petits pères Noêl.

boule_sapin

Pour moi, le salon de notre maison semblait alors tout droit sortir d’un conte de fées tellement il était magnifiquement bien décoré et qu’il s’en dégageait une telle magnificence que j’en étais subjuguée.
Je me rappelle aussi qu’à ces moments là, cette pièce m’apparaissait encore plus grande et démesurée.

f3025c85

Ne dit-on pas que tout peut nous paraître plus grand lorsque l’on est un petit enfant ?
Pour moi, c’était ça aussi la magie de noêl : toutes ces belles décorations qui mettaient immédiatement dans l’ambiance et émerveillaient mes yeux à chaque fois que je les admirais.

 

Le soir du 24 décembre, avant la naissance de Jésus Christ :

61895

Ce soir là, Maman nous avait passé plein de disques de Noêl et l’intérieur de notre demeure baignait dans une chaleur humaine très intense.
En effet, nous avions chanté tous ensemble de très jolis chants de Noêl tels que :

Foto-3MZY6MO7

– Petit Papa Noêl,

– Vive le vent d’hiver,

– Mon beau sapin,

– Noêl blanc, ect…

 

Tous ces chants mélodieux étaient si merveilleux qu’ils enveloppaient nos coeurs de joie. Je me sentais en symbiose avec ma famille et en sécurité à l’intérieur de notre chez nous.

Cette nuit là, fut une bien belle veillée de Noêl.

 

Le sapin et la crèche :

LA-NATIVITE-1
Je revois encore avec mes yeux d’enfant ce superbe et haut sapin vert (en synthétique) orné de boules, de guirlandes scintillantes ainsi que de guirlandes électriques multicolores qui l’illuminaient joliment.

Le sapin trônait fièrement dans notre salon et il était accompagné de sa jolie crèche que Maman avait construite de ses mains pour l’occasion (elle est très douée pour faire en deux temps trois mouvements des merveilles avec de simples matériaux : papier, colle, ruban, ect ou avec du matériel de récupération).
Ah cette crèche ! Elle était vraiment magnifique !

****

La féérie de Noêl :

Christmas_Screensavers
Au moment où notre salon fut plongé dans le noir mais tamisé par de doux éclairages d’abat-jours, le spectacle fut tout simplement féérique !

Les petites ampoules multicolores du sapin clignotaient par intermittence et rendaient un effet très cosy à toute la pièce.
Les effets de lumières colorées qui se projetaient sur la crèche lui donnaient un aspect magique, presque surréaliste qui me faisait rêver.

nativite_ane_boeufJPG

Les santons qui se trouvaient à l’intérieur semblaient alors vivants comme s’ils étaient sur le point de se mouvoir devant nos yeux émerveillés.
Et devant un tel spectacle, je me mettais à penser au Papa Noêl qui ne tarderait plus à venir chez nous et me disait qu’il devait déjà être en chemin s’il ne voulait pas être en retard.

J’avais hâte d’arriver au lendemain mais restais patiente car j’adorais cette veillée de Noêl en famille !
Demain, mon frère et moi aurions l’immense joie de pouvoir découvrir nos cadeaux et d’y jouer avec.

****

Pour lire la suite, cliquez sur Deuxième partie.

Pour ton anniversaire, Maman

je-t-aime-love-maman-d-amour-131481770890

Je souhaitai faire ce petit article pour exprimer tout l’amour que je ressens pour toi Maman…
En ce jour d’anniversaire, ce 28 Novembre 2015 : ma chère petite Mamounette d’amour que j’aime tant, je voulais te dédier cette page pour te dire à quel point je t’aime et que je t’aimerai pour toujours et à jamais…

Heureux Anniversaire Maman !

Carte-Joyeux-Anniversaire-1

 

joyeux-anniversaire-amoureux

Une petite surprise juste pour toi, en toute sincérité…

Ma belle mamounette adorée

Te voici à Namakia (Madagascar) à l’âge de 16 ans

 

Un petit souvenir de ton enfance :

Un jour, ta Maîtresse (une Religieuse originaire de la Suisse qu’on appelait « Soeur Myriam ») vous aviez demandé à toi ( tu devait avoir 12/13 ans) et à tes camarades de classe de bien vouloir apprendre par coeur une chanson d’école dont vous veniez de recopier les paroles sur vos cahiers de chants.

De retour à la maison, tu avais donc appris les paroles de ladite chanson mais comme tu n’aimais pas trop sa mélodie, tu décidas d’en apprendre aussi une autre que tu aimais particulièrement et dont le titre était : « Les Marionnettes » du chanteur Christophe. Un chanteur populaire qui était très à la mode à cette époque là et qui avait pas mal de succès.

002-2009-08-99-christophe

Certes, la chanson ne faisait pas partie du registre musical de l’enseignement auquel les instituteurs avaient pour habitude de partager avec leurs élèves mais qu’importe, du moment qu’elle te plaisait…

****

Le lendemain matin, durant le cours de chant, la Soeur Myriam désigna au hasard quelques élèves afin qu’il puisse chanter la fameuse chanson d’école puis vint enfin ton tour…

Tu te levas alors de ton banc puis tu commenças à entonner les premières notes de la mélodie que tu n’aimais pas beaucoup. Tu la chantas si parfaitement bien que la Soeur Myriam te félicita pour ta prestation. Avant de te rasseoir, tu te lanças et lui demanda timidement :

« Soeur Myriam, j’ai appris aussi une autre chanson que j’aimerais vous chanter s’il vous plaît… »

Quelque peu surprise, la Soeur Myriam te répondit :

« Une chanson ? Mais tu sais qu’elle ne comptera pas dans ta note car je vous avais demandé de n’apprendre que cette chanson que tu viens de nous chanter. Mais bon, je veux bien que tu nous la chantes. Quel est le titre de cette chanson Héliette ? »

« Le titre de la chanson est : « Les Marionnettes du chanteur Christophe… » lui dis-tu avec une petite voix mais néanmoins avec assurance et satisfaction car tu te réjouissais de pouvoir la chanter devant elle et tes camarades.

La Soeur Myriam ajouta :

« Mais ce n’est pas une chanson d’école ? Bon, je veux bien que tu nous la chantes mais comme je te l’ai dit tout à l’heure, elle ne sera pas notée. Vas-y Héliette, on t’écoute maintenant. »

Ce fut un très grand moment d’émotion pour toi lorsque tu commença à chanter les premières notes des « marionnettes ». Tu étais un peu intimidée mais fière de la chanter haut et fort et ce jusqu’au bout sans faire une seule fois trembler ta voix ni faire de fausses notes.

D’ailleurs, la Soeur Myriam ne put s’empêcher de te féliciter tellement tu l’avais merveilleusement bien chantée.
Quant à Tes camarades ils n’avaient eu de cesse de t’encenser car eux aussi avaient été bluffé par ta prestation musicale.
Il faut dire que tu avais une voix magnifique qui ne pouvait laisser quiconque indifférent lorsque tu te mettais à chanter toutes sortes de mélodies.

Et de toi même, tu étais consciente de ce fabuleux don que tu avais mais tu restais modeste car tu n’aimais pas trop te mettre au devant de la scène. Cependant, tu n’avais aucune gêne à chanter chez toi, dans ton cocon familial car tu t’y sentais pleinement heureuse et sereine.

Oui, chanter était ta passion et tes parents disaient de toi que tu étais le petit pinson de votre maison.
D’ailleurs, ne dit-on pas : « gai comme un pinson ». Un petit rappel s’impose pour ceux qui ne le savent pas : Les pinsons européens sont des oiseaux chanteurs et de ce fait les « Pinsonneux » les élèvent pour participer à des concours de chants.

84898331_o

Je trouve que tes parents avaient bien eu raison de te comparer à ce joli petit oiseau chanteur.

****

Déjà, lorsque tu étais enfant (dès l’âge de 8 ans) tu aimais beaucoup chanter et cette passion ne fit que s’accroître au fur et à mesure jusqu’à ce que tu atteignis ton adolescence où tu pris à ce moment là, un peu plus d’assurance par rapport à ta voix.

Tous les dimanches matins, toi et ta famille aviez pour habitude d’aller à la messe (à la petite église de Namakia à Madagascar) et tu ne manquais jamais de chanter avec allégresse chaque chant religieux en faisant ressortir du plus profond de ton être et de ton âme toute la puissance de ta voix d’alto.

Etant de religion catholique, tu aimais beaucoup te rendre dans cette église pour prier car tu avais la foi en notre Seigneur et que tu appréciais chanter tous ces chants liturgiques que tu trouvais beaux et mélodieux. De plus, ils te permettaient de travailler ta voix et de l’embellir un peu plus davantage.

****

Découverte des musiques de chambre :

Dans ton école de Namakia (à Madagascar), lorsque toi et tes camarades de classe aviez cours de dessin, ta Maîtresse d’école, la Soeur Myriam aimait bien vous faire écouter ses vinyles de musique classique tel que le célèbre compositeur Wolfgang Amadeus Mozart ou encore Bethoveen, ect…

408px-Wolfgang-amadeus-mozart_1

Ce fut d’ailleurs à cette période là que tu commenças à apprécier les musiques de chambre.

En effet, lorsque tu écoutais ce genre musical, tu étais encore plus inspirée et ton imagination devenant fertile, tu prenais encore plus de plaisir à dessiner (toi, tes frères Christian et Francis ainsi que ta soeur Denise aimiez bien dessiner à vos heures perdues car c’était votre grande passion. Il arrivait également que Christian, Francis et toi réalisiez des bandes dessinées. Tout ceci pour dire à quel point vous étiez doués pour le dessin dans la famille et ce dès votre plus jeune âge.)

Un jour tu demandas à la Soeur Myriam si elle pouvait te prêter un de ses disques classiques, notamment le vinyle de Mozart (l’un de tes préférés) afin de pouvoir l’écouter bien tranquillement chez toi.

Elle en fut d’abord agréablement surprise puis te répondit que oui car elle était très fière de constater que tu aimais bien la musique classique.
Et inutile de dire que tu t’en réjouissais déjà à l’avance car tu pourrais le réécouter à loisir et autant de fois que tu le voudrais.

****

Lorsque tu avais du temps libre devant toi, tu ne pouvais t’empêcher de chanter car cela te procurait de la joie. Ta famille (Tes parents : Irène et Théodore ainsi que tes frères et soeurs : Solange, Christian, Denise, Francis, Alain et Patricia) savait que tu avais beaucoup de talent en la matière et que tu rêvais d’être une chanteuse.

Ta meilleure amie (Renée) le savait aussi puisque vous aimiez bien chanter ensemble vos airs préférés.

Il pouvait t’arriver de chanter rien que pour ta Maman ou ton papa ou même devant tes soeurs aînées (Solange et Denise) rien que pour le plaisir ou tout simplement parce qu’ils te le demandaient car ils aimaient bien écouter ta jolie voix.

Dans ces moments là tu ouvrais ton coeur et ton âme car tu adorais leur faire plaisir. Oui, tu avais le don magique de vouloir toujours les rendre heureux, les rassembler.

Ta Maman était ta plus grande fan et elle te demandait souvent de lui chanter une ou plusieurs de ses chansons favorites des artistes suivants : Alain Barrière, Salvatore Adamo ou encore Charles Aznavour…

Foto-JGWT7RQJ

 

0000027729_350
Dans ces instants là, vous partagiez toutes les deux de grands moments de complicité et d’émotion car tout comme toi elle aimait la musique alors le simple fait de voir ses jolis yeux noirs pétiller de bonheur suffisait à te procurer une immense joie.

Ta soeur aînée Solange aimait bien également lorsque tu lui chantais les chansons de son artiste préférée : Dalida car elle trouvait que ta voix ressemblait beaucoup à celle de l’artiste.

dalida-gonzales

En effet, tu arrivais facilement à imiter la voix si particulière de Dalida en roulant les R, si bien que Solange en était totalement admirative. D’ailleurs, avant de chanter tous les airs préférés de son artiste, elle ne manquait jamais de te demander de chanter toujours en premier lieu sa chanson fétiche qui n’était autre que « Gondolier » interprétée par Dalida.

0004400650412_600

****

Le plaisir de chanter en duo :

Souvent, il pouvait t’arriver de chanter avec ta meilleure amie « Renée » (ton amie d’enfance) car en matière de chant, vous étiez vraiment deux inséparables.
Vous chantiez à tue-tête et d’ailleurs vos parents ne manquaient jamais de vous dire que vous aviez vraiment de la voix, toutes les deux !

Vous aimiez chanter ensemble toutes sortes de chansons des artistes suivants : Dalida, Salvatore Adamo, Marie Laforêt ou encore Christophe…

113989651
Chanter, faisait parti de l’un de vos passe-temps favoris et il faut dire qu’à ce sujet, vous vous accordiez fort bien…

****

La passion pour le chant et la musique :

Le chant faisait donc parti intégrante de ta vie et tout comme le peuple Malgache qui aime chanter (à savoir que le Malgache a une âme de chanteur et de musicien) tu avais la passion de la musique dans le sang.

Chanter pour toi était comme une seconde nature…

Dans la maison de tes parents, vous aviez un transistor et tu aimais bien écouter les dernières nouveautés qui passaient sur les ondes. Dès lors où il y avait une chanson qui te plaisait, tu prenais tout de suite ton cahier pour y recopier les paroles de celle-çi afin que tu puisses l’apprendre par coeur et pouvoir par la suite la chanter.

Tu avais aussi un mange-disque qui te permettait d’écouter tes vinyles préférés. Pour dire, à quel point tu étais une grande mélomane et que pour toi c’était tout à fait impossible de vivre sans musique !

mange-disque
Aujourd’hui, rien n’a changé puisque tu es toujours autant passionnée de musique et d’ailleurs nous avons les mêmes goûts musicaux toi et moi.

Cela peut aller de Kendji Girac, Lady Gaga, Enrique Iglesias, Florent Pagny à Shy’m, Johnny Hallyday ou encore aux musiques d’ambiance des îles, jusqu’aux musiques de films telles que : la BO de 1492 Christophe Colomb, Gladiator ou encore Out of Africa…La liste n’est pas exhaustive.

Voici ta Musique du moment que tu adores écouter actuellement :

174435-enrique-iglesias-takin-back-my-love-637x0-1

 

more_gladiator

Tes registres sont très variés et on se ressemble beaucoup de ce côté là vu que nous sommes deux mélomanes…
Et non seulement tu es une passionnée de musique, mais tu adores aussi danser…

****

La danse :

C’est d’ailleurs grâce à toi si j’ai appris un jour, à faire mes premiers pas de danse rien qu’en te regardant danser sur la piste…
Et depuis ce jour, je suis devenue (sans me vanter) une excellente danseuse tout comme toi…
Ce fut Papa qui t’appris à danser car il était lui-même un excellent danseur qui savait dès son plus jeune âge danser le rock, la valse, le paso doble, ect…

Et jusqu’à présent, Papa et toi, dansez superbement bien et je dois bien avouer que j’adore vous regarder lorsque vous êtes sur la piste de danse.
Concernant notre famille, je dois dire que la relève est bien assurée puisque la danse fait partie aussi de l’une de mes innombrables passions…

Du coup, on sait très bien danser (Toi, Papa et Olivier) ! si bien que les pistes de danses n’ont aucun secrets pour nous car nous avons le swing et le rythme dans la peau ! ce qui n’est pas donné à tout le monde !

****

Pour terminer ma page en l’honneur de ton anniversaire :

coeur

Je voulais te dire que tu incarnes pour moi : la loyauté, la sincérité, l’honnêteté, la tempérance, l’harmonie et la générosité sans oublier l’éclat de ta beauté dont j’ai hérité…

Et moi je suis fière d’être ta fille, d’être ta petite Cécile…

C’est pourquoi je souhaitai te dédier cette page en ton honneur car je trouve que l’on ne dit jamais assez « je t’aime » aux personnes que l’on aime…

Aujourd’hui comme hier et pour tous les autres jours à venir : « Je t’aime Maman ».

mamounette à moi

Je te souhaite un très bon anniversaire !

cc_el_140019

Ta fille Cécile.

****

Voici les paroles de la chanson : « Les Marionnettes » du Chanteur « Christophe » :

Refrain
Moi je construis des marionnettes
Avec de la ficelle et du papier
Elles sont jolies les mignonnettes
Je vais, je vais vous les présenter

L’une d’entre elles est la plus belle
Elle sait bien dire papa maman
Quand à son frère il peut prédire
Pour demain la pluie ou bien le beau temps

Refrain
Moi je construis des marionnettes
Avec de la ficelle et du papier
Elles sont jolies les mignonnettes
Je vais, je vais vous les présenter

Chez nous à chaque instant c’est jour de fête
Grâce au petit clown qui nous fait rire
Même Alexa cette pauvrette
Oublie, oublie, qu’elle a toujours pleuré

Refrain
Moi je construis des marionnettes
Avec de la ficelle et du papier
Elles sont jolies les mignonnettes
Elles vous diront, elles vous diront
Que je suis leur ami, que je suis leur ami
Que je suis leur ami, leur ami, leur ami

 

Une charmante bestiole

1990 : Tchad à N’Djamena :
Je me souviens encore de cette année là où j’avais exactement 13 ans et mon frère 12 ans…
J’étais déjà une très grande passionnée de cinéma et j’adorai notamment tous les films fantastiques et futuristes…
La vidéothèque : « SAVI » :

videothequeUn jour, que j’étais en train de regarder les jaquettes de films dans leurs boitiers VHS qui étaient soigneusement alignées et rangées à l’intérieur des grandes étagères de la vidéothèque « SAVI » ; je fus attirée par le titre d’un film que je n’avais encore jamais vu… : « GREMLINS »…

videothèque_2

Tout à fait à droite de l’étagère, vous pouvez aperçevoir le titre du film : Gremlins

Ce titre était vraiment très étrange mais surtout très accrocheur puisqu’il avait réussi à éveiller ma curiosité…
Rapidement ; je lus le sujet du film et fus tout de suite très enthousiasmée par son histoire…

18462089.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxTitre original : Gremlins
Réalisé : par Joe Dante
Durée : 1H45
Date de sortie : 5 Décembre 1984 en France
Genre : Fantastique
Pays d’origine : Etats-Unis

Sujet du film :
L’inventeur Rand Peltzer veut offrir à son fils Billy une étrange petite créature, craquante comme une peluche, un « mogwaï », déniché chez un vieil antiquaire chinois.
Celui-ci ayant refusé de lui vendre la bestiole, c’est son petit-fils qui le cède à Rand en lui expliquant les consignes indispensables au bon entretien d’un tel animal : ne jamais l’exposer à l’eau ni à la lumière et ne pas le nourrir après minuit.

Je venais à peine de ranger dans mon sac, les 7 VHS que j’avais sélectionné (pour la semaine) chez « SAVI » ; que je pensai déjà à vouloir regarder à tout prix, le fameux film fantastique « GREMLINS »…
En tous les cas ; ce serait très certainement celui-çi que j’insisterai auprès de mes parents de regarder en premier ; parmis tous les autres VHS…
D’ailleurs, j’avais hâte de rentrer à la maison et d’y retrouver mon petit frère afin de lui parler de ma petite trouvaille…

Un samedi soir en famille au Tchad : Soirée Cinéma :
Soirée « GREMLINS » :

18860808.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxMon petit frère et moi avions les yeux rivés sur l’écran et on ne loupait pas une seule miette du fameux film : « GREMLINS »…

Maman et Papa aimaient bien aussi regarder, le film…Mais disons que mon cher Papounet n’était pas autant réceptif que ma Mamounette car disons-le : mon Papa n’aime pas trop les films fantastiques avec des bestioles ; surtout avec ce genre de bestiole un peu loufoque et déjantée ; c’est pas trop son truc…

cz77pvz4

Voici le Chef des Gremlins

Par contre, en ce qui nous concernait ; mon frère et moi, pas de soucis ; nous étions totalement subjugués par chacune des scènes qui se déroulaient devant nos yeux…
D’ailleurs, au fur et à mesure ; le film devenait de plus en plus intéréssant et même effrayant…

gremlins-1984-01-gUne fois le film terminé ; mon frère et moi n’arrêtions pas d’en parler ; même au moment du coucher ; tellement nous l’avions bien apprécié…

GREMLINS_2_THE_NEW_BATCH-8Et comme nous partagions la même chambre ; je peux vous dire qu’on s’en donnait à coeur joie…
Allongés dans nos lits respectifs ; nous ne voulions pas dormir et on n’avait de cesse de chantonner le fameux chant interprété par le si mignon Gizmo ; le héros de GREMLINS..

Je vous invite à découvrir ce joli chant en cliquant sur la vidéo çi-dessous :

les-gremlins

Gremlins1984Réal. : Joe Dante

Le lendemain :

La magie du film ne s’était toujours pas évaporée ; bien au contraire…
Mon frère et moi ; on aimait bien parler de chacune des séquences du film ; surtout de la fameuse scène à l’intérieur de la cuisine ; où la mère de Billy, armée de son grand couteau de cuisine était en train d’épier chaque recoins sans se douter une seule seconde que l’un des Gremlins s’était caché à l’intérieur de l’un de ses placards…

GizmoOn adorait discuter de cette scène qui ne manquait pas de suspens et qui était pour nous ; le moment le plus effrayant du film…

gremlin

Les vacances de Noêl : Décembre 1990 :

joyeux-noel-sapin-rougeLorsque vint enfin les vacances de Noêl ; au moment de faire ma sélection de vidéos VHS à la Vidéothèque « SAVI » ; je décidai de relouer le fameux film « GREMLINS » afin de faire une petite surprise à mon petit frère qui j’en suis certaine, serait ravi de le revoir avec moi..

Gizmo_dEt comme je m’y attendai ; Olivier en fut totalement enthousiasmé ; et à en juger par ses yeux fixés sur l’écran de notre téléviseur et ses commentaires sur certaines scènes ; cela voulait dire qu’il était devenu un fan de ce film ; tout comme moi, d’ailleurs…

gremlins-1984-06-gEt disons-le : nous avions été totalement conquis par ces charmantes bestioles…
Puis comme à notre accoutumée ; à la fin du film ; on aimait bien chanter ensemble le célèbre air du charmant héros : Gizmo…

gremlins_gizmo_sipa_culturebox_1611 » laaaa, laaaa, lalalalala…lala… »
Une bien douce mélodie que l’on n’a jamais pû oublier, ni lui, ni moi ; et ce ; jusqu’à aujourd’hui…
Et même que de nos jours ; il suffit juste que je sifflote ce petit air pour que mon frère s’en souvienne immédiatement ; tellement il a dû en garder, sans aucun doute ; un excellent souvenir depuis ce fameux jour où nous avions regardé en famille, pour la première fois « GREMLINS » ; dans notre maison à N’Djamena, au Tchad…
Oui, un excellent souvenir que je n’oublierai jamais… et que je tenais à en retracer le récit ici, dans mon blog…

Guerre ethnique au Tchad en 1990

Le Tchad :

article_CarteWeb_Tchad1
Le Tchad est un pays d’Afrique Centrale sans accès à la mer, situé au sud de la Libye, à l’est du Niger et du Nigeria, au nord du Cameroun et de la République centrafricaine et à l’ouest du Soudan.

Géographiquement et culturellement, le Tchad constitue un point de passage entre l’Afrique du Nord et l’Afrique noire.
Sa capitale est N’Djamena.

****

Histoire du Tchad :

article_sarko_tchad

Voici le Président du Tchad : Idriss Déby

6fca65c0-8b6d-11dc-8988-11358f84b847

Le Tchad, qui a fait partie des possessions Africaines de la France jusqu’en 1960, a subi 3 décennies de guerre ethnique ainsi que des invasions par la Libye avant de retrouver une certaine paix en 1990.

a91c4874-3fe3-11e0-9503-6304ce6edd28

Voici des Goranes

Une paix qui ne dura hélas pas très longtemps…

Je vais d’ailleurs vous raconter un bien mauvais souvenir que j’ai vécu (ma famille et moi) et dont je n’oublierai jamais…

****

Voici mon histoire : Guerre ethnique :

tchad_ndjamena

Par une belle matinée ensoleillée (nous étions le 2 Décembre 1990 et j’étais alors âgée de 13 ans) nous reçûmes un appel téléphonique nous annonçant qu’il y avait des rebelles qui venaient d’envahir N’Djamena pour prendre le pouvoir…

C’était un coup d’état qui avait été organisé par surprise sous le commandement du Général Idriss Déby afin de ne pas éveiller les soupçons du Président Tchadien de l’époque : Hissène Habré, son ancien compagnon d’armes…

Ainsi, avec l’appui de la France, le Général Idriss Déby voulait chasser Hissène Habré de son pouvoir…

02bb26f8-24ce-11de-9edf-4cf8bdb26134

Armée de terre Epervier

photo_1201993046709-11-0_zoom

N’Djamena était donc assiégé par des rebelles (Goranes) qui voulaient renverser l’actuel gouvernement d’Hissène Habré et placer au pouvoir leur Général Idriss Déby en tant que nouveau Président de la République Tchadienne.

****

Petite parenthèse :

293554_photo_1329985756697-2-0

Voici Idriss Déby

Idriss Déby Itno, né en 1952 à Berdoba (au sud-est de Fada) est un homme politique Tchadien.

Le 2 décembre 1990, avec l’appui de la France, il chasse du pouvoir son ancien compagnon d’armes Hissène Habré après une période de lutte armée menée à partir du Soudan et le remplace le 4 décembre avec le titre de président du Conseil d’État.

Il est ensuite désigné « Président de la république du Tchad » le 28 février 1991, après l’adoption de la Charte nationale).

c3e456b2-d595-11dc-b9e5-1a86badc46c6

****

J’en reviens donc à mon histoire…

Comme tout coup d’état Africain, ce fut la panique générale…

Après cet appel téléphonique, mes parents, mon frère et moi, dûmes préparer nos bagages et prendre l’essentiel sans trop se charger.

Ce que nous fîmes assez rapidement car il fallait au plus vite quitter notre maison de fonction afin de rejoindre un îlot (une maison réquisitionnée sous le commandement de l’armée de Terre Française « Epervier » et qui y regroupait une petite minorité d’expatriés Français tout comme nous…)

Les bagages faits et nos 3 chats installés dans leur sacs de voyage respectifs, nous partîmes direction cet îlot, en voiture.

Au cours de notre trajet, nous nous retrouvâmes subitement nez à nez devant un tank de l’armée Française et je peux vous dire que la vision de cet énorme engin fut très impressionnante car son canon était tourné en notre direction…

k2_black_panther_mbt

L’espace d’un instant je crus défaillir tellement j’avais peur…

Tout de même, ce n’est pas tous les jours que l’on se retrouve face à face devant un tank…

Et pourtant ma famille et moi en faisions l’horrible expérience.

J’en garde d’ailleurs un très mauvais souvenir…

Mis à part cette mauvaise rencontre lors de notre trajet, nous trouvâmes enfin l’adresse de l’îlot.

Une fois notre voiture garée dans le jardin de celui-çi, tout près du portail (nous n’avions pas le choix puisqu’il y avait déjà un bon nombre de voitures qui étaient garées en épis) ; nous décidâmes de laisser nos 3 chats et nos valises à l’intérieur de notre véhicule.

Mes parents décidèrent de sortir nos chats de leur sacs de voyage afin qu’ils puissent se sentir plus à l’aise et ouvrirent également un petit peu les fenêtres arrières de la voiture afin qu’ils puissent mieux respirer.

Ensuite, tous les 4, nous rejoignîmes le petit groupe d’expatriés qui se trouvait déjà à l’intérieur de l’îlot.

Une fois à l’intérieur, les heures passèrent et passèrent sans que quiconque ne vienne nous sauver.

Ma famille et moi étions très inquiets car on avait l’impression d’être abandonnés et vraiment coupés du monde…

C’était interminable cette attente et cela était dû en grande partie à cause de la mauvaise stratégie de l’armée de terre Française et du Quai d’Orsay (le Ministère des affaires étrangères).

****

Le temps passait irrémédiablement lorsque soudain 2 goranes (des rebelles Tchadiens) armés de leur kalachnikov et muni d’un pistolet, firent irruption dans le jardin en réclamant qu’ils voulaient juste une voiture (afin de pouvoir s’enfuir de N’Djamena, selon les dires du gardien de jour Tchadien de la maison).

photo-280085-LEt malheureusement, comme notre voiture se trouvait être garée près du portail, vous devinez alors la suite…

Pourtant, il y avait bien un autre véhicule garé tout près de notre voiture et ce, juste en face du portail et qui se trouvait être un 4X4 tout terrain…

Ce 4X4 était vide, c’est à dire : sans aucun bagage et qui plus est sans animaux…

Mes parents ne voulaient pas donner leur voiture pour les simples et uniques raisons qu’il y avait tous nos bagages ainsi que nos chats qui étaient restés à l’intérieur.

Mes parents ont tout fait pour faire entendre raison à ce propriétaire du 4X4 (qui était également le propriétaire de la maison) mais celui-çi ne voulait en aucun cas donner son véhicule car il avait peur et qu’il était tout bonnement un lâche…

Je me souviens encore de cet homme et père de famille qui se fichait totalement de notre sort…

Ce jour-là, je me suis même dis que c’était un être immonde, égoiste et totalement indigne qui aurait du alors se retrouver à notre place à cet instant là… Oui, une situation des plus affreuses qu’il aurait du subir lui aussi…

D’ailleurs, si jamais il lisait cet article (que je souhaite), je tenais à lui dire ceci :

« Vous étiez une véritable ordure ce jour-là ! Oui une lamentable ordure ! Et vous vous étiez comporté comme un lâche ! Comment avez-vous pu oser ne pas donner votre 4X4 rutilant à ces deux Goranes ? Hein ? Pourquoi ? La réponse est évidente. Vous ne vouliez pas donner votre voiture toute neuve ! Allez au diable ! espèce de sale crétin ! »

****

Malgré un dialogue sans fin à bâtons rompus (vraiment pitoyable et grotesque) avec cet homme dénué d’intelligence et de bon sens (pour lui faire soit disant entendre raison) ; mes parents durent se résoudre au pire ; donner leur voiture car les rebelles commençaient à s’impatienter.

C’est alors que mon père prit ses clefs de voiture et sortit dehors.

Ma mère le suivit afin de pouvoir sauver toutes nos affaires ainsi que nos chats dans le cas ou les rebelles leur donneraient peut-être cette éventuelle possibilité (Ce que ma mère et mon père espéraient vraiment).

Mon père essaya donc d’expliquer (par des gestes) aux goranes qu’il voulait récupérer ses valises ainsi que ses chats.

Ceux-çi ne s’y opposèrent pas mais ils voulaient en contrepartie, que mes parents se dépêchent au plus vite afin qu’ils puissent quitter les lieux.

Vu leur excitation et leur impatience, cela se voyait qu’ils voulaient fuir au plus vite N’Djamena à cause de l’arrivée des troupes du Général Idriss Déby.

Mais là encore, mes parents n’eurent pas de chance…

En effet, mon père n’arrivait pas ouvrir la portière avant (droite) à cause de la serrure qui était défectueuse et qui devait normalement être réparée dans les jours à venir. C’était vraiment pas de chance !

****

Mon père dut batailler tant bien que mal avec cette satanée serrure mais heureusement, la portière finit enfin par céder !

Mais c’était sans compter sur ces rebelles qui commençaient de plus en plus à s’exciter et à s’énerver davantage…

L’un deux commença à hurler en un dialecte incompréhensible car il pensait que mon père avait fait exprès de leur faire cette ruse afin qu’ils ne puissent pas voler sa voiture.

C’était un regrettable mauvais coup du sort qui s’acharnait une fois de plus contre nous…

De là ou je me trouvais, (derrière la grande baie vitrée du salon de la maison) je pouvais voir très nettement toute la scène et je peux vous dire que jamais je n’avais eu autant peur de ma vie…

C’était horrible de voir mes parents confrontés à ces sales brutes de rebelles…

Je m’imaginais le pire et je n’avais pas si tort que ça…

****

Le gorane qui n’arrêtait pas de hurler et qui avait les yeux injectés de sang car il était sans aucun doute drogué, pointa subitement le canon de son pistolet dans le dos de ma mère qui essayait de sauver nos 3 chats et quelques uns de nos bagages.

Si vous vous souvenez bien, mes parents avaient décidé de laisser nos chats en dehors de leurs sacs de voyage afin qu’ils puissent se sentir plus à l’aise à l’intérieur de notre voiture. Eh bien, heureusement qu’ils avaient eu cette idée…

Deux chats avaient pu s’échapper de la voiture grâce à ma mère qui les avait libérés en dégrafant leurs laisses qui étaient attachées autour de leur cou et qui les empêchaient littéralement de pouvoir se mouvoir et donc de s’enfuir…

Puis avec rage et détermination, elle les avait rapidement repoussés vers l’extérieur de l’habitacle afin qu’ils puissent enfin se sortir de ce piège…

C’est vrai que ma mère avait fait preuve de beaucoup de sang froid ce jour-là car ces deux chats auraient pu ne jamais s’en sortir si elle ne les avait pas détachés de leurs laisses…

Minouchkaya-et-son-petit-bebe-image-petite

Voici Minouchkaya (Vous savez, celle que j’avais sauvée in extrémis en Guinée à Conakry)

Et donc, une fois délivrés, nos deux chats se mirent à courir très vite vers les buissons du jardin, tellement ils étaient effrayés.

Toujours avec autant de sans-froid, ma mère essaya de sauver tant bien que mal mon chaton blanc « Snoopy » qui s’était caché sous le siège avant du véhicule tellement il avait eu peur des Goranes mais hélas, elle ne parvint pas à le délivrer car il était également prisonnier de sa laisse qui l’empêchait de pouvoir se mouvoir et donc de s’enfuir de cet enfer.

MON PETIT SNOOPYNO

Voici mon petit Snoopy…

Mais à ce moment là, ma mère ne se doutait pas une seule seconde que le Gorane drogué, la visait dans le dos avec son arme à feu…

C’est alors que mon père qui avait observé les intentions de ce gorane fit un geste héroique…

Sans plus attendre, il tapa très fort sur le canon de la kalachnikov afin de rabaisser l’arme au sol et de détourner la trajectoire de la balle. Le canon se rabattit violemment contre le sol au même moment où ce gorane (drogué) avait appuyé sur la gâchette.

Soudain, j’entendis une déflagration. Un bruit terrible et affreux, me laissant paralysée sur place…

La balle tirée de la kalachnikov venait de tomber au sol. Cette ordure de rebelle avait manqué son sale coup…

Par son geste, mon père avait sauvé la vie de ma mère…

Mais hélas, il fut légèrement blessé au niveau du ventre car la chaleur du bout du canon de la kalachnikov avait littéralement transpercée sa chemise et donc égratigné au passage sa peau, faisant apparaître au bout de quelques instants, une petite auréole de sang qui maculait sa chemise.

****

En voyant cette scène, je décidai de sortir de la maison car j’étais affolée et très inquiète.

Je sortis donc de la maison en courant...

Mais heureusement, une des personnes qui se trouvait à l’intérieur stoppa ma course en me saisissant par la taille.

L’homme me plaqua contre lui et me dit tout doucement qu’il ne fallait plus que je fasse aucun geste…

En me stoppant dans ma course, j’eu le souffle coupé et ne pu m’empêcher de pleurer (pas à cause de la douleur mais par le fait que j’étais morte d’inquiétude pour mes parents).

Le geste de ce monsieur m’avait tout simplement sauvé la vie car à ce moment là, le deuxième gorane me visait de loin avec sa kalachnikov…

Mon petit frère qui se trouvait à l’intérieur de la maison était très angoissé car il venait de voir toute la scène.

****

Je regardais mes parents au loin et je me disais que c’était la fin du monde…

Le Gorane qui m’avait visé, attrapa brusquement le bras de son acolyte… Je crois bien qu’il essayait de le résonner.

La situation les échappait.

Et c’était une certitude, mes parents ne pourraient pas sauver l’intégralité de leurs affaires, restées dans le coffre de leur voiture. 

D’ailleurs, l’instant d’après, les goranes se précipitèrent à l’intérieur du véhicule et s’enfuyèrent en roulant à grande vitesse, ne laissant apparaître derrière eux, qu’un épais nuage de poussière de terre rouge…

****

Ma mère était sous le choc ainsi que mon père…

Ils étaient désemparés et perdus… Nous avions absolument tout perdu…

Nous n’avions plus aucun bagage (les bijoux en or de ma mère qui étaient des souvenirs de Madagascar et d’Afrique se trouvaient dans une de nos valises et ce fut un véritable crève-coeur pour elle de savoir que ses biens les plus précieux furent entre les mains d’immondes salopards).

Mais dans ce terrible malheur, nous avions la chance d’avoir toujours nos deux chats qui avaient pu être sauvés grâce à Maman…

Hélas, ce ne fut pas le cas de mon chaton (que j’aimais tant) « Snoopy » qui était resté coincé sous le siège avant, côté conducteur de notre voiture…

J’imagine que ces ordures ont du l’abattre en le faisant souffrir (je ne sais de quelle manière mais jusqu’à aujourd’hui je préfère ne pas trop y penser) vu que c’étaient des sanguinaires !

****

Mais ce que j’ai retenu le plus de cette atroce journée dont je ne cesserai jamais de me la remémorer avec beaucoup d’émotion et de tristesse ; c’est que nous avions frôlé la mort de très près et que dans cet infernal chaos, nous avions eu l’immense chance de pouvoir rester en vie tous les 4…

Cela aurait pu mal se terminer mais je remercie encore le ciel d’avoir épargné nos vies… Qu’il ne soit rien arrivé à ma mère, ni à mon père (juste une légère blessure due à la brûlure de la chaleur du canon de la Kalachnikov) et ni à mon petit frère !

Certes, on nous avait volé tous nos souvenirs de Madagascar et d’Afrique ainsi que nos biens les plus précieux ; sans oublier la perte de mon chaton mais dans tout ce drame, nous étions encore en vie et c’est ce qui est l’essentiel à retenir finalement…

****

En conclusion de mon histoire, je terminerai mon récit en vous disant ceci :

« La vie est ce qu’il y a de plus beau et de plus important sur cette terre… Elle n’a pas de prix… Elle est très précieuse et plus que jamais, elle vaut d’être vécue…

Le Manguier voyageur

J’aimerais vous raconter un souvenir de la Guinée qui me touche particulièrement à chaque fois que j’y songe lorsque j’ai de la nostalgie par rapport à mon enfance passée en Afrique…

A cette époque là, je devais bien avoir 9 ou 10 ans et je m’en souviens encore comme si c’était hier…

****

Le manguier de l’évasion :

IMG_8411
Comme je vous l’avais déjà raconté lors de mes précédentes anecdotes, notre maison de fonction était située en bordure de mer et sa façade faisait face à un haut mur ajouré d’alvéoles par lesquelles on pouvait aperçevoir une magnifique plage de sable blanc…

Parfois, il pouvait même arriver que l’un de nos 3 chats passait la tête à travers l’une d’entre elles ; afin de regarder sans doute juste par curiosité ; ce qui se passait derrière…

Et au devant, tout à fait à droite de ce haut mur, se trouvait un grand et bel arbre fruitier qui n’était autre qu’un manguier…

La partie inférieure des branchages de celui-çi venait se coucher littéralement sur le dessus du mur qui était incrusté de brisures de verres de bouteilles très tranchantes afin de dissuader les voleurs de franchir le mur côté plage.

****

Mon arbre à moi !
Un arbre qui était pour moi comme un confident bien vivant et bien plus encore car il me transportait à chaque fois que je le souhaitais, loin du monde réèl dans des voyages extraordinaires, au-delà des frontières, dans les airs ! vers de nouvelles contrées…

J’adorais ce manguier qui me permettait de m’évader l’esprit et de réaliser chacun de mes rêves rien qu’en regardant de mes yeux émerveillés, la mer, le ciel et les nuages si blancs…

ciel_bleu2
De mon arbre, juchée tout à fait en haut de la cime, je pouvais aperçevoir toute l’immensité de l’océan Atlantique et sentir ses agréables odeurs d’algues et d’embruns…

vac-aux-seychelles_logo
J’écoutais avec allégresse le bruit du ressac de la mer mais aussi celui du vent, entremêlés par les cries de joie des quelques enfants Guinéens qui jouaient, non loin de là, sur la plage…

Tous mes sens étaient en éveil :
– La vue de ce superbe tableau représentait tantôt, (suivant les jours) une mer houleuse ou lisse comme une ardoise…

– Le bruit des vagues me berçait tandis que le souffle du vent de la mer venait me rafraîchir les yeux qui restaient légèrement plissés à cause de la force de celui-çi…

– Le vent me caressait tout doucement le visage et me procurait une véritable sensation de bien-être et de fraîcheur grâce à sa ventilation ; tellemement il faisait extrêmement chaud en Guinée…

Je me rappelle qu’à ces moments là, je me sentais si sereine, si libre, si heureuse et en totale harmonie avec la nature, la mer, le ciel et le vent…

Ce vent que j’aimais tant et qui faisait virevolter par moment, ma longue queue de cheval blonde qui venait me chatouiller le visage…

A ces moments là, j’avais l’impression de m’envoler tel un oiseau dans ce ciel si bleu, parsemé de nuages et qui me fascinait tant…

Je respirais l’air marin à pleins poumons et je me sentais libre face au vent de la mer comme si je gouvernais le monde entier…(exactement comme la fameuse scène du film « Titanic » ou le héros « Jack » se sentait être le « Roi du Monde »)

jack
Je me sentais être la Reine de tout l’océan Atlantique ! et pourquoi pas du monde entier tellement j’étais devenue une géante dotée d’une force surnaturelle qui pouvait surmonter n’importe quel problème et biensûr pouvoir aider mon prochain en un claquement de doigt et ce, sans aucun effort, telle une héroine de bande dessinée…

miss-heros
Oui, grâce à mon arbre magique, je pouvais accomplir tout ce que je ne pouvais pas réaliser en tant qu’être humain mortel sur cette terre…

Ce manguier me grandissait et me permettait d’être au-dessus de tout, rien qu’en touchant son écorce qui était à la fois douce et rugueuse..

Oui, je pouvais ressentir toute sa force…

tf2qzrff7w9ls4z
Grâce à lui, j’avais des ailes virtuelles dans le dos et je pouvais tout combattre sans craindre qui que ce soit car je devenais invincible et intouchable grâce à ses pouvoirs surnaturels qu’il m’avait transmise…

neo-arrete-le-temps

****

Mon chat Poussy-cat :

p1040810
J’aimais bien également, emmener avec moi mon adorable chat Poussy-cat que j’installais bien confortablement dans son panier en raphia.

Ensuite, je reliais ensemble les deux anses du panier par une épaisse corde en plastique en formant un triple noeud afin que cela soit bien solide.

Panier-172
Puis je rattachais le bout de la corde à une grosse branche bien costaude afin que mon chat puisse dormir en toute tranquillité sans risque que la corde ne cède et que celui-çi ne tombe en bas de l’arbre.

Ce que je tiens à signaler, c’est que ce genre de désagrément ne lui était encore jamais arrivé car je faisais toujours très attention à la robustesse de la corde et biensûr à la solidité de la branche à laquelle son panier était suspendu.

Et voilà que mon chat dormait paisiblement dans son panier qui faisait de temps en temps des vas et vient tel un balançier à cause du vent où tout simplement parce qu’il s’était mis debout sur ses 4 pattes pour pouvoir changer de position.

A ces moments-là, il faisait remuer assez dangereusement son panier mais disons qu’il était très habile puisqu’il ne perdait jamais l’équilibre et qu’il arrivait toujours à stabiliser le fameux balançier.

Le panier de mon chat était suspendu à la plus haute des branches, tout près de moi et souvent je me mettais à lui caresser le dos, le ventre et la tête tout en lui murmurant des mots doux.

Inutile de vous dire que nous étions lui et moi en totale symbiose…

Poussy-cat n’avait pas du tout le vertige et cela se voyait qu’il avait totalement confiance en moi puisqu’il arrivait à dormir près de deux heures de temps dans son panier qui était suspendu dans le vide…

Je crois même qu’il adorait ces moments-là avec moi et biensûr, c’était réciproque en ce qui me concernait.

Il faut dire que je l’adorais tellement mon Poussy-cat…

****

Une petite frayeur :
Je me rappelle d’un certain jour…

J’étais debout sur une des grosses branches du manguier et je regardais l’océan droit devant moi tout en rêvassant.

Il pouvait m’arriver également de cueillir une ou deux mangues bien mûres que je plaçais ensuite à l’intérieur d’un sac en plastique resté accroché à l’une des branches de l’arbre.

mangue
Je n’aimais pas les mangues à l’époque ; par contre ma Maman en raffolait alors le plus souvent je les lui donnais.

Aujourd’hui, j’ai appris à les apprécier et je dois bien avouer qu’elles sont devenues l’un de mes fruits exotiques préférées.

De temps en temps, j’aimais bien aussi regarder la villa de notre voisin qui se trouvait à droite de notre manguier, derrière le haut mur de clôture.

Comme je me trouvais à la cime de l’arbre, j’arrivais facilement à observer son jardin où se baladaient deux grands lévriers Afghans gris qui ne pouvaient pas me voir tellement j’étais bien cachée parmi les feuillages de mon manguier…

J’aimais bien les regarder et de temps en temps je voyais également un des domestiques sortir de la villa pour leur donner à manger.

levrier_afghan2

 

Manguier-mangues
A un moment donné, je voulais juste changer de position car j’avais un peu des fourmis dans les jambes alors je décidai d’agripper une des branches afin de me soutenir puis une autre et encore une autre quand soudain je faillis basculer en arrière.

En effet, avec horreur je m’aperçus que je tenais dans ma main droite un espèce de long bâton, un peu mou…

C’était un phasme ! un de ces horribles phasmes bizarres que je déteste tant !

phasme

Petite parenthèse : Le Phasme :
Les phasmes sont des insectes herbivores qui se fondent dans leur environnement en imitant à la perfection des brindilles, des feuilles mortes ou vertes, voire des lichens.

On parle dans ce cas d’homotypie et d’homochromie (respectivement « même forme, même couleur ») et ce type de mimétisme est à l’origine de son nom vernaculaire : le « Bâton du Diable ».

Ce camouflage est poussé jusque dans leur façon de se mouvoir, puisqu’ils se déplacent lentement, par à-coups, comme une branche ballottée par le vent. La plupart peuvent également rester parfaitement immobiles pendant des heures.

****

Je poussai un grand cri puis avec effroi et dégoût je secouai frénétiquement ma main puis illico presto cette espèce de petite branche qui n’en était pas une du tout tomba sur les graviers par terre, juste au pied de l’arbre…

Ameuté par mes cris, le gardien de jour courut très vite vers le manguier où j’étais perchée ; leva les yeux vers moi et me dit en fronçant les sourcils :

« C’est quoi Cécile ! toi vu bête ? »

Du haut de mon arbre, Je lui répondis en criant :

« Oui Bas ! » (notre gardien de jour s’appelait Bas) « Il y a une grosse bête. Regarde ! Elle se trouve juste à côté de toi. Regarde ! près de tes pieds. Là ! Là ! Il est toujours là, près de tes pieds ! »

Je lui désignai du doigt l’horrible bestiole qui marchait très lentement sur les petits cailloux blancs.

67515824morose4-jpg
Bas venait enfin d’aperçevoir le grand phasme…

Il le ramassa et le jeta très haut et très loin par dessus le mur de clôture puis l’horrible insecte vint alors s’écraser sur le sable de la plage. De là ou j’étais, j’avais vu toute la scène…

C’était la seule et unique mésaventure que j’avais eu sur mon arbre ! et heureusement !

Et je me rappelle que ce jour-là j’avais eu la trouille de ma vie surtout pour une personne telle que moi qui déteste tous les insectes à part la coccinelle que j’arrive à peu près à tolérer…

Sinon en dehors de cette petite frayeur que j’avais eu, ce manguier était pour moi un véritable petit refuge dont j’adorais y passer des heures et des heures car il me permettait de voyager entre terre, mer et ciel comme si j’étais un oiseau ou tout simplement un des éléments de la nature tel que le vent…

C’est pourquoi, j’ai décidé à travers cet article de l’appeler : Le manguier voyageur…

Je tenais absolument à vous faire partager cette petite anecdote que je n’oublierai jamais car cela restera pour moi un de mes plus beaux moments magiques de mon enfance, passée en Guinée à Conakry…

Léon

Je me souviens encore d’un très joli souvenir de la Guinée lorsque nous habitions encore, ma famille et moi dans notre charmante villa située en bord de mer, à l’avenue Madina Corniche, dans la Capitale de la Guinée, à Conakry…

****

Mon frère « Olivier » aimait beaucoup s’amuser à explorer notre jardin car je dois dire qu’il y avait une multitude de toutes sortes d’insectes très insolites et étant donné qu’il avait une passion certaine pour les fourmis ; il aimait bien également observer d’autres spécimens d’insectes pour son plus grand plaisir !

fourmi_pivoine_3x_mpe65mm_mt24ex_2
Pour ma part, je n’aimais pas du tout le monde des insectes mais alors pas du tout, à part peut-être pour les fourmis ou encore les coccinelles mais c’est tout !

Un jour, pendant que je jouais avec nos deux chiens Urs et Biciline ainsi que nos 3 chats, Olivier m’interpella et me demanda de le suivre car il avait quelque-chose à me faire montrer.

Je le suivis avec pas mal d’inquiétude, non pas que je me méfiais de lui car je dois bien avouer que jamais il ne m’avait joué un sale petit tour comme certains petits frères osent le faire par sadisme envers leurs soeurs.

Non, bien au contraire, Olivier ne m’avait jamais fait quoi que ce soit pour m’effrayer en me lançant un insecte sur moi par exemple, non jamais et tant mieux d’ailleurs !

Par contre, le seul inconvénient chez lui, était que si jamais je voulais qu’il écrabouille vite fait bien fait une mante religieuse (j’ai horreur de ces sales bestioles) qui osait se mettre en travers de mon chemin, il ne le faisait jamais car il estimait que chaque insecte méritait de vivre et donc il prenait l’insecte en question et le jetait un peu plus loin afin que celui-çi puisse continuer sa petite vie…

Eh oui ! il était très respectueux de la nature et du monde des insectes, pour mon plus grand malheur ! (Je veux parler des insectes bien entendu)

Ce fut donc avec une légère appréhension que je suivis mon petit frère en me demandant tout de même ce qu’il allait bien me faire montrer ; sans doute le fameux QG de ces chères fourmis…

Enfin arrivés sur le fameux lieu où se trouvait ladite chose, Olivier me dit :

« Viens avec moi Cécile. Allez viens. Suis-moi et accroupis toi derrière ce petit arbuste. Regarde là-bas… Tu as vu ?? »

Une fois m’être accroupie, je regardai dans la direction qu’il me désignait du doigt.

Et ce fut à ce moment là que j’aperçus une bien étrange bestiole que je n’avais jusqu’alors pas encore remarquée dans notre jardin car cela ne faisait pas très longtemps que nous vivions en Guinée. Et donc, nous n’avions pas encore fait suffisamment le tour de toutes ces charmantes bébêtes…

Cette bestiole là, semblait venir tout droit de l’ère préhistorique tellement elle était différente de tous les insectes que j’avais jusque là déjà vu dans ma vie d’enfant. Et il se trouvait que cet extraordinaire animal était là, juste devant mes yeux, à quelques mètres seulement de moi…

Vraiment incroyable une telle découverte ! et qui plus est dans notre jardin…

****

Puis, avec un petit sourire en coin, Olivier me dit :

« T’as vu ?? C’est la première fois que je vois un tel spécimen. Il est beau, non ? Tu as vu ses pattes ? Et sa tête ? Trop bizarre, hein ?? »

« Oui c’est vrai, tu as raison » lui répondis-je. « J’avais jamais vu une telle bestiole ! Elle fait un peu peur. Mais qu’est-ce qu’il fait là ?? » ajoutai-je avec curiosité.

Le grand lézard venait de boire une petite lampée d’eau d’une petite flaque boueuse (la veille, il y avait eu une forte pluie) puis il enfouit sa drôle de tête préhistorique dans un petit trou qui devait être assez profond car à présent, je ne voyais plus que ses deux pattes arrières griffues ainsi que sa si longue queue…

C’est alors que mon frère me dit :

« ça fait un moment que je l’observe et j’ai vu qu’il n’arrêtait pas de sortir des trucs ronds et blancs du petit trou ; sans doute des oeufs et qu’il les crevait ensuite avec ses pattes de devant pour manger ce qu’il y a dedans. Je pense que ce doit être un mâle sinon il aurait pas manger ses propres oeufs si c’étaient les siens… »

« Mais à qui sont les oeufs alors ? demandai-je. « Berk, il est dégueulasse en tout cas. Pourquoi il mange ça ?? Il est méchant, je trouve. Il tue des bébés »

« Mais c’est la nature Cécile ! Tu peux pas empêcher ça. Je pense que les oeufs appartiennent à la femelle lézard qui lui ressemble un peu, sauf que j’ai remarqué qu’elle est beaucoup plus petite que lui. Je l’ai vu tout à l’heure avant de voir le grand mâle et elle mettait souvent sa tête à l’intérieur du petit trou mais je sais pas trop ce qu’elle y faisait. Puis ensuite, j’ai vu le grand lézard qui venait tout près du trou pendant que la femelle était partie. Et c’est là que j’ai mieux observé le manège du mâle et que j’ai voulu que tu vois ça. Depuis tout à l’heure, il a déjà mangé 3 oeufs »

Lezard-des-murailles

« Mais tu le laisses faire ? Pourquoi ?? Et la femelle ?? Qu’est-ce qu’elle fait ?? pourquoi elle revient pas ?? »

« Mais elle était revenue tout à l’heure. Sauf que le mâle lui barrait la route qui mène à ses oeufs et il avait l’air de la menacer alors elle s’est enfuit quelque part et depuis elle n’est plus revenue. Mais je voulais faire quelque-chose, c’est pour ça que je t’ai appelé. Tu veux que je te dise mon plan ? »

« Mais c’est quoi comme plan ?? Qu’est-ce que tu veux faire ? Dis-moi… »

Avec de nouveau ce petit sourire que je lui connaissais si bien ; il me dit :

« Voilà, j’aimerais l’attraper et le placer à l’intérieur de la gloriette. Ensuite, on pourrait lui donner à manger, prendre soin de lui et mieux l’observer. Tu sais, c’est rare une bête comme ça ! Moi, en tout cas, j’aimerais bien le faire et toi ?? »

« Eh bien, je sais pas trop… Il fait un peu peur quand même. Comment on ferait pour l’attraper ? En plus, il a des griffes. Je sais pas trop… Tu crois vraiment qu’il faudrait faire ça ?? »

« Mais oui, pourquoi pas ?? Allez Cécile ! N’aie pas peur. Je suis là. Regarde, j’ai déjà cette ficelle en raphia que je viens de faire un noeud coulant pour pouvoir l’attraper. Toi, tu prendras ce bâton pour l’empêcher de fuir et alors il sera pris au piège ici même. C’est le lieu idéal pour l’attraper, je trouve… »

****

En effet, nous nous trouvions dans l’allée principale qui menait à notre jardin avec des murs en vis à vis.

Il y avait le haut mur de clôture qui se trouvait à notre gauche et dont le dessus était parsemé de bris de verres (pour dissuader les voleurs de le franchir) ; quant à notre droite, il y avait le mur de notre propre maison qui longeait notre allée ; où se trouvait très précisément notre « Grand Lézard »…

Aussitôt dit, aussitôt fait, nous décidâmes de mettre à exécution notre plan machiavélique…

****

Mon frère réussit tant bien que mal à capturer l’étrange animal en lui passant la corde au cou pendant que moi je tapais très fort sur le sol de l’allée avec mon bâton afin qu’il ne puisse pas se frayer un passage et s’enfuir entre nos jambes.

Acculé au mur de notre maison, le lézard était bel et bien pris au piège tandis que mon frère était en train de bien lui nouer le collier autour de son cou tout en veillant à ne pas trop le lui serrer trop fortement afin que celui-çi n’en soit pas gêné.

Enfin capturé, notre trophée se trouvait à présent à l’intérieur de notre gloriette, en train de ne cesser de glisser sur le carrelage à cause de ses pattes griffues qui n’adhéraient pas bien à la surface trop lisse de celui-çi. Il essayait en vain de courir pour pouvoir s’enfuir mais sans succès…

Le grand lézard était attaché de manière à ce qu’il ne puisse pas s’enfuir de la gloriette pour aller dans le jardin mais il avait assez de laisse et suffisamment d’espace pour pouvoir marcher et se dégourdir les pattes.

Quelques temps plus tard, à force de glisser sur le carrelage, il commençait à se fatiguer et sûrement à réaliser qu’il n’arriverait pas à se sauver.

C’est alors qu’il finit par se calmer et donc à ne plus se rebeller ; ce qui nous permîmes à mon frère et à moi de pouvoir faire enfin, plus ample connaissance avec notre nouvel hôte que nous avions décidé de baptiser : « Léon ».

****

Léon, le lézard géant :

800px-Collared_Lizard_2
Petite parenthèse : « Le Crotaphytus collaris » :

Le Crotaphytus collaris est une espèce de sauriens de la famille des Crotaphytidae.

Ce lézard atteint environ 30 centimètres (queue comprise). Il a une large tête, des membres bien développés avec des doigts longs et pourvus de griffes. Le corps est assez aplati et large.

Le Crotaphytus collaris possède un collier noir autour du cou, caractéristique. La tête du mâle peut être jaune ou orange vif. Le reste de la livrée est colorée, avec une dominance de bleu azur, vert – gris, parsemée de taches jaunes ou grisâtres. Cette livrée peut être assez variée selon les sous-espèces.

La femelle présente en général des couleurs plus ternes dans les bruns, sauf lorsqu’elle est en période de ponte, où apparaissent des tâches et des traits rouge-orangé sur la gorge et le flanc.

medium

Cela faisait déjà pas mal de jours que Léon vivait chez nous dans notre gloriette et je dois bien avouer que mon frère et moi avions commencé à nous y attacher très fortement…

Pour ainsi dire, il était devenu la mascotte de la maison et même si au début nos parents n’étaient pas tout à fait d’accord sur le principe de sa captivité, ils finirent par nous laisser faire, vu que Maman connaissait parfaitement ce genre de jeu qu’elle avait pratiquait elle-même durant sa jeunesse, sauf qu’à la seule différence près, c’est qu’elle n’avait encore jamais gardé en captivité un lézard mais plutôt jouer avec eux…

169047dbdef902d7da541bf98bfe4f1e-b806b

Au fil des jours qui passaient, Léon était devenu très gentil et il aimait bien qu’on lui donne toutes sortes de nourritures : Des petits insectes tels que des vers de terre, des sauterelles, des mantes religieuses géantes (cela ne lui faisait pas peur de gober de très gros insectes vu que sa gueule était démesurée) que je chargeais bien volontiers mon petit frère de les lui donner, vu que j’avais une trouille bleue de tous ces insectes et encore plus des mantes religieuses ! Quelle horreur ! 

641l-mante-religieuse-mantis-religiosa

Pour ma part, j’aimais bien lui donner des petites feuilles de salade que Maman me donnait lorsqu’elle faisait de la salade verte pour ses repas…

Bref, mon frère et moi, nous occupions fort bien de notre petit Léon…

****

lezard-collier-2

Et comme on l’avait attrapé durant nos congés de scolarité, on prenait bien soin de lui dès le lever du matin jusqu’en fin d’après-midi. On adorait jouer avec lui, le nourrir ou encore le caresser…

Il est vrai qu’en ce qui me concernait, je n’avais jamais osé lui caresser la tête ou encore le ventre et je préférais de loin que ce soit mon petit frère qui lui fasse ce genre de soin.

lezard-collier

Mais ça n’empêchait pas que je l’aimais bien notre lézard même si celui-çi avait une tête un peu étrange et qu’il ressemblait quelque peu à un tyrannosaure rex de la préhistoire, certes en version miniature et en beaucoup moins féroce ou effrayant que l’original… Je le trouvais tout de même assez mignon !

t-rex

****

Et ce fut donc durant près de 2 semaines que nous gardâmes en captivité notre petit Léon que nous aimions tant…

800px-Crotaphytus_collaris_Hovenweep

Mais un jour, mon frère et moi décidâmes qu’il fallait le remettre en liberté car nous avions remarqué que de plus en plus, il y avait d’autres lézards de son espèce qui venaient lui rendre visite par curiosité ou qui venaient lui chercher querelle…

Et comme il était attaché par une corde, il ne pouvait pas bien se défendre face à ses détracteurs qui n’hésitaient pas à s’attaquer à lui en le mordant, lui laissant au passage quelques vilaines petites cicatrices sur le corps…

De plus, mon frère et moi n’étions pas non plus 24 h/24 à le protéger car nous avions aussi d’autres occupations et ce fut donc en parti à cause de toutes ces raisons, que nous décidâmes un beau jour, de le relâcher afin qu’il redevienne libre comme il l’était autrefois…

****

La liberté de Léon :

Ce jour là, chose très rarissime dans le domaine de nos amis les lézard, Monsieur Léon ne voulait plus du tout nous quitter et ce malgré que mon frère lui eut retiré son collier…

Il s’était trop habitué à nous et il restait planté là, à nous regarder de ses petits yeux noirs en amande, comme s’il nous disait :

« Mais je ne veux pas partir ! Je veux rester avec vous ! S’il vous plaît, laissez-moi avec vous ! Je vous aime bien, moi… »

Mon frère et moi étions très tristes de le laisser partir mais on voulait vraiment qu’il retrouve sa liberté…

Alors d’un geste de la main, on lui faisait signe de s’en aller et on lui disait :

« Allez Léon ! Il faut que tu partes maintenant. Tu verras, tu seras très heureux en liberté. Allez, vas-y petit Léon. Va retrouver ta liberté. On ne t’oubliera jamais gentil petit Léon…On t’aime, tu sais… »

Au bout d’un certain temps, il inclina la tête comme s’il avait compris notre message puis il nous regarda pour la dernière fois de ses étranges petits yeux malicieux puis s’enfuya à toutes pattes à travers une des alvéoles de notre mur de clôture qui donnait sur la plage…

Et hop ! en un rien de temps, il s’était retrouvé à l’extérieur de notre jardin, côté plage ; l’endroit même où tous ses amis les lézards de son espèce, aimaient bien réchauffer leur corps au soleil et qui devaient très certainement l’attendre à ce moment-là…

lezard-collier-4

Et voilà que notre ami Léon était bel et bien parti pour de nouvelles aventures.

Des aventures qui n’appartiendraient qu’à lui…

Désormais, nous n’aurions plus jamais le plaisir et le privilège de pouvoir observer notre petit lézard…

Mais c’était notre souhait ! alors nous n’avions aucun regret à ce sujet !

****

Léon fut donc le seul et dernier des lézards de son espèce à être resté en captivité chez nous et également le seul à être observé de très près durant plusieurs jours…

****

Pour toutes celles ou tous ceux qui se demanderaient si un jour, mon frère et moi étions tombés par hasard sur notre petit Léon ; la réponse sera négative…

Léon avait quelques particularités physiques telles que de longues balafres sur ses flancs ainsi qu’une tête bien spécifique que l’on aurait pu reconnaître entre mille parmi tous ses congénères…

Non, notre Léon ne revint plus jamais chez nous mais cela ne nous attristâmes pas ; bien au contraire, puisque nous nous disions qu’il devait sans doute couler des jours heureux ailleurs, avec ses amis(es) les lézards de son espèce…

****

C’était l’histoire de Léon, notre lézard géant que je voulais absolument vous raconter car il faisait parti de l’un de mes plus beaux souvenirs passés en Guinée lorsque j’avais 10 ans. Un âge où l’on est intrépide et que la découverte est très enrichissante…