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Elle pencha la tĂȘte et regarda autour dâelle. Elle ne supportait plus cette vie. Que faire si on nâa plus le goĂ»t de vivre ? Se relever les manches et continuer coĂ»te que coĂ»te ? Se mentir Ă soi-mĂȘme ?
Sourire et mĂȘme rire devant des personnes afin de donner le change ? Se contrĂŽler et surtout ne rien laisser paraĂźtre devant qui que ce soit sinonâŠ.eh bien sinon, tout serait dĂ©voilĂ© et mis au grand jour alors quâelle ne voulait surtout pas que lâon sache son lourd secret.
Un secret qui la pesait depuis de nombreuses annĂ©es. Un poids aussi lourd quâun menhir.
Un menhir qui nâen finissait pas de lâĂ©craser et de la rĂ©duire en miettesâŠ
Mais câĂ©tait ainsi.
Cela lui rappela soudainement cette vieille chanson de Claude François « Comme dâhabitude ».
Oui câĂ©tait vraiment comme ça sa vie ! Une vie faites dâhabitudes et de lassitudes. Une vie pas si mal en somme si on se donne la peine de se dire quâaprĂšs tout, la vie, câest se donner une apparence aux normes de la sociĂ©tĂ© ; une apparence plaisante qui donnerait le changeâŠ
Une sorte de leurre pour nâimporte quelle personne que vous rencontreriez sur votre routeâŠ
Oui, sa vie nâĂ©tait quâun amoncellement de tristesses ressemblant Ă des feuilles mortes balayĂ©es par le vent automnal.
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Elle regarda sa montre. Il était déjà 15H30. Comme le temps passait vite.
Ces temps çi, elle ne le voyait mĂȘme pas dĂ©filer tellement elle Ă©tait absorbĂ©e par la perpĂ©tuelle nostalgie de son passĂ©.
Elle regarda Ă sa droite et aperçu un couple enlacĂ©s, assis sur un banc non loin dâelle qui avait lâair dâĂȘtre incroyablement amoureux tellement ils se dĂ©voraient des yeux. Oui, câest beau lâamour⊠mais il nâest jamais parfaitâŠ.
AntinĂ©a ne croyait plus en lâamour et ce depuis pas mal dâannĂ©es. De toute façon pourquoi en rĂȘverait-elle ? Le mal quâelle Ă©prouvait actuellement Ă©tait bien plus profond que celui du manque dâamour.
Alors, disons-le : le vaste sujet de lâamour Ă©tait loin de ses prĂ©occupations.
Par contre le mal qui la rongeait ; lui, il ne cessait de la torturer et de lâensevelir un peu plus chaque jour sous la terre froide de cet automne.
Mais câĂ©tait sa vie et elle ne pouvait lâĂ©changer contre une autre. Pour ce faire il aurait fallut rencontrer un bon gĂ©nie comme dans la lĂ©gende dâAladin mais câĂ©tait tout bonnement impossible ! Et puis AntinĂ©a ne croyait guĂšre aux contes de fĂ©es.
Non, sa vie Ă©tait loin dâĂȘtre un soleil radieux bien paisibleâŠ
Et non, son soleil à elle, ressemblait plutÎt à une éclipse sans fin dont la lumiÚre serait cachée et assombrie par les idées noires de sa profonde tristesse.
Parfois, elle se remĂ©morait son passĂ© si joyeux et si vivant, sans tracas, qu’elle ne pouvait sâempĂȘcher de fondre en larmesâŠ
Elle revoyait avec beaucoup dâĂ©motion au fin fond de son esprit, malgrĂ© lâĂ©pais brouillard de son dĂ©sarroi, lâapparition soudaine et magique dâune plage de sable blanc, dâun ciel bleu azur, parsemĂ© de petits nuages dâun blanc immaculĂ© et biensĂ»r, elle, oui ; elle, courant les cheveux au vent face Ă son destin qui Ă©tait Ă cette Ă©poque lĂ , remplit de belles promesses.
AntinĂ©a aimait alors figer cette image dâelle Ă rĂ©pĂ©tition comme si elle appuyait Ă lâinfini sur la touche « repeat » de la manette de son magnĂ©toscope.
Elle aurait tellement voulu fixer ce souvenir dâelle et demander Ă Monsieur Le GĂ©nie de la faire revenir en arriĂšre, dans le passĂ© de sa vie afin de revivre encore une derniĂšre fois cette joie de vivre de courir en riant sur cette immense plage de sable fin..
Mais le GĂ©nie ne lui exaucerait jamais ce vĆu. Il avait dâautres urgences primordiales Ă rĂ©aliser dans son agenda surbookĂ©. Et une fois de plus, elle nâĂ©tait dans les prioritĂ©s de personne et encore moins de ce cher exauceur de vĆux qui la fuyait…
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Elle observa au loin des jeunes gens qui chahutaient en riant aux éclats. Sa vie ne ressemblait en rien à tous ces rires qui fusaient par delà le vaste parc envahit de feuilles mortes.
Non, sa vie Ă elle, ou plutĂŽt son semblant de vie Ă©tait sans saveur et sans couleursâŠ
Et biensĂ»r, le rire nây avait jamais sa place⊠Mais AntinĂ©a ne sâen plaignait guĂšre. Encore une fois, une question dâhabitudesâŠ
Elle dĂ©testait se plaindre. Surtout ne jamais se plaindre ! Ce serait dĂ©placĂ© de le faire. Ne surtout pas lâenvisager et au contraire garder pour soi le lourd fardeau et continuer dâavancer avec cette charge, ce poids sur le dos en vous disant quâil nâest pas si lourd que ça finalementâŠ
Et se dire que câest ça la vieâŠ
Tout le monde ne peut pas ĂȘtre logĂ© Ă la mĂȘme enseigne et fort heureusement dâailleurs !
Non, ne surtout pas se plaindre et affronter cette vie qui vous pĂšse malgrĂ© la forte et irrĂ©sistible envie de la quitterâŠ
Se dire que ce sera bientĂŽt la finâŠ
La fin de ce calvaire et avoir le grand honneur de se fondre un beau jour dans la nature de notre vaste terre et y choisir sa propre rĂ©incarnation animale ou vĂ©gĂ©tale pour enfin ĂȘtre libre et heureuse !
AntinĂ©a voulait devenir un arbre mais pas n’importe lequelâŠ
Elle souhaitait devenir un grand et majestueux baobab qui était selon elle le plus bel arbre du monde végétal.
Et puis, sans oublier son imposante force si convoitée par ses congénÚres.
De plus, il ne manquait pas de vie de par sa sÚve intensément riche et si dense.
Quant Ă ses racines, elles formaient tout un assemblage de ramifications qui semblaient se rejoindre Ă lâinfiniâŠ
Câest pourquoi AntinĂ©a aimait autant le baobab car il reprĂ©sentait pour elle une force hors du commun qui pouvait dĂ©fier les lois physiques de la nature Ă lui tout seul.
Oui, et sans aucun doute quâil Ă©tait pour ainsi dire lâunique grand Roi de tous les arbres confondus.
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En repensant Ă sa future rĂ©incarnation, AntinĂ©a se mit subitement Ă sourire ; chose quâelle nâavait plus jamais fait depuis pas mal de temps dĂ©jĂ âŠ
CâĂ©tait plutĂŽt bon signeâŠ
Tout le monde meurt bien un jour dâune maniĂšre ou dâune autre se dit-elle en soupirant.
Elle ne craignait pas la mort et elle serait bientĂŽt sa compagne.
Ce nâĂ©tait plus quâune question de temps et elle avait hĂąte de faire le grand voyage de sa vieâŠou de sa mort ?
Elle regarda une derniĂšre fois autour dâelle. Il y avait quelques personnes qui allaient et venaient sans se soucier dâelle. Mais câĂ©tait tout aussi bien comme ça. Ne surtout rien laisser paraĂźtre de ce quâelle avait en elle et en tĂȘte.
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Cette envie de fuir subitement la terre en un rien de temps et dâen finir avec son mal ĂȘtre. Elle l’avait dans un coin de sa tĂȘte et se refusait toujours Ă faire le pas…
Mais pas pour aujourd’hui, semblait-il.
Elle se ferait du bien pour une fois et elle en Ă©prouverait un immense plaisir. Ce serait disons-le, son petit pĂ©chĂ© purement Ă©goĂŻste quâelle ne partagerait avec quiconque si ce nâest quâavec sa propre conscience ou son ange gardien…
Soudain, elle eut un frisson qui lui parcourut lâĂ©chine lorsque le vent sâinsinua Ă lâintĂ©rieur du col de son manteau.
BientĂŽt elle serait aussi froide et insensible quâun bloc de glace sorti dâun congĂ©lateur et elle nâaurait alors plus jamais froidâŠ
Cette sensation comme toutes les autres dâailleurs, finiraient bien par sâen aller dĂ©finitivement et sâĂ©vanouir Ă jamais de sa vieâŠ
Oui, elle avait hĂąteâŠ
Elle réajusta le col de son manteau et se mit à nouveau à sourire en regardant le ciel gris souris.
Elle aimait sa couleur plombĂ©e et si pesante comme sâil allait dâun moment Ă lâautre, sâabattre sur elle, et sur la terre.
Cette pensĂ©e ne lâeffraya aucunement et lui rappella les Bandes dessinĂ©es dâAsterix et dâObĂ©lix dans lesquelles ils mentionnaient toujours que le ciel pouvait leur tomber sur la tĂȘteâŠ
Cela lui fit sourire Ă nouveau…
De toute façon, AntinĂ©a ne souhaitait aucun dommage collatĂ©ral envers son prochain, bien au contraire puisquâelle aimait les gens et la vie mĂȘme si câĂ©tait plutĂŽt difficile  à croire aujourd’huiâŠ
Et pourtant, elle voulait vraiment en finir avec la vie et quitter définitivement cette planÚte Terre.
Quant aux gens heureux, ils devaient impĂ©rativement continuer leur vie et en profiter au maximum car elle, elle nâavait pas su le faire…
Soudain, elle sâaperçut avec amertume quâelle nâavait jamais su dâailleurs ce quâĂ©tait rĂ©ellement le bonheurâŠ
Pourtant, elle lâavait Ă maintes reprises touchĂ© du doigt, effleurĂ© et mĂȘme apprĂ©ciĂ©  avec beaucoup de plaisir, de joie, de douceur et de dĂ©lectation sans jamais penser une seule seconde que celui-ci lui aurait un jour Ă©tĂ© comptĂ©, limitĂ© et mĂȘme impitoyablement volĂ© puis enfin retirĂ© sans vergogne, juste pour la punir et lui faire du mal.
Non, cela, elle ne lâaurait jamais cru.
Sans doute croyait-elle que sa chance lâaccompagnerait pour toujours tout au long de sa vie durant.Â
Et pourtant, elle savait bien, au fond dâelle, quâune telle chance nâexistait pas vraiment ou alors seulement dans les contes de fĂ©es.
Et si jamais la chance existait vraiment, alors ce serait sans aucun doute dans un temps bien déterminé.
AntinĂ©a se dit avec une certaine rancĆur que sa chance Ă elle avait eu lâaudace de lui faire signer un contrat du bonheur Ă durĂ©e limitĂ©e et biensĂ»r machiavĂ©liquement Ă son insu une clause indiquait en bas de page et en lettres minuscules : « Ă court terme ».
En fait, sa chance avait Ă©tĂ© lĂąche envers elle et lâavait bel et bien laissĂ©e sur le bas cĂŽtĂ© de la route en mettant les voiles pour sâengager Ă©videmment dans un autre contrat du bonheur bien plus allĂ©chant avec une personne quâelle avait choisie et trouvait bien plus intĂ©ressante quâelle.
Oui, sa chance avait été cruelle envers elle et voulait lui faire payer les frais du bonheur qui à son goût avait été trop longtemps prolongé en ce qui la concernait.
Une sorte de sanction ou de taxe pour lâanĂ©antir et la rĂ©duire au silence puis au bout dâun certain temps en fines particules de poussiĂšres.
CâĂ©tait ainsi et elle ne pouvait que se taire et accepter les clauses de sa malchance qui lui collait Ă la peau et lui promettait un avenir sombre et triste et bien entendu Ă long terme.
DĂ©cidĂ©ment, AntinĂ©a faisait fuir toutes les chances et attiraient comme un aimant toutes les malchances et qui plus est Ă grande vitesse tellement ils lâapprĂ©ciaient lorsquâelle se rongeait les sangs ou encore lorsquâelle se mettait Ă pleurer Ă nâen plus finir.
Sa chance ne lui serait plus jamais rendue car elle ne voulait plus d’elle…
Dâailleurs, celle çi nâavait plus daignĂ© taper Ă sa porte pour un temps soit peu lui faire Ă nouveau signer un contrat du bonheur.
Non, son ex chance avait tenu sa promesse de ce cĂŽtĂ©-lĂ et nâĂ©tait plus jamais retournĂ© dans sa vie.
CâĂ©tait le prix Ă payer pour son ancien bonheurâŠ
HĂ©las, il nây avait pas que son ex chance qui voulait la fuir…
Le monde entier voulait la fuir et Ă une vitesse folle sans quâelle puisse rĂ©aliser quâun vaste dĂ©sert se formait dĂ©jĂ en grandeur nature face Ă elle, envahissant Ă©galement au passage les cĂŽtĂ©s, sans oublier derriĂšre elle.
Le dĂ©sert la pourchassait pour la recouvrir de son sable Ă©touffant et suffoquant jusqu’au point de le rendre irrespirable et l’emmener alors vers une mort certaine.
CâĂ©tait ça sa vieâŠ
Un dĂ©sert ou plutĂŽt le nĂ©ant⊠Un long tunnel sans finâŠ
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Elle sâen souvenait encore comme si câĂ©tait hier…
Tout était arrivé si vite. Trop vite et sans crier gare.
Sa chance qui lâavait lĂąchement abandonnĂ©e sans aucune pitiĂ©. Elle lâavait laissĂ©e lĂ toute seule sans se soucier dâelle et nâĂ©tait plus jamais revenue pour lui redonner le moindre goĂ»t de vivre.
Elle ne voulait pas la sauver des griffes de la malchance.
Tout Ă©tait trop tard Ă prĂ©sentâŠ
Il nây avait plus aucune chance a lâhorizon pour AntinĂ©aâŠ
Plus de sursis, pas mĂȘme le semblant dâune esquisse de joie ou d’espoir. RienâŠ
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Souvent, on lui disait pour une raison oĂč pour une autre : »Ne tâen fais pas AntinĂ©a. Tu finiras bien par te rattraper tĂŽt ou tard. Ce sera mieux la prochaine fois. »
Autrefois, cette phrase aurait eu un sens particulier et sĂ©curisant pour AntinĂ©a mais aujourdâhui, cela ne voulait plus rien dire pour elle.
«Ce sera mieux la prochaine fois » chuchota t-elle en regardant le ciel gris souris.
Il nây aurait pas de prochaine fois et câĂ©tait mieux ainsi.
Depuis quelques temps dĂ©jĂ , elle adorait regarder lâimmensitĂ© du ciel surtout si celui-ci Ă©tait gris.
Elle avait fini par apprĂ©cier davantage le temps Ă la pluie. Il lui faisait le plus grand bien. Elle avait lâimpression dâĂȘtre au cĆur de celui-çi et de sây engouffrer, sâincorporer telle une aquarelle dont le peintre aurait mĂ©langĂ© diffĂ©rentes nuances de couleurs pour obtenir la meilleure teinte possible afin de realiser sa plus belle oeuvre d’art.
AntinĂ©a se fondait dans ce ciel gris. Elle lui appartenait Ă lâinfini et mĂȘme si celui-çi se faisait de plus en plus menaçant ; elle ne voulait plus le quitter car elle apprĂ©ciait sa noirceur.
Et puis, elle aimait bien aussi cette idĂ©e de se faire happĂ©e brutalement dans la violence de son tourbillon nuageux et grisĂątre entremĂȘlĂ© de pluie froide se fracassant sur son visageâŠ
Quel plaisir immense que de se noyer dans cette tempĂȘte qui ne tarderait plus Ă venir…
Il s’approchait dĂ©jĂ d’elle…
Antinéa était sous son emprise et incapable de lui résister tellement elle était fascinée par sa couleur grise et noirùtre.
Cela changeait des ciels bleus et du soleil que la plupart des gens aimaient. Le soleil les rassurait contrairement Ă la pluie. Il rĂ©chauffait leurs cĆurs au sens propre comme au sens figurĂ©. Tout le monde aimait Monsieur le soleil mais pas AntinĂ©aâŠ
Ce nâest pas quâelle le dĂ©nigrait ; bien au contraire. Mais ces temps çi, elle ne supportait plus son rayonnement ni mĂȘme sa source de chaleur si infime soit-elle vu que nous Ă©tions au mois dâOctobre.
CâĂ©tait comme ça. Elle nâaimait plus le soleil qui aveuglait littĂ©ralement son passĂ© si radieux et le rendait flou, voire perdu Ă jamais dans son intense luminositĂ©…
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Le ciel gris menaçant la rassurait et lui donnait des ailes dans le dos. Il avait lâavantage de la faire voler tel un oiseau et de monter trĂšs haut pour atteindre son objectif final : Les cieux.
AntinĂ©a ne voulait plus se poser de questions car il nây avait plus aucun choix possible pour elle aujourdâhui.
Se taire et accepter son nouvel envol pour son prochain baptĂȘme de lâair Ă©tait imminent.
Surtout, nâavoir aucun regret. Pourquoi en aurait-elle dâailleurs ?
Elle aimait ce que sa nouvelle vie lui offrirait pour pouvoir effacer pour toujours et à jamais son lourd fardeau qui la pesait depuis de trop nombreuses années.
Sâenfuir de cette terre, il nây avait que ça de vrai.
Le paradis lâattendait mais il Ă©tait encore cachĂ© sous ces gros nuages Ă©pais et menaçants qui obscurcissaient le ciel.
Soudain, il y eu lâapparition d’un ange qui exaucerait comme par magie sa requĂȘte du bonheur, en lui remettant comme convenu la clef en or du paradis.
Lâange Ă©tait souriant et ne la jugeait point. Il lui promettait de retrouver pour lâĂ©ternitĂ© et Ă jamais sa joie de vivre dâantan.
Il lui remit Ă©galement une paire dâailes dâun blanc immaculĂ© qui serait indispensable pour pouvoir quitter la planĂšte terre.
Elle serait alors prĂȘte a faire enfin ses ultimes adieux Ă ce monde qui ne voulait pas dâelle et dont elle-mĂȘme ne voulait plusâŠ
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Puis, une fois aprĂšs avoir prononcĂ© le mot fatidique et irrĂ©versible adieu, AntinĂ©a dĂ©ploierait ses grandes ailes blanches et volerait dans lâimmensitĂ© de ce ciel gris opaque en traversant avec allĂ©gresse les gros nuages pour ensuite rejoindre son beau et si merveilleux paradis qui lui promettait un avenir radieux…
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Et durant son grand voyage, elle nâaurait aucune amertume et aucun regret ; tel Ă©tait le contrat quâelle avait signĂ© avec le bel ange si souriant et si accueillant…
Elle le lui avait promis…
Elle nâavait nulle crainte de lâobscuritĂ© de la mort puisquâelle ne tarderait pas Ă rejoindre sa lumiĂšre.
Une lumiĂšre qui lui rĂ©chaufferait le cĆur et lâesprit pour toujours et Ă jamais et ce pour lâĂ©ternitĂ©.
Elle avait enfin pris la plus belle des dĂ©cisions de sa vie…
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Puis, une fois ĂȘtre rentrĂ©e Ă l’intĂ©rieur de son rĂȘve ; le fameux paradis de ses dĂ©sirs ; elle se rĂ©incarnerait en un magnifique et majestueux baobab et retrouverait enfin la vie, grĂące Ă la sĂšve de celui çi.
Un elixir qui lui procurerait le bonheur intense et Ă l’infini qu’elle avait eu autrefois et dont elle avait si brutalement perdu au cours de sa vie.
Un bonheur enfin retrouvĂ©, des plus parfait et sans ombrages…
Celui dont elle avait toujours voulu et rĂȘvĂ© en secret…