J’ai participĂ© Ă un concours d’Ă©criture qui avait Ă©tĂ© proposĂ© par le site The Millennials stories  et je dois bien avouer qu’au dĂ©but j’Ă©tais un peu intimidĂ©e par ce genre de dĂ©fi puis je me suis dis : « Pourquoi pas ? ».Â
J’ai dĂ©jĂ participĂ© Ă des concours d’Ă©criture mais pas avec des images comme support.
J’espĂšre que j’aurai relevĂ© le dĂ©fi ! car j’ai vraiment apprĂ©ciĂ© y participer.
C’Ă©tait un peu comme un jeu… Une envie de me dĂ©passer…
Merci encore Ă toi Andy !
Voici les images que j’ai choisi d’utiliser pour construire mon histoire : elles m’ont beaucoup inspirĂ©es. Elles proviennent de l’article d’Andy qui parle de son fameux : Concours d’Ă©criture
En espérant que vous apprécierez lire mon histoire qui porte le titre suivant :
LE MESSAGE :Â
23H45. Jessica dormait Ă poings fermĂ©s dans son lit. Elle Ă©tait en train de rĂȘver Ă son chat « Tootsy » quâelle avait perdu tragiquement, il y a trois ans, Ă©crasĂ© sur la route, tout prĂšs de sa maison de campagne, par un de ces chauffards inconscients sans scrupules, avides de vitesses et se fichant bien dâĂŽter une vie animaleâŠ
Elle le revoyait avec une nettetĂ© prĂ©cise dans diverses scĂšnes quâelle avait toujours gardĂ© en mĂ©moire et quâelle nâavait jamais oubliĂ© malgrĂ© le temps passĂ©.
TantĂŽt il Ă©tait en train de se caresser contre ses jambes tout en faisant ses pattes de velours, tantĂŽt il ronronnait trĂšs bruyamment lorsquâelle lui caressait son ventre dâun blanc immaculĂ©.
Toutes ces images ne cessaient de tourner en boucle et la rendaient infiniment heureuse comme si son chat nâavait jamais quittĂ© cette terre, quâil Ă©tait toujours lĂ , bien vivant, tout prĂšs dâelle, dans sa chambre, en train de dormir paisiblement dans le fameux fauteuil qui lui Ă©tait attitrĂ© et qu’elle avait surnommĂ© « Petit Prince » tant elle lâadorait.
Un fauteuil dont le revĂȘtement de velours si doux et si moelleux avait le don de le rendre totalement dingue lorsquâĂ peine, il sây sâallongeait et quâil se mettait alors dans sa position prĂ©fĂ©rĂ©e : celle de lâescargot tout en mordillant avec dĂ©lectation le tissu de velours bleu turquoise.
Et bien entendu comme tous les chats, il lui arrivait Ă©galement dây planter ses petites griffes acĂ©rĂ©es avec un certain plaisir non dissimulĂ© tant il se sentait dans une totale plĂ©nitude.
Comme Tootsy lui manquait ! Et le revoir ainsi, allongé dans son fauteuil, en train de la regarder intensément avec ses si jolis yeux jaunes la faisaient littéralement fondre.
Elle sâavança vers lui et commença Ă lui caresser la tĂȘte tout en lui murmurant des mots doux.
Sous lâeffet de ses caresses, Tootsy sâĂ©tira puis se mit soudainement Ă miauler trois fois. Habituellement, elle aurait fait semblant de comprendre ce quâil pouvait bien vouloir lui dire mais lĂ , dans son rĂȘve, il nâĂ©tait pas nĂ©cessaire de le faire puisque comme par magie, ses miaulements se traduisirent instantanĂ©ment dans sa langue humaine. Et voici ce quâelle entendit :
« Maman, tu me manques beaucoup⊠»
Jessica fut un peu surprise de lâentendre parler ainsi mais nĂ©anmoins ravie car ce nâest pas si frĂ©quent de pouvoir enfin comprendre les miaulements de son chat. Sans plus attendre, elle lui rĂ©pondit :
« Moi aussi, mon bĂ©bĂ©, tu me manques Ă©normĂ©ment, jâespĂšre que tu le sais⊠»
« Oui, je le sais Maman. Câest pourquoi, jâai voulu te voir ce soir pour te dire aussi que je tâaimerai toujours⊠»
« Oh ! Comme tu es mignon ! Moi aussi, je tâaimerai toujours mon Tootsy⊠»
Câest alors quâil rapprocha son museau tout blanc de ses longs cheveux cuivrĂ©s qui se balançaient juste devant sa truffe ; les renifla avec insistance un petit moment car il aimait bien sentir leurs parfums qui embaumaient le shampooing Ă la fleur de TiarĂ© puis commença Ă mordiller leurs pointes avec espiĂšglerie.
Tootsy adorait jouer avec ses cheveux et Jessica le savait bien, câest pourquoi, elle faisait exprĂšs de les laisser tomber en cascade sur le sommet de son crĂąne tout en leur faisant faire des mouvements de va et vient Ă lâaide de sa main, lui balayant ainsi lâextrĂ©mitĂ© de son museau ; si bien, que cela avait tendance Ă le rendre complĂ©tement fou et plus joueur que jamais.
Ensuite, tout en ronronnant, il terminait son jeu de mĂąchouillage capillaire en lĂ©chant le bout de ses doigts avec sa petite langue rose si rĂąpeuse et si chatouilleuse, quâelle ne pouvait sâempĂȘcher de rire aux Ă©clats.
à ces moments-là , elle aurait voulu figer le temps et garder pour toujours son chat à ses cÎtés mais
elle savait bien que ce nâĂ©tait pas possibleâŠ
Cependant, tout Ă©tait possible dans son rĂȘve alors elle en profitait au maximum tout en espĂ©rant que celui-ci durerait le plus longtemps possible.
Mais ne dit-on pas que jamais rien ne dure ici-bas ?
Subitement, la derniĂšre image de son chat lui lĂ©chant le bout des doigts commença Ă se flouter puis Ă sâestomper de plus en plus jusquâĂ totalement disparaĂźtre derriĂšre un gros nuage sombre.
« Non, ne tâen va pas, reste encore prĂšs de moi Tootsy⊠» murmura-t-elle dans son rĂȘve.
Mais le nuage noir venait de tout effacer laissant place Ă prĂ©sent, Ă un vaste dĂ©sert aride inondĂ© dâune lumiĂšre blanche blafarde qui lui aveuglait les yeux.
Elle porta alors sa main droite en visiĂšre de façon Ă se les protĂ©ger des Ă©blouissants rayons ardant du soleil puis se mit Ă regarder autour dâelle.
Il nây avait pas la moindre vĂ©gĂ©tation ; juste le dĂ©sert sablonneux qui nâen finissait pas et elle, toute seule en train dâerrer…
Le soleil tapait fort ; il lui brĂ»lait la peau et lâair Ă©tait lourd.
Fort heureusement, une lĂ©gĂšre brise venait de temps en temps lui caresser le visage, lui procurant ainsi un certain bien-ĂȘtre qui lui donnait la sensation de rester fraĂźche et de ne pas trop transpirer vu quâil faisait une chaleur insoutenable ici.
Comme elle Ă©tait pieds nus, elle pouvait ressentir la chaleur du sable chaud Ă chacun de ses pas mais ce nâĂ©tait pas si dĂ©sagrĂ©able vu quâil nâĂ©tait pas non plus brĂ»lant.
Ici, il nây avait pas Ăąme qui vive. Tout Ă©tait cruellement dĂ©sertique. Le paysage ne se rĂ©sumait quâĂ une vaste terre sans limite, de couleur ocre, accompagnĂ©e de hautes dunes sablonneuses de-ci delĂ avec pour unique toile de fond un ciel bleu pĂąle sans nuages dâoĂč irradiait un soleil dâun jaune vif beaucoup trop Ă©clatant qui lui faisait mal aux yeux.
Et il faisait extrĂȘmement chaud. Une chaleur exubĂ©rante mais supportable grĂące aux quelques coups de vent intermittents qui au passage venaient lui Ă©bouriffer les cheveux et lui faire le plus grand bien.
Pour lâinstant, Jessica nâĂ©prouvait pas encore lâenvie de boire mais cela ne tarderait pas arriver vu les rayons persistants de ce soleil implacable.
Elle marchait tranquillement sans trop savoir oĂč elle allait quand soudain le ciel commença Ă sâobscurcir.
« Tiens, que se passe-t-il ? » se demanda-t-elle en le scrutant des yeux.
Quelques secondes aprĂšs, elle compris quâil sâagissait dâune Ă©clipse solaire. Tout en se protĂ©geant les yeux, elle regarda en direct le soleil se voiler partiellement puis passer Ă lâĂ©tat dâĂ©clipse totale rendant alors ces lieux des plus lugubre ; ce qui dĂ©stabilisa Jessica qui avait une sainte horreur de la nuit.
Jusque-lĂ , jamais encore elle nâavait assistĂ© Ă ce type de phĂ©nomĂšne, mais elle savait bien quâil fallait Ă©viter de regarder une Ă©clipse sans lunettes de protection alors elle prĂ©fĂ©ra baisser les yeux et attendre que le soleil revienne.
« Alors tu reviens ou pas ? » sâagaça t-elle tout en jetant furtivement un Ćil au ciel qui Ă©tait toujours autant obscurci.
Mais au lieu que celui-ci rĂ©apparaisse ; Jessica remarqua quâil venait subitement de se dissimuler derriĂšre les dunes de sable ocre.
« Eh ! Mais quâest-ce que ça veut dire ? » sâĂ©cria-t-elle toute dĂ©contenancĂ©e.
Normalement, ce genre de phénomÚne ne se produisait jamais aprÚs une éclipse et le soleil aurait dû revenir alors que là , il avait totalement disparu.
Quant au ciel obscur, il était à nouveau redevenu clair et avait repris sa couleur initiale bleue azur comme lors de son arrivée dans ce désert.
« Ce nâest pas possible que le ciel soit redevenu bleu ! puisque le soleil nâest plus lĂ ! Et pourquoi sâest-il dĂ©jĂ couchĂ© ? Mais que se passe-t-il ici ? » sâexclama t-elle tout haut.
Mais ce qui la rendit encore plus perplexe, câest quâil ne faisait pas nuit. Or, la nuit aurait dĂ» tomber depuis dĂ©jĂ longtemps puisque le soleil s’Ă©tait couchĂ©. Tout ceci nâĂ©tait vraiment pas normal.
Soudain, sous ses yeux ébahis, le ciel bleu azur changea brusquement de couleur et se métamorphosa en un ciel bleu violet pour se teindre finalement en une couleur mauve profonde.
Jamais encore, Jessica nâavait assistĂ© Ă un tel spectacle et ce, en quelques fractions de secondes seulement…
« Comme tout est Ă©trange ici ! » murmura-t-elle dans un souffle. « Câest Ă nây rien comprendre mais je dois bien reconnaĂźtre que ce ciel est vraiment magnifique. Je nâen avais jamais vu de semblable sur terreâŠÂ» sâextasia t-elle en admirant avec Ă©merveillement ce ciel qui semblait sortir tout droit dâun film de science-fiction.
Le paysage semblait alors beaucoup plus insolite comme si elle se trouvait dans un autre monde. Une autre dimension. Un lieu irrĂ©el mais si beau quâelle en Ă©tait subjuguĂ©e et totalement fascinĂ©e au point mĂȘme de ne plus craindre de se retrouver toute seule ici.
Les cheveux Ă©pars et vĂȘtue dâune simple et longue tunique noire en satin qui volait au moindre coup de vent, Jessica marchait au hasard, sans trop savoir oĂč elle allait mais elle ne se sentait plus autant perdue quâauparavant.
Elle dĂ©couvrait ce nouveau monde avec beaucoup de curiositĂ© tout en se demandant oĂč tout cela la mĂšnerait.
Et de toute façon, maintenant qu’elle Ă©tait ici, elle voulait aller jusquâau bout de cette aventure incongrue et ne surtout pas retourner en arriĂšre. Il fallait au contraire, qu’elle avance.
Elle regarda Ă nouveau le ciel. Il venait Ă lâinstant mĂȘme de changer de nuance. Il sâĂ©tait Ă prĂ©sent teintĂ© dâune jolie couleur mauve claire dans lequel venait de sâincruster par myriades des Ă©toiles multicolores qui commencĂšrent Ă briller par intermittence ; ce qui la fit immĂ©diatement penser aux guirlandes lumineuses que lâon accrochait aux branches du sapin de NoĂ«l.
« Vraiment magnifique ! » sâĂ©merveilla t-elle Ă haute voix.
Elle venait de sâarrĂȘter de marcher et admirait toute la magnificence de ce ciel Ă©toilĂ© qui sâĂ©tendait Ă lâinfini. Il Ă©tait si spĂ©cial et tellement original, quâelle en restait Ă©blouie.
« Dieu, que câest beau ! » sâexclama t-elle en ayant presque les larmes aux yeux.
Ce ciel teintĂ© de mauve et envahit dâĂ©toiles multicolores contrastait littĂ©ralement avec cet immense dĂ©sert de couleur ocre et totalement dĂ©pouillĂ© de vĂ©gĂ©tations. Et sâil fallait choisir entre le ciel et la terre ; son choix Ă©tait dĂ©jĂ fait. Il faut dire que ce dĂ©sert nâĂ©tait guĂšre accueillant tant il Ă©tait triste et fadeâŠ
Regarder ce ciel lui faisait le plus grand bien. Il lui permettait dâoublier le cĂŽtĂ© sinistre de ces lieux ternes, sans vie et sans couleurs.
Ce ciel portait en lui toute la lumiĂšre dont elle avait besoin et lui redonnait de lâespoir.
Quant Ă la nuit, elle ne semblait pas exister dans ce nouveau monde ; ce qui arrangeait bien Jessica qui la dĂ©testait au plus haut point. Elle avait toujours eu peur de la nuit. La nuit avait tendance Ă lui faire perdre ses points de repĂšre. La nuit rendait tout diffĂ©rent. Et puis dans la nuit, on nây voit strictement rien. Alors, quâici, le ciel restait perpĂ©tuellement inondĂ© dâune douce lumiĂšre, lui permettant ainsi de voir tout ce qui lâentourait comme si elle Ă©tait toujours en plein jour.
Cette lumiĂšre nâĂ©tait ni jaune, ni blanche, ni blafarde ; elle restait dâune jolie couleur mauve tamisĂ©e rendant alors lâatmosphĂšre bien plus chaleureuse. Un peu comme si on se retrouvait dans une bulle de protection ou encore Ă lâintĂ©rieur du ventre de sa mĂšre.
Et au milieu de ce triste désert inconnu, Jessica évoluait tranquillement tout en admirant ce ciel mauve étoilé qui lui redonnait du courage.
Au fond dâelle, elle espĂ©rait que cette aventure la conduirait vers un heureux dĂ©nouement.
Mais le seul inconvĂ©nient perturbateur qui commença Ă se faire ressentir fut bien la soif. Elle lui brĂ»lait et assĂ©chait la gorge, lâempĂȘchant ainsi de dĂ©glutir convenablement et finissant par lui provoquer de terribles quintes de toux assez fatigantes.
Ă cet instant-lĂ , elle ne put sâempĂȘcher dâimaginer une paisible oasis se dressant droit devant elle, avec, posĂ© en son centre, sur une table basse, un grand verre de coca-cola bien glacĂ©, agrĂ©mentĂ© dâun zeste de citron vert car câest ainsi quâelle lâapprĂ©ciait et qui nâattendait quâelle. Elle prenait alors le verre tout enveloppĂ© de condensation dĂ©goulinante et se mettait Ă le boire goulument dâun trait. Et lĂ , enfin ! Sa soif Ă©tait Ă©tanchĂ©e.
Afin de rĂ©aliser son vĆu de dĂ©saltĂ©ration, elle se mit Ă fermer les yeux et attendit quelques instants avant de les rouvrir. Mais une fois les yeux ouverts, elle ne vit strictement rien. Pas le moindre verre dâeau ni de boisson gazeuse ne sâĂ©tait matĂ©rialisĂ©e devant elle alors elle prĂ©fĂ©ra oublier cette pensĂ©e et se concentrer plutĂŽt sur sa marche.
Et le temps sâĂ©coula, sâĂ©grĂšna sous cette Ă©crasante chaleurâŠ
Elle marchait toujours sans but prĂ©cis dans cet immense dĂ©sert lorsque soudain elle crut apercevoir au loin une silhouette allongĂ©e qui semblait porter quelque chose de trĂšs brillant devant elle mais de lĂ oĂč elle se trouvait, elle nâarrivait pas Ă voir clairement de quoi il sâagissait exactement.
Elle se frotta les yeux pour voir si elle nâavait pas Ă©tĂ© victime dâune hallucination Ă cause de sa fatigue mais quand elle regarda Ă nouveau au loin, la silhouette se profilait toujours. Ce nâĂ©tait donc pas une hallucinationâŠ
Un peu interloquée et ne sachant quoi faire face à cette inopinée présence, elle se demanda avec une certaine inquiétude si elle devait attendre sa venue ou au contraire la fuir.
La panique sâinsinua en elle, entraĂźnant ainsi de multiples questions qui commencĂšrent Ă lui envahir lâesprit :
Est-ce que cette soudaine apparition venue de nulle part Ă©tait humaine comme elle ? Et dans ce cas-lĂ , Ă©tait-ce un homme ou une femme ? Et le plus important de tout : est-ce quâil ou elle lui voudrait du bien ou du mal ?
Mais Ă peine sâĂ©tait-elle posĂ©e toutes ces questions que lâĂ©trange silhouette allongĂ©e vola subitement dans les airs et se dirigea droit vers elle telle une fusĂ©e.
« Mon Dieu ! » sâĂ©cria Jessica en sursautant. Trop tard ! DĂ©sormais, elle ne pouvait plus fuirâŠ
Instinctivement, elle ferma les yeux pensant ainsi quâelle pourrait peut-ĂȘtre effacer cette vision et mĂȘme si cela nâavait rien donnĂ© tout Ă lâheure concernant son souhait de dĂ©saltĂ©ration. Elle se concentra et compta alors jusquâĂ 10 dans sa tĂȘte et lorsquâelle arriva enfin au chiffre fatidique, les rouvrit aussitĂŽt sâattendant Ă voir un monstre en face dâelle…
Ă sa grande surprise, ce quâelle vit ne ressembla en rien Ă un monstre mais plutĂŽt Ă une Ă©trange jeune femme souriante qui tenait entre ses mains un Ă©norme globe terrestre tout illuminĂ© qui lui mangeait pratiquement tout le devant du corps.
Comme elle venait dâatterrir tel un boulet de canon ; elle Ă©tait encore toute aurĂ©olĂ©e dâun Ă©pais nuage de poussiĂšre de sable blanc mais peu Ă peu, il finit par se dissiper permettant ainsi Ă Jessica de pouvoir mieux distinguer ses traits.
La jeune femme accentua davantage son sourire comme pour lui faire montrer quâelle nâĂ©tait pas son ennemie ; ce qui la rassura grandement.
Cependant, il y avait quelque chose qui clochait chez elle. Elle ne semblait pas tout Ă fait humaine par rapport Ă quelques particularitĂ©s physiques quâelle venait de remarquer.
En effet, mis Ă part leurs formes en amande, ses grands yeux noirs frangĂ©s de cils Ă©pais ne ressemblaient pas Ă ceux dâun humain. Ils Ă©taient dâun noir profond trĂšs opaque semblable Ă de lâencre de chine et totalement dĂ©nuĂ©s dâiris, de pupilles ainsi que de sclĂšre : la fameuse membrane qui forme le « blanc » de lâĆil et que tout ĂȘtre humain bien constituĂ© a Ă sa naissance. Mais lĂ , en leur absence, le regard de cette jeune femme Ă©tait des plus troublant et mystĂ©rieux ; voire presque rebutant tant leur noirceur profonde Ă©tait Ă©nigmatique.
Quant Ă ses doigts dĂ©mesurĂ©s qui maintenaient lâĂ©norme globe terrestre Ă hauteur de sa poitrine ; ils Ă©taient palmĂ©s avec de longs ongles noirs recourbĂ©s si pointus quâils faisaient penser aux griffes acĂ©rĂ©es des grands fĂ©lins mais en beaucoup plus redoutables. CâĂ©tait dâailleurs, ce quâil y a avait de plus effrayant chez elle ; si bien, que Jessica prĂ©fĂ©ra ne pas trop sây attarder sous peine de paniquer.
Jessica continua son inspection physique.
La jeune femme avait de longs cheveux raides de couleur mauve striĂ©s de jolis reflets violet qui lui tombaient de chaque cĂŽtĂ©s du visage jusquâaux Ă©paules ainsi quâune Ă©paisse frange lisse qui lui arrivait au ras des sourcils. Une chevelure des plus originale que Jessica nâavait encore jamais vu sur terre et quâelle trouvait plutĂŽt jolie. Toutefois, elle se demandait si leur texture ressemblait Ă celles des humains. Il lui semblait que oui mais elle nâen Ă©tait pas sĂ»r.
Enfin, son visage poudrĂ© de blanc Ă outrance et rehaussĂ© de rose Ă joues nacrĂ© bien prononcĂ© ressemblait au maquillage si particulier des Geisha tandis que ses lĂšvres pulpeuses Ă©taient peintes dâun rouge vif brillant qui jurait avec la blancheur de son teint.
Ă force de lâobserver, Jessica finit par en dĂ©duire que cette Ă©trange jeune femme devait ĂȘtre une extra-terrestre vu les traits physiques quelque peu hĂ©tĂ©roclites qui la caractĂ©risait.
Quant au reste de son anatomie : bras, jambes et pieds ; ils étaient comme ceux des humains.
Ses bras Ă©taient revĂȘtus de longues manches chauve-souris de couleur noir qui lui retombaient le long des coudes Ă cause du globe quâelle portait.
Sa jupe noire moulante qui lui arrivait au-dessous des genoux laissait apparaĂźtre de jolies jambes fuselĂ©es avec des pieds nus dont les ongles avaient la mĂȘme couleur que celles de ses mains.
Par contre, elle ne pouvait pas encore voir lâensemble de son corps Ă cause de lâĂ©normissime globe terrestre quâelle tenait toujours contre elle, entre ses mains et qui lui cachait tout le devant de la poitrine jusquâĂ la taille.
Mis Ă part les yeux dâun noir opaque sans sclĂšre ainsi que les doigts dĂ©mesurĂ©s aux longs ongles noirs crochus ; Jessica nâĂ©tait pas trop effrayĂ©e par cette jeune femme venue dâailleurs ; sans doute parce quâelle arborait constamment un sourire sur son visage impassible et qu’elle semblait ĂȘtre pacifiste envers elle.
Alors, pour briser la glace, elle décida de lui rendre le sien puis lui demanda :
« Comment vous appelez-vous ? »
La jeune femme ne cilla pas. Elle restait imperturbable et sans aucune rĂ©action. Ses grands yeux noirs vides dâexpression ne cessaient de la fixer et pas un seul mot ne sortit de sa bouche. Elle semblait ailleurs…
Soudain, Jessica ouvrit les yeux grands comme des soucoupes.
Les longs cheveux raides et mauves de la jeune femme venaient subitement de se soulever tout seuls et commencĂšrent Ă sâonduler tels des serpents, dans un mouvement rĂ©gulier, tout autour de son visage.
« Eh ! Mais comment faites-vous ça ? » sâĂ©cria Jessica, les yeux Ă©carquillĂ©s.
Toujours en apesanteur, les longs cheveux ne cessaient de sâonduler et de sâentremĂȘler entre eux lorsque soudain ils sâĂ©levĂšrent dans leurs totalitĂ©s au-dessus de sa tĂȘte et restĂšrent ainsi suspendus dans les airs tout en continuant leurs jolies danses dâondulation.
HypnotisĂ©e et sans voix devant ce phĂ©nomĂšne capillaire des plus insolite, Jessica nâen revenait pas de ce qu’elle voyait : les cheveux bougeaient rĂ©ellement tout seuls.
La chevelure mauve semblait ĂȘtre vivante.
Quel étrange phénomÚne ! se dit-elle intérieurement, totalement subjuguée.
Les cheveux continuaient toujours de sâonduler en apesanteur lorsque brusquement ils se figĂšrent et restĂšrent ainsi immobiles durant quelques minutes avant de finir par retomber lentement, mĂšches aprĂšs mĂšches avec dĂ©licatesse sur les fines Ă©paules drapĂ©es de noir de la jeune femme.
Comme par enchantement, ils avaient repris leur apparence de raideur bien lisse et encadraient Ă nouveau le contour de son visage comme si aucune manifestation ne sâĂ©tait passĂ©e.
« Mais comment avez-vous fait ça ?? » sâĂ©cria Ă nouveau Jessica en espĂ©rant que la jeune femme finirait bien par lui rĂ©pondre.
Mais la jeune femme restait toujours autant imperturbable comme si elle nâentendait pas Jessica. Elle gardait ce mĂȘme sourire figĂ© qui ne lâavait jamais quittĂ© depuis quâelles sâĂ©taient rencontrĂ©es.
« RĂ©pondez-moi sâil vous plaĂźt⊠» insista-t-elle.
Mais la jeune femme ne daignait toujours pas ouvrir les lĂšvres.
Mais pourquoi diable ne voulait-elle pas lui rĂ©pondre ? Ătait-elle muette ? Et pourquoi ce sourire perpĂ©tuel sur son visage ? sâinterrogea t-elle.
« Vous ĂȘtes muette ? Câest pour ça que vous ne me parlez pas ? » questionna Jessica avec une pointe dâagacement dans la voix.
Brusquement, le globe que tenait la jeune femme entre ses mains se mit Ă vibrer et Ă briller plus intensĂ©ment. La lumiĂšre jaune qui lâenveloppait devint alors beaucoup plus incandescente et irradiante tel un soleil brillant de mille feux.
Ce fut à ce moment-là que la jeune femme émit enfin son premier son tout en gardant son perpétuel sourire :
« Bonjour Jessica ! Je suis Cortana. Je suis venue de trÚs loin pour vous dire un message »
« Me dire un message ? Mais de quoi me parlez-vous ? Et pourquoi ce globe bouge comme ça. Quâest-ce qui se passe ? »
Ă prĂ©sent, le globe tressautait vigoureusement comme sâil allait exploser dâune minute Ă lâautre. Manifestement, la jeune femme faisait beaucoup dâefforts pour pouvoir le maintenir tout contre elle afin quâil ne lui Ă©chappa pas des mains. Ses longs doigts aux ongles noirs si pointus Ă©taient tendus Ă lâexcĂšs et semblaient se distendre tellement ils luttaient et rĂ©sistaient contre les tressautements violents.
Cependant, son visage nâexprimait aucune crispation d’effort et gardait toujours le mĂȘme sourire figĂ© comme si de rien n’Ă©tait.
De son cĂŽtĂ©, Jessica ne quittait pas des yeux le globe qui semblait ĂȘtre enragĂ©.
Soudain, son incandescente lumiĂšre devint brutalement aveuglante ; si bien quâelle dĂ» fermer les yeux.
Câest alors que la jeune femme sortit Ă nouveau de son mutisme :
« Ne vous inquiĂ©tez pas Jessica. Ce globe qui reprĂ©sente votre planĂšte Terre nâexplosera pas. Les violentes vibrations qui le secouent ainsi que la forte lumiĂšre aveuglante qui lâentoure ne sont que les manifestations dâun signe. Ce signe nous indique quâil sera bientĂŽt prĂȘt Ă vous transmettre le message dont je vous parlais tout Ă l’heure. Moi, je ne suis que son intermĂ©diaire. Nâayez crainte, Jessica ; les deux manifestations vont bientĂŽt sâarrĂȘter. Gardez les yeux fermĂ©s et attendez mon signal »
Quelque peu dĂ©contenancĂ©e, Jessica sâexĂ©cuta et attendit.
Entre les mains de la jeune femme, le globe continuait toujours de vibrer avec violence lorsque soudain il sâarrĂȘta brutalement de bouger et resta totalement immobile.
Sa lumiĂšre aveuglante diminua peu Ă peu dâintensitĂ© jusquâĂ sâĂ©teindre complĂ©tement, laissant place Ă un globe qui Ă©tait devenu tout terne.
Il ne semblait plus ĂȘtre en vie.
à présent, il avait pris une couleur grisùtre et on pouvait voir sur son pourtour, sculptés en relief, les différents continents de la planÚte Terre.
« Maintenant, Vous pouvez rĂ©ouvrir les yeux Jessica. Les manifestations viennent de sâarrĂȘter »
Jessica ouvrit aussitĂŽt les yeux et revit la fameuse boule terrestre qui lui avait tant fait peur tout Ă lâheure et qui semblait sâĂȘtre enfin calmĂ©e maintenant. Elle constata quâelle nâĂ©tait plus illuminĂ©e de son incandescente lumiĂšre si aveuglante et quâelle avait pris une teinte grise.
« Le globe est devenu tout terne et il ne bouge plus du tout » dit-elle en regardant Cortana.
« Oui, comme je vous lâavais dit prĂ©cĂ©demment. Cette couleur grise est le processus normal qui fait suite aux deux manifestations. Et dans une trentaine de minutes, il vous annoncera enfin votre message »
« Mais de quel message s’agit-il ? »
« Je sais que tout cela doit vous paraßtre incongru mais je vous en prie, faites-moi confiance »
« Mais dans ce cas lĂ , est-ce que je peux vous poser d’autres questions ? »
« Oui, si cela peut vous aider à vous mettre en confiance »
« HeuâŠ. Tout dâabord, qui ĂȘtes-vous exactement ? Une sorte dâextra-terrestre ? »
« Comme je vous lâai dit tout Ă lâheure, je mâappelle Cortana. Je suis effectivement une extra-terrestre mais je nâaime pas ce terme que je trouve pĂ©joratif et galvaudĂ©. Plus exactement, je suis une humanoĂŻde mais lĂ encore, je prĂ©fĂšre dire que je suis une humaine tout comme vous mais avec quelques diffĂ©rences que vous avez dĂ» remarquer par rapport Ă mes yeux, mes mains ainsi que mes cheveux. Toutes ces diffĂ©rences qui font que je suis un ĂȘtre exceptionnel, unique et Ă part » ajouta-t-elle fiĂšrement dans un large sourire qui fit apparaĂźtre pour la premiĂšre fois une rangĂ©e de dents dâune Ă©clatante blancheur.
« Oui, j’ai vu tout Ă lâheure que vos cheveux volaient dans les airs ! Jamais encore, je nâavais assistĂ© Ă un tel phĂ©nomĂšne… »
« Oui, je sais. Je vous dois quelques explications Ă ce sujet. Tout Ă lâheure, mes cheveux Ă©taient en apesanteur parce quâils Ă©taient en connexion avec le globe. Ă ce moment-lĂ , je ne pouvais pas encore vous parler car jâĂ©tais concentrĂ©e et en communion avec eux. Mes cheveux sont ultra sensibles et lorsquâils ressentent nâimporte quelle manifestation ou Ă©vĂšnement Ă venir, ils me lâannoncent en faisant des mouvement dâondulation »
« Ils vous prĂ©disent donc lâavenir ? »
« Oui, en quelque sorte mais juste en ce qui concerne les manifestations de la nature. Par exemple, si jamais il y avait un sĂ©isme ou encore un tsunami ; mes cheveux seraient capables de me lâannoncer deux ou trois jours Ă lâavance afin que je mây attende et que je puisse trouver des solutions pour sauver lâhumanitĂ© et mĂȘme si malheureusement on ne peut jamais Ă©viter les pertes »
« wahou ! En effet, des cheveux pareils, ce nâest pas courant ! Mais lĂ , il me semble quâils bougeaient Ă cause de ce globe terrestre. Pourquoi ? »
« Ce globe reprĂ©sente la nature de votre planĂšte Terre. Il nâest donc pas ordinaire car il est vivant. Câest un peu comme si vous aviez lĂ , juste devant vos yeux votre propre planĂšte en miniature et que vous pourriez enfin voir tout ce quâil y a Ă lâintĂ©rieur »
« Ah dâaccord, je comprends mieux… DâoĂč ce mystĂ©rieux message qui mâest destinĂ© ? »
« En effet, vous comprenez vite Jessica⊠Avez-vous dâautres questions ? »
« Heu… »
Jessica voulait connaĂźtre le mystĂšre de ses yeux noirs mais elle n’osait pas lui poser la question. Ce fut Cortana qui la devança comme si elle lisait dans ses pensĂ©es telle une tĂ©lĂ©pathe.
« N’avez-vous pas des questions au sujet de la particularitĂ© de mes yeux ? Ils doivent vous paraĂźtre affreux et effrayants. Sans parler de mes mains⊠»
Jessica fut surprise par les paroles nĂ©gatives de la jeune femme mais soulagĂ©e que ce fut elle qui engagea la discussion Ă ce sujetâŠ
« Eh bien, il est vrai quâils ne sont pas communs mais jâaimerais beaucoup que vous mâen parliez »
« TrĂšs bien, je vous remercie. Mes yeux sont entiĂšrement colorĂ©s en noir parce quâils sont dotĂ©s dâun filtre protecteur qui me protĂšgent des rayons ultraviolets nocifs du soleil ainsi que de toutes sources de lumiĂšres agressives ou aveuglantes tel que ce globe par exemple. Ce filtre est un vĂ©ritable bouclier. Ainsi, je suis totalement immunisĂ©e du vieillissement oculaire ainsi que de toutes sortes de maladies de lâĆil »
« Wahou ! En effet, vos yeux sont vraiment exceptionnels. Je comprends mieux à présent, leurs couleurs si noires. Et vos mains ? »
« Mes mains sont démesurées pour pouvoir porter toutes sortes de choses trÚs lourdes ou trÚs volumineuses et sans en subir les conséquences. Par exemple, je serais capable de porter une masse de 500 kg sans aucune difficulté et sans le moindre effort. Quant à mes longues griffes ; elles me permettent de pouvoir me défendre de toutes agressions physiques. Ainsi, grùce à elles, je ne crains strictement rien »
« Wahou ! Je suis vraiment bluffĂ©e ! Vous ĂȘtes vraiment exceptionnelle comme personne ! »
« Merci, Jessica. Je suis heureuse que vous pensiez cela. Avez-vous dâautres questions Ă me poser ? »
« Oui. Heu⊠Avant que lâon se rencontre tout Ă lâheure ; je vous avais vu voler dans le ciel comme si vous Ă©tiez une vĂ©ritable fusĂ©e. Comment est-ce possible ? »
Cortana accentua davantage son sourire laissant apparaĂźtre Ă nouveau ses dents dâune extrĂȘme blancheur.
« Eh bien, mon espĂšce est capable de voler comme vos machines volantes ou encore comme un oiseau. J’ai Ă©galement la possibilitĂ© de choisir ma vitesse de vol selon mes dĂ©sirs. Tous les humains de mon espĂšce sont dotĂ©s de ce pouvoir surnaturel. Câest ainsi que nous sommes nĂ©s »
« wahou ! Vos pouvoirs sont vraiment extraordinaires ! Comme ça doit ĂȘtre merveilleux de pouvoir voler comme un oiseau⊠Mais, je voulais vous demander⊠Est-ce que vous ĂȘtes nombreux dans votre espĂšce ? »
« Oui, mais pas suffisamment. Actuellement, nous avons atteint le nombre de 5000 Uranusiens. Comme vous pouvez le constater, nous ne sommes pas aussi nombreux que votre planÚte Terre »
« Uranusien ?? » questionna Jessica, les sourcils froncés.
« Oui, Uranusien. LĂ aussi, je vous dois quelques explications. Alors tout dâabord, je ne viens pas de ce dĂ©sert qui fait parti de la planĂšte « Strangia ». Strangia est une planĂšte inhabitĂ©e qui ne possĂšde aucune ressource naturelle pour pouvoir y vivre. Moi, je viens dâune autre planĂšte qui sâappelle « Uranus ». Câest une planĂšte gĂ©ante qui possĂšde toutes les ressources naturelles dont nous avons besoin contrairement Ă Strangia »
« D’oĂč le terme Uranusien » enchaĂźna Jessica. « Vous ĂȘtes donc originaire d’Uranus ? »
« Oui, c’est bien ça. Et nous avons aussi des clans au sein de notre espĂšce. Moi, je fais partie du clan des Verseau. Câest une communautĂ© rĂ©volutionnaire qui mĂšne le combat de protĂ©ger les Humains de toutes les catastrophes naturelles qui menaceraient votre planĂšte Terre comme par exemple : les inondations, les feux de forĂȘts, les sĂ©ismes, ect⊠Câest notre principale cause. Et biensĂ»r, nous avons aussi la facultĂ© de pouvoir vous annoncer des messages par le biais de notre globe terrestre »
« Wahou ! Vraiment impressionnant ! Et ces messages que vous transmettez, sont-ils bons ou mauvais ? »
« Ils sont toujours porteurs dâespoir et embellissent en gĂ©nĂ©ral votre vie de terriens car nous sommes infiniment respectueux de votre espĂšce. Nous sommes des idĂ©alistes ouverts dâesprits qui acceptons la diffĂ©rence. Nous sommes totalement dĂ©nuĂ©s de mĂ©chancetĂ©. Dâailleurs, dans notre planĂšte, il nây a ni meurtres ni corruptions »
« Vous en avez de la chance ! HĂ©las, ce n’est pas le cas, pour nous les terriens. Notre humanitĂ© a pas mal de dĂ©fauts⊠»
« C’est vrai, mais il y a aussi des exceptions et vous en faĂźtes partie »
« Merci de me dire ça, Cortana mais je pense ne pas ĂȘtre parfaite non plus⊠»
« Tout un chacun a ses dĂ©fauts. Personne n’est parfait mais je sais lire en vous comme dans un livre ouvert. Vous avez beaucoup de qualitĂ©s que vous ignorez »
« Ah bon ? Je ne sais pas⊠Peut-ĂȘtre… »
« Si, croyez-moi⊠»
Jessica trouvait que les paroles de cette Ă©trange jeune femme Ă©taient sages et pleines d’esprit. Elle commençait Ă lui faire davantage confiance et mĂȘme Ă l’apprĂ©cierâŠ
Peut-ĂȘtre qu’en fin de compte, elle lui ouvrirait l’esprit sur certaines choses de la vie et que c’Ă©tait Ă©crit dans son destin de tomber sur elle, dans ce dĂ©sert…
Cependant, il y avait encore une question qui la turlupinait Ă son sujet…
« Tout Ă l’heure, vous avez mentionnĂ© que dans votre planĂšte, vous ne connaissiez ni le meurtre, ni la corruption⊠»
« Oui, c’est vrai »
« Mais alors pourquoi est-ce que vous avez de telles griffes aux doigts ? »
Cortana regarda une de ses mains qui maintenait le globe. Son regard semblait lointain comme si cette question l’avait dĂ©rangĂ©e..
« Excusez-moi Cortana. Je nâaurais jamais dĂ» vous poser cette question et⊠»
« Mais non, pas du tout » coupa t-elle aussitÎt en la fixant à nouveau de ses grands yeux noirs opaques.
« Votre question est trĂšs pertinente et je vais y rĂ©pondre. Il est vrai que ces ongles sont assez effrayants mais c’est ainsi que nous sommes nĂ©s. Nous ne pouvons pas les couper ni mĂȘme les raccourcir car ils sont en acier. Ces griffes nous servent Ă nous protĂ©ger des terriens qui nous voudraient du mal et uniquement dans ce cas-là »
« Je vois… DĂ©solĂ©e pour cette question… Je comprends mieux Ă prĂ©sent⊠»
« Il n’y a pas de mal Jessica. C’est bien que vous mâayez posĂ© cette question. Au moins, vous arriverez Ă mieux connaĂźtre mon espĂšce. Avez-vous d’autres questions ? »
« Heu⊠Que va-t-il se passer maintenant ? Il s’est dĂ©jĂ Ă©coulĂ© 30 minutes, je pense… »
« Oui, c’est exact. Le globe va bientĂŽt vous annoncer votre message. Mais avant tout, pourriez-vous vous rapprocher un peu plus prĂšs de lui ? Rassurez-vous, il ne vous fera aucun mal »
Jessica hĂ©sita quelques secondes puis finit par se rapprocher du globe terrestre qui se mit subitement Ă clignoter dâune incandescente lumiĂšre rouge.
« Que se passe-t-il !! » sâĂ©cria-t-elle paniquĂ©e.
« Ne vous inquiĂ©tez pas. Câest tout Ă fait normal. Ă prĂ©sent, regardez bien le globe et ne dĂźtes plus un mot. Câest important que vous suiviez mes consignes. Entendu ? »
« Entendu »
Entre les mains de Cortana, le globe terrestre clignota encore 3 fois de suite de la mĂȘme incandescente lumiĂšre rouge puis se mit soudainement Ă vibrer. Ă ce moment-lĂ , Cortana retira ses mains de celui-ci et fit un pas en arriĂšre tout en ne le quittant pas des yeux.
Comme par magie, le globe resta suspendu en apesanteur et totalement immobile.
L’instant d’aprĂšs, il se mit Ă tourner lentement sur lui-mĂȘme dans le sens des aiguilles dâune montre sous le regard hypnotisĂ©e de Jessica qui n’en loupait pas une mietteâŠ
Incroyable ! se dit-elle tout en se demandant comment il pouvait rester ainsi en apesanteur et pourquoi s’Ă©tait-il mis soudainement Ă tournoyerâŠ
Cortana observait également la rotation du globe. Elle semblait concentrée.
Brusquement, le globe sâarrĂȘta de tournoyer et sâimmobilisa net. Quâallait-il bien se passer maintenant ? sâinquiĂ©ta Jessica qui nâen pouvait plus de ce suspens.
Soudainement, un phénomÚne des plus étrange commença à se produire devant ses yeux ébahis.
Les continents sculptĂ©s en relief venaient de se surĂ©lever simultanĂ©ment et sâĂ©taient ainsi dĂ©tachĂ© de leurs ocĂ©ans respectifs.
Toujours tenue en haleine, Jessica ne quittait pas des yeux le globe.
Brusquement, le continent africain se surĂ©leva davantage et prit alors une hauteur bien plus Ă©levĂ©e que tous les autres continents avant de commencer Ă sâilluminer progressivement dâune douce lumiĂšre verte qui devint finalement verte fluo.
Ainsi, LâAfrique et la grande Ăźle de Madagascar se diffĂ©renciaient de tous les autres continents qui avaient gardĂ© leur mĂȘme couleur grisĂątre.
Encore un phénomÚne des plus étrange se dit intérieurement Jessica mais néanmoins trÚs beau.
Cortana et elle suivaient des yeux l’Ă©volution de ce globe qui n’Ă©tait vraiment pas ordinaire.
Soudainement, LâAfrique qui Ă©tait tout illuminĂ©e de vert fluo se dĂ©tacha complĂ©tement de la boule terrestre telle une piĂšce de puzzle que l’on retirerait de son support et tomba sur le sable, juste aux pieds de Jessica.
En touchant le sol sablonneux, la piĂšce de puzzle de LâAfrique quitta aussitĂŽt sa lumiĂšre verte fluo et repris sa couleur grisĂątre du dĂ©but.
InterloquĂ©e, Jessica la regarda quelques secondes avant de jeter un regard interrogateur Ă Cortana qui nâavait pas quittĂ© son sourire lĂ©gendaire.
« Il sâagit de la premiĂšre interprĂ©tation de votre message » lui dit-elle en pointant du doigt la piĂšce de puzzle qui reposait sur le sable. « Il vous en reste encore une » ajouta t-elle.
« Encore une ?? » s’exclama Jessica.
« Oui. Ensuite, vous devrez rassembler les 2 interprétations pour pouvoir composer votre message »
« Mais je ne comprends pas. Je devrais donc deviner de quel message il sâagit ? »
« Oui, câest tout Ă fait ça. Je nâai pas voulu vous en faire part tout Ă lâheure car je savais que cela vous aurait tracassĂ©. Mais ne vous inquiĂ©tez pas Jessica, je suis certaine que vous finirez par trouver de quoi il sâagit »
« Câest donc un jeu de rĂ©bus ? Mais pourquoi tant de mystĂšre et ne pas tout simplement me rĂ©vĂ©ler directement ce fameux message ? »
« Tout ceci ne vient pas de moi Jessica mais du globe terrestre. Il vous suffit de jouer le jeu et tout se passera bien. Toute chose ne vient pas toujours Ă vous dâun seul claquement de doigt. Parfois les difficultĂ©s ont leurs avantages. Elles vous permettent de vous rĂ©vĂ©ler. Je suis certaine que tout se passera bien. Croyez moi et ayez confiance »
Jessica fit la moue puis fini par acquiescer dâun signe de tĂȘte.
« Alors, pour lâinstant, ne vous occupez pas de la piĂšce de puzzle de LâAfrique » dit Cortana. « Laissez-la, telle quâelle est, posĂ©e sur le sable et venez plutĂŽt regarder dâun peu plus prĂšs le globe terrestre »
Jessica sâexĂ©cuta sans rechigner.
à présent, elle se trouvait trÚs proche du globe qui était toujours en apesanteur.
En l’observant, elle remarqua du premier coup d’Ćil, sur son pourtour, la prĂ©sence dâune ouverture assez profonde qui avait la forme et les contours de LâAfrique. Elle compris aussitĂŽt quâil sâagissait de lâemplacement oĂč Ă©tait positionnĂ©e la piĂšce de puzzle qui s’Ă©tait brusquement Ă©jectĂ©e tout Ă l’heure. Ă sa place, il y avait un trou assez large dans lequel on pourrait aisĂ©ment y plonger une main.
En ne le quittant pas des yeux, elle demanda Ă Cortana :
« Il y a une ouverture Ă lâemplacement de LâAfrique et je voudrais savoir si je peux y plonger ma main… »
« Oui, allez-y Jessica. Vous ĂȘtes sur la bonne voie »
Sans plus attendre, Jessica plongea sa main droite Ă lâintĂ©rieur du large trou. Ses doigts rencontrĂšrent alors quelque chose de plus ou moins dur mais elle ne savait pas trop de quoi il sâagissait. Ă force de le triturer du bout des doigts, elle en dĂ©duisit que cela pouvait ĂȘtre sans doute une petite carte plastifiĂ©e. Pour en avoir le cĆur net, elle essaya dâattraper lâobjet entre son index et son majeur mais Ă chaque fois il lui glissait des doigts. Elle souffla dâagacement. DĂ©cidĂ©ment, ce satanĂ© message Ă©tait sacrĂ©ment coriace. Elle ne se dĂ©couragea pas et se concentra Ă nouveau. Quelques minutes sâĂ©coulĂšrent.
« AllĂ©luia !! Je lâai enfin !!! » sâĂ©cria-t-elle de joie.
« Ravie de lâentendre Jessica. Vous devrez garder pour vous ce quâil y a dâĂ©crit sur cette carte et en aucun cas me le divulguer. Câest une des rĂšgles du jeu du globe terrestre »
« OK, jâai bien compris »
Avec hĂąte, Jessica regarda la petite carte quâelle tenait dans sa main. Il sâagissait dâune carte de visite plastifiĂ©e de couleur bleue ciel. Sur le recto Ă©tait reprĂ©sentĂ©e lâimage dâun trĂšfle Ă 4 feuilles tandis que sur le verso, on pouvait lire en lettres majuscules et caractĂšre gras le mot suivant : « RUOSIS »
Jessica rĂ©pĂ©ta plusieurs fois le mot « RUOSIS » dans sa tĂȘte pour voir si quelque chose lui reviendrait Ă l’esprit mais pour lâinstant, il n’y avait rien de bien concluant.
« Je verrai ça plus tard » murmura t-elle entre ses dents. « Et je finirai bien par trouver… » ajouta t-elle dans son for intĂ©rieur tout en retournant la carte entre ses doigts.
Cortana sâavança doucement vers elle avec cet Ă©ternel sourire sur les lĂšvres. Jessica la regarda en coin.
Visiblement, elle avait l’air de vouloir lui dire quelque chose alors elle dĂ©posa prestement la carte de visite sur le sable juste Ă cotĂ© de la piĂšce de puzzle de LâAfrique et attendit que Cortana se rapprocha d’elle.
Sans son Ă©normissime globe terrestre qui lui mangeait entiĂšrement le buste jusqu’Ă la taille ; Jessica pouvait enfin voir lâensemble de son corps qui Ă©tait revĂȘtu d’un haut noir tout simple ainsi que d’une jupe noire moulante qui lui allait fort bien. HabillĂ©e ainsi, elle avait une certaine allure et ressemblait beaucoup Ă une humaine. C’Ă©tait vraiment une jolie jeune femme se dit-elle mis Ă part ses grandes mains dĂ©mesurĂ©es armĂ©es de griffes. Mais depuis leur rencontre, elle avait fini par sây habituer.
« Vous vouliez me dire quelque chose ? » s’empressa t-elle de lui demander avec un petit sourire.
« Oui, en effet Jessica. Ma mission auprĂšs de vous est terminĂ©e et Ă prĂ©sent je dois rejoindre ma planĂšte oĂč les miens mâattendent »
« Vous devez déjà partir ? Mais que ferais-je ici sans vous, dans ce désert ? »
« Vous ne serez pas longtemps seule. Une autre personne se manifestera une fois que je serai partie et une surprise vous attendra »
« Une autre personne ?? Et une surprise ?? » s’exclama Jessica.
« Oui. Je vous en parlerai avant mon départ. Mais avant cela, je voulais vous remercier Jessica »
« Me remercier ? »
« Oui. Parce que vous ĂȘtes quelquâun de bien et que vous avez su me faire confiance. Vous vous ĂȘtes intĂ©ressĂ©e Ă mes origines, Ă mon peuple⊠Tout ceci m’a beaucoup touchĂ©e⊠C’est pourquoi, je tenais Ă vous remercier »
« Merci de me dire ça. Moi aussi, je tenais Ă vous remercier car vous m’avez appris beaucoup de choses que je n’oublierai jamais. Vous ĂȘtes Ă©galement quelqu’un de bien »
« Merci Jessica »
« Merci à vous »
« Ă prĂ©sent Jessica, si vous le voulez bien, je dois vous informer de ce qui se passera aprĂšs mon dĂ©part. Vous ĂȘtes prĂȘte Ă Ă©couter bien attentivement mes consignes ? »
« Oui, je vous écoute »
« Lorsque je quitterai ces lieux, un homme tombera du ciel. Ce sera un Android ou si vous voulez un robot humanoĂŻde. Il viendra Ă vous et vous demandera de lui remettre les interprĂ©tations que vous avez en votre possession : la piĂšce de puzzle de LâAfrique ainsi que la carte que vous avez trouvĂ© Ă lâintĂ©rieur du globe terrestre. Vous devrez les lui remettre. Ensuite, concernant ces 2 interprĂ©tations, il vous posera quelques questions dont jâignore totalement. Une fois que vous y aurez rĂ©pondu, il se passera un phĂ©nomĂšne et Ă partir de ce moment lĂ , vous dĂ©couvrirez enfin votre surprise. VoilĂ , je vous ai tout dit »
« Mais de quel phĂ©nomĂšne sâagit-il ? »
« Je ne peux vous le dire Jessica. Je suis désolée. Mais ne vous inquiétez pas, tout se passera bien »
« Alors, je vous fais confiance⊠Heu, j’aurai une derniĂšre question s’il vous plaĂźt »
« Allez-y. Je vous écoute »
« VoilĂ , ne le prenez surtout pas mal mais je voudrais savoir pourquoi vous avez constamment un sourire sur votre visage depuis que lâon sâest rencontrĂ©es ? »
« Vous ĂȘtes trĂšs observatrice Jessica. Cela vous a-t-il ennuyĂ©e ou agacĂ©e ? »
« Non, pas du tout mais je dois bien avouĂ© que cela m’avait un peu dĂ©routĂ©e au dĂ©but. Un sourire est plutĂŽt agrĂ©able Ă regarder. Mais câest juste, que vous nâaviez que cette expression sur le visage depuis notre rencontre alors cela a fini par attiser ma curiositĂ© ; dâoĂč ma question »
« Et c’est une question trĂšs pertinente. Je vais vous en donner la raison. Jâai toujours ce sourire parce que dans ma communautĂ©, nous ne connaissons ni la tristesse, ni la souffrance. Ainsi, nous sommes toujours heureux et câest pourquoi nous souhaitons faire montrer cette belle image de nous vis-Ă -vis de vous les Terriens. DâoĂč ce sourire constant sur notre visage. Câest une conception que nous avons adoptĂ©e et que nous souhaitons perdurer »
« Câest une belle conception, je trouve. Merci pour cette explication Cortana »
« Merci Ă vous Jessica. Ă prĂ©sent, je dois vous quitter. Jâai Ă©tĂ© trĂšs heureuse de faire votre connaissance. Je comprends tout Ă fait quâau dĂ©but, vous ayez eu peur de moi lors de notre rencontre. Surtout ne changez rien, Jessica. Vous ĂȘtes quelqu’un de bien et de bien belles choses vous attendent encore sur votre Terre, sachez-le »
« Merci Cortana »
« Merci Ă vous. Je suis navrĂ©e mais il est temps que je mâen aille maintenant. Je vous dis donc au-revoir et peut-ĂȘtre Ă bientĂŽt. Et n’oubliez pas tout ce que je viens de vous dire »
« Promis. Au-revoir Cortana ! »
Dans le dĂ©sert inondĂ© d’une douce lumiĂšre mauve, les deux jeunes femmes Ă©taient en train de se dire au-revoir. Ă proximitĂ© d’elles, le globe terrestre Ă©tait toujours en apesanteur et totalement immobile.
L’instant Ă©tait trĂšs Ă©mouvant, si bien que Jessica ne put s’empĂȘcher d’avoir quelques larmes aux yeux.
Elle nâaurait jamais crĂ» dans sa vie pouvoir tomber sur une telle personne dans ce dĂ©sert immense.
Une personne qui au prime abord lui avait fait peur mais qui par la suite lui avait donné une belle leçon de vie.
Une personne venue dâailleurs qui avait de bien belles valeurs. Une rencontre unique et des plus improbable quâelle nâoublierai jamais.
« Au-revoir Cortana ! Et merci pour tout »
« Au-revoir Jessica »
Suite Ă ces mots, Cortana sâavança vers le globe terrestre et le prit Ă nouveau entre ses si grandes mains puis tourna la tĂȘte en direction de Jessica pour lui adresser un dernier au-revoir avec le plus beau des sourires.
Jessica lui rendit le sien avec une certaine Ă©motion…
Ă cet instant prĂ©cis, elle pensa qu’elle n’oublierai jamais ce visage si souriantâŠ
Leurs regards se croisĂšrent pour la derniĂšre foisâŠ
Ă prĂ©sent, Cortana Ă©tait en train de se concentrer tout en regardant le ciel mauve Ă©toilĂ©. Ăa y est, elle Ă©tait fin prĂȘte Ă partir pour rejoindre sa planĂšte Uranus oĂč tous ses congĂ©nĂšres lâattendaient.
Lâair triste, Jessica la suivait du regard. Une larme venait de couler sur sa joue.
Le globe terrestre entre ses mains ; les pieds de Cortana commencĂšrent Ă se surĂ©lever lentement du sol sablonneux jusqu’Ă ne plus le toucher puis se retrouvĂšrent en apesanteur, Ă quelques mĂštre au-dessus de Jessica.
Elle se concentra quelques secondes avant de subitement se propulser vers le haut telle une fusée et fendre les airs à une vitesse vertigineuse.
En un clignement d’Ćil, elle venait de totalement disparaĂźtre…
Dans le ciel mauve Ă©toilĂ©, seule la trace d’une longue traĂźnĂ©e blanche et vaporeuse pouvait encore tĂ©moigner de son passage Ă©clair mais dans quelques minutes, elle aussi ne tarderait pas Ă s’effacerâŠ
Cortana était bel et bien partie et Jessica se retrouverait à nouveau seule dans ce vaste désert aride.
Elle dĂ©tourna son regard du ciel puis ramassa sur le sable la piĂšce de puzzle ainsi que la carte de visite quâelle rangea directement Ă Â lâintĂ©rieur de la grande poche avant de sa longue tunique. Comme la piĂšce du puzzle Ă©tait beaucoup trop grande ; elle dĂ©passa lĂ©gĂšrement de sa poche.
Ă cet instant prĂ©cis, elle ne savait pas trop quoi faire alors elle dĂ©cida de marcher comme elle lâavait fait au dĂ©but de son aventure.
Le temps sâĂ©coula sans que rien ne se passa.
Les rayons ardents du soleil Ă©taient peut-ĂȘtre absents mais la chaleur, elle ; Ă©tait toujours autant omniprĂ©senteâŠ
Les coups de vents sâĂ©taient attĂ©nuĂ© et se faisaient de plus en plus rare.
Tout en marchant, Jessica jetait de temps en temps un regard furtif au ciel mais aucun homme robot ne semblait vouloir en tomberâŠ
Lorsquâelle Ă©tait en compagnie de Cortana elle nâavait plus du tout Ă©prouvĂ© cette soif qui lâavait tant gĂȘnĂ©e lors de sa marche Ă travers ce dĂ©sert mais voilĂ qu’Ă prĂ©sent, cela lui reprenait⊠Mais pourquoi donc ?
Elle avait de nouveau cette folle envie de boire un grand verre de coca-cola bien glacĂ© tellement son gosier Ă©tait sec alors qu’en la prĂ©sence de Cortana, pas du toutâŠ
Comme tout cela Ă©tait Ă©trange et incomprĂ©hensible…
CâĂ©tait un point dont elle nâarrivait pas encore Ă Ă©claircir et qui lâagaçait car cette soif lâempĂȘchait de bien terminer son aventure…
Elle commençait Ă se dĂ©courager lorsque soudain elle entendit un son qui provenait du ciel. Le son sâamplifia de plus en plus. Il sâagissait dâune mĂ©lodie. Une musique quâelle connaissait bien et quâelle aimait particuliĂšrement. Elle lâĂ©couta tout en scrutant le ciel mauve Ă©toilĂ©.
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Comme cette musique Ă©tait belle ! Mais comment diable avait-t-elle pu surgir de ce ciel ? Il nây avait point dâappareils pour pouvoir la transmettre. Encore une fois, une bizarrerie de ce dĂ©sertâŠ
Elle sâĂ©tait arrĂȘtĂ© de marcher et Ă©coutait la douce mĂ©lodie en ne cessant de scruter les moindres recoins du ciel. Toujours pas dâhomme robot…
Elle avait parlĂ© trop vite. Soudain la musique sâarrĂȘta. Au milieu du ciel, surgi comme par enchantement, le fameux Android. Mais ce qui Ă©tait encore plus bizarre, câest quâil nâavait pas de tĂȘte.
Elle ne sâattendait vraiment pas à ça et fut quelque peu dĂ©contenancĂ©e. Encore une fois, il faudrait quâelle fasse avec et quâelle accepta cette bizarrerie hĂ©tĂ©roclite⊠De toute façon, elle nâavait guĂšre le choixâŠ
Lâhomme android tenait Ă la main droite un grand parapluie ouvert de couleur rouge qui lui permettait de voler et de descendre du ciel avec plus ou moins de rapiditĂ© selon les caprices du vent.
Ainsi, il Ă©voluait tranquillement dans les airs telle la cĂ©lĂšbre Mary Poppins et nâallait plus tarder Ă atterrir.
Au fur et Ă mesure qu’il se rapprochait davantage d’elle et du sol sablonneux ; Jessica lui trouva une allure des plus austĂšre mais nĂ©anmoins trĂšs Ă©lĂ©gante. Il portait un costume trois piĂšces de couleur sombre avec une cravate qui semblait ĂȘtre grise ainsi que des chaussures noires.
Elle avait vraiment hĂąte de se retrouver enfin face Ă lui mais avait tout de mĂȘme une certaine apprĂ©hension vu qu’il n’avait pas de tĂȘte.
De toute façon, elle le saurait bien assez vite vu que dans une poignĂ©e de quelques secondes il toucherait bientĂŽt le solâŠ
Ce qui fut le cas…
Lâhomme Android venait dâatterrir en douceur dans un nuage de poussiĂšre sous le regard quelque peu inquiet de Jessica.
Soudain, les rebords du tissu de son parapluie se mirent étrangement à brûler.
« Votre parapluie est en train de brûler ! » lui cria t-elle affolée.
LâAndroid qui tenait toujours dans sa main droite la poignĂ©e de son parapluie, ne rĂ©agissa pas. Il faut dire quâil nâavait ni tĂȘte, ni oreilles⊠La communication promettait dâĂȘtre compliquĂ©eâŠ
« Votre parapluie ! Il est train de brûler ! » répéta-t-elle en criant un peu plus fort.
Ă prĂ©sent, les petites flammĂšches Ă©taient devenue de grandes flammes et elles lĂ©chaient dangereusement une large moitiĂ© du tissu du parapluie. BientĂŽt elles finiraient par lâenvahir totalement.
Prise de panique, Jessica allait de nouveau crier trĂšs fort lorsque soudainement, Lâhomme Android lança Ă quelques mĂštres de lui le parapluie en flamme.
L’avait-il entendu ? Un peu abasourdie, Jessica regarda cet Ă©trange homme sans tĂȘte qui Ă prĂ©sent, marchait d’un pas dĂ©cidĂ© vers elle.
Pendant ce temps lĂ , non loin d’eux, le parapluie continuait toujours de se consumer et au bout de quelques secondes, il ne resta de lui quâune carcasse noircie et fumante qui reposait sur le sable ocre.
L’Homme se retrouva maintenant face Ă elle.
« Je vous avais bien entendu Jessica » dit-il subitement. « Je savais parfaitement que mon parapluie Ă©tait en train de brĂ»ler et je lâaurai Ă©videmment jetĂ©. Câest toujours ainsi, lorsque nous venons Ă Strangia. Les parapluies finissent par sâenflammer » continua-t-il dans une voix qui semblait sourire.
Un Android qui fait maintenant de lâhumour se dit Jessica en virant les yeux au ciel. Jâaurai vraiment tout vu dans ce dĂ©sert…
Un peu perplexe, Jessica regarda lâhomme sans tĂȘte en se demandant dâoĂč pouvait bien sortir le son de sa voix. En lâobservant, elle remarqua que son cou Ă©tait fermĂ© Ă l’horizontal dâun couvercle rond qui semblait ĂȘtre de lâacier.
« Vous me paraissez un peu perdue et inquiĂšte » dit LâAndroid d’un ton amusĂ©. « Mais rassurez-vous, tout se passera bien » ajouta t-il.
Jessica ne savait quoi lui répondre.
Voyant qu’elle restait sans voix, L’Android continua sur le mĂȘme ton :
« Avant que vous ne me posiez la question qui vous taraude l’esprit ma chĂšre Jessica, je prĂ©fĂšre anticiper. VoilĂ , en ce qui concerne ma voix ; elle provient de lâintĂ©rieur de mon cou. C’est une sorte de boĂźtier Ă©lectronique implantĂ©e sur la paroi de ma gorge et qui me permet de parler mais aussi d’entendre. Ainsi je peux engager une conversation et Ă©couter tous types de sons. Maintenant, en ce qui concerne mes yeux, vous ne pourrez pas les voir non plus. Ils se trouvent sur ma gorge et non Ă l’intĂ©rieur de celle-ci. Ce sont des lentilles oculaires ultra perfectionnĂ©es et invisibles Ă lâĆil nu qui me permettent de voir mais aussi de mĂ©moriser tout ce que je regarde par des images photographiques que jâai la possibilitĂ© dâenregistrer via mon disque dur interne qui se situe Ă lâintĂ©rieur de mon corps »
« wahou !! Jâavoue que je nâen reviens pas ! Et donc vous mâentendez et vous me voyez ? »
« Oui, tout Ă fait. Et je peux vous dire que ma vue est excellente et que mon ouĂŻe est trĂšs fine. Tout Ă lâheure, je vous ai vu virer les yeux au ciel »
« Wahou !! Tout Ă fait surprenant ! Je suis dĂ©solĂ©e pour tout Ă l’heure⊠»
« Il nây a pas de souci. Il faut dire que vous ne vous attendiez pas Ă tomber sur un Android sans tĂȘte »
« Oui, câest vrai. Mais en ce qui concerne votre adorat ? Vu que vous nâavez pas de nez. Comment avez-vous su que votre parapluie brĂ»lait ? »
« Il est vrai que je nâai pas de nez et donc aucun sens de lâodorat mais je possĂšde un dĂ©tecteur de fumĂ©es Ă l’intĂ©rieur de mon cou qui me prĂ©vient en cas d’Ă©ventuelles fumĂ©es d’incendie ou encore chimiques. Le dĂ©tecteur me renseigne Ă©galement sur la nature de l’incendie. C’est pourquoi, tout Ă l’heure, je savais que c’Ă©tait mon parapluie qui brĂ»lait. De toute façon, Ă chaque fois que je viens ici, c’est comme ça Ă cause de l’air qui est trop chaud⊠»
« Ah, d’accord⊠Je comprends mieux. Votre crĂ©ateur vous a bien conçu »
« Oui, c’est vrai. Et vous savez, j’Ă©prouve Ă©galement certaines Ă©motions comme les humains. Je peux faire de lâhumour, ĂȘtre triste ou encore avoir peur. Pas mal dâĂ©motions en somme qui font parti de ma base de donnĂ©e informatisĂ©e mais par contre je ne connais pas le sentiment amoureux. Cela nâa pas Ă©tĂ© inclus dans ma programmation lors de ma crĂ©ation. Ce qui veut dire, que je ne serai jamais totalement comme vous ou encore Cortana »
« Vous connaissez Cortana ? Elle mâa parlĂ© de vous avant son dĂ©part »
« Oui, je la connais. Mais que depuis une trentaine de minutes seulement »
« Comment ça ? Je ne comprends pas »
« Eh bien, je lâai rencontrĂ© dans le ciel lors de mon voyage en parapluie. Jâavais pour mission de visiter une planĂšte inconnue lorsque je suis tombĂ©e sur elle par hasard. Nous nous sommes alors entretenu ensembles durant quelques instants. Et au cours de cet entretien, elle mâa donnĂ© quelques instructions Ă votre sujet puis nous nous sommes quittĂ©. Et me voici ici, maintenant avec vous »
« Et donc, elle vous a transmis ses instructions. Quelles sont-elles ? »
« Avant dâen arriver lĂ , je tiens tout d’abord Ă me prĂ©senter. Je me nomme Titanium. Je suis un Android homme, entiĂšrement conçu et créé par les Uranusiens. Ma fonction principale est de visiter les planĂštes inexplorĂ©es et inhabitĂ©es afin dây dĂ©couvrir Ă©ventuellement des vies extra-terrestre diffĂ©rentes de celle du peuple Uranusien et dans le mĂȘme temps, dây dĂ©couvrir Ă©galement des ressources naturelles qui y seraient cachĂ©es. Jâai pour instruction ensuite de rapporter sur la planĂšte Uranus mes prĂ©lĂšvements dâĂ©chantillons organiques afin de les faire analyser ainsi que toutes mes recherches effectuĂ©es sous forme de films vidĂ©os et de photographies. En quelque sorte, on peut dire que je suis un explorateur du futur »
« Câest un travail passionnant que vous avez. Mais ce nâest pas trop risquĂ© dâaller explorer tout seul ces planĂštes inconnues ? Vous pourriez tomber sur un alien dangereux par exemple »
« Eh bien, cela dĂ©pend des planĂštes biensĂ»r. Mais pour lâinstant je ne suis jamais tombĂ© sur un alien. Et puis je nây vais pas toujours seul. Parfois, je peux y aller en binĂŽme selon les directives de mes crĂ©ateurs et le type de mission. Mais je dois avouer que jâaime effectuer mon travail en solitaire ; cela ne me pose aucun problĂšme »
« Et il y en a beaucoup des comme vous ? »
« Non, nous ne sommes que 4  sur la planÚte Uranus »
« Mais sans tĂȘte ? Avec les mĂȘme particularitĂ©s physique que vous ? »
« Oui, exactement pareil et du mĂȘme sexe. Nous sommes Ă©galement habillĂ©s de la mĂȘme façon »
« Et vous ĂȘtes construit Ă partir de quelle matiĂšre ? »
« De lâacier, du verre, du mĂ©tal et des fils Ă©lectroniques. On ressemble un peu Ă des ordinateurs hybrides »
« Mais pourquoi avez-vous Ă©tĂ© conçu sans tĂȘte ? »
En entendant la question, Titanium se mit Ă rire.
« Eh bien⊠Je savais que vous finiriez par me poser cette question et câest bien normal, dâailleurs. Nous avons Ă©tĂ© conçu ainsi pour crĂ©er un effet de surprise oĂč encore attiser la curiositĂ©. En nâayant pas de tĂȘte, nous dĂ©stabilisons tout ĂȘtre vivant et forcĂ©ment nos adversaires oĂč ennemis si jamais nous en croisions sur notre route lors de nos explorations dans les planĂštes inconnues. De cette maniĂšre, nous nous protĂ©geons et nous anticipons tous les mauvais coups. Nâavoir pas de tĂȘte comme vous les humains ou encore les Uranusiens est en quelque sorte notre force et notre diffĂ©rence »
« Je comprends et je dois bien reconnaĂźtre que cette diffĂ©rence n’est vraiment pas commune. Bravo Ă votre concepteur qui a eu une idĂ©e trĂšs originale »
« Merci Jessica. Cortana ne sâĂ©tait pas trompĂ© sur vous en me disant que vous Ă©tiez une personne tolĂ©rante et ouverte dâesprit »
« Elle vous a dit ça ? »
« Oui et elle a rajouté également que vous étiez une personne bien »
« Jâen suis touchĂ©e et je dirais la mĂȘme chose sur elle. C’est une personne qui a beaucoup de sagesse. Mais dites-moi, jamais encore vous ne lâaviez rencontrĂ© sur la planĂšte Uranus ? »
« Non, jamais. Mais vous savez, on ne se connaĂźt pas tous Ă Uranus. C’est une grande planĂšte »
« Oui, c’est vrai, vous avez raison⊠»
« Ă prĂ©sent Jessica, si vous nây voyez pas dâinconvĂ©nient, j’aimerais passer Ă la mission « MESSAGE » Ă laquelle je suis chargĂ©. Câest ainsi que Cortana lâa nommĂ©e. Peut-on commencer ? »
« Oui, biensûr⊠Allez-y »
« TrĂšs bien. Voici les instructions : PremiĂšrement, vous devez me remettre les 2 interprĂ©tations et une fois que ce sera fait, en deuxiĂšme Ă©tape, je vous poserai quelques questions Ă ce sujet. Vous ĂȘtes prĂȘte ? »
« Oui, je suis prĂȘte »
« Pouvez-vous me remettre les 2 interprĂ©tations sâil vous plaĂźt ? »
« Oui, attendez »
Jessica sortit les 2 interprĂ©tations de la grande poche de sa tunique puis les tendit Ă Titanium qui les prit l’une aprĂšs l’autre.
Ainsi la piĂšce de puzzle de LâAfrique se retrouva dans sa main droite tandis que l’autre maintenait la carte de visite.
Soudain, la plaque dâacier ronde qui recouvrait le dessus de son cou Ă l’horizontal sâouvrit telles les portes dâun ascenseur et laissa apparaĂźtre un vĂ©ritable trou bĂ©ant qui ressemblait Ă un gros tuyau ouvert Ă son embout.
Comme elle Ă©tait Ă sa hauteur et juste en face de lui ; elle put voir aisĂ©ment ce quâil y avait Ă lâintĂ©rieur de ce gros tuyau. Sur les parois, il y avait tout un tas dâenchevĂȘtrement de fils Ă©lectroniques tandis qu’au centre, il n’y avait rien du tout.
Soudain, sous ses yeux Ă©bahis, elle vit les deux mains de Titanium se lever au-dessus de son cou et jeter simultanĂ©ment la piĂšce de puzzle ainsi que la carte de visite Ă lâintĂ©rieur de celui-ci.
Les 2 interprĂ©tations venaient dâĂȘtre engouffrĂ©es comme si elles avaient Ă©tĂ© littĂ©ralement avalĂ©es…
« Voici, câest fait » dit Titanium. « Ă prĂ©sent, je vais vous poser quelques questions. Vous ĂȘtes prĂȘte Jessica ? »
Jessica se remit un peu de ses Ă©motions. Ce n’Ă©tait pas si Ă©vident de devoir revenir Ă la rĂ©alitĂ© aprĂšs ce qu’elle venait de voir…
« Oui, je⊠Enfin, oui, je suis prĂȘte » balbutia t-elle.
L’Android, lui, semblait imperturbable et continuait sa mission.
« Pouvez-vous me dire tout ce qui vous vient en tĂȘte concernant lâune de ces interprĂ©tations s’il vous plaĂźt ? Vous commencez par celle que vous voulez »
« Heu⊠Oui⊠Eh bien⊠Je vous parlerai de la piĂšce de puzzle qui reprĂ©sente lâAfrique. Je ne sais pas si cela a un rapport quelconque mais bon je me lance. Autrefois, je faisais pas mal dâexpatriations Ă lâĂ©tranger et notamment en Afrique. Peut-ĂȘtre que cela a un lien avec le message que je dois recevoir. VoilĂ , c’est tout ce que je peux vous dire Ă ce sujet »
« TrĂšs bien. Pour lâinstant, vous vous en sortez plutĂŽt bien Jessica. Bon, maintenant, parlez moi de la seconde interprĂ©tation. Dites-moi tout ce qui vous passe par la tĂȘte. Je vous Ă©coute »
« Eh bien⊠Il sâagit dâune carte de visite de couleur bleue ciel. Sur le recto, je me souviens quâil y avait le dessin dâun trĂšfle Ă 4 feuilles. Pour moi, le trĂšfle est synonyme de chance et de porte bonheur. Sinon, je ne vois vraiment pas ce que je pourrais dire de plus Ă ce sujet. Par contre, je me souviens que sur le verso de la carte, il y avait Ă©crit en lettre majuscules et caractĂšre gras le mot : RUOSIS. Mais que vous dire lĂ -dessus ? Pendant que je marchais dans le dĂ©sert, je me suis beaucoup triturĂ© le cerveau en ce qui concernait cet Ă©trange mot et Ă force de chercher en inversant les lettres de leur place, jâai rĂ©ussi Ă trouver le nom dâun animal et je pens⊠»
« Stooop !! ArrĂȘtez-vous !! Ne me dĂźtes pas le nom de cet animal ! » cria subitement LâAndroid comme si une mouche venait de le piquer.
« Mais pourquoi ? » s’Ă©cria Jessica. « Je ne sais mĂȘme pas si jâai trouvĂ© le mot juste » ajouta t-elle.
« Je peux vous affirmez que vous avez trouvĂ© le mot juste. Maintenant, ma mission est presque terminĂ©e. Ăcoutez bien la suite des instructions. Vous ĂȘtes prĂȘte ? »
« Oui, je crois »
« TrĂšs bien. Allons y. Dans un premier temps, vous devrez bien fermer vos yeux puis dans un deuxiĂšme temps, vous devrez crier trĂšs fort le mot : RUOSIS en le rĂ©pĂ©tant 3 fois d’affilĂ©e tout en pensant dans votre tĂȘte au nom de cet animal que vous m’avez dit avoir trouvĂ©. Une fois que vous aurez fait Ă la lettre toutes ces instructions ; il se passera un phĂ©nomĂšne et Ă partir de ce moment-lĂ , vous dĂ©couvrirez enfin votre surprise comme vous lâavait annoncĂ© Cortana »
« Heu⊠Excusez-moi. Avant de faire tout ceci ; il y a un point sur lequel j’aimerais revenir. Il s’agit du message. Au cours de mon aventure, le globe terrestre mâavait transmis 2 interprĂ©tations que je devais dĂ©coder pour trouver le message qui mâĂ©tait  destinĂ© mais le problĂšme c’est que je nâai toujours pas trouvĂ© de quoi il s’agissait. Jâai eu beau chercher mais en vain. Connaissez-vous ce fameux message qui mâest destinĂ© ? »
« Non, je ne connais pas ce message Jessica. Câest Ă vous de le dĂ©couvrir. Soyez certaine que je suis vraiment dĂ©solĂ© de ne pas pouvoir vous aider mais ce sont les rĂšgles du globe terrestre »
« Bon, tanpis⊠Ce n’est pas grave. Je me dĂ©brouillerai. DĂ©solĂ©e de vous avoir retardĂ© »
« Il n’y a pas de mal Jessica. Je suis certain que vous trouverez bientĂŽt la rĂ©ponse Ă cette Ă©nigme »
« Je l’espĂšre aussi »
« Pouvons-nous continuer la mission ? »
« Oui. Alors je rĂ©capitule pour ne pas me tromper. Je dois bien fermer les yeux et crier fort le mot : RUOSIS en le rĂ©pĂ©tant 3 fois d’affilĂ©e tout en pensant au nom de lâanimal que jâai trouvĂ©. Câest bien ça ? »
« Oui, câest bien ça Jessica. Et ne trichez pas au moment de fermer les yeux. Vous devrez les garder bien fermĂ©s. Câest trĂšs important, sinon vous gĂącheriez tout. Dâaccord ? »
« Je ne tricherai pas. Je vous le promet »
« TrĂšs bien, je suis heureux de lâentendre. Avant de poursuivre, je voulais vous dire que j’ai Ă©tĂ© trĂšs heureux de faire votre connaissance Jessica. Et enfin, j’espĂšre que votre surprise vous plaira »
« Merci beaucoup. Moi aussi j’ai Ă©tĂ© contente de vous connaĂźtre. Et en ce qui concerne la surprise, j’ai hĂąte de la dĂ©couvrir »
« Alors, ne tardons plus ! Lorsque je crierai TOP ! Vous y allez. Compris ? »
« OK, jâai bien compris »
Quelques secondes sâĂ©coulĂšrent lorsque soudain elle entendit le fameux TOP ! Vite, elle ferma bien les yeux et suivi les instructions Ă la lettre.
Les paupiĂšres toujours closes, elle se demandait Ă quel moment elle pourrait enfin les rouvrir. Pour plus de sĂ©curitĂ©, elle prĂ©fĂ©ra attendre quelques instants. Son cĆur battait la chamade et sa respiration Ă©tait saccadĂ©e. Quâallait-il bien se passer ?
Nây tenant plus et estimant quâelle avait suffisamment laissĂ© de temps sâĂ©couler, elle ouvrit aussitĂŽt les yeux. Et ce quâelle vit la stupĂ©fiaâŠ
« Oh Mon Dieu ! »sâĂ©cria t-elle, une main recouvrant sa bouche tellement son Ă©motion Ă©tait forte.
Lâhomme robot avait totalement disparu. Ă sa place, sur le sable, se trouvait une petite boule blanche qui remuait un peu. CâĂ©tait un petit chaton tout blanc qui Ă©tait dressĂ© sur ses quatre pattes et qui semblait un peu perdu.
Rapidement, elle sâapprocha de lui, se pencha et le prit avec douceur dans ses bras.
« Comme tu es beau ! Fais-moi voir tes jolis yeux » sâextasia t-elle en rapprochant son visage de sa petite tĂȘte blanche.
Le chaton avait des yeux dâun bleu magnifique Ă faire fondre n’importe quel ĂȘtre humain y compris ceux qui n’aimaient pas les chats.
Quant Ă son pelage Ă poils courts, il Ă©tait dâun blanc immaculĂ©.
Soudain, il fit un petit miaulement si faible que Jessica aurait pu ne pas lâentendre si elle nâavait pas rapprochĂ© son visage tout prĂšs de son museau.
Visiblement, il avait un peu peur d’elle alors pour le rassurer, elle lui caressa sa petite tĂȘte toute blanche tout en lui murmurant des mots doux.
« Ne tâinquiĂšte pas mon joli chaton. Nâai pas peur, maman est lĂ pour te protĂ©ger »
« Miaou, miaou » miaula le chaton qui à présent la fixait de ses petits yeux bleus en amande.
« Tu es si mignon. Je ne mâattendais pas du tout Ă toi. Quelle Belle surprise »
Elle fit un petit bisou sur le bout de sa petite truffe rose qui Ă©tait bien fraĂźche et un peu humide ; signe quâil se portait bien et quâil Ă©tait en bonne santĂ©.
« Oh ! Je tâaime dĂ©jĂ , toi »
« Miaou » miaula Ă nouveau le chaton qui avait Ă prĂ©sent appuyĂ© sa tĂȘte dans le creux de son avant bras repliĂ©. Il avait trouvĂ© une place confortable et semblait beaucoup plus apaisĂ©.
Ses petits yeux Ă©taient fermĂ©s et il commençait Ă sâassoupir paisiblement.
Avec tendresse, elle regarda ce petit ĂȘtre qui ne tarderait pas Ă s’endormir. Il faut dire que câĂ©tait encore un bĂ©bĂ© et quâĂ cet Ăąge-lĂ , les chatons dormaient beaucoup.
Son ventre doux et soyeux reposant sur son avant bras ; elle pouvait ressentir toute sa chaleur corporelle ainsi que les battements rĂ©guliers de son cĆur.
Ă ce moment-lĂ , elle ne put sâempĂȘcher de penser au passĂ© et revit son chat Tootsy lorsquâil nâĂ©tait quâun bĂ©bĂ© et quâil sâendormait alors dans ses bras tout comme celui-ci.
Elle souria puis caressa lĂ©gĂšrement de son index le sommet de sa petite tĂȘte blanche qui Ă©tait toujours enfouie dans le creux de son avant bras. Il dormait dĂ©jĂ Ă poing fermĂ©s.
****
La chanson du réveil de son smartphone entonna bruyamment « MYTH » de Beach House suivi quelques secondes aprÚs, de la douce voix robotisée féminine qui annonça : Il est 7H00.
La chanson reprit alors son cours. Cet air la mettait gĂ©nĂ©ralement toujours de bonne humeur et lui donnait lâenvie de croquer la vie Ă pleine dent.
Assise sur le rebord de son lit, elle attendit de retrouver ses esprits puis prit son smartphone qui reposait sur sa table de nuit. Elle ouvrit son Ă©tui portefeuille puis toucha de son index la croix qui sâaffichait sur lâĂ©cran pour Ă©teindre la musique.
Au mĂȘme moment, elle aperçu tout Ă fait en haut de lâĂ©cran les derniĂšres notifications qui sâaffichaient. Elle soupira. Il y avait encore de nombreux messages. Trop de messages. Elle prendrait le temps de les lire plus tard. Pour l’instant, elle immergeait de son rĂ©veil matinalâŠ
Elle bailla longuement tout en sâĂ©tirant les bras et regarda Ă travers les persiennes, le soleil qui brillait dĂ©jĂ . Elle aimait la saison de lâĂ©tĂ© car le soleil se levait toujours tĂŽt contrairement Ă lâhiver qui retardait son arrivĂ©e. De toute façon, elle avait toujours dĂ©testĂ© l’hiver car la nuit tombait beaucoup trop vite Ă cette pĂ©riode de l’annĂ©e ; ne laissant alors pas beaucoup de temps au soleil de pouvoir illuminer notre terre.
Le soleil lui rappelait son passĂ© dâexpatriation Ă lâĂ©tranger. Il lui faisait du bien et la rĂ©conciliait avec sa nouvelle vie en France. Il Ă©tait tout simplement sa source lumineuse dont elle ne pouvait se passer.
Comme elle était en congés, elle profiterait encore de cette belle matinée.
Et aujourdâhui, elle avait prĂ©vu de sâoccuper des fleurs de son jardin. Il fallait impĂ©rativement quâelle arracha toutes les mauvaises herbes qui les avaient envahi et cela promettait dâĂȘtre une tĂąche des plus laborieuse. Mais comme elle adorait ses rosiers, elle le ferait sans protester.
Tout en prenant son petit dĂ©jeuner elle repensa Ă son rĂȘve dâhier soir. Elle se souvenait avoir rĂȘvĂ© Ă son chat Tootsy ainsi quâĂ un immense dĂ©sert.
Un dĂ©sert dans lequel elle avait assistĂ© Ă pas mal dâĂ©vĂ©nements inattendus et quelque peu incongru. Un dĂ©sert aride et si chaud quâelle se souvenait avoir eu envie de boire Ă chaque fois, un grand verre de coca-cola tellement son gosier Ă©tait sec.
Mais ce quâelle avait le plus aimĂ© dans son rĂȘve avait bien Ă©tĂ© la sĂ©quence de la rencontre avec une jeune femme extra-terrestre qui avait su la mettre en confiance par sa grande gentillesse et son sourire permanent. Elle revoyait encore quelques bribes dâelle ainsi que du globe terrestre quâelle tenait entre ses mains. Mais câĂ©tait Ă peu prĂšs tout ce dont elle se souvenait.
Il lui semblait aussi quâil y avait une histoire qui tournait autour dâun certain message quâon devait lui transmettre ; mais lĂ aussi ça restait vague. Par contre, elle se souvenait trĂšs clairement de la fin de son rĂȘve.
Il sâagissait dâun adorable chaton tout blanc avec de jolis yeux bleus qui ressemblait beaucoup Ă son chat Tootsy mis Ă part les yeux biensĂ»r…
Le petit dĂ©jeuner terminĂ©, Jessica sortit enfin dehors, une casquette de baseball sur la tĂȘte car les rayons du soleil promettaient de sâintensifier davantage au fur et Ă mesure que la matinĂ©e avancerait.
Soudain, elle se souvint quâelle devait absolument jeter les 3 gros sacs de poubelle quâelle avait laissĂ© Ă lâintĂ©rieur de son garage. Et comme elle ne voulait pas sâen charger plus tard, elle dĂ©cida de sâen occuper maintenant pour Ă©viter de le faire aprĂšs son travail de jardinage.
Sans plus attendre, elle sâempressa dâaller les chercher. Mais en en prenant un par son lien, elle trouva quâil Ă©tait dĂ©jĂ trĂšs lourd alors elle prĂ©fĂ©ra abandonner les deux autres, le temps de jeter celui-ci.
Habituellement, elle Ă©tait tout Ă fait capable dâen porter au moins deux Ă la fois pour sâĂ©viter de faire trop dâaller et retour entre sa maison et lâemplacement des bennes Ă ordures mais lĂ , elle Ă©tait obligĂ©e de nâen porter quâun Ă cause de la douleur de son poignet quâelle sâĂ©tait froissĂ© il y a trois jours en Ă©laguant ses cerisiers.
Elle soupira dâagacement car elle serait obligĂ©e de faire trois aller-retour ; ce qui ne lâarrangeait pas du tout.
Comme elle Ă©tait tĂȘtue et quelque peu fainĂ©ante, elle essaya dâen porter deux Ă la fois Ă lâaide de sa main gauche mais constata trĂšs vite que ce nâĂ©tait pas possible alors elle dĂ» se rĂ©signer Ă nâen porter quâun et devoir effectuer sans marmonner ses satanĂ©es aller-retour puisquâelle nâavait guĂšre le choix.
Les quatre bennes Ă ordures se trouvaient Ă plusieurs mĂštres de sa maison ; alignĂ©es en bordure de la route principale oĂč son chat Tootsy sâĂ©tait fait Ă©crasĂ© il y trois ans par un fichu chauffard qui nâavait mĂȘme pas daignĂ© sâarrĂȘter pour au moins dĂ©placer la petite dĂ©pouille et la mettre sur le bas-cĂŽtĂ©.
En regardant la route, elle se souvint encore du petit corps sans vie Ă©claboussĂ© de sang qui se trouvait au milieu de la route et quâelle venait Ă peine de dĂ©couvrir en allant justement jeter ses poubelles aux alentours de 8H00 du matin. Un horrible matin dâhiver quâelle nâavait pas pu oublier et qui par moment lui revenait encore Ă l’esprit.
Depuis, elle avait bien essayĂ© dâoublier cet affreux Ă©pisode de sa vie mais de temps en temps, et trĂšs prĂ©cisĂ©ment lorsquâelle allait jeter ses poubelles, elle y repensait.
Le chemin qui allait de sa maison aux bennes Ă ordures Ă©tait relativement loin mais elle ne se dĂ©couragea pas pour autant. Et puis le soleil Ă©tait lĂ pour lui rĂ©chauffer le cĆur ainsi que les petits oiseaux qui chantaient gaiement dans les hauts arbres des jardins environnants.
Elle venait dĂ©jĂ de terminer de faire deux aller-retour et se rĂ©jouissait Ă l’avance dâen finir avec ce labeur qui nâĂ©tait pas du tout sa tasse de thĂ©.
« Ouf ! Ce sera bientÎt terminé ! » soupira t-elle.
Le dernier sac de poubelle en main, elle marchait tranquillement sur le petit chemin de terre qui menait aux bennes Ă ordures lorsquâelle aperçu au loin un homme qui venait Ă peine de sortir de sa voiture qui Ă©tait garĂ©e sur le bas-cĂŽtĂ© de la route, tout prĂšs de la premiĂšre benne.
Sa casquette de baseball lui cachait le visage et il semblait trĂšs pressĂ© vu la maniĂšre dont il venait de se dĂ©barrasser en vitesse de la boĂźte en carton quâil tenait entre ses mains.
Dâailleurs, Ă peine, Jessica venait dâarriver prĂšs des bennes quâil Ă©tait dĂ©jĂ reparti dans un crissement de pneu.
Encore un de ses fous qui devrait Ă©viter de conduire se dit-elle en sâapprochant de la premiĂšre benne.
Elle souleva son couvercle dâoĂč se dĂ©gagea une forte odeur nausĂ©abonde.
« Berk ! Dieu que ça pue ! »
Vite, elle jeta rapidement son sac Ă l’intĂ©rieur. Mais avant de refermer le couvercle, elle cru entendre un petit bruit. Vu que la benne Ă©tait trop haute, elle se hissa sur la pointe des pieds tout en maintenant de sa main gauche le couvercle ouvert. Elle bloqua sa respiration tant lâodeur Ă©tait nausĂ©abonde et commença Ă regarder Ă lâintĂ©rieur. Elle ne vit rien de particulier Ă part dâinnombrables poubelles et une boĂźte de carton qui se trouvait juste au-dessus de toutes ces ordures. Elle attendit quelques secondes mais le fameux bruit quâelle avait pourtant cru entendre ne rĂ©apparu plus.
Alors quâelle sâapprĂȘtait Ă fermer le couvercle, câest alors quâelle lâentendit Ă nouveau et cette fois-ci de maniĂšre plus distincte. Cela ressemblait fortement Ă un bruit Ă©touffĂ© dâun animal comme un rĂąle et il semblait provenir de la boĂźte en carton…
Vite, sans plus attendre, elle tendit le bras pour pouvoir lâattraper tout en tenant de sa main gauche le couvercle de la benne.
Ce ne fut pas simple, surtout d’une seule main mais comme elle Ă©tait tenace, elle finit par y arriver et rĂ©ussit enfin Ă extirper la fameuse boĂźte de la benne Ă ordures.
Ă prĂ©sent, elle la tenait bien fermement entre ses mains. Il s’agissait plus prĂ©cisĂ©ment dâune boĂźte Ă chaussures pour hommes vu la paire de mocassins qui Ă©tait reprĂ©sentĂ©e dessus.
La boĂźte Ă©tait enroulĂ©e de gros ruban adhĂ©sif marron et elle semblait trĂšs lĂ©gĂšre. Pourtant, il y avait bien un animal Ă l’intĂ©rieur vu quâelle entendait par moment des bruits de frottements comme si celui-ci remuait. Par contre, elle nâentendit plus le rĂąle de tout Ă l’heure..
Vite, elle sâaccroupissa et dĂ©posa la boĂźte de carton sur le sol gravillonnĂ© puis Ă lâaide de ses ongles tenta de retirer une Ă une les bandes adhĂ©sives ; ce qui ne fut pas une tĂąche facile sans lâusage dâun objet coupant mais Ă force de persĂ©vĂ©rance, elle fini par y arriver.
Ăa y est, elle venait de terminer de retirer tous les adhĂ©sifs.
Avec hĂąte, elle retira enfin le couvercle de la boĂźte Ă chaussures et ce quâelle vit la fit presque tomber Ă la renverse tant elle ne s’y attendait pas.
Un petit chaton tout blanc et tout frĂȘle aux yeux bleus la regardait. Il tremblait de tout son corps tellement il avait peur et son pelage Ă©tait rempli dâune fine poussiĂšre qui ressemblait Ă de la terre.
Le contour de ses si jolis yeux Ă©taient vraiment sales. Cela se voyait quâon ne sâĂ©tait pas du tout occupĂ© de lui pendant un certain temps.
Elle déposa son index sur le bout de sa truffe. Fort heureusement, elle était humide et fraßche.
« Ouf⊠» soupira Jessica rassurée.
CâĂ©tait dĂ©jà ça, vu que ce petit chaton Ă©tait tout maigre. Quelquâun s’Ă©tait amusĂ© Ă le maltraiter…
Soudain, elle se rappela le gars qui avait jeté la boßte de carton dans la benne.
Quel immonde fumier ! Sâen prendre Ă un animal sans dĂ©fense. Pourquoi, ne pas tout simplement le faire adopter plutĂŽt que de le jeter comme une vieille chaussette. Les personnes de son espĂšce ne devraient pas exister. Ils devraient au contraire en finir avec eux-mĂȘmes au lieu de s’acharner sur des animaux.
Vite, sans attendre une minute de plus, elle dĂ©cida de ramener chez elle sa petite merveille Ă lâintĂ©rieur de cet immonde carton qui aurait pu l’Ă©touffer et qu’elle piĂ©tinerait bien volontiers mais plus tardâŠ
Tout le long de son trajet qui menait Ă sa maison, elle repensa Ă son rĂȘve dâhier soir. Elle venait de se souvenir du fameux message que le globe terrestre devait lui transmettre.
Sâagissait-il de cet adorable chat quâelle venait de rĂ©cupĂ©rer Ă lâintĂ©rieur de la benne Ă ordures ?
Il semblait que oui lorsquâelle regarda les jolis yeux bleus qui ne cessaient de la fixer.
Soudain, elle se rappela de certains bribes de son rĂȘve quâelle avait oubliĂ© et qui venaient Ă lâinstant de lui revenir en tĂȘte.
Les mots « RUOSIS », « AFRIQUE » et « TREFLE » clignotÚrent dans son esprit tels les ampoules lumineuses de Noël.
« Mais biensĂ»r ! » sâexclama t-elle tout haut.
Tout concordait parfaitement.
La piĂšce de puzzle de LâAfrique correspondait au premier chat quâelle avait eu pour la premiĂšre fois en GuinĂ©e Ă Conakry.
En ce qui concernait le trĂšfle qui Ă©tait dessinĂ© sur le recto de la carte de visite ; cela voulait dire quâelle aurait bientĂŽt eu la chance et le bonheur dâavoir un chat.
Quant au mot RUOSIS qui Ă©tait Ă©crit en lettre majuscules et caractĂšres gras sur le verso de la carte ; il fallait tout simplement inverser les lettres et les mettre dans le bon ordre afin d’obtenir le nom dâun petit rongeur qui n’Ă©tait autre que la souris.
Tout le monde sait trĂšs bien que les chats aiment bien leur courir aprĂšs juste pour s’amuser ou encore dans le pire des cas, les attraper pour les mangerâŠ.
Câest alors quâun large sourire Ă©claira le visage de Jessica.
Ă prĂ©sent, le soleil ne serait plus le seul Ă lui rĂ©chauffer le cĆur.
DĂ©sormais, cette adorable merveille qui venait de lui tomber du ciel serait son plus grand bonheurâŠ
Tel Ă©tait le message qui lui Ă©tait destinĂ©âŠ
FIN