Une étoile différente des autres brillait de mille feux dans le ciel noir d’encre…
Elle ne pouvait s’arrêter de scintiller tant elle voulait qu’on puisse l’admirer sans jamais la perdre de vue…
La nuit lui permettait d’être distinguée, unique au monde,
Et de voyager dans les airs sans aucune limite, ni aucune frontière…
La nuit l’enveloppait de sa profonde noirceur mais sans jamais la voiler…
Bien au contraire,
Elle la propulsait toujours au devant de la scène telle une reine ou encore une star au sommet de sa gloire…
La nuit était sa plus fidèle alliée…
Grâce à elle, elle n’éteindrait jamais son incandescente flamme dans la noirceur de son opacité…
La nuit ne lui faisait plus peur…
Elle lui faisait battre à nouveau son cœur dans un rythme régulier ou effréné,
Selon l’intensité de la voluptueuse noirceur de son encrier…
La rendant alors beaucoup plus vibrante et pétillante…
Ainsi, celle-çi lui permettait de ne jamais sombrer dans l’oubli…
Pourtant, au tout début de l’histoire, ce fut bien différent…
Puisque durant fort longtemps, elle avait toujours craint sa noirceur infinie…
Mais ce n’était plus le cas aujourd’hui…
Et chaque soir, elle aimait bien revêtir son costume de lumière brillantissime pour aller danser,
Au bal masqué de sa bien-aimée,
La mystérieuse nuit opaque si attirante et troublante…
Un plaisir immense que celui de danser avec elle toutes les nuits sans oublier le fougueux baiser de minuit…
Lui faisant alors tourner la tête et pousser des ailes dans le dos pour s’envoler toujours plus haut…
Ce qu’elle pouvait se sentir sereine dans les bras de son ciel !
Blottie à l’intérieur de son long manteau noir opaque si douillet…
Mettant bien en valeur ses contours pyramidales ainsi que sa jolie robe dorée pailletée.
Elle avait alors l’impression suprême de se révéler,
D’être au firmament de son apogée…
Et de pouvoir enfin tendre la main à son prochain,
Pouvoir ainsi effacer tous les chagrins,
En éclairant de mille feux leur chemin,
De sa vive et lumineuse clarté…
De sa bienveillante bonté,
Toutes ces âmes esseulées,
Perdues dans le désert,
Essayant de lutter tant bien que mal,
Dans les profondeurs abyssales,
Mais à qui on avait fait tant de mal,
Qu’une certaine belle étoile,
N’avait pas hésité à tenir l’ultime promesse de tous les sauver…
De les libérer un à un de leur prison de tristesse…
Tout en chassant leur mal-être…
Et en leur offrant protection et consolation…
Grâce à la puissance de son infinie clarté,
Permettant ainsi de guider chacune de ces personnes désespérées vers les chemins de la lumière et de la liberté…
La belle étoile apparaissait alors toute radieuse et lumineuse dans le si vaste ciel,
Tel un arc en ciel aux mille couleurs,
Réduisant ainsi au silence toutes ces affreuses souffrances…
« Ô nuit ! Reste toujours mon amie ! »
« Mais il en sera toujours ainsi ma chère petite étoile chérie car vois-tu, je t’apprécie tant qu’il ne pourrait en être autrement »
« Oh merci infiniment ! Douce et tendre nuit de ma vie »
La nuit lui avait ainsi promis de toujours bien veiller sur elle…
Puis ajouta ceci dans le creux de son oreille :
« Tu es si belle, merveilleuse étoile de ma vie ! Désormais, tu seras pour toujours et à jamais sous ma protection. Aucune malveillance ne pourra donc t’atteindre car vois-tu, tu fais désormais partie de mon univers ; un univers qu’aucun homme sur terre n’oserait défier tant il me craindrait… »
Et si jamais un jour on te pointait du doigt ; sache que ce ne serait que pour l’irradiance de ton intense clarté…
Voilà pourquoi, tu es devenue depuis quelque peu, mon étoile scintillante préférée…
Celle que j’aime tant chôyer parmi toutes celles de mon ciel noir de jais…
Et sais-tu petite étoile adorée que certaines personnes en quête d’espoir ou d’amour ne manqueront pas de te demander d’exaucer leur unique vœu tout en admirant la magnificence de tes traits lumineux ?
Sais-tu aussi que certaines d’entre elles voudront que tu guides leur pas incertains à travers l’obscurité de la forêt enchantée ?
Je pense que tu le sais déjà fort bien ma chère petite étoile…
Et connaissant ton côté protecteur ; tu te réjouiras sans doute à l’avance de toutes ces missions à entreprendre vu que tu as le cœur sur la main…
Ah ! Petite étoile de ma vie ! tu as tant de choses à offrir à ton prochain…
Tu es si merveilleuse et fabuleuse dans mon univers de noirceur,
Que seule ta présence suffit à rendre mon coeur infiniment heureux…
Et surtout, n’oublie pas que dans mon ciel, tu seras toujours éternellement chez toi…
« Ah ! Petite étoile de ma vie ! Ne cesse surtout pas de briller de mille feux dans mon paradis noir afin que je puisse toujours t’admirer…»
« Car, comme tu le sais, je ne cesserai jamais de t’aimer… »
Elle était assise sur le sable et regardait la mer qui se trouvait juste en face d’elle. L’océan si bleu et si calme lui rappelait des bribes de son passé.
Un passé qui lui paraissait pourtant être très proche comme si c’était hier…
Elle revoyait alors à travers les vagues bleutées, son doux visage auréolé de cheveux blonds dorés flottant au vent ainsi que ses magnifiques yeux verts qui avaient tendance à changer de nuance suivant la lumière du jour…
Tantôt ils pouvaient être gris/bleus, tantôt verts/jaunes ou encore bleus/verts ; un peu comme la couleur de l’océan indien qu’elle aimait tant…
Elle ne savait plus exactement…
Elle ne l’avait aperçu qu’une seule fois. Une seule et unique fois qui avait pourtant suffit à lui faire battre le cœur à mille à l’heure…
Un instant si bref ; presque insaisissable…
Elle seule, avait su arrêter le temps par je ne sais quelle façon pour immortaliser ce moment et le figer à tout jamais dans les recoins de sa mémoire.
Un moment où deux regards s’étaient croisés avec une certaine éternisation d’une profondeur intense pour ensuite s’évanouir et s’évaporer dans l’air tel un nuage vaporeux finissant par totalement disparaître dans un ciel beaucoup trop bleu…
Non, Mira n’arrivait pas à oublier ces yeux verts qui se confondaient encore avec la profondeur de l’océan…
Elle regardait le visage de cet homme inconnu se fondre dans l’eau tout en essayant de se remémorer ce qu’il devait bien porter le jour de leur fugace rencontre…
Un détail qui la turlupinait encore et encore sans trop savoir pourquoi…
Sans doute une chemise bleue ciel à manches courtes largement ouverte sur un torse nu imberbe ou plutôt un t-shirt de la même couleur faisant apparaître la musculature de ses bras bronzés.
« Mais que portait-il exactement ? » se demanda t-elle tout bas en caressant du dos de sa main le sable si chaud.
Tout s’embrouillait dans sa tête… Elle ne savait plus…
Avait-elle imaginé cette personne ? Ce doux visage ? Ces yeux verts/bleus ?
Non, elle jurerait que non… Elle était sûre et certaine de l’avoir croisé sur cette plage il y quelques jours ou peut-être moins et qu’il lui avait même souri.
Elle se souvenait encore de son sourire. Un sourire enjôleur qu’il n’avait adressé qu’à elle et à aucune autre…
Ça, elle ne l’avait pas rêvé, tout de même !
Un regard et un sourire inoubliables juste l’espace d’un instant sur cette immense plage déserte…
Un regard et un sourire puis plus rien… Le flou total…
Sa tête était lourde et elle se sentait horriblement fatiguée comme si elle avait fait un marathon alors qu’il n’en était absolument rien…
« Mira ! Mira ! Je te cherchais partout ! Enfin je te retrouve ! Tu vas bien ? » cria au loin une jeune femme.
Elle reconnaissait cette voix entre mille. C’était son amie Lucia. Elle tourna la tête en sa direction et essaya de se relever mais eu subitement un petit vertige inopiné.
Inquiète, son amie Lucia courut rapidement vers elle et s’empressa de lui agripper le bras pour la soutenir afin qu’elle ne tomba pas.
« Comment vas-tu ma Chérie ? Tu as l’air fatigué. Tu viens d’avoir un vertige. Il vaudrait mieux que tu rentres pour te recoucher »
« Non, ça va aller. Ne t’inquiète pas. J’ai eu le tournis mais je t’assure que je vais bien. Je préfère rester ici encore quelques instants. J’aime cet endroit »
« Tu en es certaine ? »
« Oui ma Lucia. Le vent du large me fait du bien »
« Soit ! Comme tu voudras. Tu sais que tu m’as fait peur hier. J’ai bien cru que je ne t’aurais plus jamais revue »
Mira se demanda à quoi elle pouvait bien faire allusion.
Son vertige venant de se dissiper et se sentant nettement mieux ; elle lui posa sans plus attendre la question :
« Mais de quoi me parles tu ? »
« Tu ne t’en souviens vraiment plus ? »
« Mais non » s’agaça t-elle. « Allez, dis-moi ! Ça commence sérieusement à m’inquiéter. Que s’est-il passé hier ? »
« Le docteur m’avait prévenu que tu perdrais momentanément la mémoire »
« Quel docteur ? Mais de quoi me parles tu encore ? » s’écria t-elle sous le coup de la panique.
« Du calme Mira ! Attends, je vais tout te raconter depuis le début »
« Je t’écoute » dit-elle sous le ton de l’impatience.
« Hier après-midi, tu faisais du kayak là-bas près de la barrière de corail. Subitement, ton kayak s’est retourné pour je ne sais quelle raison et ensuite on ne t’a plus revue à la surface de l’eau. Tu venais de t’être noyée »
« Quoi !!?? » s’exclama Mira.
« Si, c’est bien vrai. Et j’ai appris par la suite que ta tête avait heurté la coque de ton canoë et qu’à cause du choc assez violent, tu avais perdu connaiss… »
« Quoi ! ? Mais qu’est-ce que tu me racontes là ? » coupa t-elle brutalement.
« La stricte vérité »
« Mais je ne me souviens pas de tout ça !! » s’écria t-elle, horrifiée d’apprendre une telle nouvelle à son sujet.
« C’est normal que tu ne t’en souviennes pas pour l’instant. Tu as perdu partiellement la mémoire à cause du choc que tu as subi à la tête. Bon, je peux à nouveau te raconter la suite ? »
« Oui vas-y. Au point où j’en suis. De toute façon, je ne me souviens de rien du tout » déplora t-elle.
« Bon, je reprends. Heureusement, un des sauveteurs avait remarqué ton accident alors il est tout de suite venu te secourir. Ensuite, il t’a ramené ici et il a dû te réanimer car tu ne respirais plus du tout. S’il n’avait pas été là, tu ne serais plus de ce monde aujourd’hui. C’était très grave, tu sais… »
Mira n’en revenait toujours pas de ce que son amie venait de lui raconter. Elle restait encore abasourdie.
« Mais, mais… je ne me souviens vraiment pas de tout ça… » bredouilla t-elle toute désorientée.
Lucia lui pressa affectueusement l’épaule puis s’empressa d’ajouter :
« Le docteur m’a assuré que petit à petit tu finirais par retrouver ta mémoire alors sois rassurée ma petite Mira. Il ne faut surtout plus que tu t’inquiètes pour ça »
Mira se mordit la lèvre inférieure. Elle ne se souvenait toujours pas de cette noyade. En revanche, elle revoyait sans cesse dans sa tête le visage de cet inconnu avec de jolis yeux verts rieurs.
« En plus, ton sauveteur était vraiment très sexy. Un blond avec des yeux verts ; il me semble bien. Il a même demandé de tes nouvelles ce matin lorsque tu dormais. Tu en as de la chance ! Je crois que tu lui plais »
Mais alors ? se demanda soudainement Mira dans son for intérieur: Se pourrait-il que l’image de cet homme qu’elle avait dans la tête depuis son réveil, soit effectivement ce sauveteur ?
Et dire qu’elle pensait que sa mémoire lui jouait des tours…
Ce regard et ce sourire étaient donc réels et non imaginaires ?
Ils lui étaient donc véritablement destinés…
« Tu entends ce que je te dis Mira ? Tu as l’air ailleurs. Tu es sûre que tu vas bien ? » demanda son amie quelque peu inquiète.
« Désolée ma Lucia. Oui, je vais très bien, rassure toi. Je suis juste un peu déconcertée et fatiguée »
« Et il y a de quoi ! Tu aurais pu mourir ! Mais n’y pense plus ! Tu es bel et bien vivante et surtout en bonne santé. C’est tout ce qui compte… »
« Oui, tu as raison »
« Parfaitement ! Bon, ben… c’est pas tout mais moi, j’ai un rendez-vous ce soir avec un charmant garçon et j’ai la nette impression que c’est parti pour durer notre histoire. Est-ce que je peux te laisser ma Chérie ? car je dois me préparer pour être la plus belle pour aller danser »
Sacrée Lucia ! Elle n’était pas une personne à se laisser abattre par quoi que ce soit ! Un vrai rayon de soleil !
« Mais biensûr que tu peux y aller ma Lucia. Moi, je vais rester encore un peu ici. Passe une bonne soirée et amuse toi bien ! »
« Tu es un amour ! J’y vais ! »
La silhouette de son amie courait déjà vers le grand bâtiment de l’hôtel-restaurant « Les Rives bleues » qui se trouvait tout juste en bordure de la plage « Coco Lodge » puis finit par disparaître derrière une dune de sable.
Le ciel venait de changer de nuance et le soleil commençait à plonger progressivement dans la mer.
Mira adorait les couchers de soleil et plus particulièrement ceux des îles.
Ils étaient d’autant plus flamboyants qu’en métropole et elle aimait les contempler.
« Bonsoir Mademoiselle. Puis-je m’asseoir ? »
Surprise par cette voix inconnue qui venait de troubler ses pensées ; Mira tourna la tête et reconnu presque immédiatement ce visage ainsi que ces yeux verts…
Elle resta sans voix tandis qu’il continuait :
« Avant que vous ne refusiez, je tiens à me présenter. Je suis Patrick. Je ne sais pas si vous vous rappelez de moi. Je suis sauveteur et je travaille ici. C’est moi qui vous ai sauvé hier après-midi. Vous vous étiez noyée »
Mira n’en revenait toujours pas de se retrouver face à l’homme qu’elle pensait avoir imaginé dans son subconscient.
Il lui souriait tout en la regardant intensément de ses yeux verts.
Son cœur se mit alors à battre plus fort.
À cet instant là, elle aurait voulu le fuir mais il était déjà trop tard pour cette éventualité…
Le vent venait de se lever et les quelques mèches blondes et rebelles qui recouvraient le front de Patrick se mirent à voleter dans tous les sens.
Il portait un bermuda noir ainsi qu’un t-shirt bleu ciel moulant laissant apparaître la virilité de son torse et de ses biceps saillants.
C’était indéniablement un très bel homme…
Un peu comme dans les nombreux rêves de son imagination débordante sauf que cette fois-çi, il s’agissait de la réalité et non d’un conte de fées.
En se noyant dans cet océan, elle avait attiré ce sauveteur qui l’avait sauvée des sombres profondeurs…
Ensuite, elle avait perdu la mémoire qui lui avait joué bien des tours.
Et à présent, venait d’apparaître cet homme qui se tenait assis tout près d’elle en train de lui parler de ce mémorable moment où il l’avait réanimé sur la plage.
Un moment qui selon ses dire l’avait particulièrement touché vu que ce fut une grande première pour lui.
Mira l’écoutait sans dire un mot tout en lui jetant de brefs regards car elle n’osait le regarder dans les yeux.
Soudain, en observant plus attentivement ses lèvres remuer ; C’est alors qu’elle se souvint d’un détail précis où plutôt d’un instant qu’elle avait enfoui au fond de sa mémoire et qui venait brusquement de lui revenir…
Il s’agissait d’un long baiser sans fin…
Un souffle de vie qui lui avait traversé la gorge puis parcouru le corps telle une décharge électrique refaisant ainsi battre son cœur…
Une foudroyante décharge ; un véritable coup de foudre ! qui l’avait alors réanimée et laissait à nouveau en vie sur notre planète Terre…
Une renaissance grâce à un seul et unique baiser.
Patrick venait de terminer son récit et un silence se fit.
Soudain, il lui avoua que cet interminable bouche à bouche lui avait fait prendre conscience qu’il venait d’être foudroyé par l’amour et qu’il avait eu du mal à se séparer des lèvres si douces de Mira.
Et qu’au moment où elle avait enfin entrouvrit ses grands yeux gris/bleus hypnotisants ; ce fut alors pour lui comme une évidence…
À cet instant là, il réalisa qu’il venait de tomber amoureux.
C’est pourquoi, il avait voulu la revoir ce soir car il était déterminé à ne plus la perdre.
Oui, son souhait le plus ardent était de faire un long chemin avec elle. Mais l’accepterait-elle ?
Il espérait que oui alors sans plus tarder, il lui posa la question qui lui brûlait tant les lèvres.
À ce moment-là, ses yeux verts s’intensifièrent davantage, ne quittant plus ceux de Mira.
Rougissante, elle baissa les siens et ne lui répondit pas tout de suite.
Elle était encore sous le coup de l’émotion.
Sa mémoire lui avait peut être joué des tours mais pas le commencement de cette belle histoire d’amour.
Un amour à peine naissant et palpitant ; ici, sur cette magnifique plage de sable blanc alors qu’elle ne s’y attendait pas.
Une belle histoire qui sans nul doute resterait à jamais gravée dans sa mémoire et qu’elle raconterait plus tard à leurs enfants en commençant par ceci :
Il était une fois sur l’inoubliable plage de Coco Lodge, un homme et une femme…
J’ai participé à un concours d’écriture qui avait été proposé par le site The Millennials stories et je dois bien avouer qu’au début j’étais un peu intimidée par ce genre de défi puis je me suis dis : « Pourquoi pas ? ».
J’ai déjà participé à des concours d’écriture mais pas avec des images comme support.
J’espère que j’aurai relevé le défi ! car j’ai vraiment apprécié y participer.
C’était un peu comme un jeu… Une envie de me dépasser…
Merci encore à toi Andy !
Voici les images que j’ai choisi d’utiliser pour construire mon histoire : elles m’ont beaucoup inspirées. Elles proviennent de l’article d’Andy qui parle de son fameux : Concours d’écriture
En espérant que vous apprécierez lire mon histoire qui porte le titre suivant :
LE MESSAGE :
23H45. Jessica dormait à poings fermés dans son lit. Elle était en train de rêver à son chat « Tootsy » qu’elle avait perdu tragiquement, il y a trois ans, écrasé sur la route, tout près de sa maison de campagne, par un de ces chauffards inconscients sans scrupules, avides de vitesses et se fichant bien d’ôter une vie animale…
Elle le revoyait avec une netteté précise dans diverses scènes qu’elle avait toujours gardé en mémoire et qu’elle n’avait jamais oublié malgré le temps passé.
Tantôt il était en train de se caresser contre ses jambes tout en faisant ses pattes de velours, tantôt il ronronnait très bruyamment lorsqu’elle lui caressait son ventre d’un blanc immaculé.
Toutes ces images ne cessaient de tourner en boucle et la rendaient infiniment heureuse comme si son chat n’avait jamais quitté cette terre, qu’il était toujours là, bien vivant, tout près d’elle, dans sa chambre, en train de dormir paisiblement dans le fameux fauteuil qui lui était attitré et qu’elle avait surnommé « Petit Prince » tant elle l’adorait.
Un fauteuil dont le revêtement de velours si doux et si moelleux avait le don de le rendre totalement dingue lorsqu’à peine, il s’y s’allongeait et qu’il se mettait alors dans sa position préférée : celle de l’escargot tout en mordillant avec délectation le tissu de velours bleu turquoise.
Et bien entendu comme tous les chats, il lui arrivait également d’y planter ses petites griffes acérées avec un certain plaisir non dissimulé tant il se sentait dans une totale plénitude.
Comme Tootsy lui manquait ! Et le revoir ainsi, allongé dans son fauteuil, en train de la regarder intensément avec ses si jolis yeux jaunes la faisaient littéralement fondre.
Elle s’avança vers lui et commença à lui caresser la tête tout en lui murmurant des mots doux.
Sous l’effet de ses caresses, Tootsy s’étira puis se mit soudainement à miauler trois fois. Habituellement, elle aurait fait semblant de comprendre ce qu’il pouvait bien vouloir lui dire mais là, dans son rêve, il n’était pas nécessaire de le faire puisque comme par magie, ses miaulements se traduisirent instantanément dans sa langue humaine. Et voici ce qu’elle entendit :
« Maman, tu me manques beaucoup… »
Jessica fut un peu surprise de l’entendre parler ainsi mais néanmoins ravie car ce n’est pas si fréquent de pouvoir enfin comprendre les miaulements de son chat. Sans plus attendre, elle lui répondit :
« Moi aussi, mon bébé, tu me manques énormément, j’espère que tu le sais… »
« Oui, je le sais Maman. C’est pourquoi, j’ai voulu te voir ce soir pour te dire aussi que je t’aimerai toujours… »
« Oh ! Comme tu es mignon ! Moi aussi, je t’aimerai toujours mon Tootsy… »
C’est alors qu’il rapprocha son museau tout blanc de ses longs cheveux cuivrés qui se balançaient juste devant sa truffe ; les renifla avec insistance un petit moment car il aimait bien sentir leurs parfums qui embaumaient le shampooing à la fleur de Tiaré puis commença à mordiller leurs pointes avec espièglerie.
Tootsy adorait jouer avec ses cheveux et Jessica le savait bien, c’est pourquoi, elle faisait exprès de les laisser tomber en cascade sur le sommet de son crâne tout en leur faisant faire des mouvements de va et vient à l’aide de sa main, lui balayant ainsi l’extrémité de son museau ; si bien, que cela avait tendance à le rendre complétement fou et plus joueur que jamais.
Ensuite, tout en ronronnant, il terminait son jeu de mâchouillage capillaire en léchant le bout de ses doigts avec sa petite langue rose si râpeuse et si chatouilleuse, qu’elle ne pouvait s’empêcher de rire aux éclats.
À ces moments-là, elle aurait voulu figer le temps et garder pour toujours son chat à ses côtés mais
elle savait bien que ce n’était pas possible…
Cependant, tout était possible dans son rêve alors elle en profitait au maximum tout en espérant que celui-ci durerait le plus longtemps possible.
Mais ne dit-on pas que jamais rien ne dure ici-bas ?
Subitement, la dernière image de son chat lui léchant le bout des doigts commença à se flouter puis à s’estomper de plus en plus jusqu’à totalement disparaître derrière un gros nuage sombre.
« Non, ne t’en va pas, reste encore près de moi Tootsy… » murmura-t-elle dans son rêve.
Mais le nuage noir venait de tout effacer laissant place à présent, à un vaste désert aride inondé d’une lumière blanche blafarde qui lui aveuglait les yeux.
Elle porta alors sa main droite en visière de façon à se les protéger des éblouissants rayons ardant du soleil puis se mit à regarder autour d’elle.
Il n’y avait pas la moindre végétation ; juste le désert sablonneux qui n’en finissait pas et elle, toute seule en train d’errer…
Le soleil tapait fort ; il lui brûlait la peau et l’air était lourd.
Fort heureusement, une légère brise venait de temps en temps lui caresser le visage, lui procurant ainsi un certain bien-être qui lui donnait la sensation de rester fraîche et de ne pas trop transpirer vu qu’il faisait une chaleur insoutenable ici.
Comme elle était pieds nus, elle pouvait ressentir la chaleur du sable chaud à chacun de ses pas mais ce n’était pas si désagréable vu qu’il n’était pas non plus brûlant.
Ici, il n’y avait pas âme qui vive. Tout était cruellement désertique. Le paysage ne se résumait qu’à une vaste terre sans limite, de couleur ocre, accompagnée de hautes dunes sablonneuses de-ci delà avec pour unique toile de fond un ciel bleu pâle sans nuages d’où irradiait un soleil d’un jaune vif beaucoup trop éclatant qui lui faisait mal aux yeux.
Et il faisait extrêmement chaud. Une chaleur exubérante mais supportable grâce aux quelques coups de vent intermittents qui au passage venaient lui ébouriffer les cheveux et lui faire le plus grand bien.
Pour l’instant, Jessica n’éprouvait pas encore l’envie de boire mais cela ne tarderait pas arriver vu les rayons persistants de ce soleil implacable.
Elle marchait tranquillement sans trop savoir où elle allait quand soudain le ciel commença à s’obscurcir.
« Tiens, que se passe-t-il ? » se demanda-t-elle en le scrutant des yeux.
Quelques secondes après, elle compris qu’il s’agissait d’une éclipse solaire. Tout en se protégeant les yeux, elle regarda en direct le soleil se voiler partiellement puis passer à l’état d’éclipse totale rendant alors ces lieux des plus lugubre ; ce qui déstabilisa Jessica qui avait une sainte horreur de la nuit.
Jusque-là, jamais encore elle n’avait assisté à ce type de phénomène, mais elle savait bien qu’il fallait éviter de regarder une éclipse sans lunettes de protection alors elle préféra baisser les yeux et attendre que le soleil revienne.
« Alors tu reviens ou pas ? » s’agaça t-elle tout en jetant furtivement un œil au ciel qui était toujours autant obscurci.
Mais au lieu que celui-ci réapparaisse ; Jessica remarqua qu’il venait subitement de se dissimuler derrière les dunes de sable ocre.
« Eh ! Mais qu’est-ce que ça veut dire ? » s’écria-t-elle toute décontenancée.
Normalement, ce genre de phénomène ne se produisait jamais après une éclipse et le soleil aurait dû revenir alors que là, il avait totalement disparu.
Quant au ciel obscur, il était à nouveau redevenu clair et avait repris sa couleur initiale bleue azur comme lors de son arrivée dans ce désert.
« Ce n’est pas possible que le ciel soit redevenu bleu ! puisque le soleil n’est plus là ! Et pourquoi s’est-il déjà couché ? Mais que se passe-t-il ici ? » s’exclama t-elle tout haut.
Mais ce qui la rendit encore plus perplexe, c’est qu’il ne faisait pas nuit. Or, la nuit aurait dû tomber depuis déjà longtemps puisque le soleil s’était couché. Tout ceci n’était vraiment pas normal.
Soudain, sous ses yeux ébahis, le ciel bleu azur changea brusquement de couleur et se métamorphosa en un ciel bleu violet pour se teindre finalement en une couleur mauve profonde.
Jamais encore, Jessica n’avait assisté à un tel spectacle et ce, en quelques fractions de secondes seulement…
« Comme tout est étrange ici ! » murmura-t-elle dans un souffle. « C’est à n’y rien comprendre mais je dois bien reconnaître que ce ciel est vraiment magnifique. Je n’en avais jamais vu de semblable sur terre…» s’extasia t-elle en admirant avec émerveillement ce ciel qui semblait sortir tout droit d’un film de science-fiction.
Le paysage semblait alors beaucoup plus insolite comme si elle se trouvait dans un autre monde. Une autre dimension. Un lieu irréel mais si beau qu’elle en était subjuguée et totalement fascinée au point même de ne plus craindre de se retrouver toute seule ici.
Les cheveux épars et vêtue d’une simple et longue tunique noire en satin qui volait au moindre coup de vent, Jessica marchait au hasard, sans trop savoir où elle allait mais elle ne se sentait plus autant perdue qu’auparavant.
Elle découvrait ce nouveau monde avec beaucoup de curiosité tout en se demandant où tout cela la mènerait.
Et de toute façon, maintenant qu’elle était ici, elle voulait aller jusqu’au bout de cette aventure incongrue et ne surtout pas retourner en arrière. Il fallait au contraire, qu’elle avance.
Elle regarda à nouveau le ciel. Il venait à l’instant même de changer de nuance. Il s’était à présent teinté d’une jolie couleur mauve claire dans lequel venait de s’incruster par myriades des étoiles multicolores qui commencèrent à briller par intermittence ; ce qui la fit immédiatement penser aux guirlandes lumineuses que l’on accrochait aux branches du sapin de Noël.
« Vraiment magnifique ! » s’émerveilla t-elle à haute voix.
Elle venait de s’arrêter de marcher et admirait toute la magnificence de ce ciel étoilé qui s’étendait à l’infini. Il était si spécial et tellement original, qu’elle en restait éblouie.
« Dieu, que c’est beau ! » s’exclama t-elle en ayant presque les larmes aux yeux.
Ce ciel teinté de mauve et envahit d’étoiles multicolores contrastait littéralement avec cet immense désert de couleur ocre et totalement dépouillé de végétations. Et s’il fallait choisir entre le ciel et la terre ; son choix était déjà fait. Il faut dire que ce désert n’était guère accueillant tant il était triste et fade…
Regarder ce ciel lui faisait le plus grand bien. Il lui permettait d’oublier le côté sinistre de ces lieux ternes, sans vie et sans couleurs.
Ce ciel portait en lui toute la lumière dont elle avait besoin et lui redonnait de l’espoir.
Quant à la nuit, elle ne semblait pas exister dans ce nouveau monde ; ce qui arrangeait bien Jessica qui la détestait au plus haut point. Elle avait toujours eu peur de la nuit. La nuit avait tendance à lui faire perdre ses points de repère. La nuit rendait tout différent. Et puis dans la nuit, on n’y voit strictement rien. Alors, qu’ici, le ciel restait perpétuellement inondé d’une douce lumière, lui permettant ainsi de voir tout ce qui l’entourait comme si elle était toujours en plein jour.
Cette lumière n’était ni jaune, ni blanche, ni blafarde ; elle restait d’une jolie couleur mauve tamisée rendant alors l’atmosphère bien plus chaleureuse. Un peu comme si on se retrouvait dans une bulle de protection ou encore à l’intérieur du ventre de sa mère.
Et au milieu de ce triste désert inconnu, Jessica évoluait tranquillement tout en admirant ce ciel mauve étoilé qui lui redonnait du courage.
Au fond d’elle, elle espérait que cette aventure la conduirait vers un heureux dénouement.
Mais le seul inconvénient perturbateur qui commença à se faire ressentir fut bien la soif. Elle lui brûlait et asséchait la gorge, l’empêchant ainsi de déglutir convenablement et finissant par lui provoquer de terribles quintes de toux assez fatigantes.
À cet instant-là, elle ne put s’empêcher d’imaginer une paisible oasis se dressant droit devant elle, avec, posé en son centre, sur une table basse, un grand verre de coca-cola bien glacé, agrémenté d’un zeste de citron vert car c’est ainsi qu’elle l’appréciait et qui n’attendait qu’elle. Elle prenait alors le verre tout enveloppé de condensation dégoulinante et se mettait à le boire goulument d’un trait. Et là, enfin ! Sa soif était étanchée.
Afin de réaliser son vœu de désaltération, elle se mit à fermer les yeux et attendit quelques instants avant de les rouvrir. Mais une fois les yeux ouverts, elle ne vit strictement rien. Pas le moindre verre d’eau ni de boisson gazeuse ne s’était matérialisée devant elle alors elle préféra oublier cette pensée et se concentrer plutôt sur sa marche.
Et le temps s’écoula, s’égrèna sous cette écrasante chaleur…
Elle marchait toujours sans but précis dans cet immense désert lorsque soudain elle crut apercevoir au loin une silhouette allongée qui semblait porter quelque chose de très brillant devant elle mais de là où elle se trouvait, elle n’arrivait pas à voir clairement de quoi il s’agissait exactement.
Elle se frotta les yeux pour voir si elle n’avait pas été victime d’une hallucination à cause de sa fatigue mais quand elle regarda à nouveau au loin, la silhouette se profilait toujours. Ce n’était donc pas une hallucination…
Un peu interloquée et ne sachant quoi faire face à cette inopinée présence, elle se demanda avec une certaine inquiétude si elle devait attendre sa venue ou au contraire la fuir.
La panique s’insinua en elle, entraînant ainsi de multiples questions qui commencèrent à lui envahir l’esprit :
Est-ce que cette soudaine apparition venue de nulle part était humaine comme elle ? Et dans ce cas-là, était-ce un homme ou une femme ? Et le plus important de tout : est-ce qu’il ou elle lui voudrait du bien ou du mal ?
Mais à peine s’était-elle posée toutes ces questions que l’étrange silhouette allongée vola subitement dans les airs et se dirigea droit vers elle telle une fusée.
« Mon Dieu ! » s’écria Jessica en sursautant. Trop tard ! Désormais, elle ne pouvait plus fuir…
Instinctivement, elle ferma les yeux pensant ainsi qu’elle pourrait peut-être effacer cette vision et même si cela n’avait rien donné tout à l’heure concernant son souhait de désaltération. Elle se concentra et compta alors jusqu’à 10 dans sa tête et lorsqu’elle arriva enfin au chiffre fatidique, les rouvrit aussitôt s’attendant à voir un monstre en face d’elle…
À sa grande surprise, ce qu’elle vit ne ressembla en rien à un monstre mais plutôt à une étrange jeune femme souriante qui tenait entre ses mains un énorme globe terrestre tout illuminé qui lui mangeait pratiquement tout le devant du corps.
Comme elle venait d’atterrir tel un boulet de canon ; elle était encore toute auréolée d’un épais nuage de poussière de sable blanc mais peu à peu, il finit par se dissiper permettant ainsi à Jessica de pouvoir mieux distinguer ses traits.
La jeune femme accentua davantage son sourire comme pour lui faire montrer qu’elle n’était pas son ennemie ; ce qui la rassura grandement.
Cependant, il y avait quelque chose qui clochait chez elle. Elle ne semblait pas tout à fait humaine par rapport à quelques particularités physiques qu’elle venait de remarquer.
En effet, mis à part leurs formes en amande, ses grands yeux noirs frangés de cils épais ne ressemblaient pas à ceux d’un humain. Ils étaient d’un noir profond très opaque semblable à de l’encre de chine et totalement dénués d’iris, de pupilles ainsi que de sclère : la fameuse membrane qui forme le « blanc » de l’œil et que tout être humain bien constitué a à sa naissance. Mais là, en leur absence, le regard de cette jeune femme était des plus troublant et mystérieux ; voire presque rebutant tant leur noirceur profonde était énigmatique.
Quant à ses doigts démesurés qui maintenaient l’énorme globe terrestre à hauteur de sa poitrine ; ils étaient palmés avec de longs ongles noirs recourbés si pointus qu’ils faisaient penser aux griffes acérées des grands félins mais en beaucoup plus redoutables. C’était d’ailleurs, ce qu’il y a avait de plus effrayant chez elle ; si bien, que Jessica préféra ne pas trop s’y attarder sous peine de paniquer.
Jessica continua son inspection physique.
La jeune femme avait de longs cheveux raides de couleur mauve striés de jolis reflets violet qui lui tombaient de chaque côtés du visage jusqu’aux épaules ainsi qu’une épaisse frange lisse qui lui arrivait au ras des sourcils. Une chevelure des plus originale que Jessica n’avait encore jamais vu sur terre et qu’elle trouvait plutôt jolie. Toutefois, elle se demandait si leur texture ressemblait à celles des humains. Il lui semblait que oui mais elle n’en était pas sûr.
Enfin, son visage poudré de blanc à outrance et rehaussé de rose à joues nacré bien prononcé ressemblait au maquillage si particulier des Geisha tandis que ses lèvres pulpeuses étaient peintes d’un rouge vif brillant qui jurait avec la blancheur de son teint.
À force de l’observer, Jessica finit par en déduire que cette étrange jeune femme devait être une extra-terrestre vu les traits physiques quelque peu hétéroclites qui la caractérisait.
Quant au reste de son anatomie : bras, jambes et pieds ; ils étaient comme ceux des humains.
Ses bras étaient revêtus de longues manches chauve-souris de couleur noir qui lui retombaient le long des coudes à cause du globe qu’elle portait.
Sa jupe noire moulante qui lui arrivait au-dessous des genoux laissait apparaître de jolies jambes fuselées avec des pieds nus dont les ongles avaient la même couleur que celles de ses mains.
Par contre, elle ne pouvait pas encore voir l’ensemble de son corps à cause de l’énormissime globe terrestre qu’elle tenait toujours contre elle, entre ses mains et qui lui cachait tout le devant de la poitrine jusqu’à la taille.
Mis à part les yeux d’un noir opaque sans sclère ainsi que les doigts démesurés aux longs ongles noirs crochus ; Jessica n’était pas trop effrayée par cette jeune femme venue d’ailleurs ; sans doute parce qu’elle arborait constamment un sourire sur son visage impassible et qu’elle semblait être pacifiste envers elle.
Alors, pour briser la glace, elle décida de lui rendre le sien puis lui demanda :
« Comment vous appelez-vous ? »
La jeune femme ne cilla pas. Elle restait imperturbable et sans aucune réaction. Ses grands yeux noirs vides d’expression ne cessaient de la fixer et pas un seul mot ne sortit de sa bouche. Elle semblait ailleurs…
Soudain, Jessica ouvrit les yeux grands comme des soucoupes.
Les longs cheveux raides et mauves de la jeune femme venaient subitement de se soulever tout seuls et commencèrent à s’onduler tels des serpents, dans un mouvement régulier, tout autour de son visage.
« Eh ! Mais comment faites-vous ça ? » s’écria Jessica, les yeux écarquillés.
Toujours en apesanteur, les longs cheveux ne cessaient de s’onduler et de s’entremêler entre eux lorsque soudain ils s’élevèrent dans leurs totalités au-dessus de sa tête et restèrent ainsi suspendus dans les airs tout en continuant leurs jolies danses d’ondulation.
Hypnotisée et sans voix devant ce phénomène capillaire des plus insolite, Jessica n’en revenait pas de ce qu’elle voyait : les cheveux bougeaient réellement tout seuls.
La chevelure mauve semblait être vivante.
Quel étrange phénomène ! se dit-elle intérieurement, totalement subjuguée.
Les cheveux continuaient toujours de s’onduler en apesanteur lorsque brusquement ils se figèrent et restèrent ainsi immobiles durant quelques minutes avant de finir par retomber lentement, mèches après mèches avec délicatesse sur les fines épaules drapées de noir de la jeune femme.
Comme par enchantement, ils avaient repris leur apparence de raideur bien lisse et encadraient à nouveau le contour de son visage comme si aucune manifestation ne s’était passée.
« Mais comment avez-vous fait ça ?? » s’écria à nouveau Jessica en espérant que la jeune femme finirait bien par lui répondre.
Mais la jeune femme restait toujours autant imperturbable comme si elle n’entendait pas Jessica. Elle gardait ce même sourire figé qui ne l’avait jamais quitté depuis qu’elles s’étaient rencontrées.
« Répondez-moi s’il vous plaît… » insista-t-elle.
Mais la jeune femme ne daignait toujours pas ouvrir les lèvres.
Mais pourquoi diable ne voulait-elle pas lui répondre ? Était-elle muette ? Et pourquoi ce sourire perpétuel sur son visage ? s’interrogea t-elle.
« Vous êtes muette ? C’est pour ça que vous ne me parlez pas ? » questionna Jessica avec une pointe d’agacement dans la voix.
Brusquement, le globe que tenait la jeune femme entre ses mains se mit à vibrer et à briller plus intensément. La lumière jaune qui l’enveloppait devint alors beaucoup plus incandescente et irradiante tel un soleil brillant de mille feux.
Ce fut à ce moment-là que la jeune femme émit enfin son premier son tout en gardant son perpétuel sourire :
« Bonjour Jessica ! Je suis Cortana. Je suis venue de très loin pour vous dire un message »
« Me dire un message ? Mais de quoi me parlez-vous ? Et pourquoi ce globe bouge comme ça. Qu’est-ce qui se passe ? »
À présent, le globe tressautait vigoureusement comme s’il allait exploser d’une minute à l’autre. Manifestement, la jeune femme faisait beaucoup d’efforts pour pouvoir le maintenir tout contre elle afin qu’il ne lui échappa pas des mains. Ses longs doigts aux ongles noirs si pointus étaient tendus à l’excès et semblaient se distendre tellement ils luttaient et résistaient contre les tressautements violents.
Cependant, son visage n’exprimait aucune crispation d’effort et gardait toujours le même sourire figé comme si de rien n’était.
De son côté, Jessica ne quittait pas des yeux le globe qui semblait être enragé.
Soudain, son incandescente lumière devint brutalement aveuglante ; si bien qu’elle dû fermer les yeux.
C’est alors que la jeune femme sortit à nouveau de son mutisme :
« Ne vous inquiétez pas Jessica. Ce globe qui représente votre planète Terre n’explosera pas. Les violentes vibrations qui le secouent ainsi que la forte lumière aveuglante qui l’entoure ne sont que les manifestations d’un signe. Ce signe nous indique qu’il sera bientôt prêt à vous transmettre le message dont je vous parlais tout à l’heure. Moi, je ne suis que son intermédiaire. N’ayez crainte, Jessica ; les deux manifestations vont bientôt s’arrêter. Gardez les yeux fermés et attendez mon signal »
Quelque peu décontenancée, Jessica s’exécuta et attendit.
Entre les mains de la jeune femme, le globe continuait toujours de vibrer avec violence lorsque soudain il s’arrêta brutalement de bouger et resta totalement immobile.
Sa lumière aveuglante diminua peu à peu d’intensité jusqu’à s’éteindre complétement, laissant place à un globe qui était devenu tout terne.
Il ne semblait plus être en vie.
À présent, il avait pris une couleur grisâtre et on pouvait voir sur son pourtour, sculptés en relief, les différents continents de la planète Terre.
« Maintenant, Vous pouvez réouvrir les yeux Jessica. Les manifestations viennent de s’arrêter »
Jessica ouvrit aussitôt les yeux et revit la fameuse boule terrestre qui lui avait tant fait peur tout à l’heure et qui semblait s’être enfin calmée maintenant. Elle constata qu’elle n’était plus illuminée de son incandescente lumière si aveuglante et qu’elle avait pris une teinte grise.
« Le globe est devenu tout terne et il ne bouge plus du tout » dit-elle en regardant Cortana.
« Oui, comme je vous l’avais dit précédemment. Cette couleur grise est le processus normal qui fait suite aux deux manifestations. Et dans une trentaine de minutes, il vous annoncera enfin votre message »
« Mais de quel message s’agit-il ? »
« Je sais que tout cela doit vous paraître incongru mais je vous en prie, faites-moi confiance »
« Mais dans ce cas là, est-ce que je peux vous poser d’autres questions ? »
« Oui, si cela peut vous aider à vous mettre en confiance »
« Heu…. Tout d’abord, qui êtes-vous exactement ? Une sorte d’extra-terrestre ? »
« Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, je m’appelle Cortana. Je suis effectivement une extra-terrestre mais je n’aime pas ce terme que je trouve péjoratif et galvaudé. Plus exactement, je suis une humanoïde mais là encore, je préfère dire que je suis une humaine tout comme vous mais avec quelques différences que vous avez dû remarquer par rapport à mes yeux, mes mains ainsi que mes cheveux. Toutes ces différences qui font que je suis un être exceptionnel, unique et à part » ajouta-t-elle fièrement dans un large sourire qui fit apparaître pour la première fois une rangée de dents d’une éclatante blancheur.
« Oui, j’ai vu tout à l’heure que vos cheveux volaient dans les airs ! Jamais encore, je n’avais assisté à un tel phénomène… »
« Oui, je sais. Je vous dois quelques explications à ce sujet. Tout à l’heure, mes cheveux étaient en apesanteur parce qu’ils étaient en connexion avec le globe. À ce moment-là, je ne pouvais pas encore vous parler car j’étais concentrée et en communion avec eux. Mes cheveux sont ultra sensibles et lorsqu’ils ressentent n’importe quelle manifestation ou évènement à venir, ils me l’annoncent en faisant des mouvement d’ondulation »
« Ils vous prédisent donc l’avenir ? »
« Oui, en quelque sorte mais juste en ce qui concerne les manifestations de la nature. Par exemple, si jamais il y avait un séisme ou encore un tsunami ; mes cheveux seraient capables de me l’annoncer deux ou trois jours à l’avance afin que je m’y attende et que je puisse trouver des solutions pour sauver l’humanité et même si malheureusement on ne peut jamais éviter les pertes »
« wahou ! En effet, des cheveux pareils, ce n’est pas courant ! Mais là, il me semble qu’ils bougeaient à cause de ce globe terrestre. Pourquoi ? »
« Ce globe représente la nature de votre planète Terre. Il n’est donc pas ordinaire car il est vivant. C’est un peu comme si vous aviez là, juste devant vos yeux votre propre planète en miniature et que vous pourriez enfin voir tout ce qu’il y a à l’intérieur »
« Ah d’accord, je comprends mieux… D’où ce mystérieux message qui m’est destiné ? »
« En effet, vous comprenez vite Jessica… Avez-vous d’autres questions ? »
« Heu… »
Jessica voulait connaître le mystère de ses yeux noirs mais elle n’osait pas lui poser la question. Ce fut Cortana qui la devança comme si elle lisait dans ses pensées telle une télépathe.
« N’avez-vous pas des questions au sujet de la particularité de mes yeux ? Ils doivent vous paraître affreux et effrayants. Sans parler de mes mains… »
Jessica fut surprise par les paroles négatives de la jeune femme mais soulagée que ce fut elle qui engagea la discussion à ce sujet…
« Eh bien, il est vrai qu’ils ne sont pas communs mais j’aimerais beaucoup que vous m’en parliez »
« Très bien, je vous remercie. Mes yeux sont entièrement colorés en noir parce qu’ils sont dotés d’un filtre protecteur qui me protègent des rayons ultraviolets nocifs du soleil ainsi que de toutes sources de lumières agressives ou aveuglantes tel que ce globe par exemple. Ce filtre est un véritable bouclier. Ainsi, je suis totalement immunisée du vieillissement oculaire ainsi que de toutes sortes de maladies de l’œil »
« Wahou ! En effet, vos yeux sont vraiment exceptionnels. Je comprends mieux à présent, leurs couleurs si noires. Et vos mains ? »
« Mes mains sont démesurées pour pouvoir porter toutes sortes de choses très lourdes ou très volumineuses et sans en subir les conséquences. Par exemple, je serais capable de porter une masse de 500 kg sans aucune difficulté et sans le moindre effort. Quant à mes longues griffes ; elles me permettent de pouvoir me défendre de toutes agressions physiques. Ainsi, grâce à elles, je ne crains strictement rien »
« Wahou ! Je suis vraiment bluffée ! Vous êtes vraiment exceptionnelle comme personne ! »
« Merci, Jessica. Je suis heureuse que vous pensiez cela. Avez-vous d’autres questions à me poser ? »
« Oui. Heu… Avant que l’on se rencontre tout à l’heure ; je vous avais vu voler dans le ciel comme si vous étiez une véritable fusée. Comment est-ce possible ? »
Cortana accentua davantage son sourire laissant apparaître à nouveau ses dents d’une extrême blancheur.
« Eh bien, mon espèce est capable de voler comme vos machines volantes ou encore comme un oiseau. J’ai également la possibilité de choisir ma vitesse de vol selon mes désirs. Tous les humains de mon espèce sont dotés de ce pouvoir surnaturel. C’est ainsi que nous sommes nés »
« wahou ! Vos pouvoirs sont vraiment extraordinaires ! Comme ça doit être merveilleux de pouvoir voler comme un oiseau… Mais, je voulais vous demander… Est-ce que vous êtes nombreux dans votre espèce ? »
« Oui, mais pas suffisamment. Actuellement, nous avons atteint le nombre de 5000 Uranusiens. Comme vous pouvez le constater, nous ne sommes pas aussi nombreux que votre planète Terre »
« Uranusien ?? » questionna Jessica, les sourcils froncés.
« Oui, Uranusien. Là aussi, je vous dois quelques explications. Alors tout d’abord, je ne viens pas de ce désert qui fait parti de la planète « Strangia ». Strangia est une planète inhabitée qui ne possède aucune ressource naturelle pour pouvoir y vivre. Moi, je viens d’une autre planète qui s’appelle « Uranus ». C’est une planète géante qui possède toutes les ressources naturelles dont nous avons besoin contrairement à Strangia »
« D’où le terme Uranusien » enchaîna Jessica. « Vous êtes donc originaire d’Uranus ? »
« Oui, c’est bien ça. Et nous avons aussi des clans au sein de notre espèce. Moi, je fais partie du clan des Verseau. C’est une communauté révolutionnaire qui mène le combat de protéger les Humains de toutes les catastrophes naturelles qui menaceraient votre planète Terre comme par exemple : les inondations, les feux de forêts, les séismes, ect… C’est notre principale cause. Et biensûr, nous avons aussi la faculté de pouvoir vous annoncer des messages par le biais de notre globe terrestre »
« Wahou ! Vraiment impressionnant ! Et ces messages que vous transmettez, sont-ils bons ou mauvais ? »
« Ils sont toujours porteurs d’espoir et embellissent en général votre vie de terriens car nous sommes infiniment respectueux de votre espèce. Nous sommes des idéalistes ouverts d’esprits qui acceptons la différence. Nous sommes totalement dénués de méchanceté. D’ailleurs, dans notre planète, il n’y a ni meurtres ni corruptions »
« Vous en avez de la chance ! Hélas, ce n’est pas le cas, pour nous les terriens. Notre humanité a pas mal de défauts… »
« C’est vrai, mais il y a aussi des exceptions et vous en faîtes partie »
« Merci de me dire ça, Cortana mais je pense ne pas être parfaite non plus… »
« Tout un chacun a ses défauts. Personne n’est parfait mais je sais lire en vous comme dans un livre ouvert. Vous avez beaucoup de qualités que vous ignorez »
« Ah bon ? Je ne sais pas… Peut-être… »
« Si, croyez-moi… »
Jessica trouvait que les paroles de cette étrange jeune femme étaient sages et pleines d’esprit. Elle commençait à lui faire davantage confiance et même à l’apprécier…
Peut-être qu’en fin de compte, elle lui ouvrirait l’esprit sur certaines choses de la vie et que c’était écrit dans son destin de tomber sur elle, dans ce désert…
Cependant, il y avait encore une question qui la turlupinait à son sujet…
« Tout à l’heure, vous avez mentionné que dans votre planète, vous ne connaissiez ni le meurtre, ni la corruption… »
« Oui, c’est vrai »
« Mais alors pourquoi est-ce que vous avez de telles griffes aux doigts ? »
Cortana regarda une de ses mains qui maintenait le globe. Son regard semblait lointain comme si cette question l’avait dérangée..
« Excusez-moi Cortana. Je n’aurais jamais dû vous poser cette question et… »
« Mais non, pas du tout » coupa t-elle aussitôt en la fixant à nouveau de ses grands yeux noirs opaques.
« Votre question est très pertinente et je vais y répondre. Il est vrai que ces ongles sont assez effrayants mais c’est ainsi que nous sommes nés. Nous ne pouvons pas les couper ni même les raccourcir car ils sont en acier. Ces griffes nous servent à nous protéger des terriens qui nous voudraient du mal et uniquement dans ce cas-là »
« Je vois… Désolée pour cette question… Je comprends mieux à présent… »
« Il n’y a pas de mal Jessica. C’est bien que vous m’ayez posé cette question. Au moins, vous arriverez à mieux connaître mon espèce. Avez-vous d’autres questions ? »
« Heu… Que va-t-il se passer maintenant ? Il s’est déjà écoulé 30 minutes, je pense… »
« Oui, c’est exact. Le globe va bientôt vous annoncer votre message. Mais avant tout, pourriez-vous vous rapprocher un peu plus près de lui ? Rassurez-vous, il ne vous fera aucun mal »
Jessica hésita quelques secondes puis finit par se rapprocher du globe terrestre qui se mit subitement à clignoter d’une incandescente lumière rouge.
« Que se passe-t-il !! » s’écria-t-elle paniquée.
« Ne vous inquiétez pas. C’est tout à fait normal. À présent, regardez bien le globe et ne dîtes plus un mot. C’est important que vous suiviez mes consignes. Entendu ? »
« Entendu »
Entre les mains de Cortana, le globe terrestre clignota encore 3 fois de suite de la même incandescente lumière rouge puis se mit soudainement à vibrer. À ce moment-là, Cortana retira ses mains de celui-ci et fit un pas en arrière tout en ne le quittant pas des yeux.
Comme par magie, le globe resta suspendu en apesanteur et totalement immobile.
L’instant d’après, il se mit à tourner lentement sur lui-même dans le sens des aiguilles d’une montre sous le regard hypnotisée de Jessica qui n’en loupait pas une miette…
Incroyable ! se dit-elle tout en se demandant comment il pouvait rester ainsi en apesanteur et pourquoi s’était-il mis soudainement à tournoyer…
Cortana observait également la rotation du globe. Elle semblait concentrée.
Brusquement, le globe s’arrêta de tournoyer et s’immobilisa net. Qu’allait-il bien se passer maintenant ? s’inquiéta Jessica qui n’en pouvait plus de ce suspens.
Soudainement, un phénomène des plus étrange commença à se produire devant ses yeux ébahis.
Les continents sculptés en relief venaient de se surélever simultanément et s’étaient ainsi détaché de leurs océans respectifs.
Toujours tenue en haleine, Jessica ne quittait pas des yeux le globe.
Brusquement, le continent africain se suréleva davantage et prit alors une hauteur bien plus élevée que tous les autres continents avant de commencer à s’illuminer progressivement d’une douce lumière verte qui devint finalement verte fluo.
Ainsi, L’Afrique et la grande île de Madagascar se différenciaient de tous les autres continents qui avaient gardé leur même couleur grisâtre.
Encore un phénomène des plus étrange se dit intérieurement Jessica mais néanmoins très beau.
Cortana et elle suivaient des yeux l’évolution de ce globe qui n’était vraiment pas ordinaire.
Soudainement, L’Afrique qui était tout illuminée de vert fluo se détacha complétement de la boule terrestre telle une pièce de puzzle que l’on retirerait de son support et tomba sur le sable, juste aux pieds de Jessica.
En touchant le sol sablonneux, la pièce de puzzle de L’Afrique quitta aussitôt sa lumière verte fluo et repris sa couleur grisâtre du début.
Interloquée, Jessica la regarda quelques secondes avant de jeter un regard interrogateur à Cortana qui n’avait pas quitté son sourire légendaire.
« Il s’agit de la première interprétation de votre message » lui dit-elle en pointant du doigt la pièce de puzzle qui reposait sur le sable. « Il vous en reste encore une » ajouta t-elle.
« Encore une ?? » s’exclama Jessica.
« Oui. Ensuite, vous devrez rassembler les 2 interprétations pour pouvoir composer votre message »
« Mais je ne comprends pas. Je devrais donc deviner de quel message il s’agit ? »
« Oui, c’est tout à fait ça. Je n’ai pas voulu vous en faire part tout à l’heure car je savais que cela vous aurait tracassé. Mais ne vous inquiétez pas Jessica, je suis certaine que vous finirez par trouver de quoi il s’agit »
« C’est donc un jeu de rébus ? Mais pourquoi tant de mystère et ne pas tout simplement me révéler directement ce fameux message ? »
« Tout ceci ne vient pas de moi Jessica mais du globe terrestre. Il vous suffit de jouer le jeu et tout se passera bien. Toute chose ne vient pas toujours à vous d’un seul claquement de doigt. Parfois les difficultés ont leurs avantages. Elles vous permettent de vous révéler. Je suis certaine que tout se passera bien. Croyez moi et ayez confiance »
Jessica fit la moue puis fini par acquiescer d’un signe de tête.
« Alors, pour l’instant, ne vous occupez pas de la pièce de puzzle de L’Afrique » dit Cortana. « Laissez-la, telle qu’elle est, posée sur le sable et venez plutôt regarder d’un peu plus près le globe terrestre »
Jessica s’exécuta sans rechigner.
À présent, elle se trouvait très proche du globe qui était toujours en apesanteur.
En l’observant, elle remarqua du premier coup d’œil, sur son pourtour, la présence d’une ouverture assez profonde qui avait la forme et les contours de L’Afrique. Elle compris aussitôt qu’il s’agissait de l’emplacement où était positionnée la pièce de puzzle qui s’était brusquement éjectée tout à l’heure. À sa place, il y avait un trou assez large dans lequel on pourrait aisément y plonger une main.
En ne le quittant pas des yeux, elle demanda à Cortana :
« Il y a une ouverture à l’emplacement de L’Afrique et je voudrais savoir si je peux y plonger ma main… »
« Oui, allez-y Jessica. Vous êtes sur la bonne voie »
Sans plus attendre, Jessica plongea sa main droite à l’intérieur du large trou. Ses doigts rencontrèrent alors quelque chose de plus ou moins dur mais elle ne savait pas trop de quoi il s’agissait. À force de le triturer du bout des doigts, elle en déduisit que cela pouvait être sans doute une petite carte plastifiée. Pour en avoir le cœur net, elle essaya d’attraper l’objet entre son index et son majeur mais à chaque fois il lui glissait des doigts. Elle souffla d’agacement. Décidément, ce satané message était sacrément coriace. Elle ne se découragea pas et se concentra à nouveau. Quelques minutes s’écoulèrent.
« Alléluia !! Je l’ai enfin !!! » s’écria-t-elle de joie.
« Ravie de l’entendre Jessica. Vous devrez garder pour vous ce qu’il y a d’écrit sur cette carte et en aucun cas me le divulguer. C’est une des règles du jeu du globe terrestre »
« OK, j’ai bien compris »
Avec hâte, Jessica regarda la petite carte qu’elle tenait dans sa main. Il s’agissait d’une carte de visite plastifiée de couleur bleue ciel. Sur le recto était représentée l’image d’un trèfle à 4 feuilles tandis que sur le verso, on pouvait lire en lettres majuscules et caractère gras le mot suivant : « RUOSIS »
Jessica répéta plusieurs fois le mot « RUOSIS » dans sa tête pour voir si quelque chose lui reviendrait à l’esprit mais pour l’instant, il n’y avait rien de bien concluant.
« Je verrai ça plus tard » murmura t-elle entre ses dents. « Et je finirai bien par trouver… » ajouta t-elle dans son for intérieur tout en retournant la carte entre ses doigts.
Cortana s’avança doucement vers elle avec cet éternel sourire sur les lèvres. Jessica la regarda en coin.
Visiblement, elle avait l’air de vouloir lui dire quelque chose alors elle déposa prestement la carte de visite sur le sable juste à coté de la pièce de puzzle de L’Afrique et attendit que Cortana se rapprocha d’elle.
Sans son énormissime globe terrestre qui lui mangeait entièrement le buste jusqu’à la taille ; Jessica pouvait enfin voir l’ensemble de son corps qui était revêtu d’un haut noir tout simple ainsi que d’une jupe noire moulante qui lui allait fort bien. Habillée ainsi, elle avait une certaine allure et ressemblait beaucoup à une humaine. C’était vraiment une jolie jeune femme se dit-elle mis à part ses grandes mains démesurées armées de griffes. Mais depuis leur rencontre, elle avait fini par s’y habituer.
« Vous vouliez me dire quelque chose ? » s’empressa t-elle de lui demander avec un petit sourire.
« Oui, en effet Jessica. Ma mission auprès de vous est terminée et à présent je dois rejoindre ma planète où les miens m’attendent »
« Vous devez déjà partir ? Mais que ferais-je ici sans vous, dans ce désert ? »
« Vous ne serez pas longtemps seule. Une autre personne se manifestera une fois que je serai partie et une surprise vous attendra »
« Une autre personne ?? Et une surprise ?? » s’exclama Jessica.
« Oui. Je vous en parlerai avant mon départ. Mais avant cela, je voulais vous remercier Jessica »
« Me remercier ? »
« Oui. Parce que vous êtes quelqu’un de bien et que vous avez su me faire confiance. Vous vous êtes intéressée à mes origines, à mon peuple… Tout ceci m’a beaucoup touchée… C’est pourquoi, je tenais à vous remercier »
« Merci de me dire ça. Moi aussi, je tenais à vous remercier car vous m’avez appris beaucoup de choses que je n’oublierai jamais. Vous êtes également quelqu’un de bien »
« Merci Jessica »
« Merci à vous »
« À présent Jessica, si vous le voulez bien, je dois vous informer de ce qui se passera après mon départ. Vous êtes prête à écouter bien attentivement mes consignes ? »
« Oui, je vous écoute »
« Lorsque je quitterai ces lieux, un homme tombera du ciel. Ce sera un Android ou si vous voulez un robot humanoïde. Il viendra à vous et vous demandera de lui remettre les interprétations que vous avez en votre possession : la pièce de puzzle de L’Afrique ainsi que la carte que vous avez trouvé à l’intérieur du globe terrestre. Vous devrez les lui remettre. Ensuite, concernant ces 2 interprétations, il vous posera quelques questions dont j’ignore totalement. Une fois que vous y aurez répondu, il se passera un phénomène et à partir de ce moment là, vous découvrirez enfin votre surprise. Voilà, je vous ai tout dit »
« Mais de quel phénomène s’agit-il ? »
« Je ne peux vous le dire Jessica. Je suis désolée. Mais ne vous inquiétez pas, tout se passera bien »
« Alors, je vous fais confiance… Heu, j’aurai une dernière question s’il vous plaît »
« Allez-y. Je vous écoute »
« Voilà, ne le prenez surtout pas mal mais je voudrais savoir pourquoi vous avez constamment un sourire sur votre visage depuis que l’on s’est rencontrées ? »
« Vous êtes très observatrice Jessica. Cela vous a-t-il ennuyée ou agacée ? »
« Non, pas du tout mais je dois bien avoué que cela m’avait un peu déroutée au début. Un sourire est plutôt agréable à regarder. Mais c’est juste, que vous n’aviez que cette expression sur le visage depuis notre rencontre alors cela a fini par attiser ma curiosité ; d’où ma question »
« Et c’est une question très pertinente. Je vais vous en donner la raison. J’ai toujours ce sourire parce que dans ma communauté, nous ne connaissons ni la tristesse, ni la souffrance. Ainsi, nous sommes toujours heureux et c’est pourquoi nous souhaitons faire montrer cette belle image de nous vis-à-vis de vous les Terriens. D’où ce sourire constant sur notre visage. C’est une conception que nous avons adoptée et que nous souhaitons perdurer »
« C’est une belle conception, je trouve. Merci pour cette explication Cortana »
« Merci à vous Jessica. À présent, je dois vous quitter. J’ai été très heureuse de faire votre connaissance. Je comprends tout à fait qu’au début, vous ayez eu peur de moi lors de notre rencontre. Surtout ne changez rien, Jessica. Vous êtes quelqu’un de bien et de bien belles choses vous attendent encore sur votre Terre, sachez-le »
« Merci Cortana »
« Merci à vous. Je suis navrée mais il est temps que je m’en aille maintenant. Je vous dis donc au-revoir et peut-être à bientôt. Et n’oubliez pas tout ce que je viens de vous dire »
« Promis. Au-revoir Cortana ! »
Dans le désert inondé d’une douce lumière mauve, les deux jeunes femmes étaient en train de se dire au-revoir. À proximité d’elles, le globe terrestre était toujours en apesanteur et totalement immobile.
L’instant était très émouvant, si bien que Jessica ne put s’empêcher d’avoir quelques larmes aux yeux.
Elle n’aurait jamais crû dans sa vie pouvoir tomber sur une telle personne dans ce désert immense.
Une personne qui au prime abord lui avait fait peur mais qui par la suite lui avait donné une belle leçon de vie.
Une personne venue d’ailleurs qui avait de bien belles valeurs. Une rencontre unique et des plus improbable qu’elle n’oublierai jamais.
« Au-revoir Cortana ! Et merci pour tout »
« Au-revoir Jessica »
Suite à ces mots, Cortana s’avança vers le globe terrestre et le prit à nouveau entre ses si grandes mains puis tourna la tête en direction de Jessica pour lui adresser un dernier au-revoir avec le plus beau des sourires.
Jessica lui rendit le sien avec une certaine émotion…
À cet instant précis, elle pensa qu’elle n’oublierai jamais ce visage si souriant…
Leurs regards se croisèrent pour la dernière fois…
À présent, Cortana était en train de se concentrer tout en regardant le ciel mauve étoilé. Ça y est, elle était fin prête à partir pour rejoindre sa planète Uranus où tous ses congénères l’attendaient.
L’air triste, Jessica la suivait du regard. Une larme venait de couler sur sa joue.
Le globe terrestre entre ses mains ; les pieds de Cortana commencèrent à se surélever lentement du sol sablonneux jusqu’à ne plus le toucher puis se retrouvèrent en apesanteur, à quelques mètre au-dessus de Jessica.
Elle se concentra quelques secondes avant de subitement se propulser vers le haut telle une fusée et fendre les airs à une vitesse vertigineuse.
En un clignement d’œil, elle venait de totalement disparaître…
Dans le ciel mauve étoilé, seule la trace d’une longue traînée blanche et vaporeuse pouvait encore témoigner de son passage éclair mais dans quelques minutes, elle aussi ne tarderait pas à s’effacer…
Cortana était bel et bien partie et Jessica se retrouverait à nouveau seule dans ce vaste désert aride.
Elle détourna son regard du ciel puis ramassa sur le sable la pièce de puzzle ainsi que la carte de visite qu’elle rangea directement à l’intérieur de la grande poche avant de sa longue tunique. Comme la pièce du puzzle était beaucoup trop grande ; elle dépassa légèrement de sa poche.
À cet instant précis, elle ne savait pas trop quoi faire alors elle décida de marcher comme elle l’avait fait au début de son aventure.
Le temps s’écoula sans que rien ne se passa.
Les rayons ardents du soleil étaient peut-être absents mais la chaleur, elle ; était toujours autant omniprésente…
Les coups de vents s’étaient atténué et se faisaient de plus en plus rare.
Tout en marchant, Jessica jetait de temps en temps un regard furtif au ciel mais aucun homme robot ne semblait vouloir en tomber…
Lorsqu’elle était en compagnie de Cortana elle n’avait plus du tout éprouvé cette soif qui l’avait tant gênée lors de sa marche à travers ce désert mais voilà qu’à présent, cela lui reprenait… Mais pourquoi donc ?
Elle avait de nouveau cette folle envie de boire un grand verre de coca-cola bien glacé tellement son gosier était sec alors qu’en la présence de Cortana, pas du tout…
Comme tout cela était étrange et incompréhensible…
C’était un point dont elle n’arrivait pas encore à éclaircir et qui l’agaçait car cette soif l’empêchait de bien terminer son aventure…
Elle commençait à se décourager lorsque soudain elle entendit un son qui provenait du ciel. Le son s’amplifia de plus en plus. Il s’agissait d’une mélodie. Une musique qu’elle connaissait bien et qu’elle aimait particulièrement. Elle l’écouta tout en scrutant le ciel mauve étoilé.
Comme cette musique était belle ! Mais comment diable avait-t-elle pu surgir de ce ciel ? Il n’y avait point d’appareils pour pouvoir la transmettre. Encore une fois, une bizarrerie de ce désert…
Elle s’était arrêté de marcher et écoutait la douce mélodie en ne cessant de scruter les moindres recoins du ciel. Toujours pas d’homme robot…
Elle avait parlé trop vite. Soudain la musique s’arrêta. Au milieu du ciel, surgi comme par enchantement, le fameux Android. Mais ce qui était encore plus bizarre, c’est qu’il n’avait pas de tête.
Elle ne s’attendait vraiment pas à ça et fut quelque peu décontenancée. Encore une fois, il faudrait qu’elle fasse avec et qu’elle accepta cette bizarrerie hétéroclite… De toute façon, elle n’avait guère le choix…
L’homme android tenait à la main droite un grand parapluie ouvert de couleur rouge qui lui permettait de voler et de descendre du ciel avec plus ou moins de rapidité selon les caprices du vent.
Ainsi, il évoluait tranquillement dans les airs telle la célèbre Mary Poppins et n’allait plus tarder à atterrir.
Au fur et à mesure qu’il se rapprochait davantage d’elle et du sol sablonneux ; Jessica lui trouva une allure des plus austère mais néanmoins très élégante. Il portait un costume trois pièces de couleur sombre avec une cravate qui semblait être grise ainsi que des chaussures noires.
Elle avait vraiment hâte de se retrouver enfin face à lui mais avait tout de même une certaine appréhension vu qu’il n’avait pas de tête.
De toute façon, elle le saurait bien assez vite vu que dans une poignée de quelques secondes il toucherait bientôt le sol…
Ce qui fut le cas…
L’homme Android venait d’atterrir en douceur dans un nuage de poussière sous le regard quelque peu inquiet de Jessica.
Soudain, les rebords du tissu de son parapluie se mirent étrangement à brûler.
« Votre parapluie est en train de brûler ! » lui cria t-elle affolée.
L’Android qui tenait toujours dans sa main droite la poignée de son parapluie, ne réagissa pas. Il faut dire qu’il n’avait ni tête, ni oreilles… La communication promettait d’être compliquée…
« Votre parapluie ! Il est train de brûler ! » répéta-t-elle en criant un peu plus fort.
À présent, les petites flammèches étaient devenue de grandes flammes et elles léchaient dangereusement une large moitié du tissu du parapluie. Bientôt elles finiraient par l’envahir totalement.
Prise de panique, Jessica allait de nouveau crier très fort lorsque soudainement, L’homme Android lança à quelques mètres de lui le parapluie en flamme.
L’avait-il entendu ? Un peu abasourdie, Jessica regarda cet étrange homme sans tête qui à présent, marchait d’un pas décidé vers elle.
Pendant ce temps là, non loin d’eux, le parapluie continuait toujours de se consumer et au bout de quelques secondes, il ne resta de lui qu’une carcasse noircie et fumante qui reposait sur le sable ocre.
L’Homme se retrouva maintenant face à elle.
« Je vous avais bien entendu Jessica » dit-il subitement. « Je savais parfaitement que mon parapluie était en train de brûler et je l’aurai évidemment jeté. C’est toujours ainsi, lorsque nous venons à Strangia. Les parapluies finissent par s’enflammer » continua-t-il dans une voix qui semblait sourire.
Un Android qui fait maintenant de l’humour se dit Jessica en virant les yeux au ciel. J’aurai vraiment tout vu dans ce désert…
Un peu perplexe, Jessica regarda l’homme sans tête en se demandant d’où pouvait bien sortir le son de sa voix. En l’observant, elle remarqua que son cou était fermé à l’horizontal d’un couvercle rond qui semblait être de l’acier.
« Vous me paraissez un peu perdue et inquiète » dit L’Android d’un ton amusé. « Mais rassurez-vous, tout se passera bien » ajouta t-il.
Jessica ne savait quoi lui répondre.
Voyant qu’elle restait sans voix, L’Android continua sur le même ton :
« Avant que vous ne me posiez la question qui vous taraude l’esprit ma chère Jessica, je préfère anticiper. Voilà, en ce qui concerne ma voix ; elle provient de l’intérieur de mon cou. C’est une sorte de boîtier électronique implantée sur la paroi de ma gorge et qui me permet de parler mais aussi d’entendre. Ainsi je peux engager une conversation et écouter tous types de sons. Maintenant, en ce qui concerne mes yeux, vous ne pourrez pas les voir non plus. Ils se trouvent sur ma gorge et non à l’intérieur de celle-ci. Ce sont des lentilles oculaires ultra perfectionnées et invisibles à l’œil nu qui me permettent de voir mais aussi de mémoriser tout ce que je regarde par des images photographiques que j’ai la possibilité d’enregistrer via mon disque dur interne qui se situe à l’intérieur de mon corps »
« wahou !! J’avoue que je n’en reviens pas ! Et donc vous m’entendez et vous me voyez ? »
« Oui, tout à fait. Et je peux vous dire que ma vue est excellente et que mon ouïe est très fine. Tout à l’heure, je vous ai vu virer les yeux au ciel »
« Wahou !! Tout à fait surprenant ! Je suis désolée pour tout à l’heure… »
« Il n’y a pas de souci. Il faut dire que vous ne vous attendiez pas à tomber sur un Android sans tête »
« Oui, c’est vrai. Mais en ce qui concerne votre adorat ? Vu que vous n’avez pas de nez. Comment avez-vous su que votre parapluie brûlait ? »
« Il est vrai que je n’ai pas de nez et donc aucun sens de l’odorat mais je possède un détecteur de fumées à l’intérieur de mon cou qui me prévient en cas d’éventuelles fumées d’incendie ou encore chimiques. Le détecteur me renseigne également sur la nature de l’incendie. C’est pourquoi, tout à l’heure, je savais que c’était mon parapluie qui brûlait. De toute façon, à chaque fois que je viens ici, c’est comme ça à cause de l’air qui est trop chaud… »
« Ah, d’accord… Je comprends mieux. Votre créateur vous a bien conçu »
« Oui, c’est vrai. Et vous savez, j’éprouve également certaines émotions comme les humains. Je peux faire de l’humour, être triste ou encore avoir peur. Pas mal d’émotions en somme qui font parti de ma base de donnée informatisée mais par contre je ne connais pas le sentiment amoureux. Cela n’a pas été inclus dans ma programmation lors de ma création. Ce qui veut dire, que je ne serai jamais totalement comme vous ou encore Cortana »
« Vous connaissez Cortana ? Elle m’a parlé de vous avant son départ »
« Oui, je la connais. Mais que depuis une trentaine de minutes seulement »
« Comment ça ? Je ne comprends pas »
« Eh bien, je l’ai rencontré dans le ciel lors de mon voyage en parapluie. J’avais pour mission de visiter une planète inconnue lorsque je suis tombée sur elle par hasard. Nous nous sommes alors entretenu ensembles durant quelques instants. Et au cours de cet entretien, elle m’a donné quelques instructions à votre sujet puis nous nous sommes quitté. Et me voici ici, maintenant avec vous »
« Et donc, elle vous a transmis ses instructions. Quelles sont-elles ? »
« Avant d’en arriver là, je tiens tout d’abord à me présenter. Je me nomme Titanium. Je suis un Android homme, entièrement conçu et créé par les Uranusiens. Ma fonction principale est de visiter les planètes inexplorées et inhabitées afin d’y découvrir éventuellement des vies extra-terrestre différentes de celle du peuple Uranusien et dans le même temps, d’y découvrir également des ressources naturelles qui y seraient cachées. J’ai pour instruction ensuite de rapporter sur la planète Uranus mes prélèvements d’échantillons organiques afin de les faire analyser ainsi que toutes mes recherches effectuées sous forme de films vidéos et de photographies. En quelque sorte, on peut dire que je suis un explorateur du futur »
« C’est un travail passionnant que vous avez. Mais ce n’est pas trop risqué d’aller explorer tout seul ces planètes inconnues ? Vous pourriez tomber sur un alien dangereux par exemple »
« Eh bien, cela dépend des planètes biensûr. Mais pour l’instant je ne suis jamais tombé sur un alien. Et puis je n’y vais pas toujours seul. Parfois, je peux y aller en binôme selon les directives de mes créateurs et le type de mission. Mais je dois avouer que j’aime effectuer mon travail en solitaire ; cela ne me pose aucun problème »
« Et il y en a beaucoup des comme vous ? »
« Non, nous ne sommes que 4 sur la planète Uranus »
« Mais sans tête ? Avec les même particularités physique que vous ? »
« Oui, exactement pareil et du même sexe. Nous sommes également habillés de la même façon »
« Et vous êtes construit à partir de quelle matière ? »
« De l’acier, du verre, du métal et des fils électroniques. On ressemble un peu à des ordinateurs hybrides »
« Mais pourquoi avez-vous été conçu sans tête ? »
En entendant la question, Titanium se mit à rire.
« Eh bien… Je savais que vous finiriez par me poser cette question et c’est bien normal, d’ailleurs. Nous avons été conçu ainsi pour créer un effet de surprise où encore attiser la curiosité. En n’ayant pas de tête, nous déstabilisons tout être vivant et forcément nos adversaires où ennemis si jamais nous en croisions sur notre route lors de nos explorations dans les planètes inconnues. De cette manière, nous nous protégeons et nous anticipons tous les mauvais coups. N’avoir pas de tête comme vous les humains ou encore les Uranusiens est en quelque sorte notre force et notre différence »
« Je comprends et je dois bien reconnaître que cette différence n’est vraiment pas commune. Bravo à votre concepteur qui a eu une idée très originale »
« Merci Jessica. Cortana ne s’était pas trompé sur vous en me disant que vous étiez une personne tolérante et ouverte d’esprit »
« Elle vous a dit ça ? »
« Oui et elle a rajouté également que vous étiez une personne bien »
« J’en suis touchée et je dirais la même chose sur elle. C’est une personne qui a beaucoup de sagesse. Mais dites-moi, jamais encore vous ne l’aviez rencontré sur la planète Uranus ? »
« Non, jamais. Mais vous savez, on ne se connaît pas tous à Uranus. C’est une grande planète »
« Oui, c’est vrai, vous avez raison… »
« À présent Jessica, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, j’aimerais passer à la mission « MESSAGE » à laquelle je suis chargé. C’est ainsi que Cortana l’a nommée. Peut-on commencer ? »
« Oui, biensûr… Allez-y »
« Très bien. Voici les instructions : Premièrement, vous devez me remettre les 2 interprétations et une fois que ce sera fait, en deuxième étape, je vous poserai quelques questions à ce sujet. Vous êtes prête ? »
« Oui, je suis prête »
« Pouvez-vous me remettre les 2 interprétations s’il vous plaît ? »
« Oui, attendez »
Jessica sortit les 2 interprétations de la grande poche de sa tunique puis les tendit à Titanium qui les prit l’une après l’autre.
Ainsi la pièce de puzzle de L’Afrique se retrouva dans sa main droite tandis que l’autre maintenait la carte de visite.
Soudain, la plaque d’acier ronde qui recouvrait le dessus de son cou à l’horizontal s’ouvrit telles les portes d’un ascenseur et laissa apparaître un véritable trou béant qui ressemblait à un gros tuyau ouvert à son embout.
Comme elle était à sa hauteur et juste en face de lui ; elle put voir aisément ce qu’il y avait à l’intérieur de ce gros tuyau. Sur les parois, il y avait tout un tas d’enchevêtrement de fils électroniques tandis qu’au centre, il n’y avait rien du tout.
Soudain, sous ses yeux ébahis, elle vit les deux mains de Titanium se lever au-dessus de son cou et jeter simultanément la pièce de puzzle ainsi que la carte de visite à l’intérieur de celui-ci.
Les 2 interprétations venaient d’être engouffrées comme si elles avaient été littéralement avalées…
« Voici, c’est fait » dit Titanium. « À présent, je vais vous poser quelques questions. Vous êtes prête Jessica ? »
Jessica se remit un peu de ses émotions. Ce n’était pas si évident de devoir revenir à la réalité après ce qu’elle venait de voir…
« Oui, je… Enfin, oui, je suis prête » balbutia t-elle.
L’Android, lui, semblait imperturbable et continuait sa mission.
« Pouvez-vous me dire tout ce qui vous vient en tête concernant l’une de ces interprétations s’il vous plaît ? Vous commencez par celle que vous voulez »
« Heu… Oui… Eh bien… Je vous parlerai de la pièce de puzzle qui représente l’Afrique. Je ne sais pas si cela a un rapport quelconque mais bon je me lance. Autrefois, je faisais pas mal d’expatriations à l’étranger et notamment en Afrique. Peut-être que cela a un lien avec le message que je dois recevoir. Voilà, c’est tout ce que je peux vous dire à ce sujet »
« Très bien. Pour l’instant, vous vous en sortez plutôt bien Jessica. Bon, maintenant, parlez moi de la seconde interprétation. Dites-moi tout ce qui vous passe par la tête. Je vous écoute »
« Eh bien… Il s’agit d’une carte de visite de couleur bleue ciel. Sur le recto, je me souviens qu’il y avait le dessin d’un trèfle à 4 feuilles. Pour moi, le trèfle est synonyme de chance et de porte bonheur. Sinon, je ne vois vraiment pas ce que je pourrais dire de plus à ce sujet. Par contre, je me souviens que sur le verso de la carte, il y avait écrit en lettre majuscules et caractère gras le mot : RUOSIS. Mais que vous dire là-dessus ? Pendant que je marchais dans le désert, je me suis beaucoup trituré le cerveau en ce qui concernait cet étrange mot et à force de chercher en inversant les lettres de leur place, j’ai réussi à trouver le nom d’un animal et je pens… »
« Stooop !! Arrêtez-vous !! Ne me dîtes pas le nom de cet animal ! » cria subitement L’Android comme si une mouche venait de le piquer.
« Mais pourquoi ? » s’écria Jessica. « Je ne sais même pas si j’ai trouvé le mot juste » ajouta t-elle.
« Je peux vous affirmez que vous avez trouvé le mot juste. Maintenant, ma mission est presque terminée. Écoutez bien la suite des instructions. Vous êtes prête ? »
« Oui, je crois »
« Très bien. Allons y. Dans un premier temps, vous devrez bien fermer vos yeux puis dans un deuxième temps, vous devrez crier très fort le mot : RUOSIS en le répétant 3 fois d’affilée tout en pensant dans votre tête au nom de cet animal que vous m’avez dit avoir trouvé. Une fois que vous aurez fait à la lettre toutes ces instructions ; il se passera un phénomène et à partir de ce moment-là, vous découvrirez enfin votre surprise comme vous l’avait annoncé Cortana »
« Heu… Excusez-moi. Avant de faire tout ceci ; il y a un point sur lequel j’aimerais revenir. Il s’agit du message. Au cours de mon aventure, le globe terrestre m’avait transmis 2 interprétations que je devais décoder pour trouver le message qui m’était destiné mais le problème c’est que je n’ai toujours pas trouvé de quoi il s’agissait. J’ai eu beau chercher mais en vain. Connaissez-vous ce fameux message qui m’est destiné ? »
« Non, je ne connais pas ce message Jessica. C’est à vous de le découvrir. Soyez certaine que je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir vous aider mais ce sont les règles du globe terrestre »
« Bon, tanpis… Ce n’est pas grave. Je me débrouillerai. Désolée de vous avoir retardé »
« Il n’y a pas de mal Jessica. Je suis certain que vous trouverez bientôt la réponse à cette énigme »
« Je l’espère aussi »
« Pouvons-nous continuer la mission ? »
« Oui. Alors je récapitule pour ne pas me tromper. Je dois bien fermer les yeux et crier fort le mot : RUOSIS en le répétant 3 fois d’affilée tout en pensant au nom de l’animal que j’ai trouvé. C’est bien ça ? »
« Oui, c’est bien ça Jessica. Et ne trichez pas au moment de fermer les yeux. Vous devrez les garder bien fermés. C’est très important, sinon vous gâcheriez tout. D’accord ? »
« Je ne tricherai pas. Je vous le promet »
« Très bien, je suis heureux de l’entendre. Avant de poursuivre, je voulais vous dire que j’ai été très heureux de faire votre connaissance Jessica. Et enfin, j’espère que votre surprise vous plaira »
« Merci beaucoup. Moi aussi j’ai été contente de vous connaître. Et en ce qui concerne la surprise, j’ai hâte de la découvrir »
« Alors, ne tardons plus ! Lorsque je crierai TOP ! Vous y allez. Compris ? »
« OK, j’ai bien compris »
Quelques secondes s’écoulèrent lorsque soudain elle entendit le fameux TOP ! Vite, elle ferma bien les yeux et suivi les instructions à la lettre.
Les paupières toujours closes, elle se demandait à quel moment elle pourrait enfin les rouvrir. Pour plus de sécurité, elle préféra attendre quelques instants. Son cœur battait la chamade et sa respiration était saccadée. Qu’allait-il bien se passer ?
N’y tenant plus et estimant qu’elle avait suffisamment laissé de temps s’écouler, elle ouvrit aussitôt les yeux. Et ce qu’elle vit la stupéfia…
« Oh Mon Dieu ! »s’écria t-elle, une main recouvrant sa bouche tellement son émotion était forte.
L’homme robot avait totalement disparu. À sa place, sur le sable, se trouvait une petite boule blanche qui remuait un peu. C’était un petit chaton tout blanc qui était dressé sur ses quatre pattes et qui semblait un peu perdu.
Rapidement, elle s’approcha de lui, se pencha et le prit avec douceur dans ses bras.
« Comme tu es beau ! Fais-moi voir tes jolis yeux » s’extasia t-elle en rapprochant son visage de sa petite tête blanche.
Le chaton avait des yeux d’un bleu magnifique à faire fondre n’importe quel être humain y compris ceux qui n’aimaient pas les chats.
Quant à son pelage à poils courts, il était d’un blanc immaculé.
Soudain, il fit un petit miaulement si faible que Jessica aurait pu ne pas l’entendre si elle n’avait pas rapproché son visage tout près de son museau.
Visiblement, il avait un peu peur d’elle alors pour le rassurer, elle lui caressa sa petite tête toute blanche tout en lui murmurant des mots doux.
« Ne t’inquiète pas mon joli chaton. N’ai pas peur, maman est là pour te protéger »
« Miaou, miaou » miaula le chaton qui à présent la fixait de ses petits yeux bleus en amande.
« Tu es si mignon. Je ne m’attendais pas du tout à toi. Quelle Belle surprise »
Elle fit un petit bisou sur le bout de sa petite truffe rose qui était bien fraîche et un peu humide ; signe qu’il se portait bien et qu’il était en bonne santé.
« Oh ! Je t’aime déjà, toi »
« Miaou » miaula à nouveau le chaton qui avait à présent appuyé sa tête dans le creux de son avant bras replié. Il avait trouvé une place confortable et semblait beaucoup plus apaisé.
Ses petits yeux étaient fermés et il commençait à s’assoupir paisiblement.
Avec tendresse, elle regarda ce petit être qui ne tarderait pas à s’endormir. Il faut dire que c’était encore un bébé et qu’à cet âge-là, les chatons dormaient beaucoup.
Son ventre doux et soyeux reposant sur son avant bras ; elle pouvait ressentir toute sa chaleur corporelle ainsi que les battements réguliers de son cœur.
À ce moment-là, elle ne put s’empêcher de penser au passé et revit son chat Tootsy lorsqu’il n’était qu’un bébé et qu’il s’endormait alors dans ses bras tout comme celui-ci.
Elle souria puis caressa légèrement de son index le sommet de sa petite tête blanche qui était toujours enfouie dans le creux de son avant bras. Il dormait déjà à poing fermés.
****
La chanson du réveil de son smartphone entonna bruyamment « MYTH » de Beach House suivi quelques secondes après, de la douce voix robotisée féminine qui annonça : Il est 7H00.
La chanson reprit alors son cours. Cet air la mettait généralement toujours de bonne humeur et lui donnait l’envie de croquer la vie à pleine dent.
Assise sur le rebord de son lit, elle attendit de retrouver ses esprits puis prit son smartphone qui reposait sur sa table de nuit. Elle ouvrit son étui portefeuille puis toucha de son index la croix qui s’affichait sur l’écran pour éteindre la musique.
Au même moment, elle aperçu tout à fait en haut de l’écran les dernières notifications qui s’affichaient. Elle soupira. Il y avait encore de nombreux messages. Trop de messages. Elle prendrait le temps de les lire plus tard. Pour l’instant, elle immergeait de son réveil matinal…
Elle bailla longuement tout en s’étirant les bras et regarda à travers les persiennes, le soleil qui brillait déjà. Elle aimait la saison de l’été car le soleil se levait toujours tôt contrairement à l’hiver qui retardait son arrivée. De toute façon, elle avait toujours détesté l’hiver car la nuit tombait beaucoup trop vite à cette période de l’année ; ne laissant alors pas beaucoup de temps au soleil de pouvoir illuminer notre terre.
Le soleil lui rappelait son passé d’expatriation à l’étranger. Il lui faisait du bien et la réconciliait avec sa nouvelle vie en France. Il était tout simplement sa source lumineuse dont elle ne pouvait se passer.
Comme elle était en congés, elle profiterait encore de cette belle matinée.
Et aujourd’hui, elle avait prévu de s’occuper des fleurs de son jardin. Il fallait impérativement qu’elle arracha toutes les mauvaises herbes qui les avaient envahi et cela promettait d’être une tâche des plus laborieuse. Mais comme elle adorait ses rosiers, elle le ferait sans protester.
Tout en prenant son petit déjeuner elle repensa à son rêve d’hier soir. Elle se souvenait avoir rêvé à son chat Tootsy ainsi qu’à un immense désert.
Un désert dans lequel elle avait assisté à pas mal d’événements inattendus et quelque peu incongru. Un désert aride et si chaud qu’elle se souvenait avoir eu envie de boire à chaque fois, un grand verre de coca-cola tellement son gosier était sec.
Mais ce qu’elle avait le plus aimé dans son rêve avait bien été la séquence de la rencontre avec une jeune femme extra-terrestre qui avait su la mettre en confiance par sa grande gentillesse et son sourire permanent. Elle revoyait encore quelques bribes d’elle ainsi que du globe terrestre qu’elle tenait entre ses mains. Mais c’était à peu près tout ce dont elle se souvenait.
Il lui semblait aussi qu’il y avait une histoire qui tournait autour d’un certain message qu’on devait lui transmettre ; mais là aussi ça restait vague. Par contre, elle se souvenait très clairement de la fin de son rêve.
Il s’agissait d’un adorable chaton tout blanc avec de jolis yeux bleus qui ressemblait beaucoup à son chat Tootsy mis à part les yeux biensûr…
Le petit déjeuner terminé, Jessica sortit enfin dehors, une casquette de baseball sur la tête car les rayons du soleil promettaient de s’intensifier davantage au fur et à mesure que la matinée avancerait.
Soudain, elle se souvint qu’elle devait absolument jeter les 3 gros sacs de poubelle qu’elle avait laissé à l’intérieur de son garage. Et comme elle ne voulait pas s’en charger plus tard, elle décida de s’en occuper maintenant pour éviter de le faire après son travail de jardinage.
Sans plus attendre, elle s’empressa d’aller les chercher. Mais en en prenant un par son lien, elle trouva qu’il était déjà très lourd alors elle préféra abandonner les deux autres, le temps de jeter celui-ci.
Habituellement, elle était tout à fait capable d’en porter au moins deux à la fois pour s’éviter de faire trop d’aller et retour entre sa maison et l’emplacement des bennes à ordures mais là, elle était obligée de n’en porter qu’un à cause de la douleur de son poignet qu’elle s’était froissé il y a trois jours en élaguant ses cerisiers.
Elle soupira d’agacement car elle serait obligée de faire trois aller-retour ; ce qui ne l’arrangeait pas du tout.
Comme elle était têtue et quelque peu fainéante, elle essaya d’en porter deux à la fois à l’aide de sa main gauche mais constata très vite que ce n’était pas possible alors elle dû se résigner à n’en porter qu’un et devoir effectuer sans marmonner ses satanées aller-retour puisqu’elle n’avait guère le choix.
Les quatre bennes à ordures se trouvaient à plusieurs mètres de sa maison ; alignées en bordure de la route principale où son chat Tootsy s’était fait écrasé il y trois ans par un fichu chauffard qui n’avait même pas daigné s’arrêter pour au moins déplacer la petite dépouille et la mettre sur le bas-côté.
En regardant la route, elle se souvint encore du petit corps sans vie éclaboussé de sang qui se trouvait au milieu de la route et qu’elle venait à peine de découvrir en allant justement jeter ses poubelles aux alentours de 8H00 du matin. Un horrible matin d’hiver qu’elle n’avait pas pu oublier et qui par moment lui revenait encore à l’esprit.
Depuis, elle avait bien essayé d’oublier cet affreux épisode de sa vie mais de temps en temps, et très précisément lorsqu’elle allait jeter ses poubelles, elle y repensait.
Le chemin qui allait de sa maison aux bennes à ordures était relativement loin mais elle ne se découragea pas pour autant. Et puis le soleil était là pour lui réchauffer le cœur ainsi que les petits oiseaux qui chantaient gaiement dans les hauts arbres des jardins environnants.
Elle venait déjà de terminer de faire deux aller-retour et se réjouissait à l’avance d’en finir avec ce labeur qui n’était pas du tout sa tasse de thé.
« Ouf ! Ce sera bientôt terminé ! » soupira t-elle.
Le dernier sac de poubelle en main, elle marchait tranquillement sur le petit chemin de terre qui menait aux bennes à ordures lorsqu’elle aperçu au loin un homme qui venait à peine de sortir de sa voiture qui était garée sur le bas-côté de la route, tout près de la première benne.
Sa casquette de baseball lui cachait le visage et il semblait très pressé vu la manière dont il venait de se débarrasser en vitesse de la boîte en carton qu’il tenait entre ses mains.
D’ailleurs, à peine, Jessica venait d’arriver près des bennes qu’il était déjà reparti dans un crissement de pneu.
Encore un de ses fous qui devrait éviter de conduire se dit-elle en s’approchant de la première benne.
Elle souleva son couvercle d’où se dégagea une forte odeur nauséabonde.
« Berk ! Dieu que ça pue ! »
Vite, elle jeta rapidement son sac à l’intérieur. Mais avant de refermer le couvercle, elle cru entendre un petit bruit. Vu que la benne était trop haute, elle se hissa sur la pointe des pieds tout en maintenant de sa main gauche le couvercle ouvert. Elle bloqua sa respiration tant l’odeur était nauséabonde et commença à regarder à l’intérieur. Elle ne vit rien de particulier à part d’innombrables poubelles et une boîte de carton qui se trouvait juste au-dessus de toutes ces ordures. Elle attendit quelques secondes mais le fameux bruit qu’elle avait pourtant cru entendre ne réapparu plus.
Alors qu’elle s’apprêtait à fermer le couvercle, c’est alors qu’elle l’entendit à nouveau et cette fois-ci de manière plus distincte. Cela ressemblait fortement à un bruit étouffé d’un animal comme un râle et il semblait provenir de la boîte en carton…
Vite, sans plus attendre, elle tendit le bras pour pouvoir l’attraper tout en tenant de sa main gauche le couvercle de la benne.
Ce ne fut pas simple, surtout d’une seule main mais comme elle était tenace, elle finit par y arriver et réussit enfin à extirper la fameuse boîte de la benne à ordures.
À présent, elle la tenait bien fermement entre ses mains. Il s’agissait plus précisément d’une boîte à chaussures pour hommes vu la paire de mocassins qui était représentée dessus.
La boîte était enroulée de gros ruban adhésif marron et elle semblait très légère. Pourtant, il y avait bien un animal à l’intérieur vu qu’elle entendait par moment des bruits de frottements comme si celui-ci remuait. Par contre, elle n’entendit plus le râle de tout à l’heure..
Vite, elle s’accroupissa et déposa la boîte de carton sur le sol gravillonné puis à l’aide de ses ongles tenta de retirer une à une les bandes adhésives ; ce qui ne fut pas une tâche facile sans l’usage d’un objet coupant mais à force de persévérance, elle fini par y arriver.
Ça y est, elle venait de terminer de retirer tous les adhésifs.
Avec hâte, elle retira enfin le couvercle de la boîte à chaussures et ce qu’elle vit la fit presque tomber à la renverse tant elle ne s’y attendait pas.
Un petit chaton tout blanc et tout frêle aux yeux bleus la regardait. Il tremblait de tout son corps tellement il avait peur et son pelage était rempli d’une fine poussière qui ressemblait à de la terre.
Le contour de ses si jolis yeux étaient vraiment sales. Cela se voyait qu’on ne s’était pas du tout occupé de lui pendant un certain temps.
Elle déposa son index sur le bout de sa truffe. Fort heureusement, elle était humide et fraîche.
« Ouf… » soupira Jessica rassurée.
C’était déjà ça, vu que ce petit chaton était tout maigre. Quelqu’un s’était amusé à le maltraiter…
Soudain, elle se rappela le gars qui avait jeté la boîte de carton dans la benne.
Quel immonde fumier ! S’en prendre à un animal sans défense. Pourquoi, ne pas tout simplement le faire adopter plutôt que de le jeter comme une vieille chaussette. Les personnes de son espèce ne devraient pas exister. Ils devraient au contraire en finir avec eux-mêmes au lieu de s’acharner sur des animaux.
Vite, sans attendre une minute de plus, elle décida de ramener chez elle sa petite merveille à l’intérieur de cet immonde carton qui aurait pu l’étouffer et qu’elle piétinerait bien volontiers mais plus tard…
Tout le long de son trajet qui menait à sa maison, elle repensa à son rêve d’hier soir. Elle venait de se souvenir du fameux message que le globe terrestre devait lui transmettre.
S’agissait-il de cet adorable chat qu’elle venait de récupérer à l’intérieur de la benne à ordures ?
Il semblait que oui lorsqu’elle regarda les jolis yeux bleus qui ne cessaient de la fixer.
Soudain, elle se rappela de certains bribes de son rêve qu’elle avait oublié et qui venaient à l’instant de lui revenir en tête.
Les mots « RUOSIS », « AFRIQUE » et « TREFLE » clignotèrent dans son esprit tels les ampoules lumineuses de Noël.
« Mais biensûr ! » s’exclama t-elle tout haut.
Tout concordait parfaitement.
La pièce de puzzle de L’Afrique correspondait au premier chat qu’elle avait eu pour la première fois en Guinée à Conakry.
En ce qui concernait le trèfle qui était dessiné sur le recto de la carte de visite ; cela voulait dire qu’elle aurait bientôt eu la chance et le bonheur d’avoir un chat.
Quant au mot RUOSIS qui était écrit en lettre majuscules et caractères gras sur le verso de la carte ; il fallait tout simplement inverser les lettres et les mettre dans le bon ordre afin d’obtenir le nom d’un petit rongeur qui n’était autre que la souris.
Tout le monde sait très bien que les chats aiment bien leur courir après juste pour s’amuser ou encore dans le pire des cas, les attraper pour les manger….
C’est alors qu’un large sourire éclaira le visage de Jessica.
À présent, le soleil ne serait plus le seul à lui réchauffer le cœur.
Désormais, cette adorable merveille qui venait de lui tomber du ciel serait son plus grand bonheur…
Je me souviens encore d’un joli souvenir de mon enfance passée en Guinée à Conakry. C’était dans les années 88 et j’avais 11 ans. Mon petit frère, quant à lui était âgé de 10 ans.
Maman adorait nous faire découvrir tout ce qui était en relation avec la nature : aussi bien dans le domaine végétal qu’animal.
Depuis que nous vivions en Guinée, nous avions déjà appris pas mal de choses sur ces divers sujets et je dois bien avouer que nous aimions bien les découvrir au fur et à mesure car en matière de bestioles, la Guinée en regorgeait de toutes sortes.
Et il ne fallait pas aller bien loin pour pouvoir les observer.
En effet, le jardin de notre maison de fonction était un véritable sanctuaire pour dénicher diverses espèces d’insectes…
Mon frère et moi étions à un âge où nous voulions tout savoir sur le règne animal et végétal. Quoique pour ma part, je préférais de loin les végétaux…
Par contre, mon frère lui, aimait bien les deux (le monde végétal et animal) et en savait déjà un rayon par rapport à moi car il se documentait beaucoup concernant ces deux sujets qu’il affectionnait particulièrement.
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L’expérience :
Ce jour-là, je m’en souviens encore comme si c’était hier. Maman voulait nous faire montrer une petite expérience qu’elle avait faites déjà elle-même lorsqu’elle était enfant et qu’elle vivait à Madagascar à Namakia.
A cette époque là, elle avait à peu près le même âge que nous et aimait bien explorer la nature et ses insectes environnants.
Il fut donc primordial pour elle de nous faire montrer à son tour, ladite expérience et je dois bien avouer que nous étions déjà très excités et impatients, mon frère et moi, de pouvoir enfin la découvrir…
Avant de nous entraîner dehors, elle prit une grosse boîte d’allumettes vide qu’elle transporta avec elle et nous dit qu’elle en aurait besoin au moment voulu.
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Exploration dans notre jardin :
Maman, mon petit frère et moi sortîmes donc dehors et nous retrouvâmes dans notre charmant jardin puis elle nous dit sans plus attendre qu’elle était à la recherche d’une chenille à papillons pour pouvoir réaliser sa fameuse expérience.
Au bout de quelques instants, elle finit par en trouver une qui était collée à l’envers sur une des feuilles d’un petit arbuste.
Elle commença alors à la décoller tout doucement car elle était fragile et qu’il ne fallait pas trop la manipuler avec les doigts puis, une fois décollée de sa feuille, elle la déposa bien délicatement à l’intérieur de la boîte d’allumettes qu’elle tenait toujours dans sa main.
La chenille en question s’était déjà enroulée dans son cocon de soie et remuait encore légèrement à l’intérieur de celui-çi car elle n’était pas tout à fait arrivée au stade de sa transformation en chrysalide.
En effet, maman voulait tout d’abord nous faire découvrir l’évolution de celle-çi lorsqu’elle s’était à peine enturbannée dans son fil de soie.
C’est pourquoi, elle avait fait exprès de la choisir à ce stade de mutation afin que nous puissions observer par la suite, chaque détail de sa future transformation…
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Petite parenthèse : La chenille :
La chenille est la larve éruciforme des papillons. Certains hyménoptères dont les larves ressemblent beaucoup à celles des lépidoptères sont appelées fausse-chenille.
La chenille, une fois arrivée à son plein développement, s’enveloppe dans un cocon afin de se transformer en chrysalide qui va à son tour devenir l’insecte adulte.
Seules certaines espèces de chenille tissent autour d’elles un véritable cocon pour se mettre à l’abri en vue de leur nymphose (la nymphose étant le passage à l’état de nymphe, que l’on appelle chrysalide chez les papillons).
D’autres se contentent de se fixer à un support par une ceinture de soie, fil sécrété de la même manière, mais en faible quantité.
D’autres encore s’enterrent dans l’humus à faible profondeur, dans une loge plus ou moins soyeuse : c’est le cas de la plupart des Sphinx.
Tête
Thorax
Abdomen
Segment
Corne post-abdominale
Fausses pattes
Stigmate
Pattes
Pièces buccales
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Observation de la bestiole :
En ce qui concernait notre petite expérience, notre chenille avait d’ores et déjà tissé autour d’elle son fameux cocon (pas dans son intégralité) si particulier qui était encore transparent et pas tout à fait opaque puisqu’on pouvait encore la voir à l’intérieur.
En effet, je pouvais aperçevoir son étrange petite tête ainsi que son corps de couleur vert clair qui continuait à se mouvoir dans sa fine enveloppe blanchâtre.
A l’intérieur de son fin cocon, la bestiole semblait tout droit venir de la planète Mars tellement elle avait un drôle d’aspect. On aurait dit un petit alien…
Cela me faisait bizarre de pouvoir l’observer ainsi en direct, sur toutes les coutures et non dans un documentaire animalier.
C’était bien plus intéressant et je dois bien avouer assez fascinant de la regarder et de la jauger dans les moindres détails.
Elle paraissait à la fois forte et fragile : d’une part à cause de son cocon dont elle était prisonnière mais d’autre part, bien vivace lorsque qu’elle remuait de temps en temps à l’intérieur de celui-çi.
En somme, ce petit être si bizarre et si petit soit-il avait déjà une certaine force de caractère qui ne nous laissait pas indifférent, mon frère et moi.
Elle avait réussi à attiser notre grande curiosité et nous étions déjà très impressionnés par elle…
Mais il n’empêche qu’elle me faisait également un peu peur étant donné que je n’aimais pas trop le monde des insectes…
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La bestiole dans sa boîte d’allumettes :
Notre petite trouvaille à l’intérieur de sa boîte d’allumettes légèrement entrouverte ; maman, mon petit frère et moi rentrâmes à nouveau à l’intérieur de notre maison.
Maman déposa la boîte sur l’une des étagères du grand buffet de notre salon. Ainsi, nous pourrions voir facilement l’évolution de la fameuse chenille lorsque nous le souhaiterions…
« Voilà les enfants. Vous avez vu que la chenille remuait encore à l’intérieur de son cocon. Ensuite, de plus en plus, elle va le consolider pour se transformer enfin en une chrysalide » dit-elle en nous souriant.
Olivier était beaucoup plus curieux que moi et lui demanda presque aussitôt :
« Maman ? Est-ce que la chenille va bien respirer ? »
« Mais oui Olivier. Regarde, j’ai laissé entrouverte la boîte pour justement qu’elle ait son oxygène. Ne t’inquiète pas. Tout ira bien pour elle jusqu’à ce qu’elle se transforme en chrysalide »
« Chouette ! On verra toute sa transformation alors ? » dit-il dans un large sourire.
« Eh oui mon Coco ! Toi et ta soeur pourrez voir toute son évolution en direct. Ce sera bien mieux qu’un documentaire télévisé ! »
En ce qui me concernait, je n’osais pas trop toucher la boîte où était logée cette étrange bestiole mais cela m’intéressait tout de même. Il est vrai que je n’aimais pas trop le monde des insectes mais en ce qui concernait celle-çi, j’avais envie de connaître son évolution.
Et puis maman m’avait assuré que la bestiole en question ne pourrait guère s’enfuir vu que la boîte d’allumettes n’était que légèrement entrouverte. D’ailleurs, en voyant mon air inquiet, maman se mit à rire.
« Mais ne t’inquiète pas Cécile ! Tu vois bien que cette chenille est enroulée dans son cocon. En plus, bientôt elle ne bougera plus du tout. Crois-moi, tu ne risques rien. Et lorsqu’elle commençera à sortir de son cocon, maman t’a déjà dit qu’on irait ensemble dehors pour qu’elle puisse déployer ses ailes. D’accord ? Tu es rassurée maintenant ma Poupoule ? »
« Oui, maman » dis-je dans un timide sourire quelque peu crispé.
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Olivier, contrairement à moi était fou de joie. De temps en temps il ne pouvait pas s’empêcher de regarder par l’ouverture de la boîte pour y observer notre petite chenille.
Une fois qu’il l’avait pour la énième fois observée sur toutes les coutures ; il revenait alors en sautillant vers moi qui était sagement installée dans le canapé du salon en train de jouer à un jeu vidéo puis invariablement il me disait avec beaucoup d’enthousiasme :
« Cécile ! J’ai encore regardé la chenille. Elle remue toujours un peu. J’ai hâte qu’elle devienne une chrysalide comme maman nous a dit »
Sachant qu’il affectionnait particulièrement le monde des insectes, je lui demandais alors :
« Et tu sais ce que c’est une chrysalide ? »
« Biensûr. Maman nous a déjà expliqué. Et puis j’ai aussi appris en lisant mon magazine « Sciences et vies Junior ». Tu sais, c’est trop incroyable ces bêtes là ! Moi, en tout cas je les aime bien. Et toi ? »
« Oui ça va. De toute façon, maman a dit que la chenille ne pouvait pas s’enfuir de la boîte… » dis-je avec une pointe d’appréhension dans la voix.
« Pfff ! N’importe quoi ! Tu vas pas avoir peur aussi de cette chenille ! Bientôt, elle ne pourra plus bouger du tout. Et puis maman nous a dit qu’elle ne voulait pas qu’elle sorte totalement de sa chrysalide lorsqu’elle deviendra un papillon. T’as rien à craindre du tout Cécile ! Je t’assure ! T’es trop inquiète toi ! Allez, viens la voir de plus près avec moi » dit-il en m’attrapant déjà par le bras.
« Oui ! Attends, j’éteins d’abord mon jeu vidéo puis je viens tout de suite la voir avec toi » dis-je un peu à contre-coeur.
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Quelques instants après, j’étais à ses côtés en train d’observer l’étrange bestiole qui n’était vraiment pas jolie…
Quant à mon frère, lui, il semblait totalement sous le charme de ladite bébête. Il en était littéralement fasciné.
J’aimais bien le regarder en train de s’extasier et s’exclamer au sujet de celle-çi. Il faut dire qu’il adorait tout ce qui se rapportait à la nature. Tout l’intriguait à ce sujet. Le monde des insecte l’émerveillait. A ce sujet, il ressemblait énormément à maman lorsqu’elle avait son âge. Il était d’ailleurs autant curieuse qu’elle et voulait toujours tout savoir et plus particulièrement sur ces chères insectes…
Oui, j’aimais bien le regarder en train d’observer notre chenille. C’est pourquoi il est tellement facile pour moi de vous raconter dans les moindres détails ce joli souvenir de mon enfance.
Pendant qu’il observait la bestiole, moi, j’immortalisais cet instant dans un coin de ma tête tout en ne sachant pas qu’un beau jour j’aurais souhaité le retranscrire à l’écrit et qui plus est dans le vaste monde du virtuel.
Et puis, comme je vous l’avais déjà dit dans un de mes nombreux articles de souvenirs, Olivier ne m’avait jamais fait un sale petit tour de gamin comme le font certains petits frères envers leurs soeurs.
Non, je dois bien avouer qu’il n’était pas du tout comme ça. Il savait que j’avais peur des insectes et que j’en avais une sainte horreur ; d’ailleurs il s’en moquait parfois mais jamais il n’allait plus loin que ça en m’en lançant une sur moi par exemple. Non, et fort heureusement d’ailleurs, sinon je n’aurais guère apprécié et cela aurait valu à mes yeux, d’être une trahison, ni plus, ni moins !
Bref, j’étais surtout intriguée par mon jeune frère.
Le voir autant passionné par ces étranges bestioles me sidérait quelque peu mais je finissais par m’y adapter. Sans doute était-ce déjà l’amour inconditionnel d’une soeur aînée envers son petit frère car il faut bien que je l’avoue, j’était totalement attendrie par lui.
C’était disons plutôt lui qui me fascinait autant que la petite bestiole.
Et vous me diriez alors pourquoi ? Tout simplement parce que d’une part je l’aimais et que d’autre part, je le trouvais très débrouillard pour son jeune âge et très vif d’esprit.
C’était déjà un véritable trombe de l’air qui adorait explorer, s’aventurer, trifouiller, fouiner sans peurs ni craintes dans à peu près tout et n’importe quoi… Un vrai petit aventurier qui était avide de savoir et de tout connaître sur notre belle et si vaste nature…
J’étais tout l’inverse, c’est pourquoi je l’admirais tant car contrairement à lui, je n’étais pas une fanatique de la nature et encore moins des insectes…
Non, moi c’était de grimper sur MON MANGUIER VOYAGEUR, de me jucher sur la plus haute des branches afin d’admirer le ciel, les nuages, les oiseaux, l’océan, les vagues, ressentir le vent, laisser les rayons du soleil me chauffer le visage et le corps et observer de temps en temps, mon cher petit frère en train de jouer en bas sur la terre ferme avec tous ces étranges insectes…
Je lui laissai bien volontiers ce plaisir et préférais le regarder du haut de mon arbre, en train de s’extasier sur telle ou telle espèce d’insecte qu’il venait de dénicher…
A le voir ainsi si débrouillard et si méticuleux avec ces bébêtes, je me disais souvent au plus profond de moi-même qu’il était l’aîné et que moi, j’étais sa petit soeur… Je ne ne sais pas pourquoi mais je le pensais réellement à cette époque là. Il semblait si sérieux et attentionné envers la nature qui l’entourait alors que moi j’en étais parfaitement désinvolte.
Ce n’était pas péjoratif pour moi de penser que j’étais sa petite soeur, bien au contraire puisque cela me réconfortait de le savoir différent de moi. De le savoir si audacieux et si aventureux…
Tout ceci pour vous dire que notre chenille était certes une formidable découverte mais découvrir le côté explorateur de mon jeune frère l’était tout autant…
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Quelques jours après (disons 5 jours plus tard), notre fameuse chenille ne bougeait plus du tout comme si celle-çi était morte mais ce n’était pas du tout le cas.
En fait, son enveloppe corporelle avait totalement changée d’aspect et de couleur. Elle semblait plus solide qu’avant et sa teinte était entre le marron et le beige clair.
Olivier en était davantage fasciné car il savait que bientôt la chrysalide deviendrait un majestueux papillon.
Il trépignait d’impatience et ne cessait de me répéter :
« T’as vu Cécile ! ça y est ! c’est comme maman nous a dit ! Bientôt, elle va déchirer sa chrysalide. J’ai trop hâte ! et toi ? »
« Moi aussi » dis-je dans un petit sourire.
Je ne sais pas pourquoi mais à cet instant précis où je lui parlais, j’étais vraiment sincère. J’avais hâte également de voir enfin l’envolée de cette bestiole.
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Petite parenthèse : La chrysalide :
Chez les insectes holométaboles (c’est-à-dire aux métamorphoses complètes, par exemple les papillons et les abeilles), qui effectuent deux mues de métamorphose, la chrysalide est le stade de développement intermédiaire entre la larve et l’adulte.
Les chrysalides durcissent et changent de couleur. Les papillons selon les espèces se métamorphosent au bout d’une semaine.
Quelques heures avant l’émergence du papillon, l’enveloppe de la chrysalide devient transparente chez certaines espèces et laisse apparaître les couleurs des papillons.
Lorsque les segments abdominaux se distendent, l’émergence est imminente. Un autre nom pour désigner ce stade intermédiaire est la nymphe.
Une des caractéristiques de la nymphe est qu’elle ne se nourrit pas (ses pièces buccales et son tube digestif subissent aussi une métamorphose importante) et qu’elle vit sur ses réserves.
La nymphe des lépidoptères est souvent appelée chrysalide. La nymphe peut, selon les espèces, être protégée par un cocon.
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La métamorphose :
Voici une vidéo intéressante sur la mutation d’une chenille à papillon : ici, il s’agit du Papillon Monarque.
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Deux jours plus tard, maman s’écria :
« Regardez les enfants ! Venez voir ! Vite ! La bête est en train de crever son enveloppe. Vous voyez, regardez bien »
Je n’en revenais pas et je dois bien avouer que j’en fus littéralement subjuguée.
En effet, l’étrange bête semblait pousser avec sa tête la fibre du cocon dans lequel elle était enfermée.
De nouveau (comme au tout début, où maman l’avait décollée de sa feuille), l’insecte bougeait à l’intérieur de son enveloppe qui était très épaisse et opaque.
Sous nos yeux d’enfants émerveillés et fascinés, la vie naissait.
Un petit être voulait sortir de sa prison qui l’avait pourtant protégée jusqu’alors car il était tout simplement désireux de connaître la liberté…
Du coin de l’oeil, j’observais également mon petit frère et j’étais heureuse de le voir heureux…
« Regarde maman, il vient de passer sa trompe. Il va pas tarder à sortir de sa chrysalide. Hein, pas vrai maman ? »
« Oui, mon Coco ! Effectivement. D’ailleurs, nous allons vite aller dehors, maintenant. Venez, suivez-moi. Vite, il va pas tarder à sortir entièrement de son cocon »
Maman transporta avec elle la boîte d’allumettes dont elle avait retiré complètement le couvercle et sortit rapidement dehors avec nous, à ses côtés.
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L’envolée majestueuse :
A présent, le papillon dont les ailes étaient froissées et fripées ne tarderait plus à sortir de son épais cocon.
Il se débattait tant bien que mal mais s’arrêtait de temps en temps car il était encore faible.
Il se tortillait dans tous les sens et ne cessait de fissurer son cocon à force de se débattre.
Les antennes de sa tête étaient d’ores et déjà sorties à l’extérieur ainsi que ses ailes et bientôt la coque si épaisse de son enveloppe ne tarderait pas à se détacher de son abdomen.
« Maman ! Cécile ! Regardez ! ça y est ! il vient de sortir totalement de son cocon ! Vous avez vu ?? Wahou ! Il est trop beau ! T’as vu les couleurs de ses ailes Cécile ? » s’exclama Olivier en me les montrant du doigt.
« Oui. Ses ailes sont jolies » répondis-je tout bas, sous le coup de l’émotion et de la fascination.
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Maman était vraiment heureuse de nous faire découvrir en direct ce qu’elle même avait vécu des années auparavant lorsqu’elle n’était qu’une enfant.
« Vous voyez les enfants. Voilà ce que Maman avait vu lorsqu’elle était petite fille à Madagascar et dont je vous parlais à chaque fois à Sausset-Les-Pins. C’est beau, non ? »
« Oh oui Maman ! » répondit aussitôt mon petit frère qui ne cessait de sourire tellement il était émerveillé.
« Il va bientôt s’envoler Maman ? »demandais-je un peu intriguée.
« Oui, ma Poupoule. Il ne va plus tarder »
J’étais aux anges de voir ma mère et mon petit frère si complices vu qu’ils aimaient bien les papillons puis spontanément je fis une bise à Maman comme pour la remercier de cet instant, de ce partage qu’elle venait de nous faire vivre.
« Voilà ! il va s’envoler ! » s’exclama Olivier en tapant dans ses mains.
« Oui, mon Coco ! Il va s’envoler, maintenant » dit Maman, les yeux brillants de joie.
A cet instant précis, Olivier ne put s’empêcher d’effleurer les ailes du papillon.
« Ses ailes sont douces » chuchota t-il.
Et à peine eut-il prononcé cette phrase, que le papillon étira ses ailes et commença à voleter maladroitement vers la branche la plus basse d’un arbuste.
Il s’y posa dessus puis commença à se faire une petite toilette à l’aide de ses longues pattes qu’il ne cessait de mouvoir vers sa petite tête.
Au bout de quelques instants, il quitta sa branche puis vola davantage plus haut jusqu’à ce qu’on ne puisse plus l’aperçevoir du tout.
En effet, il venait de voler par dessus le haut mur de clôture alvéolé qui faisait face à la mer.
Sans doute avait-il été attiré par l’océan. Nul ne le saura jamais.
Quoi qu’il en soit, nous avions assisté en direct, mon frère et moi à sa majestueuse envolée vers le vaste monde.
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Un spectacle magnifique de la nature que je tenais à vous décrire dans les moindres détails à travers cet article et que je n’oublierai jamais.
Elisa marchait le long de la plage de sable fin tout en chantonnant son air préféré : « Wonderful life » du chanteur Black. Une bien jolie chanson qui était tout à fait en adéquation avec ce moment de pur bonheur qu’elle était en train de savourer sans se soucier du temps qui passe.
Ce fameux temps qui nous fait tant défaut dans notre monde moderne actuel et qui nous empêche d’apprécier les joies simples de la vie. Elisa avait conscience qu’elle avait beaucoup de chance d’être ici ; seule au monde (enfin presque) et loin de tout.
Elle avait enfin réalisé son rêve : celui de se promener bien tranquillement sur cette immense plage déserte car jamais, auparavant elle n’aurait cru cela possible et pourtant c’était bel et bien réel et ce pour son plus grand plaisir. Et comme le disait si bien la chanson : la vie est merveilleuse !
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Elle se souvenait encore de son inoubliable périple en catamaran avant de débarquer ici sur cette jolie petite île qui portait le nom de « Diamond » en raison de la pureté de son lagon et de son sable si blanc.
La veille, elle se trouvait à Bambousya (un village touristique et balnéaire de la côte ouest de l’île Epicéa) dans un charmant hôtel-restaurant, le « Paradise Beach » situé en bordure de mer avec un accès direct sur une plage privée.
L’hôtel disposait de 40 chambres équipées de la climatisation, minibar, téléphone, ect, sans oublier l’accès gratuit à internet, ce qui n’était pas négligeable étant donné qu’Elisa avait du mal à vivre sans son smartphone ou sa tablette. Mais pas pour aujourd’hui où elle avait bien volontiers ranger toutes ces technologies modernes dans le placard de sa chambre afin de profiter pleinement de ce moment de liberté et d’évasion !
Et puis de toute façon, la petite île « Diamond » était située dans une zone blanche donc il n’y avait pas de réseau internet et encore moins de wifi.
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Le « Paradise Beach » proposait diverses activités tels que : Golf, bodyboard, Planche à voile, Kayak , Voile, Sentier de randonnée à pied ou à bicyclette, Parachutisme ascensionnel, Cours de golf y compris des excursions en bateau (catamaran ou grands voiliers) tout autour de la côte, vers de magnifiques îlots.
Son Guide touristique qui s’appelait Philippo lui avait décrit qu’il y avait près d’une centaine de petits îlots dont certains étaient proches de la côte et d’autres plus loin et plus difficiles d’accès et que quelques-uns d’entre eux seulement étaient des réserves naturelles avec une faune endémique exceptionnelle où l’on pouvait y croiser quelques spécimens d’animaux tout en se baladant.
Leurs eaux cristallines étaient idéales pour y faire de la plongée en apnée ou encore du scooter sous-marin avait-il précisé. Plusieurs activités s’offraient aux touristes s’ils le désiraient car tout était possible selon lui si l’on souhaitait réaliser un rêve bien précis.
D’ailleurs, il lui avait fortement conseillé de visiter l’un d’entre eux : « Diamond », réputé pour être plus au calme car moins fréquenté et qui d’après lui était un véritable paradis terrestre qu’elle ne serait pas près d’oublier et que l’occasion ne se présenterait pas deux fois si elle voulait en avoir plein la vue et vivre enfin une aventure extraordinaire à la Robinson Crusoé. En effet, un bien joli programme en perspective…
Elisa avait donc fait son choix : elle avait opté pour deux jours et une nuit à Diamond en incluant les déjeuners/dîners, pique-niques, barbecues y compris quelques activités telles que : Kayak, plongée sous-marine dans l’océan Pacifique, farnientes et balades dans l’îlot inhabité.
Le périple s’effectuerait en catamaran de croisière privée en compagnie de son Guide Philippo qui serait le navigateur. Mais ce qui l’enthousiasmait le plus dans toute cette expédition de rêve était de dormir une nuit dans une cabane qui se trouvait en haut d’une montagne, au coeur de la forêt luxuriante de Diamond et à quelques mètres d’une chute d’eau qui portait le nom du « Voile de la Mariée » et qui d’après son Guide était d’une beauté exceptionnelle à couper le souffle.
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Et voici qu’elle était en train de marcher sur cette magnifique plage de sable fin qui ressemblait à de la poudre de diamant tellement son éclat était intense et d’un blanc immaculé. Diamond portait vraiment bien son nom ! Tout était sublime ici. Un vrai paysage de carte postale et d’un calme olympien…
Le soleil était à son zénith, il lui mordait la peau mais qu’importe puisqu’elle avait pris le soin de bien s’enduir le corps et le visage de protection solaire qui sentait agréablement bon la fleur de Tiaré. De plus, elle portait une casquette et par dessus son maillot de bain deux pièces, une tunique de plage en voile soyeux de couleur bleue ciel, agrémentée de manches courtes chauve-souris joliment fendues sur les épaules.
Cette tenue fluide et aérienne était bien appropriée à la chaleur intense d’aujourd’hui. Et pour ne pas déplaire, il y avait même une légère brise qui venait lui caresser le visage, les cheveux ; ce qui rendait agréable sa marche, sous le soleil ardent de cette belle matinée de ce samedi 26 Août 2015.
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Cela faisait déjà une bonne vingtaine de minutes qu’elle se promenait tranquillement sur cette plage et pas un seul chat à l’horizon. Son Guide Philippo ne lui avait pas menti ; cette petite île était encore méconnue des touristes car difficile d’accès et seuls les insulaires et les guides expérimentés tel que lui pouvaient connaître cet endroit béni des Dieux !
Elisa ne regrettait vraiment pas cette excursion ; elle se sentait bien ici, elle était heureuse et parfaitement en osmose avec la nature.
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Philippo ne tarderait pas à la rejoindre, il était resté sur le catamaran qui était amarré non loin d’ici afin d’y prendre quelques équipements pour cette nuit et ramener le repas et les boissons pour le déjeuner de ce midi.
Le menu prévu par le restaurant de l’Hôtel était des plus alléchants :
– Salade de crudités variées et sambos au poisson, – Langoustes grillées au beurre d’ail accompagnées de riz blanc, de curry de courgettes et d’aubergines avec du bon pili-pili (piment). Et pour terminer ce repas, en guise de dessert : Des bananes flambées au Rhum des îles avec boules de glace au coco. Un vrai festin !
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Elisa avait hâte de déjeuner car elle commençait à avoir faim. Elle regarda sa montre bracelet waterproof qui avait été d’une très grande étanchéité lorsqu’elle avait fait de la plongée sous-marine il y a une heure de temps déjà, en compagnie de son Guide.
Il était 10H55. Elle s’arrêta un instant, se retourna, mit sa main en visière à cause du soleil éblouissant et regarda au loin. Elle avait dû beaucoup marcher car elle ne voyait plus du tout le catamaran. Mais que pouvait bien faire Philippo ? Il n’était toujours pas revenu la rejoindre.
Sans doute qu’elle s’inquiétait pour rien. Il n’allait plus tarder à présent alors en attendant son retour, Elisa décida de faire une petite halte ici. Elle déposa son sac de plage qu’elle portait en bandoulière puis en extirpa une grande serviette qu’elle étala sur le sable chaud. Avant de s’allonger dessus, elle fouilla à nouveau dans celui-çi et en sortit une petite bouteille d’eau dont elle but quelques gorgées qui la désaltérèrent aussitôt tellement c’était bien frais.
Jamais elle n’aurait pu faire ce petit voyage sans son fidèle sac de plage. En effet, il y avait pas mal de choses qu’elle avait transportées à l’intérieur : une petite glacière isotherme souple contenant trois petites bouteilles d’eau glacées et une canette de jus d’orange Minute Maid, un paquet d’une dizaine de petits pains aux raisins qu’elle avait acheté ce matin à la pâtisserie de l’Hôtel, ses tennis pour la promenade de tout à l’heure dans la forêt tropicale de Diamond pour y voir « le voile de la mariée », sa grande serviette éponge et une autre plus petite pour s’essuyer après ses baignades, un maillot de bain une pièce de couleur bleu marine, des vêtements de rechange, un gros tube de crème solaire, une trousse de toilette et sans oublier sa grosse lampe de poche étanche pour ce soir.
Et pour je ne sais quelle raison, elle avait aussi prévu d’emmener avec elle, un briquet offert par l’hôtel (non pas qu’elle fumait, bien au contraire mais juste au cas où) ainsi que son couteau Suisse 21 pièces multifonctions ultra compact que son père lui avait offert pour son anniversaire, il y a 6 mois de ça et qu’elle avait dissimulé dans un mouchoir en tissu fleuri afin de le protéger des intempéries. Un accessoire idéal pour les déplacements en extérieur lui avait-il souligné. Elle le revoyait encore en train de lui rabâcher, dans un large sourire :
« Et surtout ne te déplace jamais sans lui, il pourrait t’être utile et ce à n’importe quelle occasion. C’est un couteau magique qui te simplifiera la vie…Je t’assure Elisa ! Prends en bien soin »
Et elle lui répondait invariablement :
« Oui, d’accord Papa c’est noté ! Je le garderai bien précieusement avec moi et je l’emmènerai partout où j’irais… »
Et c’est ce qu’elle avait fait aujourd’hui. De toute façon ses parents lui avaient appris à devenir une personne très prévoyante et ce depuis sa plus tendre enfance alors disons que c’était presque inné chez elle de se déplacer avec pas mal de choses dans son sac afin de ne rien manquer.
Et comme disait un certain proverbe : « Mieux vaut trop que pas assez ». C’est pourquoi, même si son guide était chevronné dans son domaine et qu’il avait tout prévu pour ces deux jours, elle préférait faire confiance à son instinct.
Quoique pour l’instant tout allait pour le mieux ; pas le moindre nuage en vu, au sens propre comme au sens figuré. Tout s’était parfaitement bien déroulé jusqu’à présent ; alors aucune inquiétude à avoir se dit Elisa en esquissant un demi-sourire.
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Allongée sur sa serviette, sa casquette à visière lui couvrant le visage ; Elisa ferma les paupières et commença à s’endormir tout en écoutant paisiblement le doux murmure du vent et le ressac incessant de la mer. Et le temps s’écoula, s’égrena… Elisa venait de s’assoupir et n’avait pas vu le temps passer…
Il était déjà 12H15.
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Soudain, des petites gouttes d’eau froides lui tombèrent sur la jambe et le pied droit. Oh non ! Se pourrait-il qu’il pleuve ?? Pourtant il faisait un temps si radieux ! Que c’était désagréable ! Si bien qu’Elisa commença à se réveiller peu à peu.
Elle retira sa casquette qui lui bouchait la vue puis avec effroi et stupéfaction vit une jeune femme qui se tenait là, debout juste à côté d’elle, le dos légèrement courbé en avant avec de longs cheveux noirs éparses et dégoulinants d’eau…
La jeune femme grelottait de froid ; sans doute dû à cause de l’humidité de ses vêtements qui lui collaient à la peau. Elle avait le visage tuméfié avec un énorme bleu violacé sur le front et des traces de griffures sur la joue gauche. Un petit filet de sang lui coulait le long de la narine droite jusqu’au menton et ses grands yeux noirs étaient rougis par des larmes incessantes.
Elle portait un t-shirt blanc cassé, déchiré à l’encolure et tâché d’auréoles de sang délavé au niveau du ventre. Son bermuda bleu ciel était maculé de traces de sang comme si elle s’était essuyé les mains dessus quant à ses baskets, on ne distinguait plus vraiment leurs couleurs tellement elles étaient sales.
Elle était vraiment dans un piteux état et n’arrêtait pas de pleurer. Elisa se redressa rapidement à l’aide de ses coudes et se mit debout face à la jeune femme puis lui demanda :
« Que vous est-il arrivée ? vous êtes blessée…qui vous a fait ça ? »
« J’étais dans la montagne là-bas, avec mon mari et… »
La jeune femme renifla puis d’un revers de main essuya le petit écoulement de sang qui lui sortait de sa narine droite. Les mots ne sortaient plus de sa bouche et elle semblait tétanisée alors Elisa s’approcha davantage d’elle et lui pressa gentiment l’épaule pour l’encourager à parler.
« Continuez, je vous prie…Que s’est-il passé ? »
La jeune femme cessa de pleurer et dit d’une voix éteinte :
« On était dans cette forêt là-bas… »
Elle désigna du doigt une étendue de verdure luxuriante qui se trouvait au loin, juste après la plage.
« J’étais en train de préparer des sandwichs. On se trouvait près de notre cabane. Mon mari discutait avec notre Guide Batisto et je coupai du pain. Soudain, j’ai vu un homme qui venait vers nous. Il était sorti de nulle part et il avait l’air très menaçant. J’ai crié très fort pour avertir mon mari et Batisto mais subitement je ne sais pas pourquoi notre Guide s’en ait pris à mon mari. Il le battait tellement fort qu’il s’est retrouvé par terre. Batisto n’arrêtait pas de lui taper dessus sans fin. Oh mon Dieu ! mon pauvre mari ! Je le voyais qu’il souffrait mais j’étais impuissante, incapable de l’aider. J’étais terrifiée. Subitement, l’autre homme s’est retrouvé près de moi. Je ne l’avais pas vu venir car j’étais préoccupée par mon mari. J’ai tenté de m’enfuir mais il m’a rattrapé. Ensuite, il n’a pas arrêté de me battre ; il me donnait de violent coups sur tout le corps mais le pire fut lorsqu’il me donna un violent coup de poing au front. Je pense que j’ai dû m’évanouir car je ne me souviens plus de rien. je ne sais plus ce qui s’est passé en ce qui concerne mon mari. Et je…. »
La jeune femme s’arrêta de parler. Des larmes lui coulaient à nouveau le long de ses joues et tout son corps était secoué de tremblements tellement elle devait avoir froid mais malgré le choc qu’elle avait subi, elle continua son histoire :
« Lorsque j’ai repris connaissance et que je me suis relevé, j’ai vu à nouveau cet inconnu qui m’avait frappé. Il riait avec notre Guide mais par contre je ne voyais plus nulle part mon mari. J’avais très mal à la tête. Je titubais puis à un moment donné j’ai vu par terre mon couteau de cuisine alors je m’en suis vite emparé et je l’ai caché derrière mon dos. C’est alors que Batisto s’est avancé vers moi. Il n’arrêtait pas de rire puis il m’a dit qu’il avait tué mon mari et qu’il avait adoré lui faire du mal. Il me disait que mon Mari avait crié comme une gonzesse. Ce sont ses propres mots. Cette ordure me débitait ça avec le plus grand mépris alors comme j’avais beaucoup de haine à ce moment là et qu’il se rapprochait de plus en plus de moi, je n’ai pas hésité, je me suis jetée sur lui et je lui ai enfoncé le couteau dans le ventre, au plus profond que j’ai pu puis je l’ai vite retiré pour le garder avec moi. Il a crié très fort et ensuite il est tombé par terre. L’autre type a vu son acolyte au sol et il a couru vers moi. J’étais effrayée. J’ai tenté de me sauver mais il a finit par me rattraper et il m’a donné une grande gifle. J’avais très mal mais je ne sais comment et par quel miracle j’ai réussi à lui donner un coup de pied dans les parties. C’est à ce moment là que j’ai vite ramassé le couteau que j’avais perdu et lorsqu’il s’est approché à nouveau de moi, je le lui ai enfoncé dans la poitrine. L’homme criait de rage et il m’insultait en me regardant d’un air menaçant. Puis il a retiré le couteau qui était toujours planté dans sa poitrine et l’a jeté par terre. Il y avait une grosse tâche de sang sur son t-shirt. Je me souviens ensuite qu’il m’avait menacé en me disant qu’il reviendrait me tuer puis il a couru et a disparu dans la forêt. Depuis, je ne l’ai plus jamais revu. Je ne sais pas ce qu’il est devenu mais j’aurais voulu qu’il meurt … »
Elisa en avait la chair de poule. Ce que venait de vivre cette jeune femme était insoutenable.
« Mon Dieu ! Mais c’est terrible ce que vous venez de vivre ! C’est inimaginable ! Je suis vraiment désolée. Et qu’est devenu votre Mari ? Et ce guide qui l’avait battu ? »
La jeune femme continua son histoire :
« Lorsque cet homme qui m’avait frappé s’est sauvé, j’ai essayé de rechercher Batisto car je ne le voyais plus nulle part alors je suis allée vers la chute d’eau qui se trouve à quelques mètres des deux cabanes. C’est là que je l’ai revu. Il rampait tout près du bassin de la cascade. Je l’ai vu se redresser et marcher avec difficulté vers l’avant de la forêt ; il voulait sans doute s’enfuir lui aussi comme l’avait fait son acolyte, alors sans hésiter, je me suis précipité vers lui et je l’ai violemment poussé dans le bassin. Il est tombé dedans et lorsque je me suis rapproché, j’ai vu qu’il se débattait dans l’eau pendant un certain temps puis plus rien. J’ai constaté alors qu’il était mort. »
Elisa n’en revenait toujours pas. Quelle épouvantable histoire !!
« Et donc ce Batisto s’est noyé dans ce bassin. Mais en ce qui concerne votre mari ? qu’est-il devenu ? »
« Mon mari est mort et je… »
« Mon Dieu ! ce n’est pas possible ! Mais où l’avez-vous retrouvé ? » dit Elisa totalement affarée.
« Je l’ai cherché partout et j’ai fini par tomber sur une de ses baskets que j’ai trouvé à côté d’un ravin, pas très loin de notre cabane. C’est là que j’ai revu mon mari au fond de ce précipice. Il y avait plein de sang autour de lui… « Mon Dieu ! mais c’est abominable ! Je suis tellement désolée que vous ayez perdu votre mari… »
Elisa était abasourdie par ce qu’elle venait d’entendre. Elle commençait à avoir de plus en plus peur mais elle ne pouvait pas se permettre de perdre son sang-froid face à cette jeune femme qui était en état de choc et de détresse. Alors elle se ressaisit et lui demanda :
« Comment vous appelez-vous ? »
« Tamara »
« Moi c’est Elisa. Encore désolée Tamara de vous rencontrer ainsi, en de telles circonstances. C’est si triste pour votre mari. Vous étiez ici en excursion ? »
« Oui, mon mari Juanes et moi étions venus ici pour notre voyage de noces. Je ne comprends pas pourquoi il y a eu tout ça. J’ai tout perdu à cause de ces deux hommes. Ces monstres… »
Elisa n’avait plus de mots et ne savait comment consoler la jeune femme qui avait tellement subi alors elle fouilla dans son sac de plage et en sorti une petite serviette qu’elle tendit à la jeune femme.
« Tenez, vous devriez vous essuyer. Vous êtes trempée. Vous devez avoir froid. J’ai aussi des vêtements de rechange. Vous devriez retirer les vôtres et enfiler ceci. Je pense qu’elle vous ira »
« Merci. C’est vrai que j’ai froid… »
La jeune femme s’exécuta. Elle retira son t-shirt tâché de sang ainsi que son bermuda qu’elle jeta en boule, à ses pieds. Elle était en petite tenue mais ne semblait pas trop être gênée devant Elisa. Elle commença à s’essuyer frénétiquement le corps puis les cheveux.
En la regardant faire, Elisa remarqua qu’elle avait quelques bleus au niveau de la poitrine et des épaules. Ces individus avaient dû beaucoup la brutaliser d’où l’apparition de ces marques. Cette femme avait vraiment beaucoup souffert mais elle avait réussi à se défendre face à ces deux tortionnaires et Elisa trouvait qu’elle avait eu beaucoup de cran et de courage pour se sortir de cet enfer.
Lorsque Tamara eut terminé de se sécher, elle enfila la tunique en voile imprimée de couleur fushia qui ressemblait à celle que portait Elisa à la seule différence du coloris. En les voyant habillées ainsi, on aurait dit deux soeurs jumelles à part que l’une était blonde à la peau claire et l’autre brune à la peau ambrée.
« Vous êtes plus au sec ainsi et la tunique vous va bien » lui dit Elisa. Elle s’approcha de Tamara et lui toucha doucement le front.
« Est-ce que c’est encore douloureux ? »
« Un peu, mais ça va. Et je me sens beaucoup mieux dans ce vêtement. Merci beaucoup Elisa »
« De rien. Et votre nez ? J’ai vu que vous saigniez tout à l’heure… »
« Non, ce n’est rien. J’ai parfois des saignements de nez et ce depuis mon enfance mais ça n’a rien à voir avec ces sales brutes. Mais ça va maintenant, je ne saigne plus du tout »
« Alors je suis rassurée »
Elisa avait remarqué que les cheveux de Tamara étaient très emmêlés alors elle lui proposa son peigne à larges dents pour les discipliner.
« Auriez-vous aussi un élastique pour que je puisse les attacher ? Je ne les supporte plus comme ça » demanda Tamara, tout en coiffant sa longue chevelure ébène.
« Oui, biensûr »
Elisa fouilla dans sa trousse de toilette et en sorti un chouchou en velours noir.
« Tenez, c’est un chouchou. Je n’ai pas d’élastique »
« ça ira très bien. Merci Elisa »
Tamara était en train de nouer ses cheveux en une haute queue de cheval. Coiffée ainsi, elle était complètement différente. Cela lui donnait un air dynamique et encore plus combatif que jamais, prête à affronter n’importe quel adversaire. Du moins, c’est l’apparence que lui donnait cette nouvelle coiffure. En l’observant dans les détails, Elisa avait encore une question qui lui brûlait les lèvres ; un élément qu’elle n’arrivait pas à comprendre, alors elle se lança :
« Je me posais une question Tamara… »
« Oui, allez-y »
« Pourquoi étiez-vous toute trempée lorsque vous êtes venue vers moi ? »
« Heu…Oui c’est vrai, j’ai oublié de vous dire. Lorsque j’ai vu mon mari en bas dans le précipice avec tout ce sang autour de lui, je ne pouvais plus supporter d’avoir le sang de ces sales types sur les mains alors j’ai décidé d’aller me les laver à la cascade. En marchant, j’ai aperçu mon couteau de cuisine par terre qui était plein de sang alors je l’ai ramassé puis je me suis dirigé à la source de la cascade. Je me suis d’abord lavé les mains puis j’ai commencé à rincer la lame du couteau. Mais c’est à ce moment là que je n’ai pas fait attention et que j’ai glissé. J’ai perdu l’équilibre et je suis tombée dans le bassin où se trouvait le cadavre de cette ordure de Batisto. Heureusement, j’ai réussi à me sortir de là tant bien que mal car le bassin est très profond. J’étais entièrement mouillée et je venais de perdre mon couteau alors j’ai voulu quitter cet endroit de malheur au plus vite. Au cours de mon trajet pour retourner à la plage, j’avais beaucoup transpiré et je me sentais toute poisseuse et sale, alors lorsque je me suis retrouvé face à la mer, j’ai vite retiré mes baskets et sans réfléchir je me suis jeté à l’eau. Je voulais me laver de toute cette crasse. Et c’est vrai qu’à un moment donné, lorsque je nageais sous l’eau, j’ai repensé à mon mari. J’étais à nouveau bouleversée et très en colère. Alors j’ai voulu mourir…mais… »
Les yeux de Tamara étaient embués de larmes qu’elle ne pouvait réfréner. Emue par ce qu’elle venait de lui révéler, Elisa eut un geste de tendresse envers elle. Elle lui prit les mains et les enserra tout doucement dans les siennes puis constatant qu’elle ne portait pas d’alliance, elle ne pu s’empêcher de lui dire :
« Je viens de remarquer que vous ne portez pas d’alliance à votre doigt ? »
Tamara regarda un instant sa main gauche qui était effectivement dénudée. Elle resta un instant sans voix comme si elle se sentait fautive puis se remit à pleurer si bien qu’Elisa regrettait déjà de lui avoir posé cette question.
« Vous allez trouver ça complètement idiot de ma part mais je vous assure que c’est la vérité. Lorsque je prends ma douche, j’ai pour habitude de retirer ma bague pour ne pas l’abîmer. Mais cette fois-çi j’ai dû oublier de la remettre à mon doigt. La bague est donc restée chez nous dans notre maison à Antinéa. Biensûr lorsque mon mari et moi sommes venus à Diamond, je m’en suis aperçu mais c’était déjà trop tard. Vous pensez que c’était un mauvais présage ? C’est vrai maintenant que j’y pense. Comment ai-je pu oublier mon alliance… » dit-elle les yeux noyés de larmes.
« Non, Tamara. Ne vous méprenez pas. Si je vous ai posé cette question, ce n’est pas pour vous accabler. Vous ne devez pas vous sentir coupable par rapport à cette bague, cela n’a rien à voir du tout ! C’était juste un oubli. Rien de plus. Ce n’était en aucun cas un mauvais présage comme vous venez de le dire. Non, rien de cela. Et puis, vous ne pouviez pas prévoir ce qui allait se passer sur cette île »
« Je ne sais pas mais tout ce que je sais, c’est que j’ai perdu mon mari… »
« Oui et c’est vraiment tragique ce que vous avez vécu mais je vous en prie Tamara, chassez de votre esprit cette histoire de mauvais présage. Vous n’y êtes absolument pour rien. Et moi, je suis là avec vous. Et je voulais vous dire aussi que lorsque vous m’avez raconté tout à l’heure que vous vouliez vous suicider, eh bien, j’ai été très émue d’apprendre cela. Je suis sincère Tamara. Et sachez une chose, votre mari n’aurait jamais voulu que vous fassiez ce geste. Vous êtes en vie et c’est tout ce qui compte. Vous m’avez entendu ? Vous êtes une personne très forte. Et vous avez tout mon soutien »
« Merci Elisa. Vous êtes si gentille avec moi. Mais vous savez, c’est grâce à vous si je ne suis pas passée à l’acte »
« Grâce à moi ? »
« Oui, grâce à vous. Lorsque je nageais sous l’eau et que je suis remontée à la surface pour reprendre une dernière fois mon souffle, j’ai remarqué au loin une petite tâche bleue sur la plage. Je n’en croyais pas mes yeux alors je suis vite sortie de l’eau, j’ai enfilé mes baskets et j’ai couru sans m’arrêter vers cette tâche. Puis au fur et à mesure que je m’en rapprochai, j’ai constaté que c’était bien une personne qui était allongée sur une serviette. Et à partir de ce moment là, vous ne pouvez pas savoir à quel point ce fut une véritable délivrance pour moi lorsque je suis tombée sur vous et qui plus est une femme. Je n’aurais sans doute pas eu confiance si j’étais tombée sur un homme. C’est pourquoi je tenais à vous remercier Elisa. Encore merci d’être là et de me soutenir »
« Mais c’est tout à fait normal Tamara. Et je vous soutiendrai encore jusqu’au bout »
****
Elisa jeta un bref coup d’oeil à sa montre. Il était déjà 13H20.
Les sourcils froncés, elle regarda au loin l’imposante montagne qui se dressait juste après la plage puis avec une certaine anxiété dans la voix, s’empressa de dire à Tamara :
« Je voulais vous demander. En ce qui concerne l’homme qui s’est enfui. Il pourrait revenir ici pour nous faire du mal ? Il doit sans doute nous épier au moment même où nous parlons. Vous ne pensez pas ? Et si jamais il vous avez suivi ? »
« Non, il ne m’a pas suivi et j’en suis certaine car je n’ai eu de cesse de regarder autour de moi avant de venir sur cette plage »
Pourtant, il y avait quelque-chose qui clochait se dit Elisa dans son for intérieur. Une chose qui la tracassait encore. Mais quoi donc ? Soudain elle fut prise de panique. Elle l’avait complètement oublié. C’était son Guide Philippo. Mais qu’était-il devenu depuis tout ce temps ??
Avec affolement, elle fit part de son inquiétude à Tamara et sans plus attendre commença à lui raconter le début de son histoire : « Moi aussi j’étais en excursion sur cette île. Mais avant de me retrouver ici à Diamond, j’étais en catamaran avec mon Guide.
C’est lui qui naviguait le bateau et au cours de notre périple, on avait fait de la plongée sous-marine ensemble. Ensuite on a débarqué sur cette plage, il a amarré le bateau puis il m’a dit que je pouvais aller me promener un peu plus loin si je le souhaitai pendant qu’il déchargerait nos affaires. Je me suis donc baladé puis j’ai décidé de m’allonger un peu en l’attendant. Je me suis endormie et vous êtes apparu. Et depuis notre rencontre, je n’ai plus jamais revu mon Guide qui s’appelle Philippo…Je me dema.. »
Soudain Tamara lui coupa la parole.
« Vous dîtes qu’il s’appelait Philippo ? Ce prénom me dit vaguement quelque-chose. C’est encore flou mais il me semble que j’ai entendu ce prénom lorsque j’étais évanouie. J’entendais des bribes de voix. Oui, j’en suis certaine maintenant. Je me souviens de ce prénom… »
Elisa n’osait y croire. L’idée même de penser que Philippo pouvait avoir un lien avec toute cette sordide histoire lui fit dresser les cheveux sur la tête. Pour en avoir le coeur net elle posa la question cruciale qui éclairerait enfin sa lanterne :
« Vous souvenez-vous des vêtements que cet homme portait ? »
« oui, je m’en souviens clairement » s’empressa de dire Tamara. « Il portait un t-shirt jaune avec une inscription dessus. Attendez, ça va me revenir. Oui voilà, c’était écrit : Black and White »
Mon Dieu ! c’était donc son Guide Philippo. Elle n’en croyait toujours pas ses oreilles et pourtant c’était bien lui. Il n’y avait plus aucun doute là-dessus. Elisa en avait la nausée.
« C’est bien lui » dit-elle avec dégoût. « C’est mon Guide. Il portait effectivement un t-shirt de cette couleur avec l’inscription que vous venez de mentionner : Black and White. Mon Dieu, et dire que j’avais fait de la plongée avec lui. Il semblait si gentil. C’est totalement insensé ! Mais pourquoi aurait-il fait tout ça ? »
« Je ne sais pas. Mais en tous cas, il avait l’air de bien connaître notre guide Batisto. Je me rappelle encore de leurs satanés rires !! Moi aussi je n’aurais jamais cru que notre Guide nous aurait fait du mal. Et comme vous dîtes, lui aussi il paraissait être très gentil. Les apparences sont parfois trompeuses. On croit connaître une personne mais c’est tout l’inverse et j’en sais quelque-chose. A cause de ces deux hommes, j’ai tout perdu. Finalement, mon mari et moi n’aurions jamais dû venir sur cette fichue île de malheur. Il serait encore en vie maintenant. Je regrette tellement qu’on soit venus ici ! »
« Vous avez raison Tamara. A cause d’eux, vous avez perdu votre mari. C’est tellement horrible ce que vous avez vécu ! Qu’allons nous faire maintenant ? On se retrouve toutes les deux seules sur cette île perdue. Qu’allons-nous devenir ? Qui va venir nous sortir de là ? »
« Je ne sais pas Elisa mais on va tout faire pour pouvoir s’en sortir. Et puis heureusement nous sommes deux »
« Oui, c’est vrai mais ce n’est pas rassurant avec ce sale type qui est dans les parages. J’ai quand même peur. Vous auriez un plan en tête pour se sortir de cette galère ? »
« Oui j’ai un plan qui pourrait être possible. Dîtes-moi, quelle heure est-il ? »
Elisa regarda sa montre. Et dire qu’en venant sur cette île, elle se disait qu’elle oublierait les heures qui passent ; eh bien ce n’était plus le cas à présent, au contraire le temps était compté plus que jamais…
« Il est exactement 14H00 »
« Il faudrait quitter cet endroit au plus vite » dit Tamara.
« Mais pour aller où ? »
Tamara regarda la forêt luxuriante qui était à environ 3 kilomètres de là où elles se trouvaient puis elle dit :
« Je pense qu’on devrait aller là-bas dans la forêt. Ici on est trop en vue. Et la nuit va vite tomber. En haut de cette montagne, il y a deux cabanes qui se trouvent l’une à côté de l’autre. La deuxième qui était juste derrière la première était fermée à clef car elle était inoccupée. Mon mari et moi dormions dans la première cabane. Ces cabanes sont des sortes de refuge pour les rares touristes qui séjournent ici. On pourrait vous et moi, s’enfermer à clef dans la cabane que je connais. Je me souviens que la porte d’entrée était restée entrouverte avant que les deux hommes nous attaquent mon mari et moi. Je le sais car j’étais en train de préparer des sandwichs et que je faisais des allées et venues entre la cabane et l’extérieur. Moi, je ne vois que cette solution pour nous protéger de cet homme »
« Mais où se trouve cette clef pour pouvoir s’enfermer dans cette cabane ? »
« Lorsque mon mari et moi dormions dans la cabane, nous nous y enfermions à clef pendant que Batisto de son côté dormait sous sa tente à quelques mètres de nous. Je me rappelle que tous les matins, il avait pour habitude de nous réclamer à chaque fois la clef de notre cabane et j’avais remarqué qu’il la rangeait toujours dans l’une des poches extérieures de son sac à dos. Et quand votre guide nous avait agressé, le sac se trouvait à l’intérieur de notre cabane. Il était posé sur la table à manger. Et je suis certaine qu’il doit toujours y être. Il faudrait absolument mettre la main dessus et récupérer la fameuse clef. Et à ce moment là, on serait sauvées vous et moi ! Du moins, on serait beaucoup plus en sécurité qu’à l’extérieur. Je ne vois que cette solution pour l’instant. Ensuite, on verra bien ce qu’on pourra faire pour la suite des évènements »
« Mais, vous oubliez un détail Tamara ? Et si jamais ce Philippo était revenu sur ses pas pendant que vous êtes venue sur cette plage ? Il pourrait alors se trouver dans cette cabane et avoir la fameuse clef avec lui ! C’est vraiment trop dangereux et risqué d’aller là-bas ! »
« Oui c’est vrai que c’est risqué ! Mais nous n’avons pas le choix ! On ne peut pas rester ici indéfiniment. Personne ne viendra nous chercher. Mon mari et moi avions opté pour 4 jours d’excursion à Diamond et depuis notre arrivée ici, nous n’y avons dormi que 2 nuits. Alors vous comprendrez que dans l’immédiat, personne ne viendra s’inquiéter de notre sort. Et en ce qui vous concerne, c’est pareil puisque vous venez à peine de débarquer aujourd’hui sur cette île. Rappelez-moi Elisa, vous deviez séjourner ici durant combien de jours ? »
« 2 jours et 1 nuit » dit-elle avec amertume.
« Vous voyez bien ! Personne ne viendra nous sauver avant ! Croyez-moi Elisa, il faut absolument rejoindre cette cabane si on veut s’en sortir ! »
Elisa constata avec effroi, qu’effectivement personne ne viendrait les secourir tant que ces jours d’excursions n’auraient pas été écoulés. Et donc cette nuit promettait d’être longue et angoissante…
« Qu’en pensez-vous Elisa ? Il faut se décider maintenant. Le temps est compté ! »
« Vous avez sans doute raison mais c’est effrayant de savoir que ce type est toujours là quelque part… »
« Oui, c’est vrai. Mais il est blessé à la poitrine et il perdait déjà beaucoup de sang lorsque je l’ai vu s’enfuir. Il est donc en état de faiblesse. Et n’oubliez pas, nous sommes deux ! On a un avantage sur lui ! on pourra mieux se défendre si jamais ça tournait mal »
Elisa était tout de même perplexe mais ce que disait Tamara n’était pas dénué de sens, bien au contraire. En effet, comme elle venait de le souligner à l’instant, Philippo était blessé mais elle ne savait pas pourquoi, elle avait tout de même peur de devoir s’aventurer dans cette forêt.
« Et si on tentait d’aller plutôt là où le catamaran est amarré ? » dit-elle.
« Surtout pas ! et pour y faire quoi ? Il pourrait même déjà y être pendant que nous discutons. De plus on n’y serait pas à l’abri vous et moi. Il faut au contraire partir d’ici et se diriger vers la cabane où l’on pourrait s’y enfermer à clef. On y serait beaucoup plus en sécurité. Je vous assure. Et comme je vous l’ai déjà dit, je connais bien l’endroit »
« D’accord, vous devez sans doute avoir raison. Il vaut mieux s’en tenir à votre plan. Je pense effectivement qu’on serait beaucoup plus en sécurité à l’intérieur de la cabane »
« Oui, je le pense aussi. Il vaut mieux se dépêcher Elisa car la nuit tombe vite ici. Ne perdons plus un instant. Allons-y »
Sur les conseils de Tamara, Elisa échangea sa paire de tongues par ses tennis puis ramassa le reste de ses affaires qu’elle rangea à l’intérieur de son sac de plage. Elle était fin prête mais elle avait peur. Pourtant, il fallait bien qu’elle fasse confiance à Tamara qui avait l’air d’être une personne combative et très déterminée. Ce qui était rassurant en un sens mais voilà elle doutait encore et ne pouvait s’empêcher d’avoir de l’appréhension.
****
Et voici que les deux jeunes femmes couraient vers la grande étendue de forêt verdoyante qui se trouvait droit devant elles.
Tamara avait prévenu Elisa que la cabane se trouvait tout de même assez loin et qu’il faudrait accélérer le pas afin de ne pas se faire prendre par la nuit. Et c’est ce qu’elles faisaient à cet instant là. Courir sans s’arrêter.
****
Enfin arrivées à l’orée de la forêt, toutes deux s’immobilisèrent.
Elles étaient essoufflées par leur course alors avant de continuer leur chemin, Elisa proposa à Tamara de boire un peu d’eau afin de reprendre des forces. Une fois après avoir étanché leur soif, elles étaient prêtes à se remettre en route.
« Allons-y Elisa !! et surtout faites attention où vous mettrez les pieds. C’est assez caillouteux par certains endroits… »
Dans les années 87, nous partîmes de nouveau en Afrique ; direction : La Guinée, à Conakry (La Capitale)…
A cette époque là, j’avais 10 ans et je peux vous dire que ce fût pour moi le plus beau et le plus mémorable des voyages africains… En effet, étant donné que je n’avais gardé pratiquement aucuns souvenirs de la Côte d’Ivoire ; ce fut donc avec délèctation que je profitai pleinement de mon premier voyage Africain et disons-le ; de mon premier baptème de l’air et ce ; même si j’avais déjà pris plusieurs fois l’avion avec mes parents lorsque j’étais encore un bébé… Mon premier baptème de l’air :
J’ai eu vraiment beaucoup de chance de pouvoir découvrir la Guinée à l’âge de 10 ans !!! et d’y vivre en famille, durant 2 belles années !!! Mais je dois avouer que l’un de mes plus beaux souvenirs restera tout d’abord et avant tout, mon voyage en avion… L’un de mes très grands moments à mes yeux…
A présent, je vais vous raconter mon histoire :
A l’intérieur de l’aéroport de Paris, Roissy Charles de Gaulle ; mes parents, mon petit frère et moi attendions notre tour dans la file d’attente des passagers en partance pour la Guinée… Lorsque vint enfin notre tour de remettre nos billets d’avion à l’hôtesse d’accueil ; ce fût dans une démarche assez rapide que nous commençâmes à marcher dans l’interminable couloir d’embarquement qui menait à l’entrée de notre boeing… Et je dois dire qu’à partir de ce moment-là très précis, je commençai à me dire : « Cécile !!, ça y est, tu vas bientôt te retrouver à l’intérieur de l’avion et ce ; dans à peine quelques minutes… »
A l’intérieur de l’avion :
La première fois que je suis monté dans un boeing ; ce fut pour moi une véritable découverte… Je reviens donc à mon histoire ou je me retrouvai enfin à l’intérieur de l’avion… Il devait bien être 21h00 du soir…(C’était en juillet et donc il faisait encore jour…) Lorsque nous entrâmes enfin, à l’intérieur de l’avion ; ma famille et moi, fûmes accueillis par 2 hôtesses de l’air et 1 stewart qui nous dirent : « Bienvenue à bord de notre Compagnie « Air Sabena ». Nous vous souhaitons un agréable voyage Madame, Mademoiselle et Messieurs… » Pendant que je suivai mes parents et mon petit frère dans l’étroit couloir, j’observai aux alentours tous ces gens qui rangeaient leur affaires dans des compartiments qui se trouvaient au dessus leurs fauteuils ou encore des passagers qui commençaient à s’installer dans leur sièges respectifs… J’adorai déjà toute cette effervescence…
Puis mon père s’arrêta de marcher et nous dit : « Voici nos places et vous les enfants, vous êtes placés juste devant nous ; donnez-moi vos sacs, je vais les ranger en haut dans les compartiments… » Une fois débarrassée de mon sac je m’installai dans mon fauteuil et je commençai à découvrir avec mes yeux d’enfant émerveillés tout l’intérieur de l’avion tels que : les sièges, les hublots, le personnel naviguant, ect… J’étais totalement fascinée par toute cette ambiance… Il faut dire que c’était vraiment une première pour moi…. Mon petit frère aussi était aux anges car il découvrait tout comme moi, l’intérieur de l’avion. Mais ce qui lui plaisait le plus, vraisemblablement ; c’était de regarder à travers le hublot, la piste de l’aéroport…
D’ailleurs, lorsque nous étions rentré à l’intérieur de l’avion ; mon frère m’avait dit d’emblée : « Cécile, je voudrais être placé près du hublot, s’il te plaît… » Et comme je suis d’une nature généreuse ; je lui disais que je n’y voyais aucun inconvénient…bien au contraire puisque je souhaitai moi-même, être placée près du couloir afin de mieux regarder les allées et venues du personnel naviguant….(à cette époque là, c’était un métier qui me plaisait beaucoup : ça me faisait rêver…)
Décollage de l’avion : Je parlai tranquillement avec mon frère, lorsque soudain je ressenti des vibrations sous mes pieds… En effet, l’avion commençait à rouler doucement sur la piste… Puis il se mit peu à peu, à accélérer sa vitesse… A présent, l’avion roulait tellement vite que je ne distinguai même plus l’aéroport à travers le hublot… Puis ce fût à partir de ce moment que l’avion décolla… Et je ressentis alors, comme une drôle de sensation : C’était comme si une lourde pesanteur s’abattait sur mon corps ; avec cette impression étrange de m’enfoncer littéralement dans mon fauteuil…
La tête dans les nuages : Mon petit frère me regarda et me dit : « Wahou !!! t’as vu Cécile…ça y est on est dans le ciel…. » Et je lui répondis aussitôt : « Oui, ça fait bizarre…mon dieu, ça fait peur…t’as vu…regarde par ton hublot…on ne voit presque plus la terre…on est vraiment très haut dans le ciel…maintenant… » Olivier me répondit : « Oui c’est vrai…je ne vois plus la terre…ça y est…regarde les nuages…Wahou !!! c’est beau…t’as vu ? » Je me penchais davantage pour pouvoir aperçevoir à travers le hublot ; les jolis nuages qui ressemblaient à du coton très vaporeux…
Puis je dis à mon frère : « C’est beau…on dirait des morceaux de coton géants… » Puis je sentis une main qui me touchait l’épaule : C’était ma Maman qui était juste installée derrière moi … Je me retournai et aperçu son sourire… Puis elle me dit : « T’as vu Cécile…on est dans les nuages maintenant…t’as vu par le hublot ? » « Oui, j’ai vu Maman…C’est vraiment trop beau…et je suis contente d’être dans cet avion… »
Et Maman me dit « Je savais que tu aurais aimé prendre l’avion…et tout à l’heure on mangera le repas…tu verras comment c’est…surtout profite bien de ce voyage ma poupoule… » et je lui répondis : « Merci Maman…bisous » Les hôtesses de l’air :
Alors que je discutais avec animation avec mon frère, j’entendis une voix, à ma droite me dire : « Bonsoir les enfants, vous pouvez détacher votre ceinture à présent… » C’était une hôtesse de l’air qui s’adressait à nous avec un large sourire et qui avait stoppé devant elle un gros chariot dans lequel je pouvais aperçevoir des boissons et des petits sachets de cacahuètes apéritifs… Puis, elle nous dit : » Les enfants, vous désirez boire quelque-chose ? » Je lui répondis timidement : « heu oui… » L’hôtesse de l’air dit : « Il y a du jus d’orange ou du jus de pomme ? » Je lui dis : « Je voudrais un jus d’orange s’il vous plaît » L’hôtesse dit : « Et vous jeune homme ? » Mon frère répondit : « moi je prendrais aussi un jus d’orange s’il vous plaît… » Aussitôt dit et aussitôt fait, l’hôtesse nous donna nos boissons accompagnés de petits sachets de biscuits apéritifs… J’adorai vraiment toute cette ambiance et je me sentais très bien dans ma peau… Bref, j’étais heureuse !!! Quelques instants plus tard, une autre hôtesse de l’air nous donnait à moi et à mon frère des trousses de toilette (de la Compagnie aérienne « Sabena »), des couvertures pour dormir, des masques de nuit, des jeux pour enfants (puzzle représentant l’avion « Sabena » ; jeu de l’oie, et jeux de dames) ainsi que des casques d’écouteurs pour pouvoir écouter de la musique ou encore écouter le son du film que la Compagnie « Sabena » diffuserait ce soir… Inutile de vous dire que mon frère et moi étions ravis d’avoir reçu des jeux pour s’amuser… Et sans plus attendre, on commença à jouer au jeu de dames…ce qui nous permettait de passer un peu le temps… Visite du cockpit :
Durant ce voyage, mon frère et moi avions eu l’opportunité de visiter le cockpit …. Mon frère et moi regardions avec des yeux émerveillés, tous ces boutons (certains étaient lumineux et d’autres pas) et ces petites loupiotes qui n’en finissaient pas…..si bien que je m’étais demandé comment pouvaient bien faire le pilote et le copilote pour ne pas s’y perdre… Je me souviens même que j’avais dis à haute voix : « Il y a beaucoup de boutons !!! »
Et le commandant de bord m’avait dit en souriant : « Eh oui, vous avez vu les enfants !!! c’est vrai qu’il y a beaucoup de boutons mais mon collègue et moi ; on est très habitués alors ça ne nous fait pas peur du tout…et peut-être qu’un jour le métier de pilote de ligne vous plaira à votre tour et qui c’est vous serez vous aussi peut-être amenés à conduire des avions ? » Et Olivier lui avait répondu sans grande conviction : « Peut-être, je sais pas encore…en tout cas ça a l’air difficile… » Puis ce fut sur ces dernières phrases prononcées ; que notre visite du cockpit s’acheva… Et inutile de vous dire que ce fut une très belle expérience pour moi et sans aucun doute, également pour mon petit frère…
Le dîner : Je me souviens encore du repas qui n’était pas si mal que ça puisque je l’avais apprécié :
– Carottes râpés, oeufs mimosas et petits canapés de pâté, – Cuisse de poulet accompagné de coquillettes au beurre, – Une petite assiette de fromages, – un bol de salades de fruits.
Je me souviens encore de ce menu car je l’avais noté dans mon journal intime de l’époque… Diffusion d’un film : Je me rappelle que j’avais regardé un bout de film ( je ne me souviens plus du tout du titre de ce film) mais qu’ensuite je m’étais endormie devant… Puis je me souviens que mon père m’avait réveillé et chuchotai : « Tiens, Cécile, Mets ton masque de nuit, tu seras mieux avec…et comme il fait froid, tiens ta couverture…. » Puis mon père déploya la couverture et me la déposa sur les épaules car il est vrai qu’il faisait légèrement frisquet à l’intérieur de l’avion… Il fit de même avec mon frère puis nous souhaita une douce nuit et de beaux rêves car à partir de demain matin on se retrouverait tous les 4 en Afrique : En Guinée… Le lendemain matin : Ma Maman nous réveilla et nous dit d’aller faire rapidement un brin de toilette avant qu’il n’y ait trop de monde… Ce que l’on fît…. Et je peux vous dire que je garde un souvenir mémorable des toilettes… En effet, ils sont extrêmements petits et ce ne fût pas si évident que ça de me laver le visage, de me brosser les dents ou encore de me coiffer les cheveux…. Mais bon…il fallait bien faire avec… Quelques instants après, mon frère et moi prenions un petit déjeuner à base : de lait, de biscottes, de confitures et de jus d’orange… Puis le temps passa et soudain on entendit dans un micro ; la voix du Commandant de Bord qui annonçait à tous les passagers : « Bonjour, je suis le Commandant de bord « X » ; et je vous annonçe que nous approchons des côtes Guinéennes et que nous allons entamer notre descente vers Conakry, la capitale ; dans quelques minutes… Veuillez donc regagner votre siège et attachez votre ceinture… La température extérieure est de 28 degrés celsus et il exactement 6h00, heure locale de Conakry et à Paris il est exactement 8h00… J’espère que votre vol aura été agréable auprès de notre Compagnie « air Sabena » et espérons vous revoir très prochainement à bord de notre ligne. Merci à vous et très bon séjour à Conakry. » L’atterissage :
Ce fut au moment de l’atterissage que je découvrai pour la première fois que j’avais « le mal de l’air »… Et je peux vous dire que durant quelques minutes ; (pour moi, cauchemardesques) j’étais devenue toute verte car j’essayai de me contrôler afin de ne pas vomir… Mais dès lors ou les roues de l’avion touchèrent le sol Guinéen ; je me senti de plus en plus mal…. Et ce qui devait arriver ; arriva… (si vous voyez ce que je veux dire) Mais heureusement qu’il y avait le fameux sac en plastique, destiné spécialement, pour ce genre de désagrément ; et qui était plaçé, juste là, devant moi ; à l’intérieur de la housse, au dos du fauteuil avant… Mais tout de même ; quelle plaie, que celui d’avoir le mal de l’air !!! surtout si on aime les voyages en avion… Mis à part ce désagrément ; je garderai toute ma vie au fond de mon coeur, un très bon souvenir de ce merveilleux voyage en destination de la Guinée… car c’était mon premier baptème de l’air en quelque sorte ; même si j’avais déjà voyagé en avion étant tout bébé…