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Guerre ethnique au Tchad en 1990

Le Tchad :

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Le Tchad est un pays d’Afrique Centrale sans accès à la mer, situé au sud de la Libye, à l’est du Niger et du Nigeria, au nord du Cameroun et de la République centrafricaine et à l’ouest du Soudan.

Géographiquement et culturellement, le Tchad constitue un point de passage entre l’Afrique du Nord et l’Afrique noire.
Sa capitale est N’Djamena.

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Histoire du Tchad :

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Voici le Président du Tchad : Idriss Déby

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Le Tchad, qui a fait partie des possessions Africaines de la France jusqu’en 1960, a subi 3 décennies de guerre ethnique ainsi que des invasions par la Libye avant de retrouver une certaine paix en 1990.

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Voici des Goranes

Une paix qui ne dura hélas pas très longtemps…

Je vais d’ailleurs vous raconter un bien mauvais souvenir que j’ai vécu (ma famille et moi) et dont je n’oublierai jamais…

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Voici mon histoire : Guerre ethnique :

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Par une belle matinée ensoleillée (nous étions le 2 Décembre 1990 et j’étais alors âgée de 13 ans) nous reçûmes un appel téléphonique nous annonçant qu’il y avait des rebelles qui venaient d’envahir N’Djamena pour prendre le pouvoir…

C’était un coup d’état qui avait été organisé par surprise sous le commandement du Général Idriss Déby afin de ne pas éveiller les soupçons du Président Tchadien de l’époque : Hissène Habré, son ancien compagnon d’armes…

Ainsi, avec l’appui de la France, le Général Idriss Déby voulait chasser Hissène Habré de son pouvoir…

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N’Djamena était donc assiégé par des rebelles (Goranes) qui voulaient renverser l’actuel gouvernement d’Hissène Habré et placer au pouvoir leur Général Idriss Déby en tant que nouveau Président de la République Tchadienne.

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Petite parenthèse :

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Voici Idriss Déby

Idriss Déby Itno, né en 1952 à Berdoba (au sud-est de Fada) est un homme politique Tchadien.

Le 2 décembre 1990, avec l’appui de la France, il chasse du pouvoir son ancien compagnon d’armes Hissène Habré après une période de lutte armée menée à partir du Soudan et le remplace le 4 décembre avec le titre de président du Conseil d’État.

Il est ensuite désigné « Président de la république du Tchad » le 28 février 1991, après l’adoption de la Charte nationale).

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J’en reviens donc à mon histoire…

Comme tout coup d’état Africain, ce fut la panique générale…

Après cet appel téléphonique, mes parents, mon frère et moi, dûmes préparer nos bagages et prendre l’essentiel sans trop se charger.

Ce que nous fîmes assez rapidement car il fallait au plus vite quitter notre maison de fonction afin de rejoindre un îlot (une maison réquisitionnée sous le commandement de l’armée de Terre Française « Epervier » et qui y regroupait une petite minorité d’expatriés Français tout comme nous…)

Les bagages faits et nos 3 chats installés dans leur sacs de voyage respectifs, nous partîmes direction cet îlot, en voiture.

Au cours de notre trajet, nous nous retrouvâmes subitement nez à nez devant un tank de l’armée Française et je peux vous dire que la vision de cet énorme engin fut très impressionnante car son canon était tourné en notre direction…

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L’espace d’un instant je crus défaillir tellement j’avais peur…

Tout de même, ce n’est pas tous les jours que l’on se retrouve face à face devant un tank…

Et pourtant ma famille et moi en faisions l’horrible expérience.

J’en garde d’ailleurs un très mauvais souvenir…

Mis à part cette mauvaise rencontre lors de notre trajet, nous trouvâmes enfin l’adresse de l’îlot.

Une fois notre voiture garée dans le jardin de celui-çi, tout près du portail (nous n’avions pas le choix puisqu’il y avait déjà un bon nombre de voitures qui étaient garées en épis) ; nous décidâmes de laisser nos 3 chats et nos valises à l’intérieur de notre véhicule.

Mes parents décidèrent de sortir nos chats de leur sacs de voyage afin qu’ils puissent se sentir plus à l’aise et ouvrirent également un petit peu les fenêtres arrières de la voiture afin qu’ils puissent mieux respirer.

Ensuite, tous les 4, nous rejoignîmes le petit groupe d’expatriés qui se trouvait déjà à l’intérieur de l’îlot.

Une fois à l’intérieur, les heures passèrent et passèrent sans que quiconque ne vienne nous sauver.

Ma famille et moi étions très inquiets car on avait l’impression d’être abandonnés et vraiment coupés du monde…

C’était interminable cette attente et cela était dû en grande partie à cause de la mauvaise stratégie de l’armée de terre Française et du Quai d’Orsay (le Ministère des affaires étrangères).

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Le temps passait irrémédiablement lorsque soudain 2 goranes (des rebelles Tchadiens) armés de leur kalachnikov et muni d’un pistolet, firent irruption dans le jardin en réclamant qu’ils voulaient juste une voiture (afin de pouvoir s’enfuir de N’Djamena, selon les dires du gardien de jour Tchadien de la maison).

photo-280085-LEt malheureusement, comme notre voiture se trouvait être garée près du portail, vous devinez alors la suite…

Pourtant, il y avait bien un autre véhicule garé tout près de notre voiture et ce, juste en face du portail et qui se trouvait être un 4X4 tout terrain…

Ce 4X4 était vide, c’est à dire : sans aucun bagage et qui plus est sans animaux…

Mes parents ne voulaient pas donner leur voiture pour les simples et uniques raisons qu’il y avait tous nos bagages ainsi que nos chats qui étaient restés à l’intérieur.

Mes parents ont tout fait pour faire entendre raison à ce propriétaire du 4X4 (qui était également le propriétaire de la maison) mais celui-çi ne voulait en aucun cas donner son véhicule car il avait peur et qu’il était tout bonnement un lâche…

Je me souviens encore de cet homme et père de famille qui se fichait totalement de notre sort…

Ce jour-là, je me suis même dis que c’était un être immonde, égoiste et totalement indigne qui aurait du alors se retrouver à notre place à cet instant là… Oui, une situation des plus affreuses qu’il aurait du subir lui aussi…

D’ailleurs, si jamais il lisait cet article (que je souhaite), je tenais à lui dire ceci :

« Vous étiez une véritable ordure ce jour-là ! Oui une lamentable ordure ! Et vous vous étiez comporté comme un lâche ! Comment avez-vous pu oser ne pas donner votre 4X4 rutilant à ces deux Goranes ? Hein ? Pourquoi ? La réponse est évidente. Vous ne vouliez pas donner votre voiture toute neuve ! Allez au diable ! espèce de sale crétin ! »

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Malgré un dialogue sans fin à bâtons rompus (vraiment pitoyable et grotesque) avec cet homme dénué d’intelligence et de bon sens (pour lui faire soit disant entendre raison) ; mes parents durent se résoudre au pire ; donner leur voiture car les rebelles commençaient à s’impatienter.

C’est alors que mon père prit ses clefs de voiture et sortit dehors.

Ma mère le suivit afin de pouvoir sauver toutes nos affaires ainsi que nos chats dans le cas ou les rebelles leur donneraient peut-être cette éventuelle possibilité (Ce que ma mère et mon père espéraient vraiment).

Mon père essaya donc d’expliquer (par des gestes) aux goranes qu’il voulait récupérer ses valises ainsi que ses chats.

Ceux-çi ne s’y opposèrent pas mais ils voulaient en contrepartie, que mes parents se dépêchent au plus vite afin qu’ils puissent quitter les lieux.

Vu leur excitation et leur impatience, cela se voyait qu’ils voulaient fuir au plus vite N’Djamena à cause de l’arrivée des troupes du Général Idriss Déby.

Mais là encore, mes parents n’eurent pas de chance…

En effet, mon père n’arrivait pas ouvrir la portière avant (droite) à cause de la serrure qui était défectueuse et qui devait normalement être réparée dans les jours à venir. C’était vraiment pas de chance !

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Mon père dut batailler tant bien que mal avec cette satanée serrure mais heureusement, la portière finit enfin par céder !

Mais c’était sans compter sur ces rebelles qui commençaient de plus en plus à s’exciter et à s’énerver davantage…

L’un deux commença à hurler en un dialecte incompréhensible car il pensait que mon père avait fait exprès de leur faire cette ruse afin qu’ils ne puissent pas voler sa voiture.

C’était un regrettable mauvais coup du sort qui s’acharnait une fois de plus contre nous…

De là ou je me trouvais, (derrière la grande baie vitrée du salon de la maison) je pouvais voir très nettement toute la scène et je peux vous dire que jamais je n’avais eu autant peur de ma vie…

C’était horrible de voir mes parents confrontés à ces sales brutes de rebelles…

Je m’imaginais le pire et je n’avais pas si tort que ça…

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Le gorane qui n’arrêtait pas de hurler et qui avait les yeux injectés de sang car il était sans aucun doute drogué, pointa subitement le canon de son pistolet dans le dos de ma mère qui essayait de sauver nos 3 chats et quelques uns de nos bagages.

Si vous vous souvenez bien, mes parents avaient décidé de laisser nos chats en dehors de leurs sacs de voyage afin qu’ils puissent se sentir plus à l’aise à l’intérieur de notre voiture. Eh bien, heureusement qu’ils avaient eu cette idée…

Deux chats avaient pu s’échapper de la voiture grâce à ma mère qui les avait libérés en dégrafant leurs laisses qui étaient attachées autour de leur cou et qui les empêchaient littéralement de pouvoir se mouvoir et donc de s’enfuir…

Puis avec rage et détermination, elle les avait rapidement repoussés vers l’extérieur de l’habitacle afin qu’ils puissent enfin se sortir de ce piège…

C’est vrai que ma mère avait fait preuve de beaucoup de sang froid ce jour-là car ces deux chats auraient pu ne jamais s’en sortir si elle ne les avait pas détachés de leurs laisses…

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Voici Minouchkaya (Vous savez, celle que j’avais sauvée in extrémis en Guinée à Conakry)

Et donc, une fois délivrés, nos deux chats se mirent à courir très vite vers les buissons du jardin, tellement ils étaient effrayés.

Toujours avec autant de sans-froid, ma mère essaya de sauver tant bien que mal mon chaton blanc « Snoopy » qui s’était caché sous le siège avant du véhicule tellement il avait eu peur des Goranes mais hélas, elle ne parvint pas à le délivrer car il était également prisonnier de sa laisse qui l’empêchait de pouvoir se mouvoir et donc de s’enfuir de cet enfer.

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Voici mon petit Snoopy…

Mais à ce moment là, ma mère ne se doutait pas une seule seconde que le Gorane drogué, la visait dans le dos avec son arme à feu…

C’est alors que mon père qui avait observé les intentions de ce gorane fit un geste héroique…

Sans plus attendre, il tapa très fort sur le canon de la kalachnikov afin de rabaisser l’arme au sol et de détourner la trajectoire de la balle. Le canon se rabattit violemment contre le sol au même moment où ce gorane (drogué) avait appuyé sur la gâchette.

Soudain, j’entendis une déflagration. Un bruit terrible et affreux, me laissant paralysée sur place…

La balle tirée de la kalachnikov venait de tomber au sol. Cette ordure de rebelle avait manqué son sale coup…

Par son geste, mon père avait sauvé la vie de ma mère…

Mais hélas, il fut légèrement blessé au niveau du ventre car la chaleur du bout du canon de la kalachnikov avait littéralement transpercée sa chemise et donc égratigné au passage sa peau, faisant apparaître au bout de quelques instants, une petite auréole de sang qui maculait sa chemise.

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En voyant cette scène, je décidai de sortir de la maison car j’étais affolée et très inquiète.

Je sortis donc de la maison en courant...

Mais heureusement, une des personnes qui se trouvait à l’intérieur stoppa ma course en me saisissant par la taille.

L’homme me plaqua contre lui et me dit tout doucement qu’il ne fallait plus que je fasse aucun geste…

En me stoppant dans ma course, j’eu le souffle coupé et ne pu m’empêcher de pleurer (pas à cause de la douleur mais par le fait que j’étais morte d’inquiétude pour mes parents).

Le geste de ce monsieur m’avait tout simplement sauvé la vie car à ce moment là, le deuxième gorane me visait de loin avec sa kalachnikov…

Mon petit frère qui se trouvait à l’intérieur de la maison était très angoissé car il venait de voir toute la scène.

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Je regardais mes parents au loin et je me disais que c’était la fin du monde…

Le Gorane qui m’avait visé, attrapa brusquement le bras de son acolyte… Je crois bien qu’il essayait de le résonner.

La situation les échappait.

Et c’était une certitude, mes parents ne pourraient pas sauver l’intégralité de leurs affaires, restées dans le coffre de leur voiture. 

D’ailleurs, l’instant d’après, les goranes se précipitèrent à l’intérieur du véhicule et s’enfuyèrent en roulant à grande vitesse, ne laissant apparaître derrière eux, qu’un épais nuage de poussière de terre rouge…

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Ma mère était sous le choc ainsi que mon père…

Ils étaient désemparés et perdus… Nous avions absolument tout perdu…

Nous n’avions plus aucun bagage (les bijoux en or de ma mère qui étaient des souvenirs de Madagascar et d’Afrique se trouvaient dans une de nos valises et ce fut un véritable crève-coeur pour elle de savoir que ses biens les plus précieux furent entre les mains d’immondes salopards).

Mais dans ce terrible malheur, nous avions la chance d’avoir toujours nos deux chats qui avaient pu être sauvés grâce à Maman…

Hélas, ce ne fut pas le cas de mon chaton (que j’aimais tant) « Snoopy » qui était resté coincé sous le siège avant, côté conducteur de notre voiture…

J’imagine que ces ordures ont du l’abattre en le faisant souffrir (je ne sais de quelle manière mais jusqu’à aujourd’hui je préfère ne pas trop y penser) vu que c’étaient des sanguinaires !

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Mais ce que j’ai retenu le plus de cette atroce journée dont je ne cesserai jamais de me la remémorer avec beaucoup d’émotion et de tristesse ; c’est que nous avions frôlé la mort de très près et que dans cet infernal chaos, nous avions eu l’immense chance de pouvoir rester en vie tous les 4…

Cela aurait pu mal se terminer mais je remercie encore le ciel d’avoir épargné nos vies… Qu’il ne soit rien arrivé à ma mère, ni à mon père (juste une légère blessure due à la brûlure de la chaleur du canon de la Kalachnikov) et ni à mon petit frère !

Certes, on nous avait volé tous nos souvenirs de Madagascar et d’Afrique ainsi que nos biens les plus précieux ; sans oublier la perte de mon chaton mais dans tout ce drame, nous étions encore en vie et c’est ce qui est l’essentiel à retenir finalement…

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En conclusion de mon histoire, je terminerai mon récit en vous disant ceci :

« La vie est ce qu’il y a de plus beau et de plus important sur cette terre… Elle n’a pas de prix… Elle est très précieuse et plus que jamais, elle vaut d’être vécue…

Une bien jolie découverte

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Je me rappelle encore d’un souvenir lointain qui date depuis fort longtemps : en effet, je devais bien avoir 10 ou 11 ans…
Mais je m’en souviens encore comme si c’était hier…

Ce jour là, je me trouvais dehors en compagnie de mon petit frère en train de jouer avec nos chats et nos chiens.
Nous attendions l’arrivée de notre père qui ne devait pas tarder à rentrer de son travail afin d’aller déjeuner en famille au restaurant chinois qui s’appelait : « Le Jardin Chinois » et qui se trouvait non loin de notre villa.

Soudain nous entendîmes le klaxon de notre voiture que je savais parfaitement reconnaître entre mille. C’était Papa qui arrivait enfin de son travail.
Je regardais ma montre. Il était exactement 12H00 pile.
Mon père gara le 4×4 dans l’allée qui menait à notre jardin pendant que notre gardien de jour refermait les portes du portail.

Mon frère et moi, nous précipitâmes vers lui afin de lui dire bonjour et de l’embrasser chacun notre tour.

Puis mon frère décida d’aller vérifier le fameux QG de ses fourmis car à cette époque là, je remarquai qu’il aimait beaucoup les observer et même leur donner à manger ; voire les protéger de tous prédateurs car je crois bien qu’il devait en être réellement passionné de ces insectes (une similitude que mon frère avait avec notre Maman qui adorait, elle aussi, lorsqu’elle était petite, jouer avec ces charmantes petites bestioles) par rapport à moi qui préférait de loin : les chats.

Bref, pendant que mon petit frère observait ses chères fourmis en train de construire leur forteresse, moi je regardais mon père du coin de l’oeil.

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Après que mon père eut demandé un verre d’eau glacé au domestique qui se trouvait encore à l’intérieur de notre maison en train de terminer son ménage et pendant que Maman se préparait dans sa chambre pour s’apprêter à sortir ; je ne pouvais m’empêcher de me dire rien qu’en regardant son visage qu’il avait dû sûrement se passer quelque-chose aujourd’hui, car il me paraissait bien absent.

Je m’asseyais donc près de lui alors qu’il était en train de boire son verre d’eau, tranquillement installé sur le petit muret de notre gloriette qui était située au centre de notre jardin puis je décidai de lui poser la question qui me brûlait les lèvres :

« Papa, tu m’as l’air bien soucieux, il s’est passé quelque-chose ? on aurait dit que tu es un peu triste ? »

Papa me répondit avec un petit sourire :

 » Pourquoi tu me poses cette question ? Je vois que tu es toujours autant curieuse Cécile… »

« Mais je vois bien que tu as l’air soucieux comme si tu avais fait quelque-chose…mais je sais pas quoi…Allez dis-moi…s’il te plaît…s’il te plaît »

« Mais je n’ai rien fait. Enfin, si…il y a quelque-chose. Tout à l’heure lorsque je conduisais, j’ai failli écraser un chat mais je ne sais pas vraiment si j’ai pu l’éviter ou pas. Je ne sais pas du tout. Je pense peut-être l’avoir évité mais maintenant je n’en suis plus si sûr que ça…enfin bref, j’en sais rien du tout… »

« C’est vrai ?? Mais sur quelle route tu te trouvais ? »

« C’était tout près de notre maison. Pas loin du tout, juste sur la route à double sens qui est devant chez nous, l’avenue Madina Corniche »

« Mais alors, on devrait aller voir…Peut-être que le chat doit être toujours là…et s’il est blessé, on pourrait le sauver. C’était un chat, comment ? Comme nos 3 chats ? grands comme eux ? »

« Mais enfin Cécile ! ce chat, même s’il est encore vivant, il doit être déjà très loin. C’était un petit chat. Enfin, je sais plus. Mais on ne va pas partir là pour aller chercher un chat. Oublie ça, surtout que Maman ne va pas tarder à sortir pour qu’on aille au restaurant. Laisse tomber. Je sais que tu aimes les chats mais là je t’assure, ça sert à rien du tout. Allez, laisse tomber. Je n’aurais pas dû t’en parler, d’ailleurs »

Je lui répondis aussitôt, avec un certain agacement dans la voix :

« Si ! il faut qu’on y aille ! ou alors j’irais voir sans toi mais je t’en prie, viens s’il te plaît ! il faut se dépêcher maintenant ! »

Je l’agrippai par le bras en le tirant fortement vers moi afin qu’il se lève.

« Allez viens Papa ! »

Subitement, ne pouvant plus attendre, je me mis à courir vers le portail et demandai au gardien de l’ouvrir afin que je puisse sortir.

Aussitôt, mon père courut derrière moi et cria :

« Cécile ! Mais non ! où vas-tu ? Reviens… »

Avant de sortir dans la rue, je lui dis de mon air le plus triste :

« Viens, on va juste aller voir Papa puis on revient. Je veux juste savoir qu’est-ce qu’est devenu ce chat… viens, s’il te plaît… »

Puis mon père me suivit et nous sortîmes ensemble dans la rue ; la fameuse avenue qui portait le nom de « Madina Corniche » pendant que le Gardien maintenait légèrement le portail entrouvert.

L’avenue grouillait de monde et il y avait un va et vient de voitures sur la grande route à double sens.
Ici, c’était loin d’être le havre de paix de notre maison avec tous ces bruits assourdissants.

Soudain, j’aperçus à ma droite, une femme Guinéènne assez forte qui était en train de faire griller des maïs au bord de la route (comme il en existe souvent ici, en Guinée) et qui venait de donner un magistral coup de pied dans l’arrière train d’un tout petit chat. Sans aucun doute un chaton.

Mais de là où je me trouvais, je n’arrivais pas à bien distinguer la scène alors je m’écriai vers mon père avec pas mal d’excitation dans la voix :

« Papa ! Papa ! Je viens de voir le chat ! Je suis sûre que c’est celui que tu as failli écraser ! C’est lui ! Viens ! La femme vient de lui donner un coup de pied ! Oh non ! Vite, il faut y aller ! »

Je courus très vite vers la femme Guinéènne qui parut très surprise de me voir là ; sans doute qu’elle n’était pas habituée à voir une petite fille « Blanche » qui était en train de courir pour je ne sais quelle raison, sur cette avenue…

Puis la femme comprit et se mit à éclater de rire en regardant le petit chat qui fuyait.
Moi, de mon côté, en un clin d’oeil, j’avais aperçu la petite boule de poil de couleur tigrée rouquine qui courait en boitillant, vers une bouche d’égout.

Je courus très rapidement vers le chaton qui avait déjà engouffré sa petite tête à l’intérieur de l’égout (il avait pratiquement la moitié de son corps à l’intérieur) puis d’un geste très rapide, j’attrapai sa queue et la tirait de toute mes forces vers moi afin que je puisse l’extirper de cet endroit si sale et puant.

Mais ce ne fut pas évident du tout car (ce n’est pas la meilleure manière qu’il soit pour attraper un chat) le chaton était non seulement très effrayé par le bruit de cette avenue si bruyante mais aussi par le sale coup de pied qu’il venait de reçevoir.

Mais je réussis tant bien que mal à l’attraper de justesse. A présent, je le tenais bien fermement dans mes mains afin qu’il ne puisse surtout pas s’échapper.
Il était si frêle et si apeuré qu’il tremblait de tout son corps dans mes bras.
Il me ragardait de ses petits yeux verts en amande et il ne cessait de cracher. Un vrai petit rebelle !

Minouchkaya :

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Voici Minouchkaya à l’âge adulte. Ici, elle se trouve au Tchad avec l’un de ses chatons.

Ce chaton était tout mignon et il ressemblait étrangement à la chatte de ma Maman qui s’appelait « Minith » et qui était très gravement malade.
Il ne cessait de me mordiller le bout des doigts et il sortait les griffes car il était très apeuré. Quoi de plus normal, vu qu’il n’avait plus confiance en l’être humain et qu’il devait penser que je voulais sans doute, lui faire du mal.

Pourtant je ne cessai de le rassurer en lui murmurant des mots doux tout près de ses petites oreilles si pointues :

« Coucou, toi ! non, non et non, tu ne m’échapperas pas. Je te tiens très bien. Tu te rends compte que tu aurais pu t’enfuir dans cet égout si sale. Non, tu ne seras plus dans la rue. Tu es sauvé maintenant ! Et on ne te fera plus de mal…Eh !! tu sais que tu ressembles beaucoup à Minith ! Tu le sais mon joli chaton ? Aie ! Aie ! Mais tu oses me mordre et me griffer petit rebelle ! »

Je passai devant la femme Guinéènne qui venait il n’y a pas si longtemps d’éclater de rire. Elle me regarda d’un air incrédule et pointa du doigt le chaton que je tenais dans les mains puis me dit :

« Ah ! Tu as trouvé le chat ! Il voulait manger mon maïs alors j’ai tapé lui…Mais lui, il n’a plus sa maman, je crois…Tu vas prendre lui ? »

Mon père qui se trouvait tout près de moi, lui répondit :

« Oui, on va garder le chat mais toi pas très gentille avec le chat… »

La femme lui répondit en riant :

« Ah ! missieu ! Oui pas gentille avec lui mais vous maintenant garder lui dans votre maison…C’est bon pour lui…Lui, très content maintenant… »

Après avoir dit au revoir à cette femme que je n’aimais pas du tout, mon père et moi, nous rendîmes très vite chez nous, avec notre merveilleuse découverte.
Mon petit frère ne s’était même pas rendu compte de notre absence tellement il était absorbé par ses chères fourmis !
Je vins vers lui et lui dit :

« Regarde Olivier, ce qu’on a trouvé Papa et moi ! t’as vu ? C’est un petit chaton »

Olivier qui était accroupi, se leva et regarda la petite boule de poil qui ne cessait de se contorsionner dans mes mains pour pouvoir s’enfuir.

« Wahou ! Mais vous l’avez trouvé où ? C’est vrai qu’il ressemble beaucoup à Minith ! Il fait que cracher ! »

« C’est grâce à Cécile ! » dit mon père. « Elle a tout fait pour qu’on aille retrouver le chat que je pensais avoir écrasé sur la route. Le chat était toujours là mais à un moment donné, il a failli s’échapper à l’intérieur d’un égout. Heureusement que Cécile était là pour l’empêcher d’aller plus loin sinon on ne l’aurait plus jamais retrouvé ! »

 » Wahou ! C’est vrai Cécile ? Va vite le faire montrer à Maman maintenant…Vite, dépêche toi… »

Aussitôt dit et aussitôt fait. Je me retrouvai donc en un rien de temps à l’intérieur de notre maison, faisant montrer à Maman et à notre domestique « Mamadou » notre jolie découverte…
Mamadou dit en s’écriant à Maman :

« Madame ! Ce chat, il ressemble trop à Minith ! C’est vrai, regarde Madame…Lui, trop beau comme Minith… »

Maman lui répondit :

« C’est vrai Mamadou ! Ce chaton ressemble vraiment beaucoup à Minith ! Mais dis moi Cécile, c’est un mâle ou une femelle ? Il faudrait vérifier. Tu peux me le donner, s’il te plaît ? Je vais voir si c’est une fille ou un garçon »

Je tendis le chat à ma mère puis celle-çi commença à bien l’observer. Au bout de quelques secondes, elle nous dit à moi et à Mamadou :

« C’est bien une femelle ! ah ! Je suis vraiment contente. En plus, elle est très belle ! Elle a la même couleur que Minith. Son pelage est tigré. Il faudra bien la laver car elle est très sale »

Et ce fut ainsi que « notre belle découverte » devint notre jolie « Minouchkaya ».

Elle resta auprès de nous durant des années et des années, voyageant à nos côtés, traversant les frontières et toujours en nous apportant beaucoup de joie et de bonheur. Et au cours de ces années, elle nous donna également de bien jolies portées de chatons pour notre plus grand plaisir.

Cette jolie petit rouquine aux yeux verts fut un véritable don du ciel car elle remplaça pour ainsi dire notre si douce Minith qui était atteinte (à cette époque là) d’un cancer généralisé et qui mourut quelques temps plus tard, après que l’on eut découvert Minouchkaya.

Maman pleura beaucoup Minith car elle l’adorait plus que tout mais elle pressentait aussi depuis pas mal de temps qu’elle aurait eu une autre chatte qui aurait été sa réplique exacte mais en plus costaude et que sa remplaçante aurait vécue bien plus longtemps qu’elle…

Tout cela pour vous dire que ce jour là où j’avais bien observé mon père ; et bien, je pense que c’était un jour béni des Dieux car grâce à moi, je donnais à ma douce Mamounette, l’opportunité et le bonheur d’avoir une seconde petite Minith…

Et qui sait ? Peut-être que c’était tout simplement la réincarnation de Minith et que c’était la providence qui nous l’apportait comme ça, afin d’apaiser la perte de notre regrettée Minith, par je ne sais quel miracle de la vie…

Un bien joli miracle et une bien jolie anecdote que je souhaitais absolument vous raconter…

Un amour de chat

Par un beau jour de semaine ; mes parents, mon frère et moi étions allés au restaurant « Chez Papy »…
Et comme à notre accoutumée, mon frère et moi avions commandé le même menu dont nous raffolions particulièrement….
Alors que nous mangions tranquillement ; le neveu de « Papy » vint nous annoncer que sa chatte venait d’avoir une portée de 6 chatons (les chatons avaient 2 semaines) et qu’il souhaitait en faire adopter quelques uns….

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Ma Maman fut très intéréssée par cette proposition et demanda au Neveu, qu’elle souhaitait juste en adopter 3, si c’était possible…
Le Neveu lui dit que c’était tout à fait possible et qu’il suffisait juste qu’elle choisisse les coloris des pelages des 3 chatons…
En effet sur les 6 chatons ; le Neveu nous dit qu’ils y en avaient 3 qui étaient particulièrement beaux ; dont 1 mâle qui était tout blanc, 1 autre mâle qui était tout noir avec les 4 pattes blanches (comme si il avait enfilé des chaussettes) et enfin une femelle qui avait une robe de couleur tigrée rouquine…
Le Neveu insista beaucoup sur le fait que ces 3 chatons étaient vraiment très mignons (par rapport aux autres chatons de la portée) et que chacun avaient une très belle robe…
Il ne pouvait pas nous les faire montrer car ils étaient chez lui, dans sa maison, mais il promit à ma mère qu’elle n’en serait vraiment pas déçue, bien au contraire….
Ma mère qui aimait déjà beaucoup les chats, lui fit entièrement confiance…
Puis le Neveu lui dit : « Vous verrez Madame, vos enfants aimeront beaucoup ces petits chatons…ils sont si mignons…Vous pourrez par exemple les prendre demain si vous le souhaitez… »
Mon frère et moi étions tous les deux tout excités et nous regardâmes Maman en lui disant : « Oh oui, Maman !!! ce serait bien pour demain !!! »
Maman nous regarda à son tour, en souriant et nous dit : « Mais oui pourquoi pas !!!… »
Puis Maman s’adressa à nouveau au Neveu de « Papy » et lui dit : »Oui, ce serait parfait pour demain…On pourrait faire venir notre chauffeur le matin par exemple…et il viendrait ici au restaurant pour récupérer les chatons…qu’en pensez-vous ? »
Le Neveu lui dit : »Mais biensûr, pas de problème…Vous ferez donc venir votre chauffeur, le matin vers 10 heures car je serais là en cuisine avec mon oncle…Je mettrai donc les 3 chatons dans un carton afin qu’ils ne s’échappent pas et je remettrai le carton à votre chauffeur…Voilà Madame….en tout cas je vous remercie de bien vouloir les adopter…et je suis sûr qu’ils seront très heureux chez vous et que vos enfants s’occuperont bien d’eux…N’est-ce pas les enfants ? »
Le Neveu nous regarda avec un large sourire puis mon frère et moi, on s’empressa de lui dire en choeur : « Oui !!! merci beaucoup Monsieur… »
« Mais de rien les enfants, c’est un plaisir pour moi… » dit-il en souriant…
Et inutile de vous dire que mon frère et moi étions vraiment très impatient d’arriver déjà au lendemain…

L’arrivée de la boîte en carton :
Momo, notre chauffeur, tapa à la porte fenêtre du salon et nous dit à travers la baie vitrée : « Les enfants, vous pouvez dire à Madame, que j’ai la boîte en carton avec les chats à l’intérieur ?…Merci… »
Je lui répondis avec excitation : « Oui, oui, attends je vais vite aller lui dire… »
Je courus et me précipitai vers la chambre de mes parents car Maman s’y trouvait à l’intérieur….
J’ouvris la porte de la chambre et lui dit : « Maman, Maman, ça y est, Momo vient de revenir avec les chatons !!! on va vite les voir, tu viens ? »
Maman me dit « Mais biensûr, attends, je viens tout de suite…. »

Les 3 adorables chatons :
Le carton était posé à même le sol (de la véranda abritée de notre maison) et on pouvait y entendre, à l’intérieur, des petits miaulements…
Maman dit à mon frère et à moi : « Allez, les enfants…Ouvrez le carton, maintenant… »
Nous ouvrîmes le carton et subitement, un petit chaton tout blanc sauta dans mes bras…

Barbouille
Je m’en souviens encore comme si c’était hier…
Ce chaton s’était littérallement jeté dans mes bras comme s’il me disait : « Je veux être ton chat, Cécile… »
Je le soulevai et le serrai tout contre moi en disant à ma mère et à mon petit frère : « Je voudrais qu’il soit mon chat, il est trop beau…Il est tout blanc et sa queue est toute noire….Maman, Olivier…il sera mon chat, hein ? »
Mon frère ne m’écoutait pas du tout…et il tenait lui aussi dans ses bras, le second chaton noir et blanc dont le nez était tout noir…

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Au bout d’un instant, mon petit frère dit à ma mère et à moi : »Maman, Cécile, j’aime beaucoup ce chaton…Ses pattes sont toutes blanches comme s’ils portaient des chaussettes et en plus son nez est très spécial…Il est tout noir… »
Ma mère ne fit pas attention à ce que disait mon petit frère car elle avait entendu un petit miaulement qui provenait de la boîte en carton…
Elle s’approcha de la boîte et se pencha en avant afin de regarder à l’intérieur…
En effet, à l’intérieur, se trouvait encore caché, dans un coin du carton ; le dernier chaton qui n’était autre qu’une petite femelle toute tigrée couleur rouquine…
Cette petite dernière était la plus sage des trois chatons et elle paraissait plus intimidée que les deux autres ; si bien que lorsque ma mère la prit dans ses bras, elle nous dit à moi et à mon frère : « Les enfants, cette petite tigrée sera à moi…J’aime beaucoup sa robe…elle est vraiment très belle… »
Puis ma mère nous dit : « Alors toi Cécile, le chaton blanc sera à toi et toi, Olivier, le chat noir et blanc sera à toi…Quant à moi, voici ma petite tigrée toute mignonne… »
Et ce fut donc, par cette belle matinée que nous reçûmes, ma mère, mon petit frère et moi, de bien jolis présents, tels que ces 3 adorables chatons…
Les jour suivant, ma mère nous aida à trouver des prénoms à nos chatons…
Elle finit d’ailleurs, par nous trouver de bien jolis prénoms qui allaient parfaitement avec ces adorables petites boules de poils…

Nos 3 chats : Pussy-Cat, Mitsou et Minith :

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Et ce fut ainsi que « Pussy-Cat » (mon chat), Mitsou (le chat de mon frère) et Minith (la chatte de ma Maman) furent partis de notre vie durant plusieurs années, pour notre plus grand bonheur…

Ce jour : Deuxième partie

LES 3 TIGROS

Jessica gara sa voiture dans l’étroite ruelle qui était quasi déserte à cette heure de la matinée.

Il était 08h30 et le soleil était déjà très ardent mais fort heureusement, aujourd’hui, il y avait pas mal de vent et c’était assez agréable par rapport à hier.

Jessica avait décidé de venir beaucoup plus tôt afin de pouvoir bien profiter de ce jour.

Pour cela elle avait tout prévu : une petite glaçière remplie de deux accumulateurs, 3 bouteilles d’eau qu’elle avait pris le soin de congeler au préalable afin que la boîte de sorbet au cassis qu’elle adorait tant resta bien glaçée ainsi que les quelques victuailles tels que : petits sandwichs aux concombres et tomates assaisonnés de sauce vinaigrette aux herbes.
Oui, Jessica comptait bien en profiter au maximum ; étant donné que c’était son dernier jour de congés.

Cette nuit, durant son sommeil, elle n’avait cessé de rêver à sa fameuse rencontre d’hier : L’inconnu et son petit chaton si adorable.

C’était tout de même incroyable toute cette histoire : un chaton qui s’était égaré juste sur la plage où elle se trouvait et dont elle avait pris l’habitude de s’y prélasser depuis déjà une semaine et puis cet homme qui était venu vers elle et qui lui avait demandé de dîner avec lui pour la remercier d’avoir retrouvé son chat.

Oui, quelle histoire !!!

De toute façon, elle avait cessé de rêver et ne croyait plus du tout au Prince charmant. Non, cette période était belle et bien révolue et ce depuis pas mal d’années.
Jessica restait toujours méfiante surtout en ce qui concerne les hommes. Elle préférait garder la tête froide et elle avait bien raison.

Ne dit-on pas qu’il vaut mieux être seule que mal accompagnée ?
Mais cette fois-çi il y avait quelque-chose de nouveau qui semblait faire changer le point de vue de Jessica.

Un ce je ne sais quoi de différent et dont elle n’arrivait pas elle-même à comprendre.

Elle se sentait happée par cette émotion qui la bouleversait et si c’était un signe du destin ? ça peut exister ?? oui ? non ?
Enfin bref, de toute façon elle verrait bien la tournure des choses. Surtout ne rien laisser paraître. Rester sur ses gardes et ne plus y croire. C’est la plus sage des décisions.

Elle n’avait qu’un seul objectif : terminer bien agréablement ses vacances à la mer et au passage adopter un petit chaton puisque cet homme le lui proposait alors pourquoi ne pas accepter l’offre ? 

Sur ces belles pensées, Jessica s’extirpa de son véhicule en prenant son grand sac de plage qui lui rappelait l’histoire du chaton qu’elle avait transporté la veille à l’intérieur.

Jessica aimait bien ce sac de couleur bleu ciel qui allait parfaitement avec sa tenue vestimentaire d’aujourd’hui : petit top blanc à petites fleurs bleues et roses et fines bretelles croisées dans le dos avec un bermuda bleu pastel uni. Un look confortable et décontracté qui lui allait à râvir et sans oublier ses tongues qui lui rappelaient Chenapan en train de les mordiller gentiment.
En se remémorant ce souvenir, elle se mit à sourire.

Bon, il ne fallait pas trop qu’elle traîne. Elle regarda sa montre : il était exactement 09h00 et les magasins aux alentours commençaient à peine à ouvrir leurs portes.

Il était encore trop tôt pour faire du shopping et inutile d’emmener avec elle la petite glaçière qui l’encombrerait plus qu’autre chose. Mieux valait la laisser encore dans le coffre de la voiture.

Jessica décida d’aller se promener le long de la plage côté promenade des Anglais car c’était l’une des plus belles avenues de cette petite ville portuaire.

Elle marchait tranquillement en admirant les alentours puis elle aperçut un banc vide qui faisait face à l’océan alors elle décida de s’y asseoir quelques instants.

Le vent du large lui soufflait doucement dans les cheveux et l’air sentait bon les embruns.
Il faisait déjà très chaud mais c’était tellement bien ventilé que c’était agréable.

Jessica adorait l’océan depuis toujours. Cela lui rappelait de merveilleux souvenirs d’enfance qu’elle aimait bien se remémorer en venant se balader ici.

La vue était parfaite. La mer méditerranée bleue marine si lisse comme une ardoise. La plage de sable fin doré quasi déserte mis à part quelques touristes par çi par là et des mouettes blanches qui volaient dans le ciel bleu azuré ; sans oublier le soleil à son zénith qui illuminait ce magnifique cadre.

Oui, tout était parfait sauf que ce soleil si magnifique soit-il commençait sérieusement à cogner.

Vite, il valait mieux qu’elle mette sa casquette à visière pour se protéger la tête ainsi que ses jolies lunettes bleutées.

Mais à peine, avait-elle glissé la main à l’intérieur de son sac de plage ; Jessica eut un sursaut lorsqu’elle entendit une voix l’interpeller dans son dos.

“Bonjour Jessica !!”

C’était l’inconnu d’hier après-midi et il se tenait là devant elle avec son éternel  large sourire. 

Cette fois-çi il portait des lunettes de soleil très sombres qui lui cachaient les yeux et pas de casquette bleue marine.

Son t-shirt noir moulant à manches courtes faisait apparaître un torse musclé d’où on pouvait lire devant : les inscriptions suivantes en caractères blancs et gris : La vie est belle !!!

Il portait un bermuda long de couleur beige sable avec des tennis blanches. Un look très décontracté qui lui allait plutôt bien…

Jessica pouvait sentir les effluves de son eau de toilette enivrante qui ressemblait fortement à celle de Chrome Intense d’Azzaro : frais, épicé et boisé avec une pointe de menthe glacée. Des fragrances qu’elle aimait bien…

Ce qui ne faisait que rajouter un côté très sexy à ce séduisant trentenaire.

Thierry lui serra la main puis lui demanda :

“Puis-je m’asseoir près de vous ?”

“heu… oui biensûr…” répondit Jessica.

Elle poussa son sac de plage vers elle afin de lui céder la place.

“Je vous ai vu au loin. J’étais en train de faire ma petite promenade matinale avant d’aller travailler. Vous allez bien ?”

“Oui très bien, merci. Je me baladai un peu dans le coin avant de venir dans votre restaurant.”

“Je pensais que vous ne viendriez pas. Je suis content que vous soyez venu comme convenu pour venir chercher votre chaton. Cela me fait vraiment plaisir de vous revoir. Sincèrement.”

“C’est très gentil à vous de me donner un chaton. J’adore tellement les chats. C’est une passion que j’ai depuis toute jeune.”

“Et bien en ce qui me concerne, c’est pareil. J’aime beaucoup les chats. Ils sont tellement adorables. Comme je le vous disais hier, j’ai une chatte qui s’appelle Blanchette et qui a eu une portée de 5 chatons il y a deux mois et j’essaye de trouver des personnes qui aimeraient bien les adopter car je ne peux pas tous les garder à part mon petit Chenapan dont je me suis tout de suite, pris d’affection.”

“Il est vraiment beau votre Chenapan et très espiègle. Hier, il mordillait une de mes tongues puis il avait joué avec les franges de mon paréo. Vous avez bien raison de le garder.”

“Oui, merci. Je l’adore mais si je ne m’y étais pas autant attaché, je vous assure que je vous l’aurais bien donné.”

“Mais non ça va. Ce n’est pas grave du tout, je vous assure. Cela ne me fait rien d’en choisir un autre et puis j’aime tous les chats.”

“Ok merci. » 

Thierry retira ses lunettes de soleil et se passa la main dans les cheveux mais les mèches rebelles et dorées lui retombèrent aussitôt sur le front.

“Vous venez souvent ici ? Vous êtes en vacances ?” demanda t-il.

“Cela fait une semaine que je viens ici car je suis effectivement en congés mais aujourd’hui c’est mon dernier jour. Dès Lundi je reprend le chemin du travail.”

“C’est vrai ?? et dire que j’aurais pu vous manquer si Chenapan n’était pas allé à votre rencontre.”

Jessica regarda un bref instant les yeux bleus turquoises qui la fixaient puis détourna la tête en ne sachant quoi lui répondre.

“Excusez-moi, je ne voulais pas vous gêner mais vous êtes si belle et je ne peux pas repousser mes sentiments. Je n’ai pas cessé de penser à vous hier soir, à notre rencontre grâce à Chenapan. Rien n’était prémédité. Je me disais même que vous ne reviendriez plus jamais et cela me tourmentait. Je suis sérieux…”

“Mais on se connaît à peine. Vous ne me connaissez pas…”

“Je ne vous connais pas. C’est vrai. Mais je vous vois telle que vous êtes et vous me plaisez beaucoup et peu importe tout le reste. Je suis célibataire depuis 6 mois et je recherche la femme de ma vie. Pas un simple flirt sans lendemain. J’ai essuyé pas mal d’échecs à ce sujet. Je ne me jette pas sur n’importe qui comme ça tous les jours. Je ne suis pas un cavaleur même si vous avez l’air de penser le contraire. Et encore une fois, je ne pense pas me tromper sur vous.”

Jessica ne savait plus trop où elle en était ; subitement tout allait trop vite et elle ne savait quoi lui répondre à ce moment là puis enfin, prenant son courage à deux mains elle lui dit :

“Vous semblez sincère mais je préfère prendre mon temps. J’espère ne pas vous froisser.”

“Mais bien au contraire. Je suis d’une nature patiente et d’instinct je sais si je peux me fier à telle ou telle personne. Mais je vous comprends tout à fait. Je ne suis qu’un étranger. Nous apprendrons à nous connaître au fur et à mesure. Mais en attendant, que diriez vous de choisir votre chaton ? Mon restaurant est à deux pâtés de maisons d’ici. Allons y si vous le voulez bien. Qu’en pensez-vous ?”

“Oui avec plaisir. Je veux bien.”

Ouf ! Jessica fut soulagée. Sauvée par le gong ; elle choisirait le chat puis disparaîtrait au plus vite.

Tous deux marchaient tranquillement, côte à côte parmi la foule qui commençait à envahir les petites rues qui menaient à la plage.

“Voilà, nous y sommes. Voici le restaurant dont je vous parlais. Je gère le resto depuis déjà 4 ans. C’est un patrimoine familial que mes parents tenaient durant 30 ans. A présent ils sont des retraités et c’est moi qui en suis le principal propriétaire. C’est beaucoup de travail mais je suis fier de cette succession familiale.”

Thierry entraîna Jessica à l’intérieur de la grande salle climatisée du restaurant comportant une grande et large baie vitrée qui donnait sur une vue panoramique du bord de mer. Vraiment splendide !

Les couverts étaient déjà disposés sur chacune des tables rondes habillées de nappes blanches et agrémentées de petits vases de fleurs de bougainvilliers rose fushia.

La salle était décorée avec beaucoup de goût et on pouvait entendre les premières notes musicales de “Song of Ocarina” provenant des 4 hauts-parleurs fixés à des supports murales tout autour de la pièce.

Cette musique était vraiment belle et était parfaitement adaptée au cadre du restaurant. Décidément cet homme avait tout pour plaire.

« Vous aimez cette musique Jessica ?

« Oui beaucoup, j’ai d’ailleurs son album. C’est bien de Diégo Mondena, n’est ce pas ?”

“Oui, en effet. Je vois que nous avons pas mal de points communs.”

Jessica esquissa un petit sourire. Oui il n’avait pas tort.

Des effluves d’oignons frits commencèrent à s’échapper de la cuisine. Ca sentait très bon.

“C’est mon meilleur ami et associé qui est déjà aux fourneaux. C’est vrai qu’il est déjà 11h00. Comme le temps passe vite. Il est en train de préparer les crabes farcis ; la spécialité de la maison. Venez, je vais vous le présenter.”

Jessica suivit Thierry dans un étroit corridor qui menait à la cuisine.

“Et voici Vincent, le Chef cuisinier de notre établissement. Vincent, je te présente Jessica. La personne dont je t’ai parlé hier.”

“Bonjour Mademoiselle. C’est un plaisir de vous connaître. C’est vous qui avait retrouvé Chenapan ! encore merci. Je suis en train de cuisiner des crabes farcis, comme vous pouvez le voir.”

“Oui et je trouve que ça sent très bon.”

“Merci à vous.”

Vincent portait une toque et un tablier blanc noué à la taille, maculé d’éclaboussures de sauce tomate. Il avait de l’embonpoint au niveau du ventre et ses yeux étaient noirs comme des olives.

Son visage écarlate, sans doute dû à la chaleur des cuissons des différents mets qui mijotaient doucement dans plusieurs grandes et hautes casseroles, affichait néanmoins un large sourire bien sympathique.

On pouvait ressentir qu’il aimait bien faire la cuisine et que c’était un bon vivant.

Il est vrai que toutes ces odeurs culinaires ne pouvaient que vous mettre en appétit et à n’en pas douter le fameux crabe farci, spécialité de la maison devait être une pure merveille des papilles.

“On va te laisser mon cher Vincent. Je vais dans la véranda avec Jessica pour lui faire montrer les chatons.”

“OK, je retourne aux fourneaux. Au-revoir Jessica et à bientôt, j’espère !!! Ce fut un plaisir de vous rencontrer. Je vous souhaite une belle journée.”

“Merci beaucoup !! Pour moi aussi ce fut un plaisir. Au-revoir et bonne continuation !”

Jessica et Thierry quittèrent la cuisine et se retrouvèrent à l’intérieur de la jolie véranda vitrée qui donnait également vue sur la mer.

“Venez Jessica, je vais enfin pouvoir vous faire montrer nos adorables chatons. Ils sont là, dans cette caisse.”

Soudain elle sentit une petite morsure très légère à la cheville et elle ne put s’empêcher de sursauter.

C’était Chenapan, toujours autant espiègle celui-là !

“Hé !!” s’écria Jessica. « Tu veux jouer avec moi ? »

Thierry éclata de rire.

“Je crois bien qu’il en a après vos pieds !! C’est un petit joueur ce Chenapan !! Mais dis donc toi, tu vas arrêter d’embêter Jessica !”

Jessica sourit. Décidément ce Chenapan portait bien son nom !
Elle se rapprocha de la caisse et vit les 4 autres chatons qui jouaient ensemble. Qu’ils étaient beaux ! Mais son regard fut attiré par l’un d’entre eux qui était tout blanc avec des yeux gris-bleus comme Chenapan.
Jessica prit le chaton dans ses bras et commença à lui caresser la tête.

“Je vois que vous avez fait votre choix. C’est un mâle comme Chenapan. Les 3 autres sont des femelles.”

Jessica souriait. En effet elle venait de faire son choix.

“Je l’adore déjà. J’aime sa couleur toute blanche et il a vraiment de magnifiques yeux !”

“Oui vous avez raison. Et celui-là est très doux, il n’est pas comme Chenapan.

Il est disons plus calme et très calin. Je pense en effet que vous avez fait un excellent choix.”

Jessica ne cessait de caressait le petit ventre tout chaud du chaton qui fermait les yeux et ronronnait bruyamment.

“Je ne sais comment vous remercier. Il est vraiment très beau et j’en rêvai déjà depuis longtemps d’en adopter un. C’est vraiment très gentil de votre part.”

“Mais de rien Jessica !! C’est un réèl plaisir !!!”

Et voilà que les yeux bleus turquoise recommençaient à nouveau à la regarder avec insistance ; ce qui avait tendance à la rendre nerveuse, si bien qu’elle se cramponnait à ce chaton pour se donner une certaine contenance.

“Et bien je pense que je vais vous laisser à présent. Je vais devoir rentrer et ce sera mieux pour le chaton afin qu’il puisse s’acclimater à son nouvel environnement”

“Déjà !” s’exclama aussitôt Thierry.

Il se rapprocha davantage d’elle.

“Vous voulez déjà vous enfuir et me laisser. Vous me plaisez tellement. Je vous en prie, ne partez pas encore. J’aimerai vous inviter à déjeuner pour ce midi. Je demanderai à ma soeur de me remplacer. Je vous emmènerai ailleurs pour cette occasion. Je connais un petit restaurant qui fait d’excellentes moules marinière avec des frites faites maison ; que vous m’en direz des nouvelles. On peut y aller à pied. Le restaurant n’est pas très loin d’ici. Vous aimez les moules ?”

“Oui j’aime bien mais je ne veux pas vous ennuyer plus…”

“Mais point du tout. Cela me ferait très plaisir au contraire. Et puis, ça ne vous engage à rien. Il s’agit juste d’un déjeuner et ensuite vous jugerez de ne plus jamais me revoir si vous le souhaitez.”

Jessica se sentait toute bête. Oui après tout il avait raison. Cela n’engageait à rien. Alors pourquoi pas ? Et puis elle aimait beaucoup les moules marinières. Au diable sa glacière qui était restée dans le coffre de sa voiture !

“Alors c’est oui ? Je suis content. Merci d’accepter. Je vais téléphoner à ma soeur. Excusez-moi, je reviens dans quelques minutes. Vous pouvez redéposer le chaton dans la caisse puis vous le reprendrez plus tard.”

“D’accord” répondit Jessica.

Thierry lui sourit puis disparu à l’intérieur de la grande salle du restaurant.
Jessica ne pouvait plus s’échapper et en même temps elle n’y tenait pas tant que ça. Il était non seulement bel homme mais il était aussi très galant ; un vrai gentleman comme on en trouve peut et puis il lui plaisait bien.

Cette fois, elle en était certaine, ce serait sans doute lui l’homme de sa vie.
Thierry réapparut.

“Voilà c’est fait ! On peut y aller Jessica.”

“Je viens” répondit-elle dans un demi-sourire tout en regardant le petit chaton tout blanc qu’elle venait de déposer à terre et qui semblait lui miauler à son intention :

“Vas y, c’est une personne formidable, n’ai pas peur !! le grand amour est devant toi. Suit le, tout simplement.”

Et ce fut en cette belle journée ensoleillée de mois de Juillet que Jessica suivit Thierry pour ne plus jamais le quitter.

Tel fut le destin de ces deux êtres qui se marièrent 8 mois après leur rencontre.
Pourquoi attendre ? puisqu’ils étaient faits l’un pour l’autre et que tous deux le savaient déjà depuis longtemps ; dès la seconde où ils s’étaient rencontré Ce jour.

Ce jour unique et pas comme les autres.

Ce jour de l’amour…

 

Ce jour : Première partie

BLANCHEUR

Le soleil lui brûlait la peau mais elle profitait de ce moment. Le ciel était d’un bleu limpide sans nuages et ce soleil si brûlant l’aveuglait littéralement si bien qu’elle n’aperçut pas le petit chaton qui courait vers elle.

Soudain, elle le vit en train de machouiller une de ses tongues. 

“Hé petit chenapan ! Que fais tu ? Tu vas abîmer ma savatte.”

Le chaton était trop mignon. Son petit museau était d’un blanc immaculé alors que sa robe était de couleur rouquine : vraiment trop craquant.

“Et hop je te tiens mon petit ! Tu fais quoi ici sur cette plage ? Tu t’ais perdu ou bien on t’a abandonné ? tu ne portes pas de collier ?”  

Jessica caressait le doux pelage soyeux de Snoopy. Elle avait décidé de le garder au cas où il aurait été abandonné et elle avait déjà choisi son petit prénom pour lui car elle l’aimait déjà ce petit bout de chou.

“Tu verras, je prendrais bien soin de toi mon Snoopy et je t’aimerai énormément ».

Oui c’était le signe du destin et pourquoi pas ? Après tout, elle en était presque certaine que personne ne viendrait réclamer cette jolie petite boule de poil. Une rencontre des plus improbable mais pour une fois un bien joli cadeau tombé du ciel.

Jessica avait un grand sac de plage presque vide alors elle décida d’y installer Snoopy afin que celui çi ne puisse pas s’enfuir. Juste le temps de quitter cette plage, de rejoindre rapidement à pied son véhicule qui était stationné à quelques pâtés de maison et hop ! le tour était joué.

Au début Snoopy eut peur d’être à l’intérieur du grand sac puis il finit par se trouver une occupation en jouant avec les franges de son paréo légèrement humidifié par l’eau de mer et qui était resté en boule tout à fait au fond parmi toutes ses petites affaires.

Qu’est ce qu’il était joueur ce petit Snoopy !

Jessica était enfin à l’intérieur de sa voiture et elle chantonnait de joie tellement elle était heureuse.

Aujourd’hui était un jour pas comme les autres. Un jour unique ! dont elle n’oublierait jamais.

Soudain quelqu’un tapa sur la vitre côté passager. C’était un homme coiffé d’une casquette bleu marine avec des yeux rieurs couleur turquoise qui criait :

“Mademoiselle ! Heureusement que je suis venu à temps. Vous avez pris mon petit chaton. Je l’avais perdu ce matin. Je suis vraiment navré mais j’aimerais bien le récupérer s’il vous plaît ! »

L’homme en question avait un sourire colgate et il semblait être sincère dans ses dires en ce qui concernait le petit snoopy.

Mince alors ! C’était trop beau pour être vrai ! se dit Jessica. Elle ouvrit sa portière et se retrouva nez à nez avec Monsieur qui avait perdu son chat.”

Jessica lui dit presque à contre coeur :

“Sa tête est toute blanche et son corps est rouquin. C’est bien votre chat ? ”

“Oui” s’empressa de dire Thierry, tout en lui serrant la main. “C’est bien mon chaton. Je vous ai vu au loin sur la plage en train de mettre Chenapan à l’intérieur de votre sac. Oui c’est son petit nom car il est très espiègle. Je disais donc : j’ai couru mais ensuite il y avait trop de monde et je vous avais perdu de vue puis je vous revois ici dans cette rue. Heureusement, j’aurais pu vous manquer mais ne vous inquiétez pas, je pense que vous croyiez qu’il était abandonné n’est-ce pas ? Vous vouliez le garder ?”

“Je suis vraiment désolée si j’avais su. Tenez, le voici” s’empressa de répliquer Jessica.

Elle attrapa le petit animal qui n’arrêtait pas de jouer avec les franges de son paréo au fond de son sac.

“Voilà. Tenez le.”

Jessica tendit Chenapan à son propriétaire qui s’empressa de le prendre dans ses bras.

“Merci beaucoup Mademoiselle. C’est chic de votre part.”

Jessica regardait le petit chaton se blottir dans les bras de l’homme. Elle était sans voix. Finalement, ce n’était pas un si bon jour que ça. Jessica allait s’apprêter à dire au revoir à l’inconnu quand celui-çi lui dit dans un grand sourire :

“J’aimerais vous inviter à dîner ou encore prendre un verre s’il vous plaît. Pour vous remercier d’avoir retrouvé mon chat.”

Ses yeux bleus turquoise la dévoraient intensément avec toujours cet éternel sourire de séducteur.

“Heu…mais ce n’est pas nécessaire. Je vous assure. Et puis j’avais décidé de l’adopter comme vous savez.”

“Et je suis certain que vous auriez pris grand soin de lui” dit l’homme tout en caressant le dos de Chenapan qui lui mordillait le bout des doigts.

“J’aimerais vous inviter. Je m’appelle Thierry et vous ? ”

“C’est Jessica” dit-elle.

“Je suis propriétaire de ce petit restaurant que vous voyez là-bas au bord de la plage et cela me ferait vraiment plaisir de vous inviter à dîner. Il est justement presque 19 heures.”

“Mais c’est à dire que…Je n’habite pas ici et je dois rentrer. Je suis désolée. »

“Bon je n’insiste pas Jessica mais je vois que vous avez l’air d’aimer nos amis les chats. Que diriez vous si je vous offrais un de mes chatons. Il se trouve que ma chatte a eu une portée de 5 chatons il y a deux mois et cela me ferait plaisir de vous en offrir un. Vous pourriez le choisir. Les chatons se trouvent sur la véranda de mon restaurant.”

Jessica se mordit la lèvre inférieure. La tentation d’avoir un petit chaton ou tout simplement refuser. Pourtant elle avait tellement envie d’avoir une petite boule de poil. Que faire ? Accepter l’offre ?

“Je vous promets que je n’attend rien en retour si cela vous pose problème. C’est juste que vous m’avez l’air sympathique et que vous étiez prête à me prendre mon petit chenapan alors…”

L’homme souriait sans arrêt et ne cessait de la regarder avec insistance. Jessica aimait bien son regard mais pas que…

Il avait un corps agréable et de jolis cheveux blonds dorés dont quelques mèches rebelles qui lui tombaient sur le front. Mais qu’avait elle ? Non encore un séducteur comme tant d’autres qui voulait sans aucun doute s’amuser et garder un petit souvenir de vacances sur son tableau de chasse.

Jessica décida de refuser l’offre si tentante et fit mine d’ouvrir sa portière. Il fallait qu’elle parte.

Thierry la regardait intensément puis lui dit :

“C’est dommage. Pourtant j’étais vraiment sincère, vous savez. C’est vrai aussi…je ne vais pas vous mentir, je vous trouve très belle. Dès que je vous ai vu…Mais sans doute que je dois vous faire peur d’être si pressant. Pourtant, je ne le fais pas exprès. Je pense qu’on pourrait mieux se connaître. Je pourrais vous donner mon numéro de mobile. J’insiste car…”

Le visage de Jessica devint rouge pivoine.

“Vous me plaisez, c’est tout. Et je recherche une relation sérieuse et sincère, pas du tout un petit flirt sans lendemain. J’ai passé l’âge” dit Thierry.

Il la regardait toujours autant intensément mais il ne souriait plus ; son visage était grave.

Jessica lui répondit en bafouillant :

“Heu… je ne sais que vous dire mais par contre je voudrais bien un petit chaton si…”

Thierry lui coupa les mots de la bouche en s’écriant de joie :

“Mais biensûr Jessica. L’offre tient toujours et cela me ferait plaisir.”

Jessica sourit timidement et dit :

“Merci. Là, je dois rentrer chez moi mais je pourrais revenir demain matin par exemple pour prendre un petit chaton.”

“Ok, pas de souci. Je vous attendrai Jessica” puis il s’approcha d’elle mais Jessica eut un mouvement de recul.

Thierry lui sourit. “Je voulais juste vous serrer la main.”

« Oui, biensûr. Désolée” dit Jessica avec nervosité.

La main de thierry enserra la sienne avec douceur tandis que le petit chaton était juché sur son épaule droite, en train de la fixer de ses petits yeux gris bleus espiègles.

Jessica ne le savait sans doute pas mais à cet instant là ; cette poignée de main scellerait bientôt son destin à celui de ce bel inconnu pour toujours, en ce fameux jour d’été tout à fait ordinaire du mois de Juillet.

Finalement ce fut un jour extraordinaire que Jessica raconterait un beau jour avec fierté et émotion à ses deux futurs enfants…