22 Mai, date que je nâoublierai jamaisâŠ
Date qui mâĂ©meut toujours autant lorsque je repense Ă toi, PapaâŠ
Date de ta naissance, de ton entrĂ©e dans ce mondeâŠ
Date que je souhaitais mettre en lumiĂšre aujourdâhui, ce Mercredi 22 Mai 2019 si ensoleillĂ© dans le Sud de la FranceâŠ
Ce soleil que tu aimais tantâŠ
Dâailleurs, lorsque tu nous as quittĂ©s en Novembre 2017, il y avait un grand soleil radieux le jour de ton enterrement⊠Certes, il faisait trĂšs froid mais le soleil Ă©tait lĂ âŠ
Tu avais alors rejoins lâimmensitĂ© du ciel bleu azur un Mercredi matin tout comme celui d’aujourdâhui du mois de Mai de ton anniversaireâŠ
Un mercredi alors si triste et douloureuxâŠ
Un mercredi qui me fit aussi prendre conscience Ă quel point je tâaimaisâŠ
Non pas que je lâignoraisâŠ
Mais parfois on sous-estime ses sentimentsâŠ
On ne se rend pas compte des annĂ©es qui passent, qui elles, justement, nous rapprocheront pourtant un peu plus et irrĂ©mĂ©diablement de la MortâŠ
On ne fait pas suffisamment attention et un jour le moment fatidique que lâon repousse constamment de notre esprit finit par arriverâŠ
Cela fait hĂ©las parti de la vie, câest vrai, mais câest une chose que jâai toujours autant de mal Ă accepterâŠ
Je tâaimais tant mais je ne m’en rendais pas compte⊠Pas compte Ă quel point mon amour pour toi Ă©tait immenseâŠ
Aujourdâhui, je saisâŠ
Et il y a tant de choses que jâaurais voulu encore te dire oĂč partager avec toiâŠ
On ne dit jamais assez « Je tâaime » aux personnes que lâon aimeâŠ
Pas suffisamment en tous les cas et surtout de leurs vivants⊠Sans doute par pudeurâŠ
Mais lĂ encore, câest une erreur de penser ainsiâŠ
Aujourdâhui, je tâĂ©cris et je revois tant de souvenirs de toiâŠ
De si beaux et merveilleux souvenirsâŠ
Alors voici ces quelques mots que je voulais te dĂ©dier car je tâaime fort et que je ne peux tâoublierâŠ
Ta Naissance :
Né un 22 Mai 1935 à Caudéran en Gironde à 02H00 du matin, ton signe astrologique est bien donc celui du Gémeaux.
En tant que signe dâair (tout comme moi), tu Ă©tais toujours reliĂ© Ă tout ce qui concernait lâesprit.
Mercure, ta planĂšte te permettait de voler avec aisance dâune situation Ă lâautre, dâun lieu Ă lâautre avec une certaine facilitĂ©.
Câest pourquoi ton signe « GĂ©meaux » reprĂ©sentĂ© par des jumeaux identiques est Ă©galement symbolisĂ© par cette icĂŽne ci-aprĂšs qui ressemble fortement Ă sây mĂ©prendre en regardant de loin Ă une paire dâailes (en tous les cas cette icĂŽne lĂ dont j’avoue particuliĂšrement aimer parmi toutes celles qui existent).
Ainsi, tu avais donc la facultĂ© de tâadapter Ă nâimporte quelle situation et ce malgrĂ© certains obstacles rencontrĂ©s dans ta vieâŠ
Tes ailes de GĂ©meaux te rendaient alors agile, libre et lĂ©ger comme peut lâĂȘtre un oiseauâŠ
Tu dĂ©gageais une telle jeunesse Ă©ternelle, un charme adolescent, un sourire en coin, une lueur dans le regard pouvant sĂ©duire nâimporte qui Ă ton passage…
Ta curiositĂ©, ton intelligence, deux atouts majeurs de ta personnalitĂ© ne cessaient de tâenrichir et de te faire continuellement Ă©voluerâŠ
Tu avais toujours soif de connaissances, de nouvelles expĂ©riences car tu tâintĂ©ressais au monde qui tâentoureâŠ
Ne surtout pas restĂ© figĂ© sur certains soucis du passĂ© mais au contraire avancer ; tels Ă©taient tes maĂźtres mots car câĂ©tait ainsi que tu fonctionnaisâŠ
Tu nâĂ©tais pas un homme Ă te laisser abattreâŠ
Et si parfois la nostalgie te gagnait, câĂ©tait tout simplement parce que tu aimais ton passĂ© dâexpatriation Ă lâĂ©trangerâŠ
Et puis câest humain dâĂȘtre nostalgique, cela fait parti de la vieâŠ
Et toi, tu aimais tant la vieâŠ
VoilĂ toutes les facettes qui caractĂ©risaient tant lâhomme que tu Ă©taisâŠ
Sociable, gĂ©nĂ©reux, aimant beaucoup lâhumour, tu Ă©tais un vĂ©ritable boute-en-trainâŠ
Ah ! Tu avais une si belle personnalitĂ© ! Et je ne dis pas cela parce que je suis ta filleâŠ
Pour moi, tu Ă©tais un pĂšre exceptionnel, si sensible, si protecteur, si bonâŠ
Il est certain quâen Ă©crivant tout cela sur toi et surtout en employant chaque verbe Ă lâimparfait, je ne peux mâempĂȘcher dâavoir les larmes aux yeux mais câest ainsi et je nây peux rienâŠ
Tu me manques tant PapaâŠ
On dit que le temps guĂ©rit peu Ă peu les chagrins endurĂ©s mais me concernant je dirais que nonâŠ
Tu es parti il y a dĂ©jĂ 1 an et 6 mois mais je ne mâen remets toujours pasâŠ
Câest pourquoi je tenais Ă tâĂ©crire ce petit texte, rien que pour toiâŠ
Mais avant dâen dire encore davantage sur tout ce que tu Ă©tais, je voudrais tout dâabord faire un petit retour en arriĂšreâŠ
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Un retour sur ton passé :
Dans les annĂ©es 50, ta mĂšre qui travaillait alors pour lâambassade du Mexique avait Ă cette Ă©poque-lĂ pas mal dâambition pour toi lorsque tu Ă©tais encore Ă©tudiant dans ton Ă©cole de commerce Ă Marseille.
Elle souhaitait fortement que tu deviennes Avocat oĂč encore Journaliste. Mais ce quâelle ignorait Ă©tait que ta destinĂ©e ne se profilerait point dans ces secteurs du travail mais plutĂŽt vers une autre filiĂšreâŠ
Une filiĂšre qui te rĂ©serverait alors de bien belles surprises et opportunitĂ©sâŠ
Une filiĂšre, certes au dĂ©part des plus classique puisquâil sâagissait du domaine de la ComptabilitĂ© mais qui deviendrait au fil du temps et trĂšs nettement beaucoup plus enrichissante et stimulanteâŠ
Toi-mĂȘme, tu ne pouvais alors pas encore tâen douter mais la voie que tu Ă©tais en train dâemprunter te mĂšnerait vers plusieurs et belles contrĂ©esâŠ
Elle te conduirait Ă bord dâun Boeing pour aller vers ton premier pays africain : Madagascar Ă Antananarivo puis en direction de Namakia, un village situĂ© en pleine brousse non loin de la mer mais pas non plus coupĂ© du monde oĂč encore totalement en vase clos comme on pourrait le penser⊠Loin de lĂ âŠ
Un endroit trĂšs plaisant, un vĂ©ritable lieu de Cocagne comme tu aimais Ă le dire Ă quiconque lorsque tu racontais ta vie passĂ©e lĂ -basâŠ
Un lieu inoubliable oĂč se trouvait alors la sociĂ©tĂ© sucriĂšre « Siramamy » (signifiant « Sucre » en langue Malgache) dans laquelle tu travaillais en tant que Chef-Comptable.
Une sociĂ©tĂ© qui marquerait alors Ă jamais ta carriĂšre professionnelle et qui te propulserait quelques annĂ©es aprĂšs vers dâautres pays africains : CĂŽtĂ© dâIvoire Ă Abidjan, GuinĂ©e Ă Conakry, Tchad Ă NâDjamena puis Ă nouveau un retour Ă Madagascar Ă Antananarivo dans les annĂ©es 92. Et bien-sĂ»r toujours accompagnĂ© de ta petite famille (Maman, Olivier et moi) !
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Et donc, pour en revenir au souhait de ta Maman qui voulait que tu deviennes avocat oĂč encore Journaliste lorsque tu Ă©tais jeune, on peut dire aujourdâhui avec du recul, que tu n’aurais vraiment rien eu Ă envier Ă ces deux mĂ©tiers. Bien au contraire, puisque ton goĂ»t de lâaventure, de lâexploration, des voyages, de lâĂ©vasion furent pleinement exaucĂ©s et accomplis de bout en boutâŠ
Et ce que tu ne savais pas non plus encore, câest que tu aurais connu aussi le grand amour Ă MadagascarâŠ
Lâamour de ta vie, celle qui serait alors devenue ta femme ainsi que la mĂšre de tes enfantsâŠ
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Oui, la terre si rouge de Madagascar que tu avais alors foulĂ© du pied pour la toute premiĂšre fois Ă lâĂąge de 33 ans un certain 26 FĂ©vrier 1968 tâavait donc rĂ©ellement portĂ©e chanceâŠ
Elle tâavait permis de rencontrer Maman, de vous aimer puis de vous unir quelques annĂ©es aprĂšs en 1972 Ă Majunga Ă la mĂȘme date que celle de ton arrivĂ©e Ă MadagascarâŠ
DĂ©cidĂ©ment, le 26 FĂ©vrier Ă©tait Ă nâen pas douter une date porte-bonheur symbolique !
Quelle magnifique histoire dâamour ! Nâest-ce pas ?
Maintenant, Papa, je te propose dâaller encore plus loin dans ton passĂ©âŠ
Parlons à présent un peu de ton enfance.
Une enfance que tu aimais bien nous raconter de temps en temps et que je souhaiterais retranscrire ici, dans cet articleâŠ
Nous étions alors dans les années 40 et tu séjournais dans la maison de tes grands-parents maternels située à Chalon-sur-SaÎne.
Un jour de sortie, dans les rues du centre-ville, ta grand-mĂšre et toi Ă©tiez tombĂ©s sur un soldat Allemand. Et en te voyant, sans doute par rapport Ă ton adorable petite bouille de garçonnet ĂągĂ© de 5 ans, le soldat avait souhaitĂ© tâoffrir des bonbons. Ta Grand-mĂšre accepta sans rechigner quâil te les donna afin de ne pas le contrarier oĂč tout simplement juste par crainte vu le contexte de lâĂ©poque⊠Quoi quâil en soit, et comme nâimporte quel enfant insouciant de ton Ăąge, tu Ă©tais bien content de sucer tes bonbonsâŠ
Une autre fois encore, toujours lors dâune promenade dans les rues de Chalon-sur-SaĂŽne, câĂ©tait alors durant la pĂ©riode de la libĂ©ration de la France, tu avais donc 9 ans ; vous Ă©tiez tombĂ©s Ă nouveau ta Grand-mĂšre et toi sur un soldat mais cette fois-ci un G.I (soldat AmĂ©ricain) qui tâoffrit spontanĂ©ment des chewing-gum comme ils aimaient bien le faire Ă cette Ă©poque-lĂ avec tous les FrançaisâŠ
Une confiserie que tu dĂ©couvrais alors avec dĂ©lectation et pour la toute premiĂšre fois de ta vie dâenfant.
Une confiserie dont le goĂ»t mentholĂ©/sucrĂ© ainsi que leur fameuse texture en gomme destinĂ©e Ă ĂȘtre mĂąchĂ©e et non avalĂ©e firent sans aucun doute ton Ă©merveillement vu quâil nâexistait point ce genre de sucrerie en France.
Ce fut dâailleurs Ă ce moment-lĂ que tu appris que le Cheming-gum avait Ă©tĂ© créée en AmĂ©rique et que les G.I en avaient ramenĂ©s plein de lĂ -bas dans leurs bardas lors de leur dĂ©barquement en Normandie, le 06 Juin 1944 pour libĂ©rer et sauver la France.
Et pour continuer la petite histoire du chewing-gum, lâun de ces G.I, Courtland E. Parfet dĂ©cida un jour de revenir en France en 1952 pour y lancer la marque « Hollywood », un chewing-gum Ă la chlorophylle entiĂšrement alors fabriquĂ© en France et qui plus est dans la premiĂšre usine qui venait de sâinstaller Ă Montreuil.
Et voilĂ comment le fameux Cheming-gum (bubble gum) finit par se populariser en France Ă la fin de la deuxiĂšme guerre mondiale et quâil devint de plus en plus Ă la modeâŠ
IntĂ©ressant, nâest-ce pas ? Je parle de ton enfance et jâen apprends des choses car j’ignorais que la marque « Hollywood » avait Ă©tĂ© entiĂšrement fabriquĂ©e en France… Comme quoi !
Alors Papa, que dirais-tu de parler encore dâune autre anecdote ? Maintenant que je suis sur ma lancĂ©e, je ne vais pas mâarrĂȘter en si bon chemin⊠Câest parti !
Ton Grand-pĂšre maternel que tu apprĂ©ciais vraiment beaucoup, Pharmacien de profession tenait sa propre officine dans le centre-ville de Chalon-sur-SaĂŽne et lorsque tu Ă©tais en vacances scolaires et que tu venais sĂ©journer chez tes grands-parents, tu ne manquer jamais de te retrouver avec lui dans sa pharmacie et dâobserver avec grand intĂ©rĂȘt tout ce quâil accomplissait et surtout la maniĂšre dont il prĂ©parait les mĂ©dicaments de sa clientĂšle. Tu trouvais cela particuliĂšrement fascinant et passionnant quâil puisse par de savants mĂ©langes et dosages bien pesĂ©s, fabriquer sous tes yeux Ă©bahis des mĂ©dicaments qui par la suite, permettraient de soigner et de guĂ©rir les patients venant alors les rĂ©cupĂ©rer.
Dâailleurs, Ă force de venir sur le lieu de travail de ton Grand-pĂšre, tu finissais mĂȘme par apprĂ©cier lâodeur de tous ces mĂ©dicamentsâŠ
Si certaines personnes nâaiment pas trop ce genre dâodeur, toi, par contre tu ne trouvais pas cela si dĂ©sagrĂ©able que çaâŠ
En fait, tu commençais Ă aimer tout ce qui Ă©tait en relation avec la mĂ©decine et mĂȘme que la vue du sang ne te faisait point peurâŠ
Quelques annĂ©es aprĂšs, lorsque tu fis ton service militaire obligatoire et qu’on tâaffecta au poste d’infirmier, tes supĂ©rieurs disaient de toi que tu savais mieux que personne administrer les piqĂ»res aprĂšs ton apprentissage en la matiĂšre bien-sĂ»r. CâĂ©tait devenu pour toi ta grande spĂ©cialitĂ© d’insĂ©rer une aiguille dans la veine dâun avant-bras oĂč encore dans le muscle dâune fesse. Et donc, le maniement de la seringue nâavait plus aucun secret pour toi !
Tout cela pour dire, que le domaine de la mĂ©decine tâattirait mais pas non plus pour en faire ton mĂ©tier.
Certes, pas mĂ©decin mais tu veillais toujours Ă avoir avec toi toutes sortes de mĂ©dicaments Ă portĂ©e de main, au cas oĂč, sait-on jamais ?
Et puis ne dit-on pas quâil vaut mieux prĂ©venir que guĂ©rir ? Et donc, toi, tu Ă©tais toujours bien muni, peut-ĂȘtre un peu trop dâailleurs et câest sans doute pour cela que Maman disait toujours de toi en te taquinant que tu Ă©tais une vĂ©ritable armoire Ă pharmacie Ă toi tout seul ! Ce qui Ă©tait la stricte vĂ©ritĂ© !
Un petit mal de tĂȘte ? Demande Ă Papa, câest certain quâil aura de lâaspirine sur luiâŠ
Et il sâavĂ©rait que câĂ©tait toujours le cas et ce durant des annĂ©es et des annĂ©esâŠ
Un petit bobo ? Des crampes dâestomac ? Un mal au cĆur ? Papa aura trĂšs certainement de quoi te soigner, câest sĂ»râŠ
Quand jây repense Ă tous ces instants-lĂ , cela me fait sourire et me rappelle ĂŽ combien câĂ©tait le bon tempsâŠ
Ah ! Tu étais vraiment un sacré Papa !
Et maintenant mon Papounet, que dirais-tu si nous parlions un peu de tes goĂ»ts, de tes passions, de ce que tu aimais oĂč encore dĂ©testais ? Tu es partant ? Alors on y vaâŠ
Ăpicurien dans lâĂąme, tu ne pouvais cĂ©der Ă la tentation de dĂ©guster une belle entrecĂŽte de bĆuf saignante accompagnĂ©e de ses pommes de terre sautĂ©es et bien-sĂ»r le tout relevĂ© dâun soupçon de moutarde et si possible Ă lâancienneâŠ
Tu Ă©tais un tantinet Carnivore et si on tâaurait demandĂ© de ne plus manger de viande rouge, de devenir pour ainsi dire VĂ©gĂ©tarien, tu aurais alors Ă©tĂ© bien malheureuxâŠ
La nourriture Ă©tait trĂšs importante pour toi voire essentielle pour pouvoir te sentir bien⊠Elle contribuait Ă ton bonheurâŠ
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Voici dâailleurs une petite liste de ce que tu aimais particuliĂšrement savourer :
Les huĂźtres, les crevettes, le saumon, les moules-frites, le foie gras, lâandouillette, lâomelette aux champignons, le saucisson Ă lâail, les spaghettis Ă la bolognaise, les lasagnes, la moussaka, le gratin dauphinois, le melon bien frais, les fraises Ă la chantilly, les truffes, le chocolat noir et bien dâautres mets encoreâŠ
Tu mangeais un peu de tout à part les abats ainsi que toutes les catégories de fromages que tu fuyais comme la peste !
Et rien que dây penser, cela me fait Ă nouveau sourireâŠ
Câest vrai que tu Ă©tais vraiment fĂąchĂ© avec le fromage.
Je me souviens encore des Saints Sylvestres passĂ©s ensemble en famille dans des restaurants dansants et prĂ©cisĂ©ment au fameux moment oĂč le serveur ne tarderait plus Ă nous apporter nos assiettes remplies de diffĂ©rentes variĂ©tĂ©s de portions de fromages. Et câest lĂ que je faisais exprĂšs de te taquiner en te disant :
« Papa ! Tu vas adorer la suite du menu de fĂȘte ! »
« Ah oui ? Quâest-ce que câest ? » me disais-tu alors intriguĂ© sans savoir que je te faisais une blague.
« Câest du fromage Papounet ! Tu sais, ce que tu adores le plus ! »
Tu faisais alors directement la grimace en signe de dégoût puis pour te venger tu nous disais :
« Mais comment faites-vous pour manger ça ? Lâodeur est franchement dĂ©sagrĂ©able ! »
Et nous, on renchérissait de plus belle :
« Tu es sûr que tu ne veux vraiment pas y goûter ? »
« Ah non alors ! Jamais d’la vie ! »
« Tu ne sais pas ce que tu perds ! » lui disions-nous alors en riant.
« Je ne perds rien du tout ! Allez ! Terminez plutÎt vos fromages qui sentent mauvais ! »
« Tu exagĂšres Papa ! Ăa ne sent pas si mauvais que çaâŠÂ» disais-je alors en Ă©clatant de rire.
« Oh que si ! Dâailleurs, ça commence dĂ©jĂ Ă m’Ă©coeurer⊠Pour vous dire ! »
DĂ©cidĂ©ment, le fromage et toi, câĂ©tait tout bonnement impossible !
Ah ! comme jâaimerais encore tâentendre me dire que tu dĂ©testais le fromage⊠Cela mâamusait tellementâŠ
Certes, dĂ©finitivement fĂąchĂ© avec le fromage mais friand des bonnes tartes aux pommes de Maman, de son onctueuse mousse au chocolat ainsi que de son fameux flan maisonâŠ
Sans oublier la « ForĂȘt noire » que tu adorais dĂ©guster Ă chacun de tes anniversairesâŠ
Et puis il y avait aussi les bonnes madeleines dorĂ©es Ă souhait, les croissants Ă la confiture dâabricots oĂč encore les gaufres sucrĂ©s qui te procuraient toujours autant de plaisir en les accompagnant dâun grand verre de lait bien chaudâŠ
Câest que tu Ă©tais trĂšs gourmandâŠ
Mais qui a dit dĂ©jĂ que la gourmandise Ă©tait un vilain dĂ©faut ? Pas toi, en tous les casâŠ
On sait maintenant tes goĂ»ts gustatifs mais quâen est-il de tes passions ? Il serait temps dâen parlerâŠ
Lorsque tu Ă©tais enfant, tu aimais beaucoup aller au cinĂ©ma… CâĂ©tait un moment agrĂ©able qui te plaisait Ă©normĂ©ment ! Pouvoir visionner des films sur grand Ă©cran Ă©tait quelque-chose de magique pour toi. Si bien, que tu aurais bien voulu que le film ne sâarrĂȘta jamais⊠En fait, Ă©tant dĂ©jĂ un enfant trĂšs sensible, tu souhaitais tout simplement que la magie du film continua encore et encore dâopĂ©rer tout en illuminant indĂ©finiment lâintĂ©rieur de la vaste salle obscureâŠ
Ătrange oĂč pas, j’Ă©tais exactement comme toi enfant et mĂȘme durant la pĂ©riode de mon adolescence⊠Pour dire ! Tel pĂšre, telle fille !
Et donc, les annĂ©es passants, tu aimais toujours autant aller au cinĂ©ma mais avec lâarrivĂ©e des K7 vidĂ©os puis enfin des DVD, tu prĂ©fĂ©rais largement regarder les films via ton tĂ©lĂ©viseur.
Tu apprĂ©ciais beaucoup les films qui te faisaient rire tels que : 4 mariages et 1 enterrement, Pour le pire et le meilleur, Le dĂźner de cons, Les Visiteurs 1 et 2 mais certainement pas le 3 que tu trouvais ratĂ©, Le grand blond avec une chaussure noire, La chĂšvre, Rain Man, Mme Doubtfire oĂč encore Forrest Gump avec sa fameuse rĂ©plique que tu aimais bien et moi aussi d’ailleurs :
« La vie, c’est comme une boĂźte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber »
Lâhumour Ă©tait trĂšs important pour toi⊠Dâailleurs, sans cela, je pense que la vie tâaurait paru un peu fadeâŠ
Une fois, je me souviens tâavoir demandĂ© quel genre de film tu aurais souhaitĂ© emmenĂ© avec toi si jamais tu devais te retrouver seul sur une Ăźle dĂ©serte. Et tu mâavais alors rĂ©pondu sans la moindre hĂ©sitation :
« Un film rigolo, ça câest certain vu la situation dĂ©sespĂ©rĂ©e »
Et je tâavais ensuite demandĂ© :
« Mais quel film exactement ? »
« Le dßner de cons ! Il est tellement marrant ce film ! Au moins, je me sentirais moins triste dans ta fameuse ßle déserte ! »
Et je ne pouvais qu’abonder dans ton sensâŠ
Sacré Papa !
Non seulement tu aimais bien regarder des comĂ©dies mais tu aimais bien aussi pratiquer lâhumour de temps Ă autres en nous lançant toutes sortes de blagues et vannes pour ton plus grand plaisir…
Il faut dire aussi que tu avais pas mal de K7 audio humoristiques de Raymond Devos, de Fernand Reynaud oĂč encore de Guy Bedos que tu avais prĂ©cieusement conservĂ© depuis des annĂ©es et des annĂ©es et que tu aimais bien Ă©couter durant tes moments de loisirs et ce, sans jamais en ĂȘtre lassĂ©âŠ
Voici dâailleurs les sketchs que tu prĂ©fĂ©rais sans doute le plus :
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Nous savons Ă prĂ©sent que tu adorais lâhumour mais pas que puisque tu aimais aussi Ă©couter de la musique. Cela pouvait aller de la musique classique, aux chansons de Georges Moustaki que tu apprĂ©ciais particuliĂšrement oĂč encore des musiques des Ăźles que tu avais appris Ă aimer grĂące Ă Maman et dont tu nâhĂ©sitais pas Ă venir te trĂ©mousser sur la piste de danse avec elle en les Ă©coutantâŠ
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Car oui, tu Ă©tais un excellent danseur qui savait autant bien danser le Tango, la Valse que le Rock, le Cha-cha oĂč encore le Sega. Tous les pas de chacune de ces danses nâavaient aucun secret pour toiâŠ
Ce fut dâailleurs toi qui initia Maman (Ă Madagascar) en lui apprenant quelques bases essentielles de la danse qui lui permirent ainsi Ă son tour de devenir tout comme toi une excellente danseuse.
Non seulement tu avais trouvé la femme de ta vie mais tu avais à présent la meilleure partenaire de danse qui soit !
Et quel beau couple vous Ă©tiez lorsque vous vous mettiez Ă danser ensemble sur la piste de danseâŠ
Ă chaque fois, vous faisiez sensationâŠ
Ah ! CâĂ©tait vraiment de merveilleux souvenirs que ces instants-lĂ et ils resteront Ă jamais gravĂ©s dans ma mĂ©moireâŠ
Mon petit Papounet, voilĂ que nous arrivons dĂ©jĂ presque Ă la fin de mon articleâŠ
Et je sais que tu aimerais que cela continue encore et encore et moi aussi dâailleursâŠ
Tu me manques tellement…
Tu Ă©tais vraiment un Papa en or⊠Un Papa si protecteurâŠ
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Sache que tu resteras pour toujours dans mon cĆurâŠ
Sache que le temps Ă©coulĂ© ne pourra t’effacer,
Sache que tu me manqueras toujours Ă©ternellement…
Sache que tous ces instants passĂ©s avec toi resterontâŠ
Oui, ils resteront infiniment gravĂ©s dans mon esprit…
Car je tâaime immensĂ©ment Papa ChĂ©ri â„ïžâ„ïžâ„ïž.
Ta fille, Cécile.
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